Mesmin l'Ancien

Maximin de Micy, également connu comme saint Mesmin, ou encore Mesmin l'Ancien, est le 2e abbé du monastère de Saint-Mesmin de Micy (près d'Orléans) de 510 à 520. Sa vie nous est connue par le récit qu'en a fait Berthold de Micy dans sa Vie de Saint Mesmin (Vita Sancti Maximini) écrit vers 830. Il serait né entre le milieu et la fin du Ve siècle et mort le vers l'âge de 50 ans. Sous sa conduite, le monastère atteint une importante renommée avant de devenir plus tard une abbaye.

Pour les articles homonymes, voir Mesmin et saint Mesmin.

Mesmin l'Ancien

Saint Mesmin terrassant le dragon de Béraire
2e abbé du monastère de Saint-Mesmin de Micy
Naissance Ve siècle
Verdun
Décès   (environ 50 ans)
Saint-Pryvé-Saint-Mesmin
Nom de naissance Maximin
Autres noms Maximin de Micy, saint Mesmin l'ancien
Nationalité Franc
Vénéré à Grotte du dragon de Béraire
Vénéré par Catholicisme
Fête 15 décembre
Attributs Tison ardent ,dragon

Selon la légende, il traversa la Loire du sud au nord pour aller terrasser le dragon, sur la rive opposée, dans la grotte de Béraire (Berarius, 1er nom de la commune de La Chapelle-Saint-Mesmin), nom porté par l'ancien propriétaire de la villa (Villa Berarii) qui surplombait la falaise .

Biographie

Maximin (Massiminus) est originaire de Verdun en Lorraine, où il naquit entre le milieu et la fin du Ve siècle. Il eut deux frères : Vanne de Verdun (Viton ou Vitonus) que saint Sulpice fit nommer Évêque de Verdun, et saint Loup le Jeune, qui fut Évêque de Troyes en Champagne.

En 490, son oncle, Euspice (Euspicius), archiprêtre de Verdun, alla au-devant du roi Clovis Ier qui était venu dans la ville pour châtier ses habitants de s'être révoltés. Euspice ayant obtenu le pardon royal, le roi se l'attacha ainsi que son neveu Maximin. En 508, Euspice cherchant un lieu de retraite trouva près d'Orléans, au confluent de la Loire et du Loiret, un domaine royal inoccupé appelée Micy. Il reçut le domaine de Micy de Clovis afin d'y établir un monastère[1]. Le roi y ajouta d'autres domaines et un terrain à l'intérieur des remparts d'Orléans, appelé depuis Alleu de Saint-Mesmin, pour servir de refuge en cas de troubles.

Maximin suivit son oncle à Orléans, fut ordonné diacre et ensuite élevé à la dignité sacerdotale par Eusèbe, évêque d’Orléans[2] ; en quelques années, conjointement avec son oncle, il attira vers le monastère un grand nombre de disciples. Exhortant les moines à redoubler d'efforts dans les travaux agricoles, il fit preuve de sollicitude envers les serfs et les habitants des domaines du monastère, en les instruisant pour les éloigner des croyances du paganisme[3].

Mesmin guérissant un aveugle (église St-Mesmin)

Euspice mourut le et fut enterré à Orléans à côté de saint Aignan dans l'église Saint-Pierre-aux-Bœufs, devenue la basilique Saint-Aignan. Mesmin prit alors la direction du monastère.

Atteint par un accès de fièvre, Mesmin (Maximin) mourut le . Il demanda à se faire ensevelir dans la grotte dans laquelle il venait régulièrement prier quand il traversait le fleuve[4]. Sa sépulture devint un lieu de pèlerinage jusqu’aux invasions normandes.

Afin d'honorer sa mémoire, une chapelle fut construite vers 550 à l'instigation d’Agylus (voir Saint-Ay) juste au-dessus de la grotte à l'emplacement de la villa[5].

Le village Béraire (Villa Berarii)[6], prend, au Xe, le nom de Cappella Sancti Maximini[7],[8] en hommage à saint Mesmin de Micy.

L'église Saint-Mesmin fut édifiée à partir du XIe siècle à la place de la première chapelle.

On raconte également qu'au cours d'une grande famine, il parvint à subvenir aux besoins des malheureux par la distribution de pain et le vin[9].

Au cours de l'année 2020, pour commémorer les 1 500 ans de la mort de saint Mesmin, les communes portant son nom (La Chapelle-Saint-Mesmin, Saint-Pryvé-Saint-Mesmin et Saint-Hilaire-Saint-Mesmin) ont fêté le saint patron des trois paroisses[10].

Ses reliques

En 675, les reliques de saint Mesmin sont transférées vers la collégiale Saint-Aignan d'Orléans. Mais jusqu'à cette époque, ceux qui le souhaitaient pouvaient être ensevelis au plus près de celui-ci (« ad sanctus »[11]) dans le cimetière, au-dessus de la grotte, qui à l'origine entourait l'église Saint-Mesmin au Nord et à l'Est.

En 1493, le reliquaire de Saint Mesmin est confié à l'abbaye Saint-Mesmin de Micy.

En 1562, une partie des reliques de Saint Mesmin est détruite par les protestants.

Au XVIIIe siècle, le reste des reliques de Saint Mesmin est conservé dans l'église Saint-Mesmin[12].

Le reliquaire de saint Mesmin, entreposé alors dans la grotte du dragon, est dérobé par les troupes prussiennes au cours de la la guerre franco-allemande de 1870[13]. Celui-ci, d'une taille approximative de 20 centimètres sur 30 centimètres, était constitué d'un coffret doré et émaillé portant l'inscription latine :

« SANCT. MAX. MIC. ABB. QUI. OB. AN. DOM. DXX. RELIQ. »[14].

Bibliographie

  • Berthold de Micy, Vie de Saint Mesmin : Vita Sancti Maximini, dédiée à Jonas, évêque d’Orléans, Abbaye de Micy, . Édité en 1668 par Dom Jean Mabillon, ASOB saec1, Paris, 1668, p. 580-597. Bibliotheca hagiographica latina, Vol. 2, Vita BHL 5817, page 851, Bruxelles, 1898-1899[15].
  • Jean-René Perrin (préf. Préface de Jean-Pierre Sueur Sénateur du Loiret), La Légende du Dragon de Béraire, Edilivre, , 112 p. (ISBN 978-2-7521-0302-4). Académie d'Orléans Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts VIe Série- Tome 20 - 2010 - page 145 : Lire en ligne la communication de J.R Perrin (2010).
  • Catherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, La Chapelle-Saint-Mesmin, Edité par la Ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007,2016, 93 p. (ISBN 978-2-9529017-0-3).
  • (France), Clovis Chez Les Historiens, Librairie Droz, , 264 p. (ISBN 978-2-600-05592-5, lire en ligne).
  • Abbé Eugène Jarossay, Histoire de l'Abbaye de Micy-Saint-Mesmin Lez-Orléans (502-1790), son influence religieuse et sociale : d'après les archives et les documents originaux, pièces justificatives et gravures, avec une lettre de Mgr Touchet, Orléans, M. Marron, , 543 p. (lire en ligne). Réédité en 2010 par Kessinger Publishing (ISBN 978-1167713569). Disponible sur le site de University of Toronto Libraries (lire en ligne).
  • Abbé Patron (préf. Mgr Dupanloup), Recherches historiques sur l'Orléanais : où Essai sur l'histoire, l'archéologie, la statistique des villes, villages, hameaux, églises, chapelles, châteaux forts abbayes, hôpitaux et institutions de l'Orléanais proprement dit: depuis l'époque celtique jusqu'à nos jours, t. 1, Blanchard, , 511 p. (lire en ligne), p. 365-370.
  • Collectif, Bulletins annuels du Groupe d'Histoire Locale, La Chapelle Saint-Mesmin, GHL, depuis 1984 (ISSN 0981-0706).

Notes et références

  1. « Historique de la ville », sur saint-pryve.com, Mairie de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin (consulté le )
  2. Abbé Eugène Jarossay, Histoire de l'Abbaye de Micy-Saint-Mesmin Lez-Orléans (502-1790), son influence religieuse et sociale : d'après les archives et les documents originaux, pièces justificatives et gravures, avec une lettre de Mgr Touchet, Orléans, M. Marron, , 543 p.
  3. Berthold de Micy, Vie de Saint Mesmin : Vita Sancti Maximini, dédiée à Jonas, évêque d’Orléans, t. 1, Abbaye de Micy, , p. 596.
  4. Berthold de Micy, Vie de Saint Mesmin : Vita Sancti Maximini, dédiée à Jonas, évêque d’Orléans, t. 1, Abbaye de Micy, , p. 596
  5. Selon la légende, Agylus possédait un esclave qui commit une grave faute ; cherchant à échapper à son maître, celui-ci se réfugia auprès du tombeau de Saint-Mesmin. Parvenu à l'entrée de la grotte et voulant punir l'esclave, Agylus se sent brusquement frappé de paralysie. Ayant supplié Saint Mesmin de lui rendre la santé en échange de l'édification d'une église, celui-ci tient finalement promesse (source : Monique Veillon, dépliant de présentation de l'église de La Chapelle-Saint-Mesmin (1982-1994).
  6. «Villa Berarii en quae dicitur Cappella Sancti Maximini » en 836, dans Gallia Christiana, t. XII, fausse charte des rois Louis le Pieux et Lothaire, forgée par les moines de l'Abbaye Saint-Mesmin de Micy fin Xe ou début XIe. En effet, les titres de propriété originaux ayant été détruits par les invasions normandes au IXe.
  7. « In Capella Sancti Maximini » avant le , dans Actes de Philippe 1er, no 77, p. 194
  8. Denis Jeanson, « Toponymes Chapelle suivi d’un nom de saint ou de sainte », sur le dictionnaire de toponymie de la région Centre (consulté le )
  9. Site Iconographie chrétienne
  10. Lire en ligne le magazine Vent d'Ouest no 95 printemps 2020 sur le site orleans.catholique.fr
  11. « Près du saint ».
  12. Lettre de l'abbé Bordier au syndic du clergé Monsieur de Guyenne en 1771.
  13. Catherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, La Chapelle-Saint-Mesmin, Edité par la Ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007,2016, 93 p. (ISBN 978-2-9529017-0-3)
  14. Reliques de Saint Mesmin, abbé de Micy, mort en 520
  15. Site de la BNF

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du christianisme
  • Portail du monachisme
  • Portail de la théologie
  • Portail du catholicisme
  • Portail du haut Moyen Âge
  • Portail du Loiret
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.