Mohammed El Mokri
Mohammed El-Mokri, Mokri, Makri ou Maqri (1852 à Fès ; à Rabat) est un grand vizir du Maroc sous protectorat français (1911-1955).
Mohamed El Mokri | |
Mohammed El Mokri en 1925. | |
Fonctions | |
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Grand vizir du Maroc | |
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Monarque | Moulay Abdelhafid Moulay Youssef Sidi Mohammed |
Prédécesseur | Madani el-Glaoui |
Successeur | Fatmi Benslimane (Grand Vizir du Maroc) |
Ministre des Finances | |
– | |
Monarque | Moulay Abdelhafid |
Biographie | |
Date de naissance | 1844 ou 1851 |
Lieu de naissance | Fès (Maroc) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Rabat (Maroc) |
Chefs du gouvernement marocain | |
Biographie
Mohammed El-Mokri, fils de Abdeslam El-Mokri, issu d'une famille algérienne originaire de Tlemcen ayant fui le colonialisme français et qui s'est installée à Oujda, fut le secrétaire particulier des sultans Mohammed IV et Hassan Ier. En 1869 il représenta le sultan du Maroc lors de l'ouverture du canal de Suez. En 1906, le sultan Abdelaziz envoya Mohammed El Mokri comme représentant à la conférence d'Algésiras. La délégation plénipotentiaire était menée par Mohammed el Torrès, mais c'est El Mokri qui prit la part la plus active dans les négociations.
En 1908, le nouveau sultan Moulay Hafid le nomma ministre des Finances, puis en 1911, l'éleva au rang de grand vizir.
En 1912, le sultan Moulay Hafid se heurta frontalement avec la puissance française, il signa bien malgré lui, l'acte du Protectorat du Traité de Fès et préféra démissionner aussitôt, en prétextant, en accord avec les autorités françaises, des problèmes de santé. La question de la succession de Moulay Hafid fut confié à son frère, Moulay Youssef qui lui succèda. Un choix qui eut l'agrément du général Lyautey. Le lendemain de l'embarquement de Moulay Hafid pour la France, le grand vizir Mohammed El Mokri réunit au Dar Makhzen de Rabat, le , tous les membres du Makhzen pour leur faire communication de l'acte d'abdication de Moulay Hafid. L'assemblée des Makhzen avalisa la désignation de Moulay Youssef comme Sultan. Alors fut envoyé partout l'ordre de proclamer la nouvelle et d'envoyer l'acte d'hommage.
Durant le protectorat français au Maroc, Mohammed El Mokri entretenait d'étroites relations sociales et politiques avec les Khalifas du Maroc espagnol.
Il sera écarté du poste de grand vizir de 1913 à 1917 au profit de Mhemmed El Guebbas[1], soutenu en cela par le véritable homme fort du Makhzen , et grand rival de el Mokri ,le Hajib (grand chambellan) Thami Ababou[2] (Cf Familles anciennes de Fès).
En 1951, Mohammed El Mokri fut invité à participer au gouvernement de Mohammed V. En 1953, la France déposa le sultan Mohammed V et plaça à la tête du protectorat marocain Mohammed ben Arafa. Ce dernier fit arrêter El Mokri, mais, face à l'impopularité de Ben Arafa, les autorités françaises renoncèrent bientôt à maintenir ce dernier au pouvoir. En 1955, Gilbert Grandval, qui venait d'être nommé résident général au Maroc, décida de rencontrer le grand vizir Mohammed El Mokri. Ce dernier, juste libéré des geôles marocaines, s'envola pour la France où il rencontra, à Vichy, Gilbert Grandval. El Mokri fit comprendre à Grandval que Ben Arafa était prêt à partir face à l'agitation populaire qui s'étendait à travers le protectorat marocain. La question du trône fut posée. Les discussions permirent d'envisager le retour triomphal de Mohammed V le . La même année, Mohammed El Mokri se retira de la vie politique. Il mourut deux ans plus tard, le à Rabat[3].
Références
- Abraham Lahnite, La politique berbère du Protectorat français au Maroc (1912-1956), Harmattan, (ISBN 978-2-296-54980-7, lire en ligne)
- Mohamed Alami, Mohammed V: histoire de l'indépendance du Maroc, Éditions A.P.I., (lire en ligne)
- « Hadj Mohamed El Mokri est mort dans sa propriété de Rabat. », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
- Moumen Diouri, Réquisitoire contre un despote, éditions Albatros, 1972.
- Moumen Diouri, Réalités marocaines, éditions L’Harmattan, 1988.
Liens externes
- La famille El Mokri
- Mohammed El Mokri est la succession des sultans en 1912
- Rencontre entre le grand vizir El Mokri et Gilbert Grandval, résident général au Maroc, en 1955.
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