Fusillade du 22 octobre 2014 à Ottawa
Durant la matinée du 22 octobre 2014 à Ottawa, une fusillade débute au Monument commémoratif de guerre pour se terminer au Parlement du Canada[1]. Elle a fait deux morts : le caporal Nathan Cirillo[2] et le suspect, identifié sous le nom de Michael Zehaf-Bibeau, abattu par le sergent d'arme Kevin Vickers.
Fusillade à Ottawa | |
Édifice du Parlement du Canada, à Ottawa. | |
Localisation | Colline du Parlement, Ottawa, Canada |
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Cible | Monument commémoratif de guerre du Canada Parlement du Canada |
Coordonnées | 45° 25′ 20″ nord, 75° 41′ 43″ ouest |
Date | ~10 h (heure de l'Est) |
Type | Fusillade |
Armes | Carabine Winchester |
Morts | 2 (dont l'auteur) |
Blessés | 3 |
Auteurs | Michael Zehaf-Bibeau |
Organisations | État islamique |
Mouvance | Terrorisme islamiste |
Ces attaques surviennent deux jours après que deux soldats des Forces canadiennes aient été renversés à Saint-Jean-sur-Richelieu par un sympathisant de l'État islamique qui conduisait une voiture, tuant l'un d'eux, et après que le Canada ait relevé le 21 octobre son niveau d'alerte terroriste de faible à moyen[3].
Le Premier ministre Stephen Harper a qualifié ces événements d'« attaques brutales et violentes » perpétrées par des « terroristes »[4].
Déroulement
Selon des témoins, peu avant 10 h du matin HAE le 22 octobre 2014, un homme armé habillé en noir et portant un jean bleu fait irruption devant le Monument commémoratif de guerre[5]. Il tire à deux reprises, abattant le caporal Nathan Cirillo, un réserviste de 24 ans de Hamilton (Ontario) et membre des Highlanders d'Argyll et de Sutherlands. Le caporal est amené à l'hôpital où son décès est constaté[6]. Au même moment, les soldats sur place, bien qu'armés, n'ont pas accès aux munitions[7]. Le suspect vole ensuite un véhicule et se dirige vers le parlement, où il pénètre et tire plusieurs coups de feu[8].
À la suite de ces fusillades, le centre-ville d'Ottawa est bouclé, y compris le Parlement et l'Université d'Ottawa, et un périmètre de sécurité est érigé dans la capitale canadienne[9],[10].
D'après une chronologie montée par le reporter journaliste basé à Ottawa Craig Oliver[11], l'homme armé fait irruption dans le Parlement canadien sous la Tour de la Paix, tirant sur le pied d'un garde de sécurité. L'homme et le personnel de sécurité échangent entre 20 et 30 coups de feu. Fuyant le personnel de sécurité, l'homme croise le sergent d'armes Kevin Vickers qui se jette au sol, tire trois coups de feu et l'abat[12],[13]. La nièce de Vickers, lors d'une entrevue avec le Calgary Sun, affirme que « c'est la première fois dans sa carrière qu'il tire sur quelqu'un »[14].
Enquête
Le service de police d'Ottawa enquête sur les deux fusillades : celle du Monument commémoratif de guerre du Canada et celle qui a eu lieu au sein même du Parlement.
Suspect
Le suspect de la fusillade est identifié sous le nom de Michael Zehaf-Bibeau, né en 1982 au Canada[6], converti à l'islam et devenu intégriste[15]. Considéré par les services de renseignements comme un « voyageur à haut risque », il s'était fait confisquer son passeport en juillet 2014.
Il a vécu à plusieurs endroits à Montréal et dans l'Outaouais, à Aylmer, il y a plusieurs années. Sa dernière adresse connue est cependant à Vancouver[6].
Ses parents sont divorcés[16]. Sa mère, Susan Bibeau, une Québécoise, est une fonctionnaire fédérale et travaille à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Son père, Bulgasem Zehaf, est un homme d'affaires d'origine libyenne[17].
Il est abattu par le sergent d'arme du Parlement Kevin Vickers[1]. Le suspect, résidant auparavant à Montréal, possédait un casier judiciaire au Québec à la suite d'affaires de drogue remontant à une dizaine d'années[1]. Il a aussi été accusé de vol à Vancouver, à la fin de 2011, et accusé d'avoir proféré des menaces fin 2012[6].
Réactions
Pendant le déroulement des événements, le Premier ministre canadien Stephen Harper convoque ses ministres. Marc Garneau et John McKay réagissent rapidement en tentant un début d'explication des raisons de ce qui arrive et en extrapolant sur les changements qui devraient être mis en place pour assurer la sécurité du pays. Jim Watson, le maire d'Ottawa, explique que « c'est une situation tragique pour la ville et le pays[18]. » D'autres politiciens canadiens et les médias réagissent également[19]. Lors d'un discours prononcé en soirée et diffusé par les médias canadiens, Stephen Harper affirme que l'acte est un « affront aux valeurs canadiennes »[20]. « Nous ne serons pas intimidés, le Canada ne sera pas intimidé[20]. ». Il qualifie également ces fusillades d'attaques terroristes[21]. Les chefs des deux autres partis politiques fédéraux d'importance, Thomas Mulcair et Justin Trudeau, ont également dénoncé la fusillade[20]. Élisabeth II, reine du Canada, a déclaré le lendemain des événements avoir été choquée, bouleversée et que toutes ses pensées et ses prières allaient aux personnes affectées.
Notes et références
- « Lendemain de fusillade à Ottawa », sur Radio Canada, (consulté le ).
- « Soldat tué à Ottawa : son identité révelée », sur http://www.radio-canada.ca, Société Radio-Canada, 22 octobre 2014 (dernière mise à jour).
- (en) Shots fired inside Canada parliament
- « Déclaration du premier ministre du Canada à Ottawa », sur pm.gc.ca, .
- (en) « Canada's parliament attacked near where prime minister was speaking, Harper safe », Reuters, .
- « Premiers éléments sur le suspect abattu, allocution de Harper à 18h30 », la Presse, (consulté le )
- (en) Andrew Duffy More Andrew Duffy, « UPDATE: Day of chaos in the capital leaves soldier and terrorist dead », Ottawa Citizen.
- (en) [vidéo] Globe and Mail footage captures shooting in Parliament building sur YouTube
- « A Ottawa, le Parlement et le centre-ville bouclés », sur www.lemonde.fr, le Monde, 22 octobre 2014 (dernière mise à jour)
- « Retour attendu des députés à la Chambre des communes à Ottawa », sur ici.radio-canada.ca, Société Radio-Canada, 23 octobre 2014 (dernière mise à jour)
- « CTV News - News Video - Top National News Headlines - News Videos »
- « Parliament Hill attacked, soldier shot at National War Memorial in Ottawa », CBC News, (consulté le )
- « Attack on Ottawa: Police in pursuit of multiple shooters », the Globe and Mail, (consulté le ).
- (en) Michael Platt, « Parliament Hill shooting: Sergeant-At-Arms Kevin Vickers the family hero who took down Ottawa gunman », Calgary Sun, (lire en ligne, consulté le ).
- « Le tireur: Michael Zehaf-Bibeau, un autre loup solitaire », sur La Presse, (consulté le )
- « Le tueur d’Ottawa identifié, il s’agit de Michael Zehaf-Bibeau », sur Eteignez Votre Ordinateur, (consulté le ).
- « Le suspect abattu est Michael Zehaf-Bibeau », sur canada.ca, Radio-Canada, (consulté le ).
- « BBC News - Ottawa shootings: Soldier killed and city on lockdown », BBC News (consulté le ).
- « REACTION: How Canadian politicians are reacting to the tragedy in Ottawa », CP24 (consulté le ).
- « « Nous ne serons pas intimidés », dit Stephen Harper », sur http://www.radio-canada.ca, Société Radio-Canada, 22 octobre 2014 (dernière mise à jour)
- Peter Terlato, « Canadian Prime Minister Stephen Harper: The Parliament Shooting Was a Terrorist Attack », Business Insider Australia, .
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en) [vidéo] Globe and Mail footage captures shooting in Parliament building sur YouTube
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