Maxime Guillot

Maxime Guillot, né le à Bruailles (Saône-et-Loire) et mort abattu à Dijon le , est un résistant français et compagnon de la Libération à titre posthume par décret du [1].

Maxime Guillot
Surnom Julien Pacaud, Roger Duchesne
Naissance 1 janvier 1900
Bruailles, Saône-et-Loire
Décès 29 janvier 1944 (à 44 ans)
Dijon (Côte-d'Or)
Allégeance France libre
Conflits Seconde Guerre mondiale
Autres fonctions Cheminot, cafetier

Liste des compagnons de la Libération

Famille et vie privée

Fils d'aubergistes, Maxime Guillot est né en 1900 à Bruailles, village bressan en Saône-et-Loire. À l'âge de 7 ans, il est orphelin de sa mère. Durant sa scolarité, il obtient son certificat d'études primaires en 1912, puis travaille dans les fermes environnantes jusqu'à son service militaire[1].

En 1920, il est engagé dans le 35e régiment d'infanterie de Belfort puis, sur sa demande, au 2e régiment de zouaves au Maroc[1]. En 1922, il devient cheminot après sa démobilisation. Contraint d'abandonner sa ferme en Bresse, il devient manœuvre aux ateliers de Dijon-Perrigny en 1923[2].

Il acquiert, dans le courant des années 1930, un café à Chenôve puis un café-restaurant avec son épouse Lucie[1]. De leurs unions naissent quatre enfants, trois filles et un fils qui meurt assez jeune[2].

Guerre et résistance

Lorsque la guerre éclate en , Maxime Guillot est mobilisé aux ateliers. Après l'armistice du 22 juin 1940, il reprend la direction de son café-restaurant « Le Grand Saint Vincent », dont il se sert pour faire passer en zone libre des prisonniers évadés du camp de Longvic[1].

Dès 1941, il établit des contacts avec des éléments de groupe francs et la résistance cheminote[3]. En juin et , sous le pseudonyme de Julien, il commence à organiser et diriger des sabotages d'infrastructures de télécommunication avec le « groupe Charlie »[1].

Il s'engage dans le Bureau des opérations aériennes (BOA) de la « région D » (Côte d'Or, Haute-Marne, Haute-Saône, Doubs, Territoire de Belfort, nord du Jura et de la Saône-et-Loire[4]) où il dirige les opérations en Saône-et-Loire.

Nommé officier[5], chargé de mission des Forces françaises combattantes par le mouvement de résistance de l'Organisation civile et militaire (OCM), il est recherché par la Gestapo. À deux reprises, il lui échappe, en novembre et , mais il est blessé en en tombant dans une souricière à Chagny[6]. Il parvient à en réchapper sous les tirs des agents de la Gestapo, abattant au revolver un Allemand et en en blessant un autre. Il s'en sort blessé à la jambe.

Plaque commémorative à l'angle de la rue Condorcet, où est mort Maxime Guillot.

Hautement recherché, il est finalement rattrapé sur dénonciation[7] quinze jours plus tard le à Dijon, à la sortie d'un rendez-vous avec des responsables BOA au café Brocot, rue Condorcet. Cerné, il abat deux Allemands, mais se trouve blessé aux jambes[8] et au ventre[9]. Il préfère alors se tirer dans la tête la dernière balle de son revolver pour échapper à la torture, après avoir avalé un papier stratégique de la résistance[7],[10].

Les autorités allemandes le voulaient vivant et il n'a donc pas été abattu. Sa dépouille a été posée sous une arche de l'hôtel de ville de Dijon, sans autre couverture recouvrant le corps[réf. nécessaire].

Obsèques

Le , lors de ses obsèques à Chenôve, un cortège se forme à la mairie pour accompagner le défunt au cimetière et lui rendre hommage : la foule rassemble vraisemblablement plus d'un millier de personnes[1],[11]. Marcel Naudot, maire de Chenôve depuis 1934 et lui-même cheminot, arbore son échappe tricolore[12]. Rendu responsable du rassemblement, il est arrêté à coup de crosse par l'occupant, torturé au siège dijonnais de la Gestapo (rue du Docteur Chaussier) et interné à la prison de Dijon puis au camp de Compiègne-Royallieu[11]. Le 6 avril 1944, il est embarqué dans un convoi à destination du camp de concentration de Mauthausen[13], où il meurt le 26 mars 1945 à l'âge de 52 ans[9].

Le registre des délibérations du conseil municipal mentionne le  : « Marcel Naudot, maire, absent à la séance car détenu par les troupes d’occupation »[12].

Décorations et hommages

Plusieurs décorations honorifiques lui sont attribuées à titre posthume[5],[13] :


Trois rues de Bourgogne portent le nom du résistant : à Bruailles[15], son village natal, ainsi qu'à Chenôve[16] où il s'est établi et où il repose, et à Talant[17], une ville voisine.

Une plaque commémorative rappelant son engagement est inaugurée en 1984 pour les 40 ans de la libération de Dijon. Elle est située au début de la rue Condorcet, lieu de sa mort[18],[19].

Notes et références

  1. « Maxime Guillot, Alias : Julien Pacaud - Roger Duchesne », sur Musée de l'ordre de la Libération (consulté le ).
  2. Olivier Matthey-Doret, « Résistants et personnalités liées à la Résistance : Maxime Guillot », sur mvr.asso.fr (consulté le ).
  3. Coralie Immelé, « Le regard des historiens de la Résistance sur l’engagement des cheminots (1944-1997) : L’émergence des premières représentations et leur diffusion par les anciens résistants », Revue d'histoire des chemins de fer, Paris, no 34, (ISSN 1775-4224, lire en ligne, consulté le ).
  4. Fabrice Bourrée, « Brassards de maquis et d'unités FFI : région D », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le ).
  5. « Maxime Guillot (N° de notice : c-126649) », sur Archives nationales, (consulté le ).
  6. Jacques Ghémard, « Un Français Libre parmi 62060 : Maxime Julien Guillot », sur francaislibres.net (consulté le ).
  7. « Chenôve : hommage à Maxime Guillot », sur Le Bien public, (consulté le ).
  8. « Dijon : Hommage au résistant Maxime Guillot », sur memoiresdeguerre.com, (consulté le ).
  9. « Côte-d'Or - Commémoration. Qui se souvient de Marcel Naudot, le maire de Chenôve mort en déportation ? », sur www.bienpublic.com (consulté le )
  10. René Pacaut, Capturez-le vivant. La Résistance héroïque de Maxime Guillot, Dijon, Cercles Maxime Guillot, .
  11. Jean Belin, « NAUDOT Marcel », dans NAUDOT Louis, Marcel, Augustin, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  12. « Cérémonie : À la mémoire de Marcel Naudot », sur Le Bien public, (consulté le ).
  13. Jean-Pierre Besse, « Maxime, Julien Guillot », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le ).
  14. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  15. Géolocalisation de la rue éponyme à Bruailles : 46° 36′ 02″ N, 5° 13′ 50,57″ E (consulté le ).
  16. Géolocalisation de la rue éponyme à Chenôve : 47° 17′ 50,97″ N, 5° 00′ 47,43″ E (consulté le ).
  17. Géolocalisation de la rue éponyme à Talant : 47° 20′ 00,5″ N, 4° 59′ 28,53″ E (consulté le ).
  18. Collège Clos de Pouilly, « Articles du journal Le Bien Public à propos de l'inauguration de la plaque en 1984 et de la cérémonie à Chenôve le  », sur histoire-geographie.ac-dijon.fr Maxime Guillot, (consulté le ).
  19. Géolocalisation de la plaque commémorative à Dijon : 47° 19′ 16,4″ N, 5° 02′ 02,55″ E (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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