Maurice de Gandillac

Maurice de Gandillac, né Maurice Patronnier de Gandillac le à Koléa (Algérie) et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un philosophe et historien de la philosophie français. L'enseignement qu'il dispensa pendant plusieurs décennies à la Sorbonne exerça une grande influence sur plusieurs générations de philosophes français.

Maurice de Gandillac
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Maurice Patronnier de Gandillac (français)
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Biographie

Il fut le condisciple de Sartre en classes préparatoires littéraires au lycée Louis-le-Grand et à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. (Simone de Beauvoir le décrit sous le nom de Pierre Clairaut dans ses mémoires.) Élève brillant, il eut de remarquables professeurs, parmi lesquels on peut citer Georges Cantecor, qui lui fit découvrir Nietzsche pour contrecarrer son thomisme naissant, et Étienne Gilson, qui lui fit connaître Nicolas de Cues (1421-1464), ce philosophe de la Renaissance auquel il consacra sa thèse en 1941.

Professeur de philosophie au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine[note 1], puis à la Sorbonne - de 1946 à 1977 -, philosophe d'une grande ouverture d'esprit, il dirigea notamment les premiers travaux de Michel Foucault, Jacques Derrida, Jean-François Lyotard, Louis Althusser et Gilles Deleuze, alors qu’ils étaient étudiants.

Maurice de Gandillac fut également le premier traducteur en français de Walter Benjamin[1].

En , il a publié, avec Jean Ricardou, fondateur de la textique et habitué des rencontres de Cerisy, auxquelles il assistait encore en , un ouvrage de poésie intitulé Bestiaire latéral, dans lequel il présente un grand nombre d'animaux imaginaires dont le nom est chaque fois une anagramme du mot «bestiaire».

Il a également assuré durant plus de trente ans la présidence de l'Association des Amis de Pontigny-Cerisy, dont le moyen d'action est le Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, et y a dirigé plusieurs décades.

Travaux sur Nicolas de Cues

Initié à la philosophie médiévale par Etienne Gilson, Gandillac voulait traiter un problème autour de l'idée d'infini à la Renaissance. Après avoir rencontré en 1931 Raymond Klibansky qui a entrepris avec Ernst Hoffmann la publication des œuvres complètes de Nicolas de Cues à l'université de Heidelberg, il se rend en en Allemagne, commence par travailler quelques jours dans la bibliothèque de l'hospice Saint-Nicolas à Kues, puis s'installe pour six mois à Berlin. De retour à Paris, il présente, lors du Congrès Descartes de 1937, une première étude, Nicolas de Cues, précurseur de la Méthode[2]. Dirigé par Emile Bréhier, il écrit les premiers chapitres de sa thèse, en 1939, pendant la "drôle de guerre", et la soutient en devant Laporte, Bachelard, Gouhier et Bréhier. Cette thèse est immédiatement publiée sous le titre La philosophie de Nicolas de Cues[3]. Il en publiera une version allemande substantiellement corrigée en 1953[4].

Puis, Maurice de Gandillac s'intéresse particulièrement à des auteurs dont Nicolas de Cues a subi l'influence, comme Raymond Lulle, Maître Eckhart ou Denys l'Aréopagite. Il poursuit son travail de traduction entamé en 1942 avec la publication de morceaux choisis[5] comportant de larges extraits du De docta ignorantia et du De idiota, la supervision de la traduction du De concordantia catholica et du De pace fidei, jusqu'à la traduction des Lettres aux moines de Tegernsee sur la docte ignorance et du Jeu de la boule en 1985[6]. Le Cusain n'étant jamais sorti de son horizon de pensée, Gandillac publie en 2001 un petit livre pour le présenter[7].

Ouvrages

(Liste non exhaustive)

  • La sagesse de Plotin. Paris, Hachette, 1952
  • Dante, Seghers, 1968
  • Genèses de la modernité. Les douze siècles où se fit notre Europe – De la « Cité de Dieu » à « La Nouvelle Atlantide », Éditions du Cerf, 1992 (ISBN 2-204-04503-9)
  • Le Siècle traversé. Souvenirs de neuf décennies, Albin Michel, Paris, 1998 (ISBN 2-226-10467-4)
  • Œuvres complètes, Pseudo-Denys l'Aréopagite, Aubier, 1998 (ISBN 978-2700734621)
  • Nocolas de Cues. Paris, Ellipses, 2001

Notes et références

Notes

  1. il a comme élève Michel Tournier en 1941.

Références

  1. Walter Benjamin, Œuvres I, Gallimard, Folio Essais, trad. par Maurice de Gandillac.
  2. Maurice de Gandillac, « Nicolas de Cues, précurseur de la Méthode cartésienne », Travaux du IXème Congrès international de philosophie (Congrès Descartes), Paris, Hermann, vol. V, , p. 127-133
  3. Maurice de Gandillac, La philosophie de Nicolas de Cues, Paris, Aubier,
  4. (de) Maurice de Gandillac, Nikolaus von Cues : Studien zu seiner Philosophie und philosophischen Weltanschauung, Düsseldorf, L. Schwann,
  5. Maurice de Gandillac, Œuvres choisies de Nicolas de Cues, Paris, Aubier-Montaigne,
  6. Maurice de Gandillac, Lettres aux moines de Tegernsee sur la docte ignorance (1452-1456), suivies de Du jeu de la boule (1463), Paris, O.E.I.L., coll. Sagesse chrétienne,
  7. Maurice de Gandillac, Nicolas de Cues, Paris, Ellipses,

Annexes

Articles connexes

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