Mousse résolique
La mousse résolique (ou phénolique) est une mousse très rigide de couleur rouge-brun pâle, à pores fermés, faite à partir d'une émulsion d'un phénoplaste (une résine phénol-formaldéhyde qui servait autrefois à produire la Bakélite). Elle est utilisée pour ses propriétés d'isolation thermique, sa résistance à l'écrasement et sa thermorésistance[1].
C'est l'un des meilleurs isolants commercialisés : plus performant que le polystyrène, et pouvant se substituer à la mousse de polyuréthane[2].
Fabrication
La mousse est produite par réaction entre une base phénolique et du formaldéhyde, traitée avec de l’acide sulfurique ou un acide plus faible[3].
Propriétés
La conductivité thermique λ est comprise entre 0,018 et 0,025 W m−1 K−1.
Selon ses producteurs, 9 cm de mousse résolique équivaut à 14 cm de polystyrène blanc. Elle résiste au feu, ne dégage pas de fumées toxiques, mais n'étant pas étanche à l'eau, elle nécessite un pare-vapeur[4].
C'est un isolant de synthèse issu de la pétrochimie, classé parmi les isolants à base organique soumis à la norme EN 13166 et non un écomatériau, mais à la différence de certains autres types de mousse, il n'y a pas d'émission de CFC ni de HCFC dans sa production.
Sa qualité est en France certifiée par des organismes certifiés indépendants, tels que le CSTB et l’ACERMI.
Usages
- Isolation de réservoirs, de tuyauteries industrielles en zone à risque d'incendie[3].
- Portes coupe-feu[3].
- Protection incendie (dont sur des navires, des installations off shore ou dans des sous-marins[5],[3]).
- Système de réfrigération, conduites cryogéniques et réservoirs de frigories[3].
- Isolation par l'extérieur des bâtiments (ETICS).
Santé environnementale
Selon l’association représentant les producteurs de mousses phénoliques, cités par l'Anses,
« ces matériaux émettent peu en conditions normales d’utilisation en raison de l’irréversibilité de la réaction phénol-formaldéhyde. Ce constat est divergent des mousses urée-formaldéhyde qui étaient utilisées notamment pour l’isolation des murs et dont la réaction était réversible ; impliquant ainsi des concentrations importantes de formaldéhyde dans l’environnement intérieur des bâtiments[5]. Ces mousses urée-formaldéhyde sont interdites depuis les années 1970[3]. »
Coût
Son coût est plus élevé que celui du polystyrène, mais compensé en partie par des économies « sur la fixation et la quantité nécessaire d’isolants »[5],[3].
Notes et références
- EDF, La mousse phénolique : un isolant mince et performant.
- Odéon S., Pénurie de polyuréthane : ces industriels qui mettent en avant des alternatives, 29 mai 2017.
- Anses (2008), Les fibres minérales artificielles siliceuses [PDF], Saisine Afsset no 2004/012, p. 102-, 242 p.
- Engie, Polystyrène, polyuréthane… Les isolants synthétiques : comment faire son choix ? .
- RPA (2007), Risk and Policy Analysts Limited: Study on Markets, Legislation and Alternatives for Man-made Vitreous Fibres: Part II: Insulation Wools (Glass Wool, Rock Wool and Slag Wool) and Continuous Glass Filaments.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
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