NGC 5548

NGC 5548 est une galaxie lenticulaire située dans la constellation du Bouvier à environ 235 millions d'années-lumière de la Voie lactée. NGC 5548 a été découvert par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784.

NGC 5548

La galaxie lenticulaire NGC 5548
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Bouvier
Ascension droite (α) 14h 17m 59,5s [1]
Déclinaison (δ) 25° 08 12  [1]
Magnitude apparente (V) 12,6 [2]
13,3 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 13,24 mag/am2 [alpha 1]
Dimensions apparentes (V) 1,5 × 1,2 [2]
Décalage vers le rouge 0,017175 ± 0,000023 [1]
Angle de position 110° [2]

Localisation dans la constellation : Bouvier

Astrométrie
Vitesse radiale 5 149 ± 7 km/s  [alpha 2]
Distance 71,9 ± 5,0 Mpc (235 millions d'a.l.)[alpha 3].
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie lenticulaire
Type de galaxie (R')SA0/a(s)[1],[3] S0-a/R[4] S0-a[2]
Dimensions 102 000 a.l. [alpha 4]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[3]
Date  [3]
Désignation(s) PGC 51074
UGC 9149
MCG 4-34-13
CGCG 133-25
KUG 1415+253
IRAS 14156+2522 [2]
MK 1509[1]
Liste des galaxies lenticulaires

NGC 5548 présente une large raie HI et un jet d'onde radio. C'est aussi une galaxie active de type Seyfert 1.5[1]. NGC 5548 est une galaxie dont le noyau brille dans le domaine de l'ultraviolet. Elle est inscrite dans le catalogue de Markarian sous la cote MRK 1509[1].

À ce jour, cinq mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 107,560 ± 132,872 Mpc (351 millions d'a.l.)[5], ce qui est à évidemment à l'intérieur des distances calculées en employant la valeur du décalage[alpha 3]. Avec un tel écart-type, on constate que cet échantillon de mesure est passablement incohérent. L'une des mesures donne une valeur de 341 Mpc, deux autres sont inférieures à 40 Mpc et les deux dernières sont supérieures à 100 Mpc.

Historique

En 1943, cette galaxie fait partie des douze nébuleuses listées par l'astronome américain Carl Keenan Seyfert qui possèdent de larges raies d'émissions dans leur noyau[6],[7]. Au cours des années 1960, les observations de NGC 5548 avec des radiotélescopes montrent un flux élevé dans les ondes radio[7] Des analyses spectroscopiques du noyau faites en 1966 précisent que cette région énergétique est confinée dans un volume de seulement quelques parsecs, où la température avoisine les 14 000 kelvins (K) et le plasma qui le compose a une vitesse de dispersion d'environ 450 km/s[8].

Trou noir supermassif

Parmi les astronomes, l'explication la plus généralement acceptée pour expliquer le niveau d'énergie du noyau de NGC 5548 est l'accrétion de matière dans un trou noir supermassif qui se trouverait à son centre. Cet objet est entouré d'un disque d'accrétion de matière qui est aspiré des alentours. Au moment où la matière atteint les limites externes du disque, elle s'excite et s'ionise, produisant une grande quantité d'émissions dans le spectre visible et l'ultraviolet. Un vent de matière ionisée, qui s'organise en structures filamenteuses et à une distance de 1 à 14 années-lumière du centre, s'écoule vers l'extérieur de manière perpendiculaire au plan du disque d’accrétion[8].

Un trou noir supermassif se tapit au centre de la galaxie NGC 5548 (télescope spatial Hubble).

La masse du trou noir central peut être estimée à l'aide des propriétés des raies d'émissions dans la région centrale. Les mesures effectuées mènent vers une estimation de 6,54+0,26
−0,25
 × 107 masses solaires (). Ce résultat est consistant avec les autres méthodes de mesures pour estimer la masse du trou noir supermassif[9]. Cependant, cette valeur est quelque peu inférieure à celle obtenue par une autre étude réalisée en 2007 par X. Y. Dong et M. M. De Robertis. Cette étude était basée basée sur les mesures de luminosité de la bande K de l'infrarouge proche du bulbe de NGC 5548 et les auteurs ont obtenu une valeur de une valeur de 108,2 (160 millions de masses solaires) pour le trou noir supermassif qui s'y trouve[10].

La matière s'engouffre dans ce trou noir à une vitesse de 0,03 par année, à l'instar du centre où la matière s'échappe à une vitesse de 0,92 par année. La partie interne du disque d’accrétion entourant le TRSM forme une épaisse couronne chaude couvrant plusieurs heures-lumière qui émet des rayons X. Lorsque cette radiation atteint la partie la plus visiblement épaisse du disque à un rayon d'environ 1 à 2 jours-lumière, les rayons X se transforment en chaleur.

Groupe de NGC 5610

Selon A.M. Garcia, la galaxie NGC 5548 fait partie du groupe de NGC 5610. Ce groupe de galaxies compte au moins quatre membres. Les trois autres galaxies du groupe sont NGC 5559, NGC 5610 et UGC 9165[11].

Notes et références

Notes

  1. La brillance de surface (S) se calcule à partir de la magnitude apparente (m) et de la surface de la galaxie selon l'équation
  2. On obtient la vitesse radiale d'une objet céleste à l'aide de l'équation v = z×c, où z est le décalage Doppler (redshift ou bleushift) et c la vitesse de la lumière. L'incertitude relative de la vitesse Δv/v est égale à celle de z étant donné la grande précision de c.
  3. On obtient la distance qui nous sépare d'une galaxie à l'aide de la loi de Hubble-Lemaître : v = Hod, où Ho est la constante de Hubble (70±5 (km/s)/Mpc). L'incertitude relative Δd/d sur la distance est égale à la somme des incertitudes relatives de la vitesse et de Ho
  4. On obtient le diamètre d'une galaxie par le produit de la distance qui nous en sépare et de l'angle, exprimé en radian, de sa plus grande dimension.

Références

  1. (en) « NASA/IPAC Extragalactic Database », Résultats pour NGC 5548 (consulté le )
  2. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 5500 à 5599 »
  3. (en) « Site du professeur C. Seligman » (consulté le )
  4. (en) « NGC 5548 sur HyperLeda » (consulté le )
  5. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  6. (en) Carl K. Seyfert, « Nuclear Emission in Spiral Nebulae », Astrophysical Journal, vol. 97, , p. 28 (DOI 10.1086/144488, Bibcode 1943ApJ....97...28S) See footnote 2.
  7. (en) E. Margaret Burbidge, G. R. Burbidge et K. H. Prendergast, « The Rotation and Physical Conditions in the Seyfert Galaxy NGC 7469 », Astrophysical Journal, vol. 137, , p. 1022 (DOI 10.1086/147580, Bibcode 1963ApJ...137.1022B)
  8. (en) É. A. Dibai, V. F. Esipov et V. I. Pronik, « The Nucleus of the Seyfert Galaxy NGC 5548 », Soviet Astronomy, vol. 11, , p. 553 (Bibcode 1968SvA....11..553D)
  9. (en) Misty C. Bentz, Kelly D. Denney et Edward M. Cackett, « NGC 5548 in a Low-Luminosity State: Implications for the Broad-Line Region », Astronomy & Astrophysics, vol. 662, no 1, , p. 205–212 (DOI 10.1086/516724, Bibcode 2007ApJ...662..205B, arXiv astro-ph/0702644)
  10. X.Y. Dong et M.M. De Robertis, « Low-Luminosity Active Galaxies and Their Central Black Holes », The Astronomical Journal, vol. 131, no 3, , p. 1236-1252 (DOI 10.1086/499334, Bibcode 2006AJ....131.1236D, lire en ligne [PDF])
  11. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1, , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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