Mont Valérien

Le mont Valérien[2] est une colline française culminant à 161 mètres, située dans le département des Hauts-de-Seine, sur les territoires des communes de Suresnes (majoritairement), Nanterre et Rueil-Malmaison, à l'ouest de Paris (à environ douze kilomètres du parvis de Notre-Dame et deux kilomètres du pont de Suresnes à la limite des territoires de Paris et Suresnes).

Pour les articles homonymes, voir Valérien (homonymie).

Mont Valérien

Le mont Valérien, le village de Suresnes et la Seine sur une gravure du XIXe siècle.
Géographie
Altitude 161 m[1]
Coordonnées 48° 52′ 25″ nord, 2° 12′ 52″ est[1]
Administration
Pays France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine

Entre le XVIIe et le début du XIXe siècle, sa partie supérieure accueille un calvaire religieux, objet de pèlerinages, alors que ses coteaux sont occupés par des vignes. L'édifice est détruit à partir de 1841 et remplacé par la forteresse du Mont-Valérien[2], en vue de la protection de la capitale. Plus d'un millier d'otages et de résistants y sont exécutés de 1941 à 1944, pendant l'Occupation allemande. Adossé au rempart sud du fort, le Mémorial de la France combattante, inauguré le par le général de Gaulle, fut érigé en l'honneur des combattants, résistants et déportés de la Seconde Guerre mondiale.

Géologie

Le mont Valérien, dominant la ville de Suresnes.
Le mont Valérien vu depuis Paris, à droite de la tour Eiffel. Le quartier d'affaires de La Défense est à l'extrême droite.

Situé au sud de la presqu’île de Gennevilliers, le mont Valérien est une butte témoin (au même titre que Montmartre ou que les buttes du Parisis). S'élevant à 161 mètres d'altitude[1], il présente un dénivelé de 60 mètres. La série des formations d'âge tertiaire y est quasiment complète, de l'argile à meulières (produit de l'altération de terrains d'âge oligocène) jusqu'à l'argile plastique (éocène inférieur). Le replat qui entoure le mont Valérien est dû aux calcaires bartoniens (calcaire de Champigny, calcaire de Saint-Ouen)[3],[4].

Plus précisément, les différents stades géologiques que connut la région, avec progressions et reflux de la mer, ont laissé des dépôts segmentant l'actuel mont Valérien en de multiples couches. Le sous-sol date de l'âge secondaire (craie). Le mont étant formé à l'âge tertiaire, successivement, de la base au sommet, on distingue : argile plastique (étage sparnatien, régime lagunaire), calcaire grossier (étage lutétien, régime marin), sable de Beauchamp (étage bartonien, régime marin), calcaire de Saint-Ouen (étage bartonien, régime marin), gypse (étage ludien, régime lagunaire), marnes vertes puis marnes à huitres (étage sannoisien, régime marin), sables de Fontainebleau (étage stampien, régime marin) puis une fine couche de meulière de Beauce au sommet (étage chattien, régime lacustre)[5].

Ces roches furent exploitées au cours de l'Histoire. Par exemple, le calcaire grossier du mont Valérien fut employé pour la construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris et du palais du Louvre ainsi que pour les premières maisons de Suresnes ; le gypse, matière première du plâtre, fut aussi particulièrement utilisé, comme en témoigne le nom de rue des Carrières à Suresnes, tandis que la terrasse du Fécheray (ou Feucheret) est située à l'emplacement d'anciens fours à plâtre, lequel aurait servi pour les travaux de construction du château de Versailles et pour celui de Bagatelle. Plus haut, les marnes ou argiles vertes furent utilisées pour fabriquer des tuiles, ce dont témoigne la dénomination de la rue suresnoise de la Tuilerie ; elles servirent pour la décoration de la façade du château de Madrid au XVIe siècle[5].

Par ailleurs, entre l'étage stampien (sables) et l'étage ludien (argiles imperméables) se forma une couche aquifère, à l'origine des nombreuses sources du mont[5], qui furent utilisées au fil de l'histoire de Suresnes à des fins religieuses et curatives[6],[7].

À la fin de l'âge tertiaire, la mer approchait du sommet du mont Valérien, son niveau s'abaissant au Quaternaire au fil des épisodes de glaciation, qui engendrèrent des fleuves et donnèrent à la région peu ou prou son aspect actuel[5].

Toponymie

Il existe plusieurs théories quant à l'étymologie du mont Valérien, mais les recherches effectuées et publiées sur son site par l'association « racines en Seine » ont abouti à l'hypothèse suivante :

  • les mots « mont Valérien » apparaissent dans les textes à partir du début du XVIIe siècle (1634), sous Louis XIII. Avant cette période, le site était désigné par les mots « tertre », ou « montagne aux trois croix ». Les cartes de l'époque semblent confirmer les faits. Après l'assassinat d'Henri IV en 1610, la régence et les débuts difficiles du règne de Louis XIII font que de nombreux pamphlets sont édités, dont l'un est intitulé Méditations de l'hermite Valérian, Traduit du Bon Normand en vieux Gaulois, par Fanfan contre Luynes. Dans ce texte de 1621 d'une quarantaine de pages, on décrit la cour et le Louvre « vus de l'ermitage » situé sur un mont qui semble être le mont dont on cherche la toponymie. La notoriété du texte fit que le tertre a pris le nom de « mont Valerian » que l'on trouve sur certaines cartes. Par déformation le mot est devenu « Valérien » lors la construction d'un grand calvaire par l'abbé Charpentier[réf. nécessaire] ;
  • il est parfois affirmé que Gallien, fils de l'empereur Valérien, fit construire sur le mont un édifice en l'honneur de son père, ou que Valérien lui-même[8] se fit construire une demeure sur le mont. Mais il n'existe aucune trace de voie romaine dans ce secteur, comme aucune du passage de Valérien dans la région, ni encore de la présence d'une construction romaine.

Historique

Origines

Le mont Valérien possède des origines spirituelles anciennes, probablement liées aux sources d'eau qui y coulaient. Ainsi, l'étymologie du nom de la ville de Suresnes proviendrait d'une déesse celte, Surisna, dérivé du mot « source ». Jeune bergère, sainte Geneviève y serait plus tard venue faire paître ses moutons. Les sources du mont acquièrent par ailleurs une réputation miraculeuse, ce qui attire malades et pèlerins. Au Moyen Âge, la culture de la vigne se développe sur les coteaux du mont Valérien, en lien avec le petit village de Suresnes, qui borde la Seine.

Les ermites du mont Valérien

Au Bas Moyen Âge, des ermites occupent au fur et à mesure le sommet du mont[9], une terre sablonneuse où ne poussent que quelques arbres. Le premier dont on ait conservé la trace est un dénommé Antoine, qui y habite une cellule en 1402 ; ils correspondit avec le théologien Jean de Gerson. Il est difficile de reconstituer leur mode de vie, mais on peut estimer qu'ils devaient alterner les travaux de la terre et la prière. La deuxième ermite dont le nom nous est connu est Guillemette Faussart. Sous le règne d'Henri II, cette pieuse Parisienne se retire au mont Valérien après la mort de son fiancé et y construit une chapelle (ou un oratoire, les sources divergent), près de laquelle elle meurt en 1561. Sa pierre tombale est conservée au musée de Suresnes[10],[11].

Peu de temps après, Jean du Houssay (1556-1609) participe à créer la première communauté d'ermites. Au XVIe siècle, l'ermitage comprend deux chapelles, dédiées à saint Sauveur et saint Nicolas. En 1616 est édictée la « règle des ermites », dont le musée pré-cité détient un manuscrit : il est précisé qu'il s'agit de laïcs portant un habit religieux, dont les vœux sont temporaires, qui habitent des cellules (maisonnettes dotées de jardin) et vivent de leur travail, en particulier celui de la vigne sur un terrain nommé le « clos des ermites »[12]. Il ne s'agit donc plus d'anachorètes solitaires mais bien d'une vie communautaire[10]. Les ermites sont placés sous la responsabilité de l'archevêque de Paris qui leur envoie des prêtres ; pendant l'hiver 1703-1704, c'est Louis-Marie Grignion de Montfort qui exerce cette charge pastorale[13].

Le pèlerinage

Peinture représentant une vue ancienne du mont Valérien (reproduction d'une gravure du XVIIe siècle).

Avec la protection du cardinal de Richelieu, Hubert Charpentier obtient en 1633 la permission d'y établir trois croix (un calvaire, figurant symboliquement le Golgotha), de bâtir une église dédiée à la Sainte Croix, et d'y loger une congrégation de prêtres, décision approuvée en 1640 par lettres patentes données par Louis XIII. C'est le début du pèlerinage du Mont-Valérien, qui se met en place en parallèle de l'ermitage précédemment décrit. Depuis Paris, les fidèles traversent la Seine grâce à un bac et arrivent à Suresnes, grimpant jusqu'au sommet du mont par un chemin qui fut progressivement bordé de chapelles matérialisant les stations du chemin de croix, lesquelles furent financées grâce à des personnalités de la Cour ; un escalier monumental, dit des cent marches, est aussi construit[11] (il existe encore de nos jours, dans le cimetière abandonné). À Suresnes, des activités d'hôtellerie et de restauration se développent pour accueillir les pèlerins, occasionnant parfois des troubles (tavernes…).

En 1648, alors que son carrosse roulait vers le sommet du mont Valérien, Madame de Miramion est enlevée par des cavaliers, qui l'emmènent captive au château du duc Roger de Bussy-Rabutin. En difficulté financière, il pensait réussir à séduire cette jeune veuve et en profiter pour renflouer ses caisses par la même occasion. Devant ses protestations, il finit par la relâcher. Elle lui intente un procès mais il s'en sort après avoir déboursé 4000 livres. L'histoire fera rire toute la Cour[10].

Les jacobins (dominicains) achètent le calvaire en 1663 et ses dépendances et expulsent les ermites, mais le chapitre de Notre-Dame-de-Paris refuse de sanctionner le contrat et fait occuper le mont Valérien par des ecclésiastiques. Les Jacobins les chassent, et, en 1664, le roi doit intervenir pour permettre le retour des ermites[10].

Dans son Tableau de Paris publié en 1781, Louis-Sébastien Mercier raconte comment un pêcheur qui s'était vu prescrire par son confesseur de faire le chemin du calvaire avec des pois dans ses chaussures, évita les souffrances que lui auraient causées ces légumes secs sous ses pieds en les faisant cuire. Il les mis ensuite dans ses chaussures, ce qui lui permit d'effectuer le pèlerinage sans douleur et sans déroger à sa promesse[11].

Toujours populaire au XVIIIe siècle, en particulier lors de la semaine sainte chez les nobles, qui passent le long d'un chemin de croix orné des scènes de la Passion du Christ, le pèlerinage cesse à la Révolution française, quand le calvaire est fermé. Les ermites sont cependant autorisés à rester sur place ; on en dénombre 40 en 1790. Quatorze y demeurent durant les troubles révolutionnaires[10],[14].

Aux XVIIe – XVIIIe siècles, Suresnes reste toujours un village viticole. Autour de celui-ci, des bourgeois et aristocrates parisiens se font construire des propriétés d'agrément, certains allant jusqu'à les faire bâtir sur les pentes du mont Valérien, non loin des vignes, comme le château des Landes, en 1781, plus tard occupé par l'homme politique Philippe Panon Desbassayns, et qui fut détruit à la fin du XIXe siècle.

Après la Révolution française

En 1791, l'Assemblée constituante supprime le calvaire. Le député Antoine Merlin de Thionville rachète ses bâtiments en 1795 et les revend une décennie plus tard, après avoir envisagé d'y construire un château. Des religieux trappistes viennent s'y installer à partir de 1806. Sous le Premier Empire, soupçonnant des réunions secrètes qui s'y seraient tenues contre lui, Napoléon Ier fait arrêter les protagonistes et raser l'église et le monastère de la communauté des ermites[15] ; un dernier ermite y subsiste cependant jusque 1831[10]. En 1812, l'empereur ordonne à l'architecte Nicolas Jacques Antoine Vestier de construire un bâtiment qui existe encore et qui devait servir à accueillir une maison d'éducation de la Légion d'honneur. Comprenant l'intérêt militaire du site, il fait cependant finalement convertir l'édifice en caserne.

Sous la Restauration, le calvaire est rétabli et une congrégation religieuse vouée à la rechristianisation du pays, la société des Missions de France, fondée par Jean-Baptiste Rauzan et Charles de Forbin-Janson, s'installe dans le bâtiment, en vertu de l'ordonnance de Louis XVIII de 1816. Le , une ordonnance royale concède à la société les terrains et bâtiments du mont Valérien pour 60 ans[16]. En 1824, la congrégation ouvre sur les pentes du mont un cimetière, rapidement devenu un lieu de sépulture privilégié pour l'aristocratie parisienne. Forbin-Janson y fait également construire un petit château et une chapelle.

Symbole du légitimisme, le lieu est vivement critiqué par les vainqueurs des Trois Glorieuses (1830) : le calvaire est détruit, les missionnaires chassés mais les bâtiments napoléoniens sont conservés. Le , une ordonnance de Louis-Philippe, prise sous le rapport du ministre des Cultes Joseph Mérilhou, dissout la société des Missions de France et rattache le mont Valérien au domaine de l'État, disposant en son article 3 qu'« à compter de ce jour, il ne sera point fait d'inhumations nouvelles dans les terrains concédés »[16]. Mais il revient sur cette prohibition dans une ordonnance du en invoquant des « principes de convenance et d'humanité »[17] ; quelques inhumations ont ainsi lieu au cimetière pendant plusieurs années.

Histoire militaire

Entrée du fort en 1907.

En 1841, Louis-Philippe et Adolphe Thiers intègrent le mont Valérien dans le réseau des fortifications qui doit ceinturer Paris et y font construire une imposante citadelle, terminée en peu d'années pour un coût de 4 500 000 francs[18],[14]. Pour cela, les anciens bâtiments religieux sont détruits, à l'exception de l'édifice de 1812 et du cimetière. Ce fort, toujours debout, joue un rôle important dans le siège de Paris et la lutte contre la Commune de Paris en 1870-1871[11].

Le fort, polygone à cinq côtés, est séparé de la ville par une zone non constructible. Sur le reste du mont, jusqu'au milieu du XXe, l'urbanisation conduit à la disparition progressive des vignes, remplacées par du bâti (maisons individuelles, lotissements, immeubles, édifices publics, etc.). Deux lignes de chemin de fer orientées nord-sud traversent par ailleurs ses coteaux.

Sur un terrain du versant est du mont Valérien, don de la municipalité de Suresnes, le cimetière américain de Suresnes est aménagé lors de la Première Guerre mondiale afin d'accueillir les dépouilles de soldats américains[19],[11].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fort du Mont-Valérien est le lieu de plus d'un millier d'exécutions d'otages et de résistants. Le , le général de Gaulle inaugure en contrebas de la forteresse le Mémorial de la France combattante, où reposent seize corps de combattants, originaires de France et des colonies, symbolisant les différentes formes des combats pour la Libération. Depuis, chaque année, le président de la République y participe à un hommage national[11].

Espace mémoriel

Le mont Valérien contient de nombreux sites mémoriels :

  • le Mémorial de la France combattante sous les remparts du fort, au sud :
  • le circuit mémoriel du Mont-Valérien, retraçant le parcours des condamnés de 1941-1944, dans le fort ;
  • le « bosquet de la liberté », inauguré lors du bicentenaire de la Révolution française, en 1989, est dédié aux « 165 résistants et otages juifs fusillés par les nazis au mont Valérien » ;
  • la place devant le Mémorial de la France combattante, qui rappelle le souvenir de la résistance des Français à l’armée allemande d’occupation, porte le nom de l’abbé Franz Stock, depuis le [20] ;
  • plusieurs lieux funéraires :
    • le cimetière du Mont-Valérien construit dans la première moitié du XIXe siècle ;
    • le cimetière américain de Suresnes, qui contient des tombes de soldats américains tombés durant les deux guerres mondiales[21],[22], une chapelle et un « mur des disparus » où sont gravés les noms de disparus ;
    • le « cimetière paysager » ou « cimetière-parc » du Mont Valérien » sur la pente nord, créé par la commune de Nanterre en 1969[23] ;
    • le crématorium du Mont-Valérien, ouvert en 1999, dépendant du Syndicat des communes de la région parisienne pour le service funéraire (SIFUREP), avec une salle de cérémonie et un « jardin du souvenir » où les familles peuvent disperser les cendres et apposer une plaque[24]. Les dépouilles de plusieurs personnalités y ont été entreposées, comme Johnny Hallyday (2017)[25] et France Gall (2018)[10].

En , dans le cadre de la consultation architecturale internationale sur le « Grand Paris », l'architecte Roland Castro propose l'édification au mont Valérien d'un « mémorial de l'ensemble des mémoires douloureuses de notre pays », traitant notamment de la shoah, de l'esclavage, de la colonisation et des harkis[26],[27]. Le projet n'est pas retenu.

Espace administratif et militaire

Le mont Valérien accueille dans la forteresse le siège de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructures des systèmes d'information d'Île de France / 8e régiment de transmissions et du musée colombophile militaire[28] et dans l'ancienne école de plein air de Suresnes l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés.

Point haut du système d'adduction d'eau

Plusieurs réservoirs d'eau sont situés sur les pentes du mont Valérien (route des Fusillés-de-la-Résistance à Suresnes). Ils alimentent en eau les communes environnantes et dépendent du Syndicat des eaux d'Île-de-France et du Syndicat des Eaux de la Presqu'île de Gennevilliers[29].

Agriculture

La « ferme du Mont-Valérien », située à Rueil-Malmaison, est un établissement pédagogique présentant l'agriculture aux enfants.

Le « Clos du pas Saint-Maurice » est un vignoble situé sur les coteaux du mont, à Suresnes, planté en chardonnay, qui produit 5 000 bouteilles par an[30].

Sports et loisirs

La Défense vue du mont Valérien.

Repère rapidement identifiable, le mont Valérien est un site majeur du département des Hauts-de-Seine. Pour son héritage historique et le panorama qu'il offre sur la Seine et Paris, il s'agit d'un lieu de promenade apprécié[31].

Les abords du fort, sous les remparts, ont été aménagés en espace paysager, avec un sentier périphérique qui relie des aménagements sportifs et historiques : terrain de patin à roulettes et de skateboard, tennis municipal de Suresnes, poney club du Mont-Valérien, le mémorial de la France combattante et le cimetière américain[32].

Cet espace vert départemental a été inauguré sous le nom de « promenade Jacques Baumel » le [33]. Il contient plusieurs « arbres majeurs » plantés par le conseil général et destinés à devenir de futurs arbres remarquables[34]. L'altitude permet de découvrir un vaste panorama sur l'Île-de-France. Une table d'orientation située au nord de la promenade détaille la géographie de la vallée de la Seine en aval de Paris.

Cyclisme

Rugby

Le stade Jean-Moulin du Rugby Club Suresnes Hauts-de-Seine se trouve sur le mont Valérien.

Le mont Valérien dans la culture populaire

Vitrail « Les ermites du mont Valérien recevant la visite d'Henri III », dans l'église du Cœur-Immaculé-de-Marie de Suresnes.
Vitrail « Les pèlerins du calvaire du mont Valérien », dans la même église.

Arts graphiques

Le mont Valérien a été représenté dans de nombreuses œuvres picturales (estampes, peintures, etc.), telles l'eau-forte anonyme du XVIIe siècle Le Mont Valérien autrement dit le calvaire à 2 lieues de Paris et les peintures Le Mont Valérien et les environs de Jean-Baptiste-Gabriel Langlacé (1819)[31], Calvaire de Robert Lefèvre et Vue du bois de Boulogne avec la grande cascade, le Mont Valérien et Longchamp de François-Edmée Ricois. Sur la peinture de Léon Fleury Saint-Cloud et la lanterne de Démosthène (1837), le mont Valérien apparaît au loin, derrière le parc de Saint-Cloud[31]. Gaston La Touche a aussi peint La Seine à Suresnes, vue depuis Saint-Cloud[36]. En 1950, Dupendaine peint enfin l'aquarelle Le Mont Valérien détruisant les ouvrages des Prussiens, au sujet de la guerre franco-prussienne de 1870[37].

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, il devient, grâce à la photographie, un sujet d'illustration de carte postale. Il est cependant moins mis en valeur que sur les peintures, les usines construites le long de la Seine bouchant en partie sa perspective[31].

Un timbre-poste représentant le Mémorial de la France combattante a été émis par la poste française le dans la série « Hauts lieux de la Résistance ».

Poésie

Le Calvaire prophané ou le Mont-Valérien usurpé par les Jacobins réformés du fauxbourg S. Honoré, adressé à eux-mêmes, de Jean Duval (bachelier en théologie de la faculté de Paris, chapelain du collège de Sées, mort en 1680) est un poème d'environ 2 000 vers libres de 8 syllabes, paru en 1664, et plusieurs fois réédité[38].

Littérature

  • Le , Jean-Jacques Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre font une promenade au mont Valérien, dont Bernadin de Saint-Pierre fera la narration dans son « Essai sur J.-J. Rousseau »[39].
  • L’Itinéraire de Pantin au Mont-Calvaire, en passant par la rue Mouffetard, (...) ou Lettres inédites de Chactas à Itala, Paris, Dentu, 1811, « par M. de Chateauterne » est « une parodie piquante de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, de M. de Chateaubriand »[40].
  • Sur le mont Valérien, paru le , est un article érudit et polémique de François-René de Chateaubriand, qui retrace l'histoire du mont Valérien jusqu'à la cérémonie religieuse célébrée la veille, attaquant le « philosophisme » et se réjouissant que le lieu ait été rendu au culte après la Révolution et l'Empire.
  • Strophes pour se souvenir, est un poème de Louis Aragon chanté par Léo Ferré ayant pour thème les fusillés de l'affiche rouge.
  • Dimanche au mont Valérien est un roman d'Alain Defossé publié en 2000.

Musique

Le mont Valérien est mentionné dans plusieurs chansons :

  • Vesoul de Jacques Brel, datant de 1968.
  • Habibi du rappeur Booba Enterre moi à Bakel, pas au Mont Valérien »).
  • La Celle Saint-Cloud du rappeur Georgio.
  • AieAieOuille du rappeur Kaaris.
  • Placebo du rappeur Dinos

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages généraux
  • Edgar Fournier, Suresnes, Les éditions du Bastion (rééd.),
  • Octave Seron, Suresnes d'autrefois et d'aujourd'hui, Le Livre d'histoire (rééd. 2000),
  • René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes,
  • Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, (ISBN 2-9503475-0-9)
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton,
  • Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 2, Éditions Alan Sutton,
  • Bulletins de la Société historique de Suresnes.
Ouvrages spécialisés
  • M. D. L. C. (pseudonyme d'Édouard de la Combe), Histoire du Mont-Valérien,
  • J.-A. Dulaure, A. Joanne et E. de Labedollière, Suresnes et le mont Valérien, Les éditions du Bastion (rééd. 1992),
  • Th. Roque de Fillol, Histoire de la presqu'île de Gennevilliers et du Mont-Valérien, éditeur,
  • Robert Hénard, Le mont Valérien, l'ermitage, le calvaire, la forteresse, Émile-Paul éditeur,
  • F. J. Fulgrand, Le mont Valérien : Son histoire religieuse, son histoire militaire, ses cimetières, (chapitres 1, 2 et 3)
  • L. Tesson, Le mont Valérien, histoire (1400-1845), Ville de Paris,
  • Jacques. Hérissay, Le Mont-Valérien. Les pèlerinages du Paris révolutionnaire, Perrin,
  • Georges. Poisson, Napoléon et le Mont-Valérien, Société de l'histoire de l'art français,
  • Martine Delahaye, Les enfants du mont Valérien : Récits 1910-1944, 1997, rééd. 2009
  • Résumé de l'histoire du Mont-Valérien et du 8e régiment de transmissions. s. l., Armée de Terre,
Ouvrages centrés sur la Seconde Guerre mondiale
  • Henri. Broussel, Le Mont-Valérien. Mémorial de la France combattante, Ministère des Anciens combattants et des Victimes de guerre,
  • Frédéric Turpin, Le mont Valérien, de l'histoire à la mémoire, Les éditions du Huitième jour,
  • Claire Cameron (dir.), Le mont Valérien, résistance, répression et mémoire : Récits 1910-1944, Ministère de la Défense, Gourcuff Gradenigo,
  • Guy Krivopissko, À vous et à la vie. Lettres de fusillés du mont-Valérien (1940-1944), Tallandier, ministère de la Défense,
Annexe
  • Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Librairie Arthème Fayard, 2002 (ISBN 2-213-59222-5 et 978-2213592220), p. 639-640
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine Île-de-France, Hachette, Paris, 1992

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Typographie selon le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, 2007 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 89 et 93.
  3. Bureau de recherches géologiques et minières, « Étude du phenomène de remontee de nappe à Rueil-Malmaison, rapport final », février 2015.
  4.  « Des reliefs contrastés sculptés par la Seine », paysages.hauts-de-seine.developpement-durable.gouv.fr, 19 novembre 2013.
  5. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 12-15.
  6. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 32-34.
  7. Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « À la recherche des sources perdues », Suresnes Mag n°333, , p. 46-47 (lire en ligne).
  8. Jean-Émile Denis, Puteaux - Chroniques du temps des puits, Puteaux, Imprimerie municipale, , 147 p., p. 1
  9. « Le Mont Valérien », sur le site de la ville de Suresnes, ville-suresnes.fr, consulté le 30 décembre 2008.
  10. Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Les ermites du Mont Valérien », Suresnes Mag n°306, , p. 38-39 (lire en ligne).
  11. « Patrimoine », sur suresnes.fr (consulté le ).
  12. Michel Guillot, « Un vignoble monastique du XVIIIe siècle. Le clos des ermites du Mont-Valérien » in « La vigne et le vin en Ile-de-France ». Actes du IVe Colloque de la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Île-de-France, Suresnes, 15-16 octobre 1983, « Paris et l'Île-de-France, Mémoires », 1984, vol. 35, p. 133-155.
  13. Battista Cortinovis, San Luigi Maria di Montfort. La vita, gli scritti, la venerazione, Editrice Shalom, p. 28-29, cité par it:Louis-Marie Grignion de Montfort.
  14. Mylène Sultan, « Les métamorphoses de deux villes », lexpress.fr, 13 novembre 2008.
  15. Jules de Gaulle, Nouvelle histoire de Paris et de ses environs, 1841.
  16. Bulletin des lois du royaume de France, IXe série, tome second, IIe partie, Imprimerie nationale, Paris, août 1831 p. 39.
  17. En effet, Louis-Philippe avait dû autoriser presque aussitôt une exception à sa première ordonnance au profit de son ancienne gouvernante, la comtesse de Genlis, décédée dans la nuit du au , et qui avait souvent exprimé le vœu d'être enterrée au mont Valérien. Sur les instances du général Gérard, qui avait épousé la petite-fille de Mme de Genlis, le roi autorisa cette inhumation qui eut lieu le . Le fait fut relevé par Le Constitutionnel du 8 janvier qui s'interrogea : « comment, sous un régime aussi parfaitement constitutionnel, il peut encore exister des ordonnances dont l'application ne soit pas générale ».
  18. Ermete Pierotti, Dictionnaire historique des environs de Paris.
  19. Article réalisé avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Et Suresnes devint un peu américaine », Suresnes Mag n°307, , p. 40-41 (lire en ligne).
  20. « Biographie de l’abbé Franz Stock (1904 - 1948) », sur le site france-allemagne.fr, consulté le 30 décembre 2008.
  21. « Le cimetière américain », sur le site de la ville de Suresnes, ville-suresnes.fr, consulté le 31 décembre 2008.
  22. Cimetières de France et d'ailleurs, « Suresnes (92) : cimetière américain du Mont-Valerien », sur le site landrucimetieres.fr, consulté le 30 décembre 2008.
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