Marie de Sales Chappuis

Marie de Sales Chappuis (Soyhières, 16 juin 1793 - Troyes, 7 octobre 1875) est une religieuse visitandine fondatrice des Oblats de saint François de Sales. Et est l'inspiratrice des Oblates de Saint François de Sales. Son procès de béatification est ouvert depuis le 27 juillet 1897. Elle fut rapidement surnommée 'La Bonne Mère' après avoir été élue mère du monastère de la Visitation de Troyes.

Marie de Sales Chappuis
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Troyes
Surnom
La Bonne Mère
Nationalité
Activité
Autres informations
Religion
Élève

Biographie

Enfance

Marie-Thérèse Chappuis naît à Soyhières le 16 juin 1793 (village situé à l'époque dans le département du Mont-Terrible en France ; aujourd'hui dans le canton de Berne dans le Jura Suisse).

Son père s’appelait Pierre-Joseph Chappuis. Il est né le 15 juillet 1752 et est décédé en 1822. Il eu un passé militaire, d'abord en s'engagent dans le régiment des Gardes Suisses puis il a fait partit du corps d'élite appelé les Cents-Suisses à la cour de Versailles, où il était rattaché à la garde personnelle du roi de France. Le 11 février 1982 il épousa Marie-Catherine Fleury. Avant d'ouvrir son auberge, qu'il baptisé "La Croix blanche". Marie-Catherine Fleury était la fille de François Fleury, maire de Soyhières.

Marie-Thérèse Chappuis est aussi la nièce de Joseph Fleury (1723-1812), vicaire de la ville de Soyhières.

Le couple Chappuis aura onze enfants dont 3 moururent jeunes[1]. Sur les 8 restants, 7 sont entrés dans la vie religieuse. En ce qui concerne leurs filles : 3 entrèrent chez les soeurs de la Visitation et une autre entra chez les capucines Montorge à Fribourg. Pour leurs garçons 2 de leurs fils entrèrent dans la compagnie de Jésus.

Marie-Thérèse semblait frêle à la naissance, sa mère souhaitait qu'elle soit baptisée rapidement, mais à cause de la Révolution française, il n'y avait pas de prêtre à Soyhières. Pour qu'elle soit baptisée, son oncle a transporté le nouveau-né dans un panier à travers la montagne jusqu'au village de Petit-Lucelle, hors de la juridiction des forces révolutionnaires. [2]

Quand la petite Thérèse n'a que 4 ans quand elle assiste pour la première fois à la Messe. Une messe clandestine au milieu de la nuit à cause de la révolution Française. Au moment de l'Elévation, elle a une vraie révélation : « Je compris tout » dit-elle. Elle rajouta : « Dieu se découvrit à moi, je vis que c’était le sacrifice du Sauveur et j’en reçus une impression de lumières qui me sont toujours restées présentes. »

Marie-Thérèse a reçu sa première communion en 1802, à l'âge de 9 ans. [3] Quand elle eut 14 ans, elle fut placée comme pensionnaire au Couvent de la Visitation de Fribourg où elle étudiera deux ans. Bien que les Visitandines soient un ordre cloîtré, les religieuses dispensaient une excellente éducation aux filles dans les écoles rattachées à leurs monastères.

Vœux religieux

En juin 1811, elle revient au couvent comme postulante, mais le quitte au bout de trois mois. En effet, elle souffrait d'un réel mal du pays, les montagnes de son enfance lui manquaient terriblement. Trois ans plus tard, elle retourne au couvent et reçoit l'habit religieux le 3 juin 1815. Marie-Thérèse prend le nom religieux de Marie-Françoise de Sales lors de sa profession le 9 juin 1816. Toute sa vie, elle s'est imprégnée des écrits de saint François de Sales. Et s'est exclamée à de nombreuses reprises avoir trouvé tout ce dont elle avait eu besoin dans ses écrits. Aux cours de ses lectures sur l’œuvre de saint François de Sales, Marie-Thérèse Chappuis trouvait nécessaire le lien entre la vie active et la vie contemplative. Un an après avoir prononcé ses vœux, elle est envoyée à Metz, mais des raisons de santé l'obligèrent à retourner à Fribourg[3]. À l'âge de 24 ans, elle sera nommée maîtresse des novices à Fribourg.

En 1826, elle sera élue supérieure du monastère de Troyes, où elle s'initie la pratique du "Directoire spirituel de saint François de Sales", qui conseille de vivre le moment présent et de faire tout ce qui plaît à Dieu[4].

En 1833, elle passe six mois dans le second monastère de Paris, dont elle est supérieure (1838-1844). Là-bas, un prêtre, le père Beaussier souhaite établir des lieux de rencontre pour les jeunes hommes travailleurs, afin d'offrir un environnement chrétien sain. Mère Chappuis apporte des ressources matérielles et financières. plus tard, elle créera des lieux similaires pour les jeunes femmes à Troyes avec l'aide du Père Louis Brisson[4].

Fondatrice

À Troyes, l'organisation du Père Louis Brisson devenait de plus en plus grande. Et comme il devenait de plus en plus difficile de trouver des bénévoles pour faire vivre cette œuvre, la Mère Chappuis et le père Louis Brisson décidèrent de fonder une communauté religieuse. Léonie Aviat et Lucie Canuet, diplômées de l’École de la Visitation de Troyes, sont les premières religieuses de ce nouvel ordre[4].

La plus grande partie de la vie de la Marie-Thérese Chappuis se passa à Troyes, où elle fut élue onze fois supérieure. Elle célébra, en 1866, les noces d'or de sa profession religieuse. Alors qu'elle était supérieure à Troyes, elle encouragea l'aumônier de son monastère de la Visitation, Louis Brisson, à fonder un ordre religieux d'hommes pour suivre l'héritage spirituel de François de Sales[5] .

"Ce que vous faites est, bien sûr, très bien, mais ce que vous allez faire aura de bien meilleurs résultats." [6]

La Bonne mère, comme l'appelaient les sœurs dont elle avait la charge, tomba malade en septembre 1875 et mourut au monastère de la Visitation Sainte-Marie à Troyes le 7 octobre 1875[3].

Enseignement

La mère Marie de Sales est surtout connue pour son zèle à répandre une certaine forme de spiritualité qu'elle appelle « La Voie ». Son principal biographe, Louis Brisson, écrit que par cette expression : « Elle entendait un état d’âme qui consiste à dépendre de la volonté actuelle de Dieu en agréant intérieurement ce qui est de son bon plaisir, et en imitant extérieurement la vie du Sauveur. Elle disait que cette voie n’était pas nouvelle quant à sa pensée, puisque la perfection chrétienne et religieuse n’a jamais eu d’autre base ; mais elle ajoutait que le Sauveur avait voulu, en ces derniers temps, répandre cette doctrine, la rendre accessible à un plus grand nombre d’âmes, afin de glorifier Dieu davantage et de lui donner occasion d’accorder plus abondamment ses grâces »[7].

De 1899 à 1910, le jésuite Henri Watrigant veut démontrer que la « voie » de la Mère Chappuis est du semi-quiétisme. Cette prise de parole, en pleine crise moderniste, est sans doute à l'origine du blocage du procès de béatification de la religieuse[8]ouvert le 27 juillet 1897[9].

Thérèse de Lisieux a entendu parler de la Mère Chappuis par sa sœur Pauline, qui a lu une biographie de la visitandine. Thérèse copie d'ailleurs un passage de l'ouvrage qu'elle conserve dans un livre et lorsqu'elle parle de sa doctrine (« la petite voie ») à ses novices, elle use d'un terme qu'utilise souvent la visitandine[10]. Le procès de béatification de Thérèse de Lisieux est ouvert le 3 août 1910, mais à la suite des écrits de Watrigant, le postulateur évite que sa petite voie ne soit rapprochée de celle de Marie de Sales Chappuis[8].

Références

Bibliographie

  • Pensées de la venue. Mère Marie de Sales (Paris, 1897) ;
  • Msg E. FOLLETETE, La Bonne Mère, réédition de 2019. (première édition de 1947)
  • FRAGNIÈRE, La Voie : sermon prononcé à Fribourg, 19 novembre 1897 (Paris, 1898) ;
  • WATRIGANT, Une nouvelle école de spiritualité dans Études religieuses (Paris, juin 1899) ;
  • FRAGNIÈRE, Réponse au Rd. Watrigant et justification de la voie de charité de la vénérée Mère Marie de Sales Chappuis (Fribourg, 1900) ;
  • WATRIGANT, Les deux méthodes de spiritualité (Lille, 1900) ;
  • HAGEN, Die ehw. Mutter Marie von Sales Chappuis dans Sendbote des gottlichen Herzens Jesu (Cincinnati, 1900); Méthodes de spiritualité dans Ami du clergé (6 février 1902) ;
  • GORTET, Lettre sur les vies de la V. Mère Chappuis (12 janvier 1887), voir Revue des sciences ecclésiastiques (Lille, septembre 1900), 260 ;
  • CHOLLET, La cause de béatification de la Mère Marie de Sales Chappuis (sur la décision concernant les Écrits de la vénérable mère) dans la même revue (juillet 1902);
  • WATRIGANT, L’École de la spiritualité simplifiée (Lille, 1903) ;
  • Il modernismo ascetico in Civiltà Cattolica (8 mai 1908);
  • CHOLLET, L'ascétique moderniste in Questions ecclésiastiques (Lille, juin, juillet, août 1909).

Liens externes

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