Monarrhenus salicifolius

Monarrhenus salicifolius, le bois de paille-en-queue ou bois de chenilles, est une espèce d'arbrisseau de la famille des Asteraceae, endémique des Mascareignes, présent exclusivement sur les parois de certaines falaises.

Monarrhenus salicifolius
Bois de paille-en-queue
accroché à la falaise du Littoral,
au nord de l'île de La Réunion.
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Asterales
Famille Asteraceae
Genre Monarrhenus

Espèce

Monarrhenus salicifolius
(Lam.) Cass. , 1824

Classification phylogénétique

Ordre Asterales
Famille Asteraceae

Statut de conservation UICN


CR C2a :
En danger critique d'extinction

Description

La plante forme un buisson très ramifié appliqué contre la falaise et peut se développer verticalement sur plusieurs mètres sans dépasser un mètre d'épaisseur.

Les feuilles, petites et alternes, sont généralement pourvues d'un court pétiole ; le limbe est entier et étroit, de forme lancéolée à elliptique, la nervation est pennée ; le dessus de la feuille est plutôt rugueux, le dessous est soyeux.

Les fleurs, toutes de type tubulé, de couleur rose pâle à mauve, sont regroupées en corymbes terminaux de capitules.

Appellations

Le nom scientifique du genre, Monarrhenus, est formé à partir des mots grecs μονός [monos] « unique » et άρρεν [arrhen] « mâle »[1] parce que les capitules comprennent une seule fleur mâle entourée d'environ neuf fleurs femelles[2]. Celui de l'espèce, salicifolius, fait référence à la forme des feuilles qui sont ressemblantes à celles d'un saule ; il est composé à partir des mots latins salix (le saule) et folium (la feuille)[3].

Le nom vernaculaire actuellement le plus usité à La Réunion, celui de « bois de paille-en-queue », est lié au voisinage de la plante avec les pailles-en-queue (Phaethon lepturus) qui nichent dans la falaise de la route du Littoral[4].

L'espèce est également appelée « bois de chenilles » (ou « bois de chenille ») mais ce nom crée une confusion avec une espèce voisine, Monarrhenus pinifolius, ou avec un autre « bois de chenilles », un arbuste également endémique des Mascareignes, Clerodendrum heterophyllum, de la famille des Lamiaceae (ou des Verbenaceae selon la classification de Cronquist).

À l'île Maurice, Monarrhenus salicifolius est préférentiellement appelé « bois de chenilles », tandis que Clerodendron heterophyllum y est connu comme le « bois cabri ».

Synonymes scientifiques

  • Conyza salicifolia Lam. (description qui recouvrait à la fois Monarrhenus salicifolius et Monarrhenus pinifolius)

Écologie

Monarrhenus salicifolius croît uniquement sur des falaises rocheuses exposées, en zone semi-sèche. On la trouve à La Réunion sur les falaises littorales entre Saint-Denis et La Possession. À Maurice, où elle est très rare, elle pousse plus à l'intérieur des terres[5].

Utilisations

Le feuillage de Monarrhenus salicifolius est aromatique. La plante appartiendrait à la pharmacopée locale de La Réunion[6]. L'usage en tisanerie est signalé comme de pratique récente par Roger Lavergne[7]. Pourtant dès le début du XIXe siècle, la “Conyze vulnéraire” (Conyza salicifolia) est décrite comme « un célèbre vulnéraire à l'île de Bourbon ou Mascareigne »[8], sans distinction établie entre Monarrhenus salicifolius et Monarrhenus pinifolius.

En raison de la rareté de la plante et de la difficulté à la récolter à flanc de falaise, l'utilisation ne peut s'avérer que marginale et très dommageable à la perpétuation de l'espèce.

Menaces

À l'île Maurice, la population résiduelle est estimée à seulement une centaine d'individus, dont 60 ont été précisément identifiés sur les sites de Goat Rock, Snail Rock et Corps de Garde. L'espèce a donc été classée « en danger critique d'extinction » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[9].

Le classement de l'UICN ne prend pas en considération les colonies de La Réunion qui sont plus abondantes, mais qui sont néanmoins réduites à une seule localisation, celle des falaises littorales du Massif de la Montagne au nord de l'île. L'artificialisation des habitats de falaises avec la pose de filets métalliques de protection contre les chutes de pierres sur la route du Littoral et la concurrence d'espèces végétales exotiques envahissantes, comme notamment Tecoma stans, constituent les principales menaces à la survie de l'espèce. Pour autant, le bois de paille-en-queue ne fait pas partie de la liste des espèces végétales protégées de La Réunion ; il est cependant considéré comme « vulnérable » au titre de la « liste des taxons menacés sur le territoire de La Réunion » proposée par le Conservatoire botanique national de Mascarin[10].

Liens externes

Notes et références

  1. Umberto Quattrocchi, CRC World Dictionary of Plant names : common names, scientific names, eponyms, Volume III, M-Q, p.1714, (en)
  2. Bulletin des sciences par la Société philomatique de Paris, année 1816, Aperçu des genres nouveaux formés par M.Henri Cassini dans la famille des Synanthérées
  3. Conservatoire botanique de Mascarin, Index de la flore vasculaire de La Réunion Monarrhenus salicifolius (Lam.) Cass.
  4. Biotope, Sécurisation de la route du Littoral RN1 entre les PR 3+500 et PR 12+900, Reconnaissance de la faune et de la flore patrimoniales sur la corniche de la route du Littoral, juin 2006
  5. Flore des Mascareignes, 109. Composées, p.53
  6. CIRAD, Arbres et arbustes indigènes de La Réunion : Monarrhenus salicifolius (Lam.) Cass.
  7. Roger Lavergne, Le grand livre des tisaneurs et plantes médicinales indigènes de La Réunion, éditions Orphie, 2001, p.59
  8. Julien Joseph Virey, Histoire naturelle des médicamens, des alimens et des poisons tirés des trois règnes de la nature, 1820, p.200
  9. The IUCN Red list of threatened species : Monarrhenus salicifolius (en)
  10. CBNM : « Liste des taxons menacés sur le territoire de La Réunion »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
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