Michel Parbot
Michel Parbot (né à Boulogne-Billancourt le et mort à Mainvilliers le [1],[2]) est un journaliste grand-reporter-cadreur, un correspondant de guerre et un réalisateur français passionné de photographie.
Naissance | |
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Décès |
(à 69 ans) Mainvilliers (Eure-et-Loir) |
Nom de naissance |
Michel François Parbot |
Nationalité | |
Activités |
Biographie
C'est à l'âge de 13 ans que son père, passionné de photographie, lui confie pour la première fois sa caméra Paillard-Bolex 16mm : ils sont en train de visiter le village du souvenir Oradour-sur-Glane quand le jeune Michel ressent pour la première fois le besoin de témoigner d'une réalité. Il trouve à cet instant précis son équilibre et une raison d'être qui le poussera par la suite à travailler pour la télévision française.
En 1956, il se marie avec Olinda qui deviendra la mère de ses trois enfants. Le jeune homme se responsabilise et reprend des études d'architecture pour faire vivre sa famille. Mais ce travail l'ennuie : jusqu'en 1960, il passe de cabinet en cabinet assurant chaque fois des travaux un peu plus complexes, nourrissant les espoirs de vivre un jour de sa passion. Et sa passion, c'est bien tout ce qui touche à l'information, et la télévision en particulier.
En 1958, le magazine « 5 colonnes à la une » voit le jour. Un soir, en réaction à un reportage qu'il vient de voir, il décide d'écrire au responsable Pierre Lazareff : deux mois plus tard, il est invité à Paris pour assister à une projection de travail, de laquelle il ressort avec l'intime conviction que ce seront bientôt ses images que l'on verra sur les écrans de la salle de montage.
Débuts à la télévision
Quelque temps plus tard, alors que l'un de ses amis est engagé comme assistant sur le tournage du film « Le jour le plus long », Michel Parbot a l'idée de se faire engager comme figurant et de réaliser un reportage sur le tournage du film pour le magazine « 5 colonnes à la une ». Se faisant passer pour un grand reporter, il téléphone directement à la Twentieth Century Fox et expose son projet qui est accepté. Il démissionne donc de son cabinet d'architecte et se rend à Ostende.
Il commence à tourner quelques images lorsqu'une équipe concurrente de « 5 colonnes à la une » débarque. Heureusement pour Michel Parbot, le cadreur, victime d'une rage de dents ne peut assurer sa fonction. Jean-Christophe Averty, le réalisateur, lui demande donc ses premières images qui seront utilisées dans un premier reportage et à la fin duquel son nom apparaitra pour la première fois au générique. À la suite de cela, il devient le seul reporter-cadreur autorisé à filmer sur les plateaux. Cela représente l'avantage d'une diffusion internationale et la chance de se faire connaître de la plupart des télévisions européennes.
En juin 1962, il décide de devenir reporter indépendant. Par chance, l'agence United Press International lui propose de se rendre en Algérie comme envoyé spécial. Là bas, il apprend sur le tas le métier de Journaliste reporter, les difficultés d'obtenir des informations, les situations critiques, mais il garde toujours une volonté et une motivation exceptionnelle.
À son retour, il s'associe aux journalistes de l'agence Dalmas. Les reportages s'enchaînent : la traversée de la Manche en parachute ascensionnel, Cuba trois ans après la révolution marxiste, ce qui lui vaut d'obtenir sa carte de presse. Il est ensuite embauché comme cadreur pour le Journal télévisé et part immédiatement couvrir les heures qui suivent l'assassinat du président Kennedy.
À partir de 1967, c'est le début d'une série de reportages de guerre qu'il effectuera avec son confrère et ami Michel Honorin. Ils iront au Vietnam, au Moyen-Orient ou encore au Congo[Lequel ?].
En 1968, il quitte la télévision française et propose à une autre agence, un reportage sur le mouvement de libération de la Guinée portugaise.
Cependant, dégoûté par les horreurs de la guerre, il décide de se réadapter à filmer des choses vivantes. Il se rend en Australie ou au nord du cercle polaire pour réaliser une série de quatre émissions destinées aux programmes jeunesse d'Antenne 2.
Devenu réalisateur indépendant, il tourne d'autres reportages pour l'émission Panorama. Il réalise également un de ses vieux rêves en tournant aux États-Unis un reportage sur le rêve américain.
En 1974, il crée avec Hubert Henrotte l'agence Sygma-télévision.
À la fin des années 1970, il commence « Un journal de Californie. », une émission mensuelle qui propose de suivre l'évolution sociale et technologique du pays. On lui proposera aussi de réaliser un long-métrage romancé sur la vie d'Uri Geller, mais le projet sera vite abandonné.
En 1983, l'agence Sygma lui paye un « caméscope », le premier importé en France. Michel Parbot part alors pour Grenade où, seul journaliste resté sur l'île avant l'interdiction des États-Unis de laisser la presse pénétrer sur le site, il assiste au débarquement des troupes américaines. Ses images vont faire le tour du monde et faire connaître le nom de Michel Parbot. D'autre part, c'est grâce à lui que naît un nouveau genre de journalisme qui correspond à l'invention des caméras légères (les betacam) permettant à une seule personne de capter à la fois les images et le son. C'est une véritable révolution et l'apparition du métier de journaliste reporter d'image comme travailleur indépendant.
Michel Parbot continuera à parcourir le monde, réalisant de nombreux reportages pour la télévision.
Il publie en 1992 un ouvrage racontant son expérience, « Camera-reporter », gardant toujours à l'esprit que « l'image la plus signifiante c'est celle que l'on a arrachée, pas celle qui nous a été donnée sur un plateau ».
Il décède le à l'âge de 69 ans.
Filmographie
Reportages : images et réalisation
- 1965 : Starlettes : Reportage de Michel Parbot durant le festival de Cannes, sur le parcours du combattant des starlettes en mal de succès.
- 1re diffusion ORTF le et Pathé Cinema[3]. Durée : 12 min 51 s. (Commentaires de Claude Thomas).
- 1965 : Casseur de voiture : Reportage de Michel Parbot sur les tests crash et l'efficacité de la ceinture de sécurité avec le pilote Gil Delamare.
- 1re diffusion ORTF le [4]. Durée : 12 min 56 s. (Commentaires de Claude Thomas)
- 1965 : Les échafaudeurs : Reportage de Michel Parbot sur les coulisses et le quotidien au-dessus du vide d'un monteur d'échafaudage tubulaire.
- 1re diffusion ORTF le [5]. Durée : 8 min 55 s.
- 1965 : Les Blue Angel : Reportage d'Yves Bonsergent & Michel Parbot sur une démonstration à Vichy des Blue Angels, patrouille d'acrobaties aériennes de l'US Navy.
- 1re diffusion ORTF le [6]. Durée : 9 min 27 s. (Commentaires de Claude Thomas)
- 1966 : Le dossier Kennedy : enquête sur la commission Warren : Enquête reportage de Michel Parbot et Michel Honorin pour l'émission Panorama . Immédiatement après la mort du président Kennedy, le président Johnson crée la commission Warren pour éclaicir les circonstances de cet assassinat. Celle-ci, rendra 8 conclusion à prouver, à démontrer ou à infirmer.
- 1re diffusion ORTF le [7]. Durée : 45 min 22 s. Des témoignages complètent le reportage.
- 1967 : Vingt millions d'Américains noirs: Atlanta et Los Angeles : Reportage de Michel Parbot sur la vie des noirs américains à Atlanta et Los Angeles. Le journaliste durant 6 semaines a partagé le quotidien de 3 familles très différentes : pauvre, bourgeoise, et militante.
- 1re diffusion ORTF le 4 aout 1967[8]. Durée : 38 min 52 s. Présentation de Pierre Dumayet
- 1967 : La fin des mercenaires : Reportage de Michel Parbot et Michel Honorin pour l'émission Panorama sur le combat des mercenaires contre les soldats de l'ANC près de Bukavu, jusqu'à ce que les hommes du colonel Schramme, par manque de munitions, abandonnent leurs positions qu'ils ne pouvaient plus défendre.
- 1re diffusion ORTF le [9]. Les reporters sont reçus sur le plateau par le présentateur Claude Desiré. Durée : 24 min 44 s.
Réalisation
- 1962 : Cuba 63
- 1968 : 12 jours au Vietnam
- 1970 : Journal de Californie
- 1970 : entretien en exclusivité mondiale du premier ministre Zhou Enlai
- 1975 : Oh ! America
- 1976 : Le journal de Getulio (mini-série TV )
- 1979 : 007 à Rio
- 1981 : à propos de la « Guerre du Feu »
- 1981 : Dans quelques instants
- 1983 : Sardou, vivant
- 1987 : Interview clandestine de Lech Walesa
- 1992 : Qui a tué Martin Luther King ?
Technicien
- 1980 : SPFX : l'Empire contre-attaque
- 1982 : La Guerre du feu
Scénariste
- 1975 : Oh ! America
- 1981 : Dans quelques instants
Directeur de la photographie
- 1965 : Demain la Chine de Claude Otzenberger. Durée : 80 minutes[10]. Sortie en 1966.
- 1976 : Close up
- 1977 : Dominique Sanda ou le Rêve éveillé
Acteur
- 1967 : Vivre pour vivre de Claude Lelouch : rôle de michel[11].
Ouvrages publiés
- 1985 : Caméra-reporter avec la collaboration de Linda Parbot - Coll. L'aventure Vécue (Éditions Flammarion) - 254 pages illustrées de nombreuses photographies en noir et blanc et hors texte. (ISBN 2080650467)
Notes et références
- Relevé des fichiers de l'Insee
- Cf. Article quotidien Le Monde : La disparition de Michel Parbot. consultation du 16 mars 2011.
- Cf. Reportage Starlettes consultation du 23 septembre 2010
- Cf. Reportage Casseur de voiture consultation du 23 septembre 2010
- Cf. Reportage Les échafaudeurs consultation du 23 septembre 2010
- Cf. Reportage Les Blue Angels consultation du 23 septembre 2010
- Cf. Reportage Le dossier Kennedy : enquête sur la commission Warren consultation du 23 septembre 2010
- Cf. Reportage Vingt millions d'Américains noirs: Atlanta et Los Angeles consultation du 23 septembre 2010
- Cf. Reportage La fin des mercenaires consultation du 23 septembre 2010
- Cf. Fiche Film : Demain la Chine (1965) Claude Otzenberger consultation du 23 septembre 2010.
- Cf. Fiche Film : Vivre pour vivre (1966) Claude Lelouch consultation du 23 septembre 2010.
Liens externes
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (fr) Les reportages de Michel Parbot sur TotalVOD
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