Mikoyan-Gourevitch MiG-17

Le Mikoyan-Gourevitch MiG-17 (МиГ-17 en alphabet cyrillique) est un chasseur soviétique mis en service en 1952. Il équipe les forces aériennes des pays du pacte de Varsovie durant de nombreuses années et reçut le nom de code OTAN de Fresco. Le MiG-17 est construit à plus de 6 000 exemplaires en URSS et est fabriqué sous licence en Pologne et en Chine. Son successeur est le MiG-19.

Mikoyan-Gourevitch MiG-17F

Un MiG-17 en vol en 2006

Constructeur Mikoyan-Gourevitch
Rôle Avion de chasse
Statut Toujours en service en Corée du Nord
Premier vol
Mise en service
Nombre construits 10 367[1]
Équipage
1
Motorisation
Moteur Klimov VK-1F
Nombre 1
Type Turboréacteur
Poussée unitaire 33,15 kN
Dimensions
Envergure 9,63 m
Longueur 11,09 m
Hauteur 3,8 m
Surface alaire 22,6 m2
Masses
À vide 3 930 kg
Avec armement 5 354 kg
Maximale 6 075 kg
Performances
Vitesse maximale 1 145 km/h (Mach 0,93)
Plafond 16 600 m
Vitesse ascensionnelle 1 830 m/min
Rayon d'action 1 470 km
Armement
Interne 1 canon Nudelman N-37 de 37 mm (40 coups) et 2 Nudelman-Rikhter NR-23 de 23 × 115 mm (80 coups)
Externe 500 kg de charge sur 2 points d'ancrage

Employé par les Nord-Vietnamiens lors de la guerre du Viêtnam, le MiG-17 est avec le Mikoyan-Gourevitch MiG-21 l'un des deux avions qui obligent l'USAF à revoir ses tactiques de combat aérien. En effet, bien qu'assez ancien à cette époque, il se révèle un adversaire coriace pour les pilotes américains, difficile à détecter, très manœuvrable et doté d'un armement très respectable. Les leçons tirées des engagements avec les MiG vietnamiens sont à l'origine de la naissance d'avions comme le General Dynamics F-16 Falcon ou le McDonnell Douglas F-15 Eagle.

Histoire

Cet appareil, qui a effectué son premier vol le reprend à peu près les mêmes lignes que le MiG-15. En effet, si ce dernier a connu un grand succès capable d'égaler, voire de surpasser les meilleures productions occidentales, il n'est pas exempt de défauts. Le plus gros problème du MiG-15 est son manque de stabilité aux vitesses transoniques. L'avion a tendance à vibrer et à se cabrer lorsqu'il parvient dans ce domaine de vol, ce qui en fait une mauvaise plate-forme de tir, interdisant d'exploiter ses caractéristiques pourtant supérieures à celles du F-86 Sabre. La tendance au cabrage est particulièrement désastreuse lorsque l'avion est piloté par des aviateurs peu entraînés. Ceux-ci, surpris, laissent parfois l'avion partir en vrille. L'apparition du MiG-15bis contribue à amoindrir ces défauts, mais ceux-ci restent présents.

Prototype I-330

L'équipe de Mikoyan et Gourevitch travaille donc sur un nouveau projet, le I-330 ou MiG-15bis 45 pour corriger définitivement les défauts. Les améliorations portent sur une augmentation de la flèche de l'aile qui passe de 35 à 45 degrés, un agrandissement de l'empennage vertical et un rallongement du fuselage de 90 centimètres. Deux prototypes sont alors construits et I.T. Ivachtchenko fait voler le premier le . L'avion montre des performances et une maniabilité supérieures au MiG-15bis. Mais quelques faiblesses persistent, comme des commandes plus dures que celles de son prédécesseur. Il peut être aussi dangereux, comme l'accident d'Ivachtchenko le prouve le , l'avion partant dans un piqué incontrôlable et tuant son pilote qui n'a pas le temps de s'éjecter. Les résultats sont cependant prometteurs et le programme continue avec le deuxième prototype. Deux exemplaires de présérie sont construits et volent en 1951. Finalement, les premiers avions de série sortent de chaîne l'année suivante.

L'avion est progressivement amélioré. Les aérofreins sont agrandis, le moteur Klimov VK-1 cède la place à un Vk-1A plus fiable et un nouveau siège éjectable est monté en 1953. De son côté, Vladimir Klimov a mis au point une variante du Vk-1, le Vk-1F pourvue d'une postcombustion. Ce nouveau moteur est essayé sur un avion hybride composé d'un tronçon avant de fuselage de MiG-15bis, d'ailes de l'un des prototypes du MiG-17, et d'un tronçon arrière de fuselage redessiné. Cet avion composite vole le , piloté par A.N. Tchernoborov. Si la vitesse de pointe évolue peu, le taux de montée et le plafond sont grandement améliorés et la production est décidée en 1952 sous la désignation de MiG-17F. L'avion entre en service l'année suivante et reçoit le code OTAN de Fresco C. Il ne se distingue des premières versions que par l'apparition de lèvres variables de la tuyère du réacteur qui dépassent du fuselage et d'aérofreins à nouveau agrandis. Par la suite les MiG-17F reçoivent des améliorations en cours de production, comme le montage d'un collimateur radar SRD-1 et le montage de missiles air-air R3S (nom de code OTAN AA-2-2 Advanced Atoll). Une variante de reconnaissance, le MiG-17R, est construite à quelques exemplaires, le canon de 37 mm cédant la place à une caméra. Sur la fin de la vie opérationnelle de l'avion, on voit apparaître des conversions pour l'attaque au sol, le MiG-17AS, sur lesquelles le montage de deux pylônes d'aile supplémentaires permet d'emporter des roquettes non guidées.

Gros plan sur le nez d'un MiG-17 PF, montrant le radar

Parallèlement aux versions de chasse par beau temps, une version pourvue d'un radar est aussi conçue dont le prototype SP-2 vole en 1951. Cependant, cet avion est abandonné et réservé aux tests futurs, car le radar Korshoon qu'il embarque se révèle impossible à utiliser dans un appareil monoplace. On lui préfère une adaptation du radar RP-1 Izumrud avec deux antennes, une de recherche montée sur le dessus de l'entrée d'air et une de poursuite sur le dessous. Cinq avions de test sont réalisés en 1952, emportant un armement de trois canons de 23 mm NR-23 avec cent coups chacun. Les avions de série désignés MiG-17P suivirent peu après. Contrairement au MiG-17F, le moteur reste un Vk-1A, sans réchauffe. En effet, la production du Vk-1F se révélant difficile, elle est dédiée aux chasseurs purs. Bien qu'il soit entré en service après le MiG-17F, l'avion reçoit le nom de code de Fresco B et son radar celui de Scan Odd. En opération, le radar très peu puissant ne permet pas au pilote d'opérer de façon indépendante. Il dépend pour l'interception du contrôle au sol qui le guide vers l'objectif. Seule la phase finale de l'interception est réalisée grâce au RP-1. De plus celui-ci se révèle très peu fiable en opérations. Finalement, en 1953, les Vk-1F deviennent disponibles en plus grand nombre et une version motorisée par ce moteur, le MiG-17PF, entre en service. Elle reçoit le nom de Fresco D dans la désignation OTAN. Elle présente en outre de nouveaux aérofreins et un système d'alerte radar Sirena 2. La fin de série reçoit un radar nettement amélioré, le RP-5 Izumrud 2. Certains avions désignés MiG-17PFG sont dotés d'un système de télécommande à partir du sol, Gorizont-1.

Un MiG-17 de l'Armée populaire vietnamienne touché par le tir d'un Republic F-105 Thunderchief de l’USAF le 3 juin 1967.

Au milieu de la décennie, on introduit des missiles air-air pour l'interception. Les MiG-17PF sont rééquipés avec quatre missiles RS-2 (code OTAN AA-1 Akali) à guidage radar, l'armement canon étant alors retiré. Environ quarante de ces MiG-17PFU sont réalisés et l'OTAN leur attribue le nom de Fresco E. Les performances et la fiabilité de ces missiles étant médiocres, l'avion est surtout employé pour former les pilotes à opérer sur des intercepteurs plus modernes et efficaces.

Variantes

Soviétiques
  • I-330 - deux prototypes
  • MiG-17 - moteur VK-1A
  • MiG-17F - moteur VK-1F avec postcombustion.
  • MiG-17R - conversion en avion de reconnaissance du MiG-17F, canon de 37 mm remplacé par une caméra.
  • SP-2 - prototype de chasseur tout-temps, radar Korshoon, 2 canons NR-23.
  • MiG-17P - version tout-temps, radar RP-1, trois canons NR-23, moteur VK-1A.
  • MiG-17PF - version tout-temps, radar RP-1, trois canons NR-23, moteur VK-1F.
  • MiG-17PFG - MiG-17PF doté de l'équipement Gorizont-1 de téléguidage à partir du sol.
  • MiG-17PFU - MiG-17PF réarmés avec des missiles RS-2, environ 40 réalisés.
  • izdeliye SN - prototype dérivé du MiG-17 avec un nez plein doté de trois canons pivotants AM-23 (+27,5° à -9,5°) de 23 mm, l'alimentation en air du réacteur se fait par deux prises à la racine des ailes; testé durant l'année 1953.
  • izdeliye SM-1 ou I-340 - arrière du fuselage modifié pour recevoir deux réacteurs AM-5 puis AM-5A, à flux axial, vola au printemps 1952. L'avion fut capable de franchir le mur du son en palier, mais les moteurs peu fiables firent renoncer à sa production en série.
  • MiG-17K ou MiG-17SDK - conversion destinée à tester le système de guidage du futur missile antinavire KS-1 (AS-1 Kennel).
  • MiG-17LL (pour Letayouchtchaya Laboritoriya, laboratoire volant) - démonstrateur de décollage vertical, pourvu de tuyères auxiliaires en bout d'ailes.
  • MiG-17M et MiG-17MM - conversions en drones utilisées jusqu'aux années 1970.
Un Lim-5 produit en Pologne
Chinoises
  • J-4 - désignation des MiG-17, importés par les Chinois au début des années 1950.
  • F-4 - désignation des J-4 revendus à l'export.
  • J-5 - production sous licence du MiG-17F, le premier vola .
  • F-5 - désignation du J-5 à l'exportation.
  • J-5A - production sous licence du MiG-17PF, construit de 1964 à 1969.
  • F-5A - désignation du J-5A à l'exportation.
Polonaises
  • Lim-5 - production sous licence du MiG-17F, 477 produits à partir de novembre 1956.
  • Lim-5P - production sous licence du MiG-17PF, 130 produits à partir de 1959.
  • Lim-5M - variante d'attaque au sol, 60 exemplaires produits en 1960 et 1961.
  • Lim-5R - variante de reconnaissance, caméra dans le nez ou l'arrière du fuselage, 35 convertis à partir de Lim-5.
  • Lim-6 - Lim-5M, doté de volets soufflés, 40 exemplaires jamais mis en service et reconvertis en Lim-6bis.
  • Lim-6bis - version améliorée d'attaque au sol, 70 exemplaires produits en 1963 et 1964.
  • Lim-6M (aussi Lim-6bisM)- variante d'attaque au sol réalisée à partir de Lim-5P reconvertis au début des années 1970.
  • Lim-6MR (aussi Lim-6bisMR) - variante de reconnaissance réalisée à partir de Lim-5P reconvertis au début des années 1970.
  • Lim-6R (aussi Lim-6bisR) - variante de reconnaissance sur la base du Lim-6bis

Diffusion

Durant la Guerre froide, le MiG-15 fut employé par les armées des pays suivants :

République démocratique d'Afghanistan
Environ 100 MiG-17F acquis en 1957
Albanie Algérie Allemagne de l'Est Angola
Encore en service
Bangladesh
 Bulgarie Burkina Faso
1 MiG-17F acquis en 1985
République populaire du Kampuchéa Chine
voir Shenyang J-5
République du Congo Corée du Nord
J-5 toujours en service
Cuba Égypte Éthiopie Guinée Guinée-Bissau Hongrie
Indonésie
En service entre 1961 et 1970, utilisés au
combat contre la Papouasie-Nouvelle-Guinée
Irak Libye Madagascar Mali
5 MiG-17F encore en service
Maroc
Mongolie Mozambique
Encore en service
Nigeria Ouganda Pakistan Pologne
 Roumanie
62 F/PF livrés en 1955-1956
Somalie Soudan Sri Lanka Syrie Tanzanie
J-5 en service
Tchécoslovaquie Viêt Nam Union soviétique Yémen Yémen du Sud Zimbabwe

Notes et références

Bibliographie

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  • Belyakov, R.A. and J. Marmain. MiG: Fifty Years of Secret Aircraft Design. Shrewsbury, UK: Airlife Publishing, 1994. (ISBN 1-85310-488-4).
  • Butowski, Piotr (with Jay Miller). OKB MiG: A History of the Design Bureau and its Aircraft. Leicester, UK: Midland Counties Publications, 1991. (ISBN 0-904597-80-6).
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  • Wilson, Stewart. Combat Aircraft since 1945. Fyshwick, Australia: Aerospace Publications, 2000. (ISBN 1-875671-50-1).
  • MIKOYAN MIG 17 - Encyclopédie illustrée de l'aviation n°163 - Atlas

Voir aussi

Développement lié

Aéronefs comparables

Liens externes

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