Maurice Malone
Maurice Joseph Malone, connu sous le nom Joe Malone et surnommé le « Phantom » (né le à Saint-Colomb-de-Sillery, province de Québec au Canada – mort le à Montréal, Québec) est un joueur professionnel canadien de hockey sur glace qui évolue au poste de centre au début du XXe siècle[1],[2].
Pour les articles homonymes, voir Malone.
Surnom(s) | Phantom |
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Nationalité | Canada |
Naissance |
, Saint-Colomb-de-Sillery (Canada) |
Décès |
, Montréal (Canada) |
A entraîné | Tigers de Hamilton (LNH) |
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Activité | 1920-1922 |
Position |
Ailier gauche ou Centre |
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Tirait de la | gauche |
A joué pour |
Canadiens de Montréal (LNH) Bulldogs de Québec (LNH) Tigers de Hamilton (LNH) |
Carrière pro. | 1911-1922 |
Temple de la renommée : 1950
Il joue au cours de sa carrière pour les Bulldogs de Québec avant les débuts de la Ligue nationale de hockey puis rejoint les Canadiens de Montréal à la création de la ligue professionnelle. Il joue alors un total de six saisons dans la LNH et est surnommé le Phantom – le fantôme – en raison de son agilité, de ses feintes habiles et de sa grande vitesse. Il remporte à trois reprises la Coupe Stanley – un des plus prestigieux trophées du monde du hockey – mais est également connu pour son talent pour inscrire de nombreux buts.
En 1950, il est admis au temple de la renommée du hockey et il décède en 1969 d'une crise cardiaque.
Biographie
Vie privée
Maurice Joseph Malone naît le à Saint-Colomb-de-Sillery (maintenant un quartier de Québec) d'une mère francophone[3], Louisa Rochon, née en 1864 à Hawkesbury en Ontario et de Maurice J. Malone né en 1860 également dans la ville de Saint-Colomb-de-Sillery. Le couple Malone a alors onze enfants dont trois jouent par la suite au hockey : Jeff Patrick, aîné de Joe né en 1888 et Cliff[4]. Joe et Jeff joueront ensemble par la suite[5].
Les parents de Joe meurent tous les deux dans la ville de Québec, le père en 1929 et la mère en 1947. Au cours de sa vie, le père de famille travaille dans une fabrique de bois[4].
Joe Malone a trois enfants : Bernice née en , Joe Malone junior né en 1923/mort le et Donald né en 1924 et mort en 1985 d'une crise cardiaque sur un terrain de golf à l'âge de 59 ans[4]. Il est l'oncle du joueur de hockey de la LNH et ancien joueur des Canadiens de Montréal, Cliff Malone.
Avant la LNH
Joe Malone commence sa carrière en jouant en 1907-1908 pour les Crescents de Québec[6] puis signe la saison suivante pour les Bulldogs de Québec de l'Eastern Canada Amateur Hockey Association alors qu'il est âgé de 19 ans. Lors de cette première saison avec l'équipe de Québec, il inscrit huit buts en douze matchs joués. Pour sa deuxième saison, son équipe débute dans l'Association canadienne de hockey mais après deux matchs, elle refuse de se joindre à l'Association nationale de hockey nouvellement créée. Malone termine alors sa saison en jouant pour les Colts de Waterloo dans la ligue Ontario Professional Hockey League[7].
Finalement, l'équipe de Québec rejoint l'ANH pour la saison 1910-1911 et amène son buteur avec elle. Il est nommé capitaine de l'équipe et inscrit cette fois neuf buts en treize rencontres[8]. En 1911-12, il guide son équipe à la conquête du trophée O'Brien qui récompense le champion de l'ANH[9] et par la suite, l'équipe remporte la première Coupe Stanley de son histoire. L'équipe de Malone est opposée à celle des Victorias de Moncton de la Maritime Professional Hockey League. Les deux matchs se jouent les 11 et ; les joueurs de Québec remportent le premier 9-3, Malone inscrivant trois buts. Lors du second match, il inscrit deux nouveaux buts alors que Paddy Moran réalise un blanchissage[Note 1], les Bulldogs gagnant le match 8-0[10],[11].
Au cours de la saison 1912-13, il est le meilleur buteur de l'ANH en inscrivant 43 buts en 20 matchs. Il évolue alors aux côtés de Tommy Smith et de Jack Marks et aide son équipe à finir à la première place de l'ANH[7]. En 1913, il remporte une deuxième fois la Coupe Stanley en battant les Millionaires de Sydney en deux matchs : 14-3 et 6-2. Lors du premier match, le , Malone inscrit neuf des quatorze buts de son équipe. Il s'agit alors de la deuxième Coupe consécutive pour l'équipe mais également sa dernière[12] alors que le Québécois ne fait pas partie de l'équipe pour le deuxième match[13].
En 1913-14, l'équipe des Bulldogs et Malone finissent à la troisième place de l'ANH derrière les Blueshirts de Toronto et les Canadiens de Montréal et manquent alors la finale de l'ANH tout comme lors des saisons suivantes alors que Malone finit meilleur buteur de l'association en 1916-17. Il termine ainsi ses dix-neuf rencontres jouées avec 41 buts. Malgré les efforts offensifs de Malone, l'équipe manque une nouvelle fois les séries de la Coupe Stanley[7].
Dans la LNH
À la suite de cette saison, un nouveau regroupement d'équipes est créé : la Ligue nationale de hockey. Les propriétaires des Canadiens de Montréal, Wanderers de Montréal, Sénateurs d'Ottawa, Bulldogs de Québec et Arenas de Toronto décident de créer une nouvelle ligue afin d'exclure Edward J. Livingston, propriétaire de la concession des Blueshirts de Toronto, et ainsi ne pas lui permettre d'être impliqué dans leurs futures opérations de hockey[14]. L'équipe de Québec ne parvient pas à constituer une équipe et ses joueurs se retrouvent alors dispersés dans les effectifs des autres équipes. Malone rejoint alors les rangs de l'autre équipe québécoise de la LNH : les Canadiens de Montréal[15].
Il joue la première saison de la Ligue, aux côtés de Édouard « Newsy » Lalonde et de Didier Pitre, et inscrit un but au minimum à chacun de ses quatorze premiers matchs – au total, il inscrit 35 buts lors de cette série[15]. Parmi tous les joueurs de la LNH, Joe Malone finit meilleur buteur avec quarante-quatre réalisations[16]. Il reste le meilleur buteur de la LNH sur une saison jusqu'à la saison 1944-1945 avec les 50 buts de Maurice Richard en autant de matchs[17]. Les Canadiens finissent premiers de la première partie de la saison et sont alors qualifiés pour la finale de la LNH. Ils sont opposés aux Arenas mais perdent au total de buts 10 à 7[18].
La saison 1918-1919 est écourtée par l'arrêt en cours de saison des Arenas à la suite de difficultés financières. Il ne reste alors que deux équipes dans la LNH : les Canadiens et les Sénateurs d'Ottawa. Malone ne joue que huit des dix-huit rencontres de son équipe[19] en raison d'une fracture au bras[20]. La franchise de Montréal remporte la finale de la LNH et est opposée aux Metropolitans de Seattle de l'Association de hockey de la Côte du Pacifique. Les deux équipes sont à égalité deux victoires chacune et un match nul en cinq rencontres quand la série est annulée car plusieurs joueurs sont affectés par la pandémie de grippe espagnole qui affecte l'Amérique du Nord. Quatre jours plus tard, un joueur des Canadiens, Joe Hall, meurt de cette épidémie. C'est la première des deux fois de l'histoire de la LNH que la Coupe Stanley n'est pas remise, la deuxième étant lors de la saison 2004-2005, saison annulée en raison d'un lock-out[21].
Pour sa troisième saison dans la LNH, Malone quitte les Canadiens et est de retour avec les Bulldogs. Le , il inscrit au cours d'un même match sept buts lors d'une victoire des Bulldogs sur le score de 10 à 6[22] contre les St. Patricks de Toronto[7]. Malone est une nouvelle fois le meilleur buteur de la saison[23] avec 39 buts, trois de plus que son ancien coéquipier, Lalonde[24]. Malgré cette bonne performance de Malone, les Sénateurs finissent les deux parties de la saison à la première place. Ils remportent ainsi directement le trophée O'Brien et jouent la finale de la Coupe Stanley[23].
L'équipe des Bulldogs ne survit pas et la franchise déménage après cette seule saison à Hamilton et devient les Tigers. Avec trente buts, Malone est le quatrième meilleur buteur de la saison[25] mais son équipe termine à la dernière place de la LNH cette saison. Ce scénario se répète lors de la saison 1921-1922 alors qu'il inscrit au total cinquante-et-un buts en quarante-quatre rencontres sous les couleurs des Tigers[7]. Après ces deux saisons en Ontario, Malone revient jouer au Québec en enfilant une nouvelle fois le chandail[Note 2] des Canadiens de Montréal. Malgré tout, il ne connaît plus le même rendement que les années précédentes et n'inscrit cette saison qu'un seul but en vingt matchs[6]. Montréal se qualifie pour les séries mais perd contre les Sénateurs[26]. Au cours de cette année 1923, Joe Malone devient père avec la naissance de Joe Malone junior[3].
Malone joue sa dernière saison professionnelle en 1923-1924 mais il ne dispute que dix matchs en saison régulière avant d'arrêter sa carrière. Au cours de cette saison, les Canadiens de Montréal remportent la Coupe Stanley et même si Malone ne joue pas un seul match des séries, il fait partie de l'effectif sacré champion de la Coupe Stanley[27].
Il met ainsi fin à une carrière de 143 buts en 126 rencontres dans la LNH et la meilleure moyenne de buts inscrits par match pour une saison de l'histoire de la LNH soit 2,2 buts par partie[28]. En 1950, il est intronisé au temple de la renommée du hockey, la même année que son ancien coéquipier, Lalonde[29]. Il meurt le à Montréal d'une crise cardiaque à l'âge de 79 ans. Deux jours plus tard, il est exposé dans l'église Notre-Dame-de-Fatima puis mis en terre au cimetière St-Laurent[30]. En 1975, il est admis au Panthéon des sports canadiens[20] puis, en 1998, il est classé à la 39e position des 100 meilleurs joueurs de l'histoire de la LNH par le magazine The Hockey News[7]. Une bannière honorant la mémoire de Joe Malone a été hissée au sommet du Colisée de Québec[31].
Palmarès
Coupe Stanley
- 1911-1912 avec les Bulldogs de Québec
- 1912-1913 avec les Bulldogs de Québec
- 1923-1924 avec les Canadiens de Montréal
Meilleur pointeur
Ligue nationale de hockey
- Record du plus grand nombre de buts en un match avec sept réalisations le contre les St. Patricks de Toronto
- Record du plus grand nombre de matchs avec 5 buts ou plus : il inscrit cinq buts trois fois, six buts une fois et sept buts également une fois
- Meilleure moyenne de buts par match pour une saison de la LNH avec 2,2 buts par rencontre (saison 1917-1918)
Statistiques
Pour la signification des abréviations, voir statistiques du hockey sur glace.
Saison | Équipe | Ligue | Saison régulière | Séries éliminatoires | ||||||||||
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PJ | B | A | Pts | Pun | PJ | B | A | Pts | Pun | |||||
1907-1908 | Crescents de Québec | QAHA | ||||||||||||
1908-1909 | Bulldogs de Québec | ECHA | 12 | 8 | 0 | 8 | 17 | |||||||
1909-1910 | Bulldogs de Québec | CHA | 3 | 5 | 0 | 5 | 2 | |||||||
1909-1910 | Colts de Waterloo | OPHL | 12 | 10 | 0 | 10 | 16 | |||||||
1910-1911 | Bulldogs de Québec | ANH | 13 | 9 | 0 | 9 | 3 | |||||||
1911-1912 | Bulldogs de Québec | ANH | 18 | 21 | 0 | 21 | 0 | 2 | 5 | 0 | 5 | 0 | ||
1911-1912 | Équipe d'étoiles | Exhib. | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||||
1912-1913 | Bulldogs de Québec | ANH | 20 | 43 | 0 | 43 | 34 | 1 | 9 | 0 | 9 | 0 | ||
1912-1913 | Bulldogs de Québec | Exhib. | 3 | 2 | 0 | 2 | 2 | |||||||
1913-1914 | Bulldogs de Québec | ANH | 17 | 24 | 4 | 28 | 20 | |||||||
1914-1915 | Bulldogs de Québec | ANH | 12 | 16 | 5 | 21 | 21 | |||||||
1915-1916 | Bulldogs de Québec | ANH | 24 | 25 | 10 | 35 | 21 | |||||||
1916-1917 | Bulldogs de Québec | ANH | 19 | 41 | 8 | 49 | 15 | |||||||
1917-1918 | Canadiens de Montréal | LNH | 20 | 44 | 4 | 48 | 30 | 2 | 1 | 0 | 1 | 3 | ||
1918-1919 | Canadiens de Montréal | LNH | 8 | 7 | 2 | 9 | 3 | 5 | 5 | 2 | 7 | 3 | ||
1919-1920 | Bulldogs de Québec | LNH | 24 | 39 | 10 | 49 | 12 | |||||||
1920-1921 | Tigers de Hamilton | LNH | 20 | 28 | 9 | 37 | 6 | |||||||
1921-1922 | Tigers de Hamilton | LNH | 24 | 24 | 7 | 31 | 4 | |||||||
1922-1923 | Canadiens de Montréal | LNH | 20 | 1 | 0 | 1 | 2 | 2 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
1923-1924 | Canadiens de Montréal | LNH | 10 | 0 | 0 | 0 | 0 | |||||||
Totaux ANH | 123 | 179 | 27 | 206 | 114 | 3 | 14 | 0 | 14 | 0 | ||||
Totaux LNH | 126 | 143 | 32 | 175 | 57 | 9 | 6 | 2 | 8 | 6 |
Notes et références
Notes
- Un gardien de but effectue un blanchissage quand il réussit à ne concéder aucun but durant tout le match. Il faut également qu'il soit le seul gardien de l'équipe à avoir joué.
- Le terme québécois de « chandail » correspond au terme francophone de « maillot ».
Références
- (en) « Joe Malone hockey statistics & profile », sur The Internet Hockey Database
- (en) « Joe Malone », sur Eliteprospects.com
- « Rencontre avec Joe Malone jr. », sur quebecbulldogs.com, (consulté le ).
- Entretien entre Joe Malone Junior, fils du joueur, et Marc Durand, Webmestre de http://quebecbulldogs.com
- « Un autographe svp. », sur quebecbulldogs.com, (consulté le ).
- « Maurice Malone - Statistiques », sur www.nhl.com
- (en) Kevin Shea, « One on One with Joe Malone », sur www.hhof.com, (consulté le ).
- (en) « Joe Malone, honoured member », sur Legends of Hockey Net (consulté le )
- (en) « Historique du trophée O'Brien », sur www.legendsofhockey.net (consulté le ).
- « 13 mars 1912: version française du compte-rendu de la conquête de la Coupe Stanley de « Québec ». », sur quebecbulldogs.com, (consulté le ).
- (en) « Quebec Bulldogs 1911-1912 », sur legendsofhockey (consulté le ).
- « Conquête de la coupe Stanley par les Bulldogs de Québec », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le ).
- Coleman 1966, p. 125
- Hornby 2005, p. 16
- « Joe Malone - Biographie, photos, statistiques et plus », sur le site historique des Canadiens de Montréal (consulté le ).
- (en) « Liste des meneurs de la saison 1917-18 », sur www.hockeydb.com (consulté le ).
- « Le premier champion compteur », sur le site historique des Canadiens de Montréal (consulté le ).
- « Saison 1917-1918 - Description, photos, faits saillant et plus », sur le site historique des Canadiens de Montréal (consulté le ).
- Hornby 2005, p. 18
- « Panthéon des sports canadiens - Profil de Malone », sur www.sportshall.ca (consulté le ).
- « Saison 1918-1919 - Description, photos, faits saillant et plus », sur le site historique des Canadiens de Montréal (consulté le ).
- Official Guide & Record Book 2010, p. 208
- « Saison 1919-1920 - Description, photos, faits saillant et plus », sur le site historique des Canadiens de Montréal (consulté le ).
- (en) « Liste des meneurs 1919-20 de la LNH », sur www.hockeydb.com (consulté le ).
- (en) « Liste des meneurs 1920-21 de la LNH », sur www.hockeydb.com (consulté le ).
- « Saison 1922-1923 - Description, photos, faits saillant et plus », sur le site historique des Canadiens de Montréal (consulté le ).
- (en) « Players on Stanley-Cup Winning Teams 1893-2008 », sur www.nhl.com (consulté le ).
- Official Guide & Record Book 2010, p. 179
- (en) « Legends of Hockey - Induction Showcase - Year-By-Year Roll Call », sur www.hhof.com (consulté le ).
- « Avis de décès de "Jos Malone" », sur Touslesdeces.com (consulté le )
- « Histoire du Colisée », sur remparts.ca (consulté le ).
- (en) « Joe Malone, statistics awards and career, honoured member », sur Legends of Hockey Net (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Lance Hornby, Les grands moments du Hockey, Modus Vivendy, (ISBN 2-89523-337-3)
- (en) National Hockey League, Official Guide & Record Book / 2010, Triumph books, , 664 p. (ISBN 978-1-60078-303-6)
- (en) Charles Coleman, The Trail of the Stanley Cup, Vol. 1, 1893–1926 inc., NHL,
- Marc Durand, La Coupe à Québec - les Bulldogs et la Naissance du Hockey, Québec, Sylvain Harvey, , 160 p. (ISBN 978-2-923794-48-8)
Liens externes
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