Duché de Modène et Reggio
Le duché de Modène et Reggio (en émilien-romagnol : Duchêt ed Mòdna e Rèz ; en italien : Ducato di Modena e Reggio ; en latin : Ducatus Mutinae et Regii ou Ducatus Mutinensis Regiensis et Carpiensis) est un ancien État d'Italie, fief impérial.
Ducatus Mutinae et Regii
Ducato di Modena e Reggio
Drapeau |
Armoiries |
Devise |
Dextera Domini exaltavit me (le Droit du Seigneur Dieu fut mon soutien) |
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Hymne | Gott erhalte |
Statut | État monarchique du Saint-Empire |
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Capitale | Modène |
Langue(s) | dialecte émilien, italien, latin |
Religion | catholicisme |
Monnaie | soldo, bolognino, scudo, thaler de Modène |
1452 | Création du duché de Modène et Reggio |
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1471 | Création du duché de Ferrare |
1597 | Perte de Ferrare |
1711 | Acquisition du duché de Mirandola |
1796 | Annexé par la France |
1814 | Restauration |
1859 | Unification italienne |
Entités précédentes :
- Ville libre de Modène
- Ville libre de Reggio
- Duché de Ferrare
- Duché de Massa et Carrare
- Duché de Guastalla
Entités suivantes :
- République cispadane (1796)
- Provinces-Unies d'Italie centrale (1859)
Histoire
Origines
Le duché de Modène trouve son origine dans un marquisat lombard devenu indépendant à la mort de la comtesse Mathilde, dernière descendante des comtes de Toscane de la maison de Canossa, en 1115. De 1288 à 1306, puis de nouveau à partir de 1336, Modène tomba sous la souveraineté de la maison d'Este, originaire de la ville voisine de Ferrare. Le , l'empereur Frédéric III du Saint-Empire conféra aux Este le titre de duc de Modène.
En 1597, les Este perdirent la souveraineté de Ferrare au profit du pape Clément VIII et établirent leur capitale à Modène, fondant la branche connue sous le nom d'Este-Modène.
Au XVIIIe siècle, le duc François III n'eut qu'un fils de son mariage avec Charlotte-Aglaé d'Orléans (1700-1761), qui monta sur le trône en 1780 sous le nom d'Hercule III mais fut chassé par les troupes de la France révolutionnaire en 1796. Il avait épousé en 1741 Maria Teresa Cybo (1725-1790), fille et héritière d'Alderano Cybo (†1731), dernier duc de Massa et Carrare, et reçu l'investiture impériale pour ces deux titres, transmissibles en ligne féminine. En revanche, les possessions de la maison d'Este – les duchés souverains de Modène, Reggio et Mirandole – ne pouvaient se transmettre qu'en ligne masculine, sauf permission spéciale de l'Empereur.
En vertu d'une convention du , conclue entre l'impératrice Marie-Thérèse, le duc de Modène et George II de Grande-Bretagne, en sa qualité de chef de la Maison Guelfe, l'héritier de la maison d'Este, en cas d'extinction de celle-ci en ligne masculine, serait l'archiduc Pierre-Léopold de Habsbourg-Lorraine ou, à défaut, le frère cadet de ce dernier qui aurait épousé la fille unique d’Hercule III, Marie-Béatrice d'Este. Lorsqu’en 1761, l’archiduc Pierre-Léopold devint héritier présomptif du grand-duché de Toscane, il fut décidé que son frère cadet, l’archiduc Ferdinand de Habsbourg-Lorraine épouserait la princesse de Modène. Le mariage fut célébré le .
Occupation française
Pendant la guerre de Succession d'Espagne, les Français occupèrent plusieurs villes du Piémont. Modène se rendit le 31 juillet 1702. Dès la fin de l'année 1703, la création d'un atelier monétaire fut envisagée à Modène. Cet atelier frappa au nom de Louis XIV en 1704 et 1705 des espèces de billon et de cuivre.
En 1796, Modène fut envahie par les troupes françaises de l’armée d’Italie. Le duc Hercule III s’enfuit le et, le 12 mai, un cessez-le-feu fut conclu. Le duc fut renversé et Modène rejoignit la République cispadane, constituée avec Bologne, Ferrare et Reggio, qui fut incluse en juillet 1797 dans la République cisalpine. Le traité de Campo-Formio du (article 18) reconnut la cession de Modène à la République cisalpine tout en reconnaissant au duc de Modène souveraineté sur la province autrichienne de Brisgau.
Modène fut occupée par les Autrichiens en juin 1799 puis évacuée l’année suivante. La République cisalpine fut restaurée après la bataille de Marengo du . En 1805, elle fut intégrée au royaume d’Italie, sous le règne de l’empereur des Français et roi d’Italie, Napoléon Ier. Une partie des possessions de la maison d’Este, les duchés de Reggio et de Rovigo, servit à constituer des grands fiefs.
Restauration
Le , les armées autrichiennes occupèrent Modène. L’archiduc Ferdinand étant décédé en 1806, son fils aîné, François (1779-1846), arriva sur place le . L’acte final du congrès de Vienne de 1815 lui rendit Modène, Reggio et Mirandole, ainsi que Massa et Carrare à sa mère. Modène fut brièvement occupée par les troupes de Murat, ex-roi de Naples, en 1815.
De février à mars 1831, après le départ pour l’exil du duc, un gouvernement provisoire fut mis en place. De mars à août 1848, le duc reprit le chemin de l’exil tandis que Modène était dirigée par un gouvernement provisoire et fut même brièvement réunie au Piémont. Le duc fut restauré le .
Quand la guerre éclata entre l’Autriche et le royaume de Sardaigne en avril 1859, François V de Modène prit parti pour l’Autriche mais fut contraint d’abdiquer et de quitter Modène pour Mantoue après avoir institué une régence qui ne dura que deux jours. Une assemblée municipale décida du rattachement de Modène au royaume de Sardaigne et vota la destitution de la maison de Habsbourg-Lorraine. L’annexion par le royaume de Sardaigne fut ratifiée par un plébiscite en 1860 et elle intégra de ce fait le royaume d’Italie. Modène perdit alors son statut de capitale d’un État indépendant pour devenir un chef-lieu de province.
Références
Voir aussi
Liens externes
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