Nævus d'Ota

Le nævus d'Ota (ou nævus fusco-caeruleus ophtalmo-maxillaris, ou Mélanocytose oculopalpébrale) est une hyperpigmentation gris bleutée ardoisée ou brunâtre, unilatérale du visage dans la zone cutanée innervée par les 1re et 2e branches du nerf trijumeau. Il s'accompagne fréquemment d'une pigmentation oculaire touchant la sclérotique, la conjonctive, l'iris, la choroïde et la papille[1].

Nævus d'Ota
Le nævus d'Ota s'étend notamment sur la peau faciale ipsilatérale de la région innervée par la première et/ou seconde branche du nerf trijumeau.
Traitement
Spécialité Oncologie
Classification et ressources externes
CISP-2 S82
CIM-10 D22.3
DiseasesDB 32588
MeSH D009507

Mise en garde médicale

Pour les articles homonymes, voir Ota.

Etymologie et histoire médicale

Ce syndrome inhabituel a été décrit en 1938 par Ota qui l'avait alors dénommé « nævus fusco-cæruleus ophthalmo-maxillaris »[2] ; en 1939, Ota et Tanino ont décrit plusieurs cas de nævus pigmentés de la peau et des yeux qu'ils ont appelés «nævus fuscoceruleus ophthalmomaxillaris d'Ota» [3].

Il est ensuite apparu que d'autres cas avaient antérieurement été rapportés, mais sous d'autres noms, tels que mélanose congénitale (congenital melanosis bulbi), melanosis bulborum et Tache mongoloïde aberrantes, Tache mongoloïde aberrantes persistantes, progressive melanosis oculi, pigmentation en patch, mélanocytose oculodermique, mélanocytose dermo-oculaire et mélanocytose oculomuco-dermique[2].

Au début des années 1960 plusieurs centaines de cas de Nævus d'Ota avaient déjà été signalés ou décrits de par le monde par la littérature médicale[2]. Pour décrire la coloration de l'œil, on parlait alors de mélanose de l'œil (Melanosis oculi)[4].

Incidence et caractéristiques

Ce nævus est plus fréquent chez les Asiatiques et les Africains, rare chez les Européens[1].

Les femmes sont presque cinq fois plus nombreuses à en déclarer que les hommes[1].

Selon une étude statistique basée sur 240 porteurs de nævus d'Ota, ce nævus est apparu avant l'âge de 1 an dans 119 cas sur 240 et après l'âge de 2 ans pour 121 cas. Ce nævus apparaît rarement entre 1 et 11 ans. Dans le type 3, 77 % des nævus étaient visibles avant l'âge d'un an. La fatigue, les menstruations, l'insomnie et les conditions météorologiques influent sur sa couleur. Une mélanose oculaire et buccale, des taches mongoles et un nævus bleu semblent parfois associés (sujet discuté). Sur 207 familles documentées, deux incidences familiales ont été trouvées (et 15 patients étaient apparentés avec d'autre membres du panel, mais sans lien apparent d'hérédité. Aucun changement malin ni régression spontanée n'ont été observé dans ce groupe. Après l'enfance des changements subtils existent (étendue, ton et intensité de couleur du nævus) ; il semble que la pigmentation augmente progressivement avant 1 ans, puis peut montrer un déclin (mais non une disparition) après 2 ans[5].

Une pigmentation de muqueuse est possible[6].

Risques

Deux risques justifient une suivi des patients concernés[1] :

Traitements

Les lésions cutanées peuvent être traitées par laser déclenché, sans laisser de cicatrices[1].

Ce traitement nécessite en général de trois à une dizaine de séances[1].

Un traitement au laser à durée de pulsation picoseconde se montre efficace lors d'études au Japon[7].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Cowan T.H & Balistocky M (1961) The nevus of Ota or oculodermal melanocytosis: the ocular changes. Archives of Ophthalmology, 65(4), 483-492.
  • Hidano, A., Kajima, H., Ikeda, S., Miyasato, H., & Niimura, M. (1967). Natural history of nevus of Ota. Archives of dermatology, 95(2), 187-195 (résumé).
  • Kopf A.W & Weidman A.I (1962) Nevus of Ota. Archives of dermatology, 85(2), 195-208 (résumé).
  • Elouarradi, H., & Daoudi, R. (2014) Mélanocytose oculopalpébrale ou nævus d'Ota. The Pan African Medical Journal, 17.

Notes et références

  1. Elouarradi, H. et al., « Mélanocytose oculopalpébrale ou nævus d'Ota/Oculopalpebrale melanocytosis or nevus of Ota », Pan Afr Med J., texte utilisé sous la CC-by, vol. 17, no 231, (ISSN 1937-8688, PMCID 4145265, DOI 10.11604/pamj.2014.17.231.3540, lire en ligne, consulté le ).
  2. Kopf A.W & Weidman A.I (1962) Nevus of Ota. Archives of dermatology, 85(2), 195-208 (résumé)
  3. (en) Sekar, S. et al., « Nevus of Ota: A series of 15 cases », Indian J Dermatol Venereol Leprol, vol. 74, no 2, , p. 125-127 (DOI 10.4103/0378-6323.39695, lire en ligne, consulté le ).
  4. Palmer D.D & Perry H.O (1962) Melanosis oculi, a variant of nevus of Ota. Archives of dermatology, 85(6), 740-742
  5. Hidano, A., Kajima, H., Ikeda, S., Miyasato, H., & Niimura, M. (1967). Natural history of nevus of Ota. Archives of dermatology, 95(2), 187-195 (résumé).
  6. Hidano, A., Nomoto, K., & Mishima, Y. (1957) Pigmentation des muqueuses dans le nævus d'Ota. Bull Soc Franc Derm Syph, 64, 287.
  7. (en) Ohshiro, T. et al., « Picosecond pulse duration laser treatment for dermal melanocytosis in Asians : A retrospective review », LASER THERAPY, vol. 25, no 2, , p. 99-104 (DOI 10.5978/islsm.16-OR-07, lire en ligne, consulté le ).
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