Metjen

Metjen est un dignitaire de l’Ancien Empire qui vivait sous le règne de Snéfrou de la IVe dynastie. Il est le fils d’un simple scribe et juge de nome, Anubisemânkh[1] et d'une dame nommée Nebsent.

Metjen

Mṯn

Au cours de sa carrière, Metjen se voit confier la direction de nombreux palais situés dans l’ouest du delta du Nil comme notamment celui de Bouto. Il occupe également la charge de nomarque et député des nomes du delta oriental, ce qui fait de lui un personnage très important dans l’administration du royaume. Il est aussi gouverneur militaire d’une des forteresses qui défendaient le pays contre les incursions des nomades libyens qui colonisaient les régions occidentales et menaçaient régulièrement les riches terres depuis le delta jusqu’à la région memphite.

Sépulture

Metjen
Type Mastaba
Emplacement Saqqarah
Date de découverte 1842
Découvreur Karl Richard Lepsius
Fouilles
Objets découverts Statues de Metjen
Stèle fausse porte

Son mastaba a été retrouvé à Saqqarah (L6), au nord de la pyramide à degrés de Djéser, par Karl Richard Lepsius lors de l'expédition prussienne dont il assura la direction au milieu du XIXe siècle[2]. Il a livré des statues du défunt ainsi que des stèles. Les reliefs qui couvrent les murs illustrent les sujets funéraires classiques des mastaba. Une paroi de la tombe donne la biographie de Metjen qui meurt sans doute à la fin du règne du roi ou au début de celui de son fils Khéops. C’est l’un des plus anciens textes du genre biographique connu pour l’Ancien Empire.

Après avoir décliné les fonctions que Metjen occupait et sa progression à travers l’administration royale, le texte donne une liste de domaines qu’il reçut par décret royal afin d’assurer sa subsistance d’une part et d’autre part d’établir son culte funéraire[3]. Il lui est accordé ainsi douze domaines nommés Shet-Metjen répartis dans trois nomes du delta du Nil, le nome saïte, xoïte et sekhemite. Ils produisaient à son bénéfice du lin, du vin, du bétail et tout produit issu de l’agriculture.

Le décret prévoit également un don quotidien de cent pains en provenance du domaine funéraire de la reine Nimaathap[4], mère des enfants royaux. En outre une maison de deux cents coudées de côté fut offerte à Metjen avec tout son équipement et le personnel nécessaire à son entretien. Les dimensions des terres accordées sur le domaine royal sont impressionnantes démontrant l’importance du personnage auprès du roi : deux mille aroures enclos, comportant vignes[5], vergers garnis de figuiers et autres arbres fruitiers ainsi qu’un lac de plaisance. L’ensemble étant bien évidemment accompagné des paysans et serviteurs nécessaires pour la gestion et l’exploitation des domaines, laissant imaginer un nombre important de bourgades dans lesquels ces personnels vivaient avec leurs familles.

Ces informations du début de la IVe dynastie nous éclairent sur une pratique qui s’accroîtra tout au long de l’Ancien Empire démontrant par là même qu’un simple particulier pouvait par ses propres compétences se hisser dans la hiérarchie et la cour royale et en être largement récompensé par le roi en personne.

Notes et références

  1. En égyptien antique Anpouemânkh.
  2. cf. K. R. Lepsius, ch. 11, § 3-7, p. 120.
  3. cf. J. H. Breasted, ch. I, § 170-175, p. 76-79.
  4. cf. N. Strudwick, ch. XI, § 108, p. 192-194.
  5. Il s'agit de la plus ancienne attestation de possession de vigne et de production de vin par un particulier en Égypte. Cf. The Origins and Ancient History of Wine de Patrick E. McGovern, Solomon H. Katz et Stuart James Fleming, édition Routledge, 2000, p. 204, (ISBN 90-5699-552-9).

Bibliographie

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