NGC 4550

NGC 4550 est une galaxie lenticulaire vue par la tranche et située dans la constellation de la constellation de la Vierge à environ 53 millions d'années-lumière de la Voie lactée. NGC 4550 a été découvert par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784.

NGC 4550

La galaxie lenticulaire NGC 4550.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Vierge
Ascension droite (α) 12h 35m 30,6s[1]
Déclinaison (δ) 12° 31 15 [1]
Magnitude apparente (V) 11,7[2]
12,6 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 12,88 mag/am2[alpha 1]
Dimensions apparentes (V) 3,3 × 0,9[2]
Décalage vers le rouge 0,001531 ± 0,000017[1]
Angle de position 178°[2]

Localisation dans la constellation : Vierge

Astrométrie
Vitesse radiale 459 ± 5 km/s [alpha 2]
Distance 16,099 ± 3,848 Mpc (52,5 millions d'a.l.)[3]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie lenticulaire
Type de galaxie SB0°?[1],[4] SB0[5],[2]
Dimensions 50 000 a.l.[alpha 3]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[4]
Date [4]
Désignation(s) PGC 41943
UGC 7757
MCG 2-32-147
CGCG 70-182
VCC 1619 [2]
Liste des galaxies lenticulaires

NGC 4550 présente une large raie HI. C'est aussi une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés[1].

NGC 4550 par le télescope spatial Hubble.

NGC 4550 est une des nombreuses galaxies de l'amas de la Vierge[6].

Distance de NGC 4550

Cette galaxie se dirige vers le centre de l'amas de la Vierge en direction de la Voie lactée et sa vitesse radiale de 459 km/s est trop faible pour qu'on puisse lui appliquer la loi de Hubble-Lemaître pour calculer sa distance. Le résultat donne 6,41 ± 0,51 Mpc (20,9 millions d'a.l.)[alpha 4]. Heureusement, plus d'une vingtaine de mesures non basées sur le décalage ont été réalisées. Ces mesures donnent une distance de 16,099 ± 3,848 Mpc (52,5 millions d'a.l.)[3], ce qui est sans doute plus près de la réalité. À cette distance, la taille maximale de la galaxie serait d'environ 50 kal.

Deux disques distincts

Au début des années 1990, Vera Rubin et ses collègues ont découvert que NGC 4550 avait deux disques d'étoiles qui tournaient en sens inverse l'un de l'autre. L'article décrivant leur découverte a été publié en 1992 dans la revue Astrophysical Journal Letters[7]. Au sujet de cette découverte, Rubin a écrit que plusieurs astronomes devraient modifier leur façon de mesurer les vitesses, car les programmes informatiques n'étaient pas alors assez puissant pour traiter de situations aussi complexes. Elle a aussi mentionné qu'elle était heureuse d'avoir fait une telle découverte à l'âge de 63 ans. L'une des hypothèses pouvant expliquer le phénomène est que NGC 4550 est le produit de la fusion entre deux galaxies à disques dont le sens de rotation était contraire l'une de l'autre[8].

Amas globulaires

Selon une étude publiée en 2008 et basée sur les observations réalisées avec le télescope spatial Hubble, le nombre d'amas globulaires dans NGC 4550 (VCC 1630 dans l'article) est estimé à 84 ± 19[9].

Groupe de M86

Selon Abraham Mahtessian, NGC 4550 fait partie d'un groupe de galaxies qui compte 22 membres, le groupe de M86 (NGC 4406) (M86 est la plus brillante de ce groupe)[10]. Les autres galaxies de la liste de Mahtessian sont M98 (NGC 4192), NGC 4208 (NGC 4212 dans l'article), NGC 4216, NGC 4396, M86 (NGC 4406), NGC 4413, NGC 4419, NGC 4438, NGC 4531, NGC 4552 (M89), M90, (NGC 4569), IC 3094 (appartenance incertaine[11]), IC 3258 et IC 3476.

La liste de Mahtessian renferme quelques erreurs. Par exemple, la galaxie NGC 4438 forme une paire avec la galaxie NGC 4435 et elle devrait logiquement appartenir au groupe de M60 décrit par Mahtessian et au groupe de M49 décrit par A.M. Garcia. Autre exemple, l'omission de la galaxie IC 3583 qui forme une paire avec M90.

De plus, la liste de Mahtessian renferme d'autres erreurs évidentes. On y retrouve par exemple la galaxie NGC 598 qui est en réalité la galaxie du Triangle (M33) et qui fait partie du Groupe local, de même que la galaxie NGC 784 qui appartient au groupe de NGC 672 et qui est au moins trois fois plus rapprochée de la Voie lactée que les autres galaxies du groupe de M86. De plus, trois des galaxies (1110+2225, 1228+1233 et 1508+3723) mentionnées dans l'article sont introuvables dans les bases de données. La notation employée par Mahtessian est un abrégé de la notation du Catalogue of Galaxies and of Clusters of Galaxies CGCG et la correspondance avec d'autres désignations ne figure malheureusement pas dans l'article. Ainsi, les galaxies 0101+1625 et 1005+1233 sont en réalité CGCG 0101.7+1625 (UGC 685) et CGCG 1005.8+1233 (Leo I ou UGC 5470). Leo I fait partie du Groupe local et UGC 685 est à environ 15 millions d'années-lumière de nous en bordure du groupe local[12]. Ces deux galaxies n'appartiennent manifestement pas au groupe de M86.

Certaines de ces galaxies s'approchent de la Voie lactée ou leur vitesse radiale est trop faible pour que l'on puisse calculer leur distance à partir de la loi de Hubble-Lemaître. Heureusement, plusieurs mesures (sauf pour IC 3094 et NGC 4431) ont été réalisées selon des méthodes indépendantes du décalage vers le rouge. La distance moyenne des galaxies du groupe avec suffisamment de mesure non basées sur le décalage est de 14,9 Mpc.

Notes et références

Notes

  1. La brillance de surface (S) se calcule à partir de la magnitude apparente (m) et de la surface de la galaxie selon l'équation
  2. On obtient la vitesse radiale d'une objet céleste à l'aide de l'équation v = z×c, où z est le décalage Doppler (redshift ou bleushift) et c la vitesse de la lumière. L'incertitude relative de la vitesse Δv/v est égale à celle de z étant donné la grande précision de c.
  3. On obtient le diamètre d'une galaxie par le produit de la distance qui nous en sépare et de l'angle, exprimé en radian, de sa plus grande dimension.
  4. On obtient la distance qui nous sépare d'une galaxie à l'aide de la loi de Hubble-Lemaître : v = Hod, où Ho est la constante de Hubble (70±5 (km/s)/Mpc). L'incertitude relative Δd/d sur la distance est égale à la somme des incertitudes relatives de la vitesse et de Ho

Références

  1. (en) « NASA/IPAC Extragalactic Database », Resultats pour NGC 4550 (consulté le )
  2. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 4500 à 4599 »
  3. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  4. (en) « Site du professeur C. Seligman » (consulté le )
  5. (en) « NGC 4550 sur HyperLeda » (consulté le )
  6. (en)S. Mei, J. P. Blakeslee, P. Côté, J.L. Tonry, M. J. West, L. Ferrarese, A. Jordán, E. W. Peng, A. Anthony et David Merritt, « The ACS Virgo Cluster Survey. XIII. SBF Distance Catalog and the Three-dimensional Structure of the Virgo Cluster », The Astrophysical Journal, vol. 655, no 1, , p. 144–162 (DOI 10.1086/509598, Bibcode 2007ApJ...655..144M, arXiv astro-ph/0702510)
  7. Vera C. Rubin, J.A. Graham et Jeffrey D.P. Kenney, « Cospatial Counterrotating Stellar Disks in the Virgo E7/S0 Galaxy NGC 4550 », Astrophysical Journal Letters, vol. 394, , p. L9 (DOI 10.1086/186460, Bibcode 1992ApJ...394L...9R, lire en ligne)
  8. (en)A. F. Crocker, H. Jeong, S. Komugi, F. Combes, M. Bureau, L. M. Young et S. Yi, « Molecular gas and star formation in the red-sequence counter-rotating disc galaxy NGC 4550 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 393, no 4, , p. 1255–1264 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.14295.x, Bibcode 2009MNRAS.393.1255C, arXiv 0812.0178)
  9. Eric W. Peng, Andrés Jordán, Patrick Côté et et al., « The ACS Virgo Cluster Survey. XV. The Formation Efficiencies of Globular Clusters in Early-Type Galaxies: The Effects of Mass and Environment », The Astrophysical Journal, vol. 681#1, , p. 197-224 (DOI 10.1086/587951, Bibcode 2008ApJ...681..197P, lire en ligne)
  10. Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3, , p. 308-321 (DOI 10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le )
  11. Parce que sa distance est inconnue
  12. (en) « HUBBLE'S LEGACY, UGC 685 » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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