Michel Godet

Michel Godet, né le , est un économiste, membre de l'Académie des technologies, vice-président de la fondation MMA des Entrepreneurs du Futur qui organise chaque année le Grand Prix des Bonnes nouvelles des territoires. De 1982 à 2014, il a été professeur au Conservatoire national des arts et métiers, titulaire de la chaire de prospective stratégique et auteur d'ouvrages économiques sur le travail ou l'évolution démographique.

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Michel Godet
Michel Godet en 2015.
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Biographie

Jeunesse et formation

Il obtient un doctorat en statistique à l'université Paris Sorbonne-Paris IV en 1974, puis un doctorat en sciences économiques à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne en 1976 (sujet de thèse : Crise de la prévision, essor de la prospective).

Parcours professionnel

Michel Godet est membre de l’Académie des Technologies et vice président de la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur[1] et président du jury du Grand Prix des Bonnes nouvelles des territoires qui récompense chaque année des initiatives impertinentes et réussies.

Il préside le Cercle d'Action pour la Prospective (CAP Prospective) qui a mis en ligne gratuitement et en quatre langues les logiciels et outils de la prospective stratégique depuis 2003.

Il est administrateur de la société Bongrain et d'Agipi, un partenaire d’Axa[2].

Il est aussi membre du conseil d'orientation de l'Institut Montaigne[3] et administrateur de Futuribles international. Il a été membre du Conseil d’analyse économique rattaché au Premier ministre[4] de 2004 à 2012.

Il est officier de la Légion d'Honneur[5] et de l'ordre national du mérite[6].

Prises de position

Il se déclare lui-même comme un social libéral interventionniste et affirme avoir horreur que l'on "mette les gens dans des cases". Laurent Joffrin, dans Libération du , l'a reconnu comme "l'inclassable Michel Godet".

Il est partisan du [pas clair]"développement endogène" des territoires (voir Créativité et innovation dans les territoires", rapport du Conseil d'Analyse économique)[7] et d'une adaptation du modèle français à la mondialisation économique en devenant moins jacobin et plus girondin (Voir Changer la France par le bas, le Figaro du ).

Il défend le revenu minimum d'activité, un système proche du Workfare américain, qui vise à compléter le revenu insuffisant issu d'un emploi. Il permettrait aux salariés dont le revenu est inférieur à un certain seuil de bénéficier d'un crédit d'impôt. C’est ainsi qu’il a pris position contre le revenu de solidarité active[8]. Il dénonce une politique d’assistance sans contrepartie[9],[10].

Il a également pris parti dans le débat sur les questions environnementales en critiquant les « affirmations alarmistes » et rappelé que le climat était bien plus chaud en l'an 1000[11]. Il a depuis pris position sur « l'insoutenable développement durable » à la suite du Grenelle de l'environnement en 2007[12],[13]. « Si le Grenelle de l'environnement avait été un Grenelle du développement durable il aurait porté sur le suicide démographique de l’Europe et sur la dette que nous transmettons aux générations futures » : « il ne sert à rien de sauver les baleines s’il n’y a plus d’enfant pour les regarder ».

Il est opposé depuis 1997 aux 35 heures car selon lui « ce n'est pas en ramant moins qu'on avance plus vite » et parce qu'il « faut des temps morts pour vivre le lien social dans les entreprises » . Il a également repris en 2003, l'idée des Créateurs d'emplois et de richesse de France (Cerf) d'une sortie des 35 heures au moyen des heures supplémentaires non imposables, parlant de « black officiel », mais sans l'exonération de cotisations sociales préconisée par ces derniers[14],[15],[16].

Dans le milieu des économistes, il se caractérise par le lien qu'il fait systématiquement entre dynamique démographique et croissance économique ainsi que par le rôle clé que joue, selon lui, la famille dans l’éducation et l’investissement en capital humain[17],[18].

Il est partisan d'une politique d'immigration qualitative et dénonce notamment « une immigration trop centrée sur l’Afrique et le regroupement familial, et peu ciblée sur le travail »[19].

Il est cité par Nous Citoyens comme membre de son comité de soutien[20].

Critiques

Michel Godet est mentionné dans le film de Yannick Kergoat et Gilles Balbastre, issu du livre éponyme de Serge Halimi et paru en 1997, Les Nouveaux Chiens de garde, en tant qu'interlocuteur privilégié des médias. Les auteurs du film s'interrogent sur sa proximité avec les puissances industrielles et médiatiques.

Publications

  • Bonnes nouvelles des territoires, éditions Odile Jacob, 2016.
  • Libérer l'emploi pour sauver les retraites (20 propositions), éditions Odile Jacob, 2014
  • La France des bonnes nouvelles, avec Alain Lebaube et Philippe Ratte, éditions Odile Jacob, 2012
  • Bonnes Nouvelles des Conspirateurs du futur, éditions Odile Jacob, 2011
  • Créativité et innovation dans les territoires, avec Philippe Durance et Marc Mousli, rapport CAE no 92 documentation française . Version poche sous le titre Libérer l’innovation dans les territoires.
  • Le Courage du bon sens, pour construire l’avenir autrement, éditions Odile Jacob, troisième édition revue et augmentée, 2009.
  • La Prospective stratégique pour les entreprises et les territoires, avec Philippe Durance, Édition Dunod, collection Topos, .
  • La Famille une affaire privée et publique, avec Évelyne Sullerot, Poche, la Documentation française 2007, réédition en 2009.
  • Le Vieillissement, une bonne nouvelle, avec Marc Mousli rapport CAE 2007 édité en poche en 2009 à la Documentation française.
  • Manuel de prospective stratégique (2 tomes), Tome 1 l’indiscipline intellectuelle, tome 2 L’Art et la méthode 3e édition, Dunod, 2007.
  • Le Choc de 2006, Odile Jacob, 2003 (prix du livre d'économie), réédité en 2006.
  • Creating Futures: Scenario-planning as a strategic management tool, Economica-Brookings, deuxième édition 2006.
  • Emploi : le grand mensonge, Pocket, 1999
  • La Pensée unique — Le vrai procès, Economica, 1998 (ouvrage collectif, avec des textes notamment de Françoise Thom et de Jean-Pierre Thiollet, qui a eu un certain retentissement).
  • L'emploi est mort, vive l'activité, Fixot, 1994, deuxième édition Pocket 1997, grand prix du livre sur la mutation du travail
  • De l’anticipation à l’action, Dunod 1991
  • L’avenir Autrement, Armand Colin, 1991
  • Prospective et planification stratégique, Economica, 1985
  • Radioscopie du Japon, avec Pierre-Noël Giraud, Economica 1987.
  • Crise de la Prévision, essor de la prospective, PUF 1977.

Notes et références

  1. Conseil d'administration de la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur
  2. « Economistes à gages, Matignon fait le ménage », sur Le Monde diplomatique,
  3. CV de Michel Godet sur le site La prospective
  4. http://www.cae.gouv.fr/spip.php?article134
  5. Décret du 21 mars 2008 portant promotion et nomination
  6. Décret du 14 novembre 2005 portant promotion et nomination
  7. http://www.cae.gouv.fr/Creativite-et-innovation-dans-les-territoires.html
  8. Non au RSA et à ses effets pervers, Le Monde du 26 septembre 2008
  9. Libération, le 4 janvier 2007
  10. Valeurs actuelles du 15 juillet 2010
  11. Réchauffement climatique ou perte de mémoire, Le Monde, 28 août 1998
  12. Michel Godet, L'insoutenable développement durable, 21/01/2008 sur le site équiperlafrance
  13. Le Monde 13 décembre 2007
  14. Michel Godet, Les 3 leviers de l'emploi, Le Figaro 30/08/2003 et 1/09/2003
  15. Michel Godet, Sortir, enfin, et par le haut des 35 heures, Challenges no 83, 7 juin 2007
  16. Michel Godet, L'erreur collective des 35 heures, Le Monde, 06/02/2006
  17. Le Figaro, le 6 juillet 2010
  18. « La Famille, une affaire publique », rapport du Conseil d'analyse économique avec Evelyne Sullerot, 2005
  19. Quelle immigration choisir ? Paru dans Challenges no 34 -4 mai 2006
  20. Page du site internet nouscitoyens.fr

Liens externes

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