Couvent des Ursulines de Château-Gontier

Le couvent des Ursulines de Château-Gontier est un lieu historique situé à Château-Gontier, dans la Mayenne angevine située dans le sud-Mayenne, du département de la Mayenne.

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Couvent des Ursulines de Château-Gontier
Présentation
Type
Démolition
Propriétaire
Commune
Association
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Adresse
Rue Horeau
Coordonnées
47° 49′ 43″ N, 0° 41′ 50″ O
Localisation sur la carte de la Mayenne
Localisation sur la carte de France

Ce couvent se situait dans l'ancienne province d'Anjou et plus précisément dans le Haut-Anjou.

Histoire

Ancienne porte du couvent; au-dessus sainte Angèle Mérici

Origine

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Les religieuses Ursulines de Laval, installées dans cette ville depuis quelques années, songèrent en 1622 à essaimer à Château-Gontier leur requête fut bien accueillie du Conseil de ville. A une proposition d'établissement à Château-Gontier qui leur était faite par les Ursulines de Laval, les habitants répondent favorablement le 9 septembre 1622 afin d'obtenir la création d'une communauté.

Après avoir obtenu l'autorisation de Claude du Rueil, évêque d'Angers, en juin 1629, les habitants s'adressent au roi en lui « remontrant que l'instruction donnée par les Ursulines serait propre à ramener les protestants qui avaient des assemblées dans le pays ». Les lettres patentes furent accordées à Troyes au mois d'avril 1630. Cette demande habilement tournée sera déterminante en cette époque de troubles religieux.

Établissement provisoire

Le 7 août 1631, sœur Catherine Moreau et les premières Ursulines provenant de Laval s'installent sur la paroisse de Saint-Remy en dehors des murs de la ville. Elles sont rejointes en 1632 par quatre nouvelles ursulines venues d'Angers. Ne pouvant se contenter de cette situation provisoire, elles achetèrent en 1634 à René d'Héliand, seigneur de la Touche, un manoir du XVe siècle dans le faubourg d'Azé et y entreprirent la construction d'un couvent[1].

Construction

Après quelques années d'une installation provisoire, le procureur du roi à la sénéchaussée put poser, en 1638, la première pierre de leur enclos. Il leur fallait bâtir une maison conventuelle, un pensionnat pour les jeunes filles dont l'éducation leur était confiée, un cloître, une église. Les sœurs passèrent commande en 1642 et Ambroise, Antoine et Gilles Revaux, de Bazougers, en posèrent la charpente en 1648[1].

Comme à Laval, elles s'adressèrent aux Corbineau pour la construction. Ces travaux furent de longue durée. Ce ne fut qu'en 1658, le 26 juillet, que les religieuses firent marché avec Pierre et Gilles Corbineau pour construire l'église.

L'église Sainte-Trinité; au-dessus du portail sainte Ursule

La première pierre de l'église est bénite[2] le 5 avril 1660. L'église est bâtie par René Trouillard, architecte et maître maçon au faubourg d'Azé. La construction dure jusqu'en 1664[3],[1].

Le 28 novembre 1664, l'évêque d'Angers, Henri Arnauld, vient consacrer l'église sous le vocable de la Sainte-Trinité et l'autel situé en face du chœur des religieuses en l'honneur de saint Joseph.

Simon Cailleau met autour de l'autel en 1712 une balustrade en fer forgé et ouvré à fleurons[4]. Le maître-autel actuel est l'œuvre de Louis Boquet[5], et de Paul Legué de la Rivière, architecte à Château-Gontier, qui en font le marché le 9 septembre 1760.

Architecture

Sur le plan architectural, il ressemble beaucoup à l'Hôtel-Dieu d'Angers. Le Marbre noir d’Argentré[6] fut très utilisé pour l'autel, les colonnes et les corniches. Le retable est une des curiosités de l'ensemble avec la façade en pierre blanche ornée d'un fronton. La porte, couronnée d'un fronton et d'une niche, est encadrée de pilastres plats dont les assises sont distinguées par une profonde moulure[7]. Au-dessus un pignon, ouvert d'une grande fenêtre[8], est surmonté d'un fronton triangulaire. Les vitraux[9] et les grandes verrières confèrent à l'ensemble, une impression aérienne d'un rare équilibre[10]. Le tableau du maitre-autel est, dit-on selon l'abbé Angot, le travestissement d'une scène paienne, peinture de David, et qu'on a transformée en une Trinité dont l'aspect étrange fait croire à la légende.

Révolution française

Pendant la Révolution française, les Ursulines, sauf deux, refusent le serment[11] et sont expulsées. Dispersées quatre par quatre dans des maisons hospitalières, elles sont traduites de nouveau, en février 1794, devant la municipalité, elles refusent le serment et sont emprisonnées avec les suspects et les religieuses hospitalières dans leur propre couvent[12].

XIXe siècle et XXe siècle

Les religieuses survivantes rachètent l'ensemble de bâtiment en 1807, l'église en 1814[13],[1].

Les Ursulines ont un pensionnat, une école gratuite et ouvre en 1846 une salle d'asile pour la paroisse d'Azé. Lors de la séparation de l'église et de l'État en 1905, les Ursulines connaissent un second exil et ne reviennent à Château-Gontier qu'en 1918. Leur présence dure alors jusqu'en 1965, date de leur départ définitif[1].

Le couvent lui-même ainsi que le manoir de la Touche ont été classés monument historique par arrêté du 31 octobre 1991. La chapelle ruinée et des bâtiments annexes ont été inscrits par arrêté du 9 décembre 1992[14].

Le couvent accueille aujourd'hui le Théâtre National du Pays de la Loire.

Utilisations actuelles

Le couvent des Ursulines abrite :

  • l'Office de tourisme de la ville de Château-Gontier,
  • le théâtre "Carré Scène Nationale"
  • le Conservatoire de Musique du Pays de Chateau-Gontier

Notes et références

  1. Patrimoine: Les Ursulines, Les Plus Beaux Détours de France,
  2. Par l'abbé de Paire.
  3. Pierre Corbineau (Dont la fille avait fait profession au couvent en 1650.) faisait encore en 1662, 179 toises de maçonnerie aux cheminées de l'infirmerie, aux lucarnes, au rehaussement des garde-robes, au parpain des refants des confessionnaires et à la grille des chœurs haut et bas. Jean et Michel Liziard, de la Bazouge-de-Chemeré, plaçaient les boiseries. Noël Nau, marchand plombier à Angers, travaillait au dôme, s'engageant à faire des chérubins, feuillages, fleurons ou rayons (Comme le désireront les religieuses.). Jean Belot, menuisier à Château-Gontier, posait pour 300 livres un lambris à l'église tout préparé pour la peinture. Enfin René Trouillard achetait à Durtal, le 10 décembre 1663, six vingts pieds de long de pierre de rayrie propre pour faire les marches et l'appui d'une balustrade et des deux tables d'autel.
  4. Haute de 2 pieds 8 pouces et longue de 7 toises et 2 pieds.
  5. Architecte et sculpteur à Angers.
  6. Le devant d'autel devait être en marbre de Monroux de Laval (Argentré), varié dans le cadre de marbre blanc, et le Jéovah du milieu de pareil marbre blanc bien uny et poly, la plinte, la corniche et les deux consoles de marbre noir » ; les colonnes sont aussi en marbre de Montreux. Le tabernacle fut exécuté sur le modèle de celui de l'Hôtel-Dieu d'Angers.
  7. Elles supportent un entablement prenant toute la largeur de la façade sur une hauteur de plus d'un mètre.
  8. Accostée de deux petits pilastres de même structure que les autres.
  9. Intérieurement la fenêtre, garnie d'un vitrail représentant la Sainte-Trinité, est coupée vers le haut par la voûte en plâtre qu'on a faite pour remplacer le lambris.
  10. Elles représentent la sainte Vierge et saint Joseph, sainte Scholastique, saint Augustin, sainte Ursule et saint Charles Borromée; deux grands tableaux figurent le martyre de saint Gervais et la mort de la Vierge.
  11. à l'exemple de leur aumônier, Paul-Charles Leblanc, qui, déporté, meurt en Angleterre.
  12. Un jour surtout, à l'arrivée de la Commission militaire révolutionnaire du département de la Mayenne à Château-Gontier, elles pensent que leur dernière heure est arrivée et se préparent à la mort, assistées par un ancien vicaire de Loigné, Louis-Joseph Provost, qui avait pu arriver jusqu'à elles.
  13. L'église, d'abord chapelle vicariale de Saint-Jean au Concordat, est devenue paroissiale et a été desservie par : Jean Lochery, de Château-Gontier, vicaire insermenté de Saint-Thomas de la Flèche, 1803, † 1809 ; Hayer, 1809, 1826 ; Bataille, 1826-1852 ; Fouilleul, 1852 1872 ; Pascal-Jean Piednoir, 1872, 1889 ; Gérard, 1889.
  14. Notice no PA00109483, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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