Modèle keynésien à effet de seuil

La théorie keynésienne a consacré l'existence d'un effet positif des politiques de relance budgétaires, par lesquelles un État stimule la croissance économique par le biais d'une augmentation conjoncturelle des dépenses publiques. Plusieurs théories conduisent toutefois à relativiser l'efficacité de la relance keynésienne[1]. L'école de la Nouvelle économie classique a proposé la théorie de l'équivalence néo-ricardienne. La Nouvelle économie keynésienne, elle, a proposé un modèle keynésien à effet de seuil[2].

Le modèle keynésien à effet de seuil prévoit que si la dette publique anticipée par les agents économiques est inférieure à un certain seuil psychologique, alors les agents anticipent que la politique budgétaire sera maintenue, et qu'une modification de la fiscalité est peu probable. Toutefois, si la dette est supérieure au seuil, alors les agents anticipent la fin de la politique budgétaire et une augmentation de l'imposition. Ainsi, une même politique budgétaire a des effets différents selon la perception du contexte économique du pays[3].

Le modèle keynésien à effet de seuil sert en partie de base à Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart pour leur travail sur le lien entre l'endettement public et la croissance. En 2010, les auteurs publient un article appelé « Growth in a Time of Debt », dans lequel ils estiment qu'au-delà du seuil de 90% de dette publique rapportée au PIB, la croissance est réduite de 0,1 point. Les conclusions de l'étude sont toutefois fortement débattues[4].

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