Mirra Alfassa

Mirra Alfassa (Blanche Rachel Mirra Alfassa), née le à Paris 9e et morte le à Pondichéry (Inde)[1], aussi surnommée Douce Mère ou la Mère, a pour nom d'épouse Mirra Richard. Elle est connue pour son parcours spirituel avec Sri Aurobindo, ses écrits, et pour être à l'origine de la cité d'Auroville en Inde.

Mirra Alfassa
Mirra Alfassa, 1916
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Biographie

Origines et famille

Mirra Alfassa est née en 1878 à Paris dans une famille bourgeoise. Elle est déclarée à l'état civil sous le nom de Blanche Rachel Mirra Alfassa. Sa mère, Mathilde Ismalun, née à Alexandrie en Égypte, et son père, Moïse Maurice Alfassa, banquier[2], né à Andrinople, en Turquie, tous deux de confession juive, se sont installés en France en 1877. Son frère aîné, Matteo (Mathieu) Maurice, né à Alexandrie, devait devenir gouverneur des colonies[3],[4],[5].

Études

Mirra apprend à lire à l'âge de sept ans mais ne va à l'école qu'à partir de l'âge de 9 ans. Elle s'intéresse à divers domaines artistiques, au tennis, à la musique et au chant mais sans attachement durable à l'une ou l'autre de ces activités[6]. À l'âge de 14 ans, elle a lu presque tous les livres de la bibliothèque paternelle, ce qui contribuera plus tard à sa maîtrise du français[7]. Son biographe, Georges Van Vrekhem, note que l'enfant connaît plusieurs expériences occultes mais sans en comprendre le sens ni l'intérêt. Elle ne s'en ouvre pas à sa mère, car celle-ci les aurait considérées comme les symptômes d'une maladie mentale nécessitant des soins[8]. Mirra se rappelle en particulier qu'à l'âge de 13 ou 14 ans elle avait eu la vision d'une figure sombre qu'elle appelait Krishna mais qu'elle n'avait jamais vue dans la réalité[9].

Mariages

Elle se marie, le , à 19 ans, avec le peintre Henri Morisset, disciple de Gustave Moreau, dont l'atelier était au 15 rue Lemercier à Paris. Son fils André naît le .

En 1904, elle rencontre Max Théon. Elle effectue un séjour à Tlemcen, de 1905 à 1906, puis en 1907[10].

Elle fonde ensuite sa première association : Idea.

Elle divorce en 1908, et se remarie avec Paul Antoine Richard ( - ) en .

Ashram de Sri Aurobindo

Elle se rend en Inde avec son mari, en 1914, à Pondichéry et rencontre Sri Aurobindo. Elle passe une première année à Pondichéry, revient en France en [11] puis part quatre ans au Japon à partir du [11] avec Paul Richard. Elle revient définitivement à Pondichéry auprès de Sri Aurobindo en . Son mari la quitte en .

Lorsque Sri Aurobindo se retire en 1926, il laisse à Mirra Alfassa  qu'il a commencé à appeler « Mère »  la direction de l'ashram, qu'elle organise et développe. Elle assiste aux derniers moments de Sri Aurobindo en 1950.

Fondation d'Auroville

Le , en présence du président de l'Inde, elle fonde, au nord de Pondichéry, dans le sud du Tamil Nadu, une communauté internationale soutenue par l'UNESCO[12],[13] et dont la vocation est de réaliser l'unité humaine[14]. C'est de sa chambre à Pondichéry que sera prononcé en français le discours de la fondation d'Auroville qui sera diffusé en direct sur All India Radio[15].

Œuvre écrite

La mère, timbre indien de 1978

Elle meurt le à Pondichéry, laissant derrière elle une œuvre écrite importante, notamment son journal Prières et méditations, les Entretiens  causeries aux membres de l'Ashram  et les treize tomes de L'Agenda de Mère recueillis par un de ses disciples, le Français Satprem (Bernard Enginger), qui raconte ce qu'elle nomme « sa percée au cœur de la matière », pour donner naissance à ce qu'elle nomme « l'espèce nouvelle » ou « la vie sans mort ». Sri Aurobindo écrit dans The Mother (25.49) : « Elle travaille ici, dans le corps, pour faire descendre quelque chose qui ne s'est pas encore exprimé en ce monde matériel et qui transformera la vie ici-bas ».

  • Prières et Méditations (1912-1919). Première édition en 1932.
  • La Découverte suprême (1912). Première édition en 1937
  • Paroles d'Autrefois (1946)
  • Quelques Paroles (1951)
  • Quelques Réponses (1964)
  • Éducation (1952)
  • Les Quatre Austérités & Les Quatre Libérations (1953)
  • Le Grand Secret (1954)
  • Commentaires sur le Dhammapada (1960)
  • White Roses (1964-1970)
  • Sri Aurobindo, Pensées et Aphorismes. Deux Volumes commentés par la Mère.
  • Entretiens (1929-1958), Huit tomes publiés pour la première fois de 1933 à 1972. Trad. T. I : Entretiens. 1929, Shri Aurobindo Ashram, 1967, 165 p.
  • L'Agenda de Mère (1951-1973), édités par Satprem, trad., Institut de recherches évolutives, Interforum, 13 vol. T. I : L'Agenda de Mère. 1951-1960.

Source : bibliographie des œuvres de Mère citées par Satprem dans Mère. L'Espèce Nouvelle, p. 563.

Notes et références

  1. Archives Départementales de Paris en ligne, acte de naissance n° 1878/390/9e, avec mention marginale du décès
  2. Profession figurant sur les actes de naissance de ses deux enfants.
  3. Dossier de la Légion d'honneur LH/18/55.
  4. (en) Georges Van Vrekhem, The Mother the story of her life, Rupa & Co, 2004, pp. 4-7.
  5. (en) Mother's Chronicles Book I; Mother on Herself – Chronology, p. 83.
  6. Georges Van Vrekhem, op. cit., p. 8.
  7. Georges Van Vrekhem, op. cit., p. 10.
  8. Georges Van Vrekhem, op. cit., p. 11-13.
  9. Georges Van Vrekhem, op. cit., p. 14.
  10. (en) Georges Van Vrekhem, « the Mother the story of her life » (ISBN 8129105934), pp. 37-67, publié en 2004 par l'éditeur Rupa & Co.
  11. Georges Van Vrekhem, La Mère, éditions les Belles lettres, 2007, p. 51; 65 ;184 ; 190.
  12. (en) « Statements of support UNESCO »
  13. « Le courrier de l'Unesco, 1972, Auroville et la pensée de Sri Aurobindo ».
  14. (en) Auroville, India, sur le site www.iisd.org.
  15. « Auroville fête ses 50 ans », .

Voir aussi

Bibliographie

  • Satprem, Mère, Robert Laffont, 1977.
  • Marc-Alain Descamps, Rencontres avec douze femmes remarquables, Alphée, 2006, p. 41-51.

Articles connexes

Liens externes

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