Marion Freisler

Marion Freisler, née Russegger le 10 février 1910 à Hambourg et morte le 21 janvier 1997 à Munich[1], était l’épouse du juge Roland Freisler, président pendant la Seconde Guerre mondiale du Volksgerichtshof (le « Tribunal du peuple », de l’époque du Troisième Reich).

Marion Freisler

Biographie
Naissance	10 février 1910 Hambourg
Décès	21 janvier 1997 (à 86 ans) Munich
Nationalité	Allemande
Conjoint	Roland Freisler (depuis 1928)

Marion Freisler a été l’objet d’un scandale dans les années 1980 en raison de la pension de réversion qu’elle percevait en tant que veuve de Freisler, tué en 1945.

Biographie

Marion Russegger est la fille de Bernhard Adolf Cajetan Russegger, un commerçant à Hambourg et Brême, et de Cornelia Pirscher[1].

Le 24 mars 1928, alors âgée de 18 ans, elle épouse Roland Freisler, de dix-sept ans son aîné. À l’époque, Freisler est avocat et conseiller municipal du parti nazi à Cassel[2]. Ils ont ensuite deux enfants, Harald et Roland, tous deux baptisés. Le 3 février 1945, son mari est tué lors d'une attaque aérienne sur Berlin ; le testament de Freisler, établi le 1^er octobre 1944, attribue à son épouse, les deux maisons qu'il possède[alpha 1].

En 1985[alpha 2], Marion Freisler qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, vivait à Munich sous son nom de jeune fille, est au centre d'un scandale lié au fait que sa pension mensuelle avait été augmentée de 400 DM en 1974 : en effet la caisse de retraite avait alors estimé que son défunt mari, en raison de sa qualification professionnelle, aurait sans doute « travaillé comme avocat ou haut fonctionnaire » s'il avait survécu à la guerre.

Malgré le problème moral, cela correspondait à la situation juridique de l'époque. Ce n'est qu'en 1997 que la loi a été modifiée pour que les personnes ayant commis des crimes contre l'humanité, à l'époque du nazisme, soient exclues du bénéfice des retraites de victimes de guerre, privant ainsi leurs héritiers survivants du droit à pension.

Politiquement, la décision de la caisse de retraite datant de 1974 a été vivement attaquée par un membre du Landtag bavarois, mais minimisée par le gouvernement du Land et le scandale finalement étouffé. Cette affaire a été un des derniers soubresauts dans la problématique épineuse de l'intégration sociale des juristes nationaux-socialistes dans la jeune République fédérale d'Allemagne et elle a fait partie du vaste problème de la liquidation du passé nazi[4].

En 1997, Marion Freisler a été enterrée à Berlin dans le caveau familial des Russegger, aux côtés de ses parents et de son mari ; mais le nom de celui-ci n’apparaît pas sur leur pierre tombale.

Notes et références

Notes

En 1958, une amende de 100 000 deutsche marks sur la succession Freisler est prononcée par une cour de Berlin. L’amende est compensée par la confiscation antérieure des deux propriétés familiales. Marion Freisler fait appel de cette décision arguant que les propriétés auraient été réglées par sa dot de mariage. Mais la cour d’appel a établi que les achats avaient été faits au moyen des traitements ou salaires de Freisler et qu’en outre, elle aurait été dépourvue de ressources au moment de son mariage.
On savait déjà, depuis 1955, que les veuves de Heydrich (Lina), Himmler (Marga), Göring (Emmy), Freisler et une sœur de Goebbels recevaient des pensions conformes au rang de leurs défunts maris[3].

Références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Marion Freisler » (voir la liste des auteurs).
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Marion Freisler » (voir la liste des auteurs).

(de) « „Freisler, Karl Roland“, in: Hessische Biografie », 7 septembre 2012 (consulté le 24 mai 2018).
Jonas Hübner: Unrechtspflege. Roland Freisler und die hessische Justiz 1926–1941. Digital Archive Marburg.
(de) « Entnazifizierung / Prominenten-Vermögen » [« Dénazification - les fortunes importantes »], 20 juillet 1955 (consulté le 24 mai 2018).
Knopp 2002, p. 251.

Annexes

Bibliographie

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

(en) Guido Knopp (trad. Angus McGeoch), Hitler's hitmen [« Les Complices de Hitler »], Stroud, Sutton Publishing, 2002 (1^re éd. 1996), 384 p. (ISBN 978-0-7509-2602-7 et 0750926023, OCLC 50302190), « The Hanging Judge [Le juge qui pend] », p. 213-251.

Articles connexes

Liens externes

(de) Matthias Blazek, « Biografie Roland Freisler » [« Biographie de Roland Freisler »].
Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- Gemeinsame Normdatei

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[3] En 1958, une amende de 100 000 deutsche marks sur la succession Freisler est prononcée par une cour de Berlin. L’amende est compensée par la confiscation antérieure des deux propriétés familiales. Marion Freisler fait appel de cette décision arguant que les propriétés auraient été réglées par sa dot de mariage. Mais la cour d’appel a établi que les achats avaient été faits au moyen des traitements ou salaires de Freisler et qu’en outre, elle aurait été dépourvue de ressources au moment de son mariage.

[5] On savait déjà, depuis 1955, que les veuves de Heydrich (Lina), Himmler (Marga), Göring (Emmy), Freisler et une sœur de Goebbels recevaient des pensions conformes au rang de leurs défunts maris[3].

[hessen-1] (de) « „Freisler, Karl Roland“, in: Hessische Biografie », 7 septembre 2012 (consulté le 24 mai 2018).

[2] Jonas Hübner: Unrechtspflege. Roland Freisler und die hessische Justiz 1926–1941. Digital Archive Marburg.

[4] (de) « Entnazifizierung / Prominenten-Vermögen » [« Dénazification - les fortunes importantes »], 20 juillet 1955 (consulté le 24 mai 2018).

[Knopp2002251-6] Knopp 2002, p. 251.