Massacre de Maragha

Le massacre de Maragha (en arménien Մարաղայի կոտորած) ou Maraga est le massacre d'Arméniens par des troupes azerbaïdjanaises survenu le lors de la prise du village de Maragha, dans le contexte de la guerre du Haut-Karabagh[1],[2]. Les estimations quant au nombre des victimes arméniennes et des villageois enlevés divergent, mais la majorité des sources mentionne le meurtre d'au moins 40 civils et la prise en otage de 53 civils dont 19 ne sont jamais revenus[3],[4],[5].

Monument aux victimes, Nor Maragha.
Monument de Nor Maragha en l'honneur des défenseurs arméniens du village de Maragha.

Les motifs du massacre restent troubles, bien qu'il ait pu s'agir de représailles à la suite du massacre de Khodjaly en février de la même année[6].

Attaque du village

Une enquête préliminaire menée par Human Rights Watch (HRW, Helsinki Watch) et publiée en 1992 a reconstitué les événements ayant conduit à l'attaque sur Maragha. Il ressort du témoignage d'un combattant arménien que les détachements d'auto-défense arméniens, incapables de tenir leurs positions lors de l'attaque azerbaïdjanaise du , furent forcés de battre en retraite vers un lieu dominant le village, tandis que les civils étant restés dans celui-ci, principalement des personnes âgées ou incapables de se déplacer, se réfugièrent dans des caves et abris souterrains. Les Azerbaïdjanais prirent le village le même jour, mais il fut repris par les Arméniens le lendemain ; à cette occasion, ceux-ci rapportèrent y avoir trouvé les corps de 43 civils, dont certains sans yeux ou sans tête, et entendirent que plusieurs autres avaient été pris en otage. Les corps furent alors enterrés dans une fosse commune près du village[7].

Enquêtes

Le nombre des victimes varie. Un rapport d'Amnesty International de 1993 indique 45 victimes[8]. Selon Gevorg Petrossian, président de l'Assemblée nationale du Haut-Karabagh, il y aurait eu 53 victimes (dont vraisemblablement les 43 civils susmentionnés, et bien que la manière dont les civils ont été différenciés des combattants ne soit pas claire)[7]. HRW mentionne en outre en 1992 la prise de 50 otages arméniens de Maragha[9].

La baronne Caroline Cox, membre de la Chambre des lords, à la tête d'une délégation, a constaté les dommages et rencontré des témoins, et a déclaré qu'après l'attaque, les forces azerbaïdjanaises ont décapité une quarantaine de villageois, ont pillé et brûlé la localité et enlevé une centaine de femmes et d'enfants[10]. Un rapport plus détaillé a été publié en 1993[11].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Maraga Massacre » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Thomas de Waal, Black Garden: Armenia and Azerbaijan Through War and Peace, New York, New York University Press, 2003, p. 175-176.
  2. (ru) « « Карабах: хронология конфликта » (« Karabagh : une chronologie du conflit ») », sur BBC Russian (consulté le ).
  3. (en) Thomas de Waal, op. cit., p. 176.
  4. (en) Human Rights Watch/Helsinki, Azerbaijan: Seven years of conflict in Nagorno-Karabakh, New York, Human Rights Watch 1994 (ISBN 1564321428), p. 6.
  5. (en) Amnesty International, « Azerbaydzhan: Hostages in the Karabakh conflict: Civilians Continue to Pay the Price », sur Amnesty International, avril 1993 (pol 10/01/93) (consulté le ), p. 9.
  6. (en) Markar Melkonian, My Brother’s Road: An American’s Fateful Journey to Armenia, New York, I. B.Tauris, 2005 (ISBN 1850436355), p. 214.
  7. (en) Rachel Denber et Robert K. Goldman, Bloodshed in the Caucasus: escalation of the armed conflict in Nagorno Karabakh, New York, Helsinki Watch, 1992 (ISBN 1564320812), p. 29.
  8. (en) Amnesty International, « Country Dossier List 1993 Europe », sur Amnesty International (consulté le ).
  9. (en) Human Rights Watch/Helsinki, op. cit., p. 92.
  10. (en) Caroline Cox, « Survivors of the Maraghar Massacre », sur Christianity Today, (consulté le ).
  11. (en) Caroline Cox et John Eibner, Ethnic Cleansing in Progress: War in Nagorno Karabakh, Zurich and Washington D.C., Institute for Religious Minorities in the Islamic World, 1993, p. 58.

Liens externes

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