Marie Bonnevial

Marie Bonnevial, née à Rive-de-Gier (42) le et morte le à Paris, est une militante syndicaliste, féministe, socialiste et coopératrice. Elle fait partie des pionnières de la franc-maçonnerie mixte au sein de l'Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain ».

Marie Bonnevial
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
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Infirmière, syndicaliste, enseignante
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Biographie

Militantisme social

Issue d'une famille modeste (elle est la nièce de Guillaume Roquille[1]), Marie Bonnevial devient institutrice sous le Second Empire. Engagée contre les injustices sociales, elle rejoint en 1871 le mouvement de la Commune à Lyon, ce qui lui vaudra d'être renvoyée de l'instruction publique[N 1],[2]. Exilée en Turquie, elle enseigne le français aux enfants de la bourgeoisie commerçante. Elle fonde en 1872, un cercle littéraire des Dames lyonnaises[N 2],[3]. Ce club est dissout en 1873 sous prétexte du non-respect de l'interdiction d'avoir des discussions politique (article 13)[3].

La Xe chambre correctionnelle la jugea, ainsi que Jules Guesde, Gabriel Deville et Marie Manière, pour association non autorisée dans l'organisation d'un congrès ouvrier international prévu le 5 septembre 1878 à Paris[4].

Elle crée alors une école professionnelle dans le 18e arrondissement de Paris. Marie Bonnevial, pionnière du syndicalisme, organise en 1900 le congrès international de la condition et des droits de la femme. En 1899, elle représente au congrès de Paris, le syndicat qu'elle a contribué à fonder : le syndicat des membres de l'enseignement. En 1900, elle est déléguée au congrès des organisations socialistes de Paris, puis au congrès de Tours[5]. Elle assiste à plusieurs congrès de la Fédération des Bourses du Travail[3].

De 1897 à 1903, elle écrit des articles dans La Fronde[6] à la rubrique « travail »[7] et elle collabore à la Revue Socialiste.

En 1904, elle est présidente de la ligue des droits des femmes[6]. Elle a fortement participé au CNFF[8] et à la LFDF[9] ainsi qu’à la Ligue des Droits de l’Homme[10].

Le soir du , elle est renversée par une ambulance militaire[11], à l'angle entre l'avenue de Clichy[12] et la rue Gauthey[13]. Transportée à l'hôpital Bichat, elle y meurt le , puis est inhumée deux jours plus tard à Saint-Ouen[14].

Après avoir été spoliées par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale[15] puis saisies par l'URSS, les archives de Marie Bonnevial sont restituées au Conseil national des femmes françaises, puis données à l'université d'Angers, au Centre des archives du féminisme (BU Angers)[2].

Franc-maçonnerie

Elle rencontre Maria Deraismes, fondatrice de l'obédience maçonnique mixte internationale Le Droit Humain. Marie Bonnevial est alors initiée en franc-maçonnerie, le , dans la loge no 1. Elle crée, l'année suivante, à Lyon, la loge no 2, Évolution et Concorde dont elle est vénérable maitre puis vénérable d'honneur ad-vitam. La loge no 4 à Paris, qu'elle fonde en 1904, porte désormais son nom[16],[17].

Présidente de la commission permanente du Suprême Conseil en 1913, elle succède à Marie-Georges Martin, comme grand maître élu du Droit Humain entre 1916 et 1918 [2].

Notes

  1. Elle est poursuivie pour avoir refusé de dispenser l’enseignement religieux obligatoire selon la loi Falloux.
  2. Elle appartiennent au cercle : Bourdin, Duguerry Maris, Schneider Aalbertine

Références

  1. Kathy Mattaliano, « Portrait de Ripagérienne : Marie Bonnevial, institutrice et féministe », Le Progrès, Lyon,
  2. Biographie Centre des Archives du Féminisme Angers).
  3. Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 1871-1914, t. X, p. 332
  4. « BONNEVIAL Marie - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
  5. GARDES, Gilbert, La cité industrielle :Rive-de-Gier, Lyon, Azossi, 2010.
  6. Lévêque Sandrine, « Femmes, féministes et journalistes : les rédactrices de La Fronde à l'épreuve de la professionnalisation journalistique », Le Temps des médias 1/ 2009 (no 12), p. 41-53 [Cairn : paragraphe 8]
  7. Emmanuelle Peyret, « Marguerite Durand, fer de lance de «la Fronde», Libération », .
  8. Cohen Yolande, « Le Conseil national des femmes françaises (1901-1939) », Archives Juives 1/ 2011 (Vol. 44), p. 83-105 [Cairn: paragraphe 5]
  9. Bard, Christine, Guide des sources du féminisme, Rennes,, PUR, , 442p (ISBN 978-2-7535-0271-0), p 255-256
  10. Anne-Martine Fabre, « La Ligue des droits de l’homme et les femmes au début du XXe siècle », Matériaux pour l'histoire de notre temps, no 72, , p. 31-35 (lire en ligne) DOI:10.3406/mat.2003.948 .
  11. Sylvie Chaperon et Christine Bard, Dictionnaire des féministes. France : XVIIIe – XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-078722-8, lire en ligne)
  12. « Mme Bonnevial blessée », Le Journal, , p. 2 (lire en ligne)
  13. « Mlle Marie Bonnevial grièvement blessée par une automobile », Le Matin, , p. 2 (lire en ligne)
  14. « Nécrologie », Le Petit Parisien, , p. 3 (lire en ligne)
  15. « La citoyenne Marie Bonnevial (1841-1918) », sur musea.univ-angers.fr (consulté le ).
  16. « Maria Bonnevial », sur www.droithumain-france.org (consulté le ).
  17. Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Paris, Presses universitaires de France, (réimpr. 1998), 5e éd., 1 376 p. (ISBN 2-13-055094-0), p. 157 .

Annexes

Bibliographie

  • Dominique Sagelen, Marie Bonnevial, communarde et syndicaliste, Detrad, coll. « Personnalités emblématiques du DH », , 266 p. (ISBN 978-2-916094-72-4)
  • « Marie Bonnevial figure historique du Droit Humain », Perspective, no 1, , p. 13-20
  • Anonyme, Marie Bonnevial, dans Hommage à nos aînés, Ordre maç.. mixte international "Le Droit humain", comité d'édition, 1957, pp.47-51.

Articles connexes

Liens externes

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