Nadine de Rothschild
Nadine Lhopitalier, de son nom d'épouse Nadine de Rothschild, née le à Saint-Quentin (Aisne), est une personnalité mondaine française, veuve du baron Edmond de Rothschild.
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Nadine Nelly Jeannette Lhopitalier |
Pseudonyme |
Nadine Tallier |
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Famille | |
Conjoint |
Edmond de Rothschild (de à ) |
Enfant |
Religion |
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Muse et modèle du peintre Jean-Gabriel Domergue dans sa prime jeunesse, elle devient actrice dans les années 1950, notamment sous la direction de Marc Allégret, et prend le pseudonyme de Nadine Tallier. Elle renonce toutefois au cinéma après 1964, à la suite du mariage qui la hisse au sein de la haute bourgeoisie d'affaires. Auteure de quelques essais et romans, elle est essentiellement connue du grand public pour ses traités d'éducation et ses guides de savoir-vivre.
Biographie
Enfance
Nadine Nelly Jeannette Lhopitalier naît à Saint-Quentin (Aisne), de père inconnu et d'une mère, Suzanne Lhopitalier, ouvrière. Son beau-père est gardien de la paix. Elle grandit dans des conditions modestes, par exemple, sans eau courante. Elle quitte l'école avant le certificat d'études primaires pour travailler à 14 ans dans une usine automobile et comme femme de ménage en complément de salaire. Toutefois, elle se défend de toute victimisation, prétendant que ces conditions de vie étaient communes à l'ensemble des jeunes femmes de son époque.
Elle découvre par hasard un livre sur le savoir-vivre de Louise d'Alq, qui semble avoir déterminé son goût pour les bonnes manières[1]. Rapidement, elle quitte le domicile familial pour Paris.
Carrière artistique
À 16 ans, la jeune femme est repérée par le peintre Jean-Gabriel Domergue qui lui propose de devenir son modèle.
Elle rencontre également Georges Brassens, qui lui aurait dédié sa chanson Une jolie fleur dans une peau d'vache[2],[3], ce qui est sujet à controverse puisque Georges Brassens l'aurait écrite pour son amante Jo[4]. Nadine de Rothschild lui aurait, en revanche, inspiré Le Père Noël et la Petite Fille[5].
À partir de 1952, sous le pseudonyme de Nadine Tallier, elle commence à vingt ans, une carrière cinématographique qui se limite principalement à des seconds rôles. Elle double notamment Martine Carol dans une scène de nu du film Caroline Chérie de Richard Pottier. Elle obtient un second rôle dans Manina, la fille sans voiles qui met en vedette Brigitte Bardot.
Peu tentée par l'aventure américaine, elle refuse un contrat à Hollywood qui prévoyait une clause de sept ans, prétendant ne pas répondre aux normes de standardisation des actrices de l'époque[1]. Elle met un terme à ses activités cinématographiques en 1964.
Mariage
En , lors d’un dîner organisé par l’homme d’affaires Ben Jakober, elle rencontre le banquier et baron franco-suisse Edmond de Rothschild, ce qui marque un tournant décisif dans sa vie[6]. Le à Paris, enceinte, elle épouse Edmond de Rothschild, fraîchement divorcé de l’artiste bulgare Veselinka Vladova Gueorguieva[7]. Ce mariage est considéré comme étant peu conventionnel, car les femmes intégrant la famille Rothschild étaient historiquement cultivées, issues de familles juives aisées[8]. Catholique, elle étudie le judaïsme durant deux ans, et sa conversion fut officialisée par le Grand Rabbin Kaplan[1]. Le couple aura un enfant unique, Benjamin de Rothschild (1963 - 2021). En 1997, son époux décède à l'âge de 71 ans[9]. Le 15 janvier 2021, son fils unique Benjamin de Rothschild, âgé de 57 ans meurt subitement d'une crise cardiaque[10],[11] .
Nadine de Rothschild participe peu aux activités de la Banque Rothschild et s'investit principalement dans un rôle de mondaine. En 1973, elle fait l'acquisition avec son époux, du château Malmaison à Moulis, domaine viticole laissé à l'abandon avec seulement 1 hectare de vigne, proche du château Clarke. Entre 1974 et 1978, le couple replante le vignoble qui s’étend de nouveau sur 24 hectares de sols argile-calcaires, terroir propice à la culture du Merlot et du Cabernet Sauvignon[12]. Elle assure la promotion internationale de la marque après avoir suivi des cours d'œnologie à l'université de Bordeaux[13]. Dès 1997, à la mort de son époux, la baronne Nadine de Rothschild perpétue l’histoire de la propriété en respectant le souhait de son époux et en confiant la direction du domaine à Yann Buchwalter.
En 2014, elle détient 17% du capital de la holding et 7% des voix. En désaccord avec sa belle-fille, elle transfère sa part de la fortune familiale dans la banque privée suisse Pictet[14],[15] en 2014 et 2019.
Symbole du savoir-vivre
Elle est connue pour ses ouvrages qui vulgarisent des règles et principes de savoir-vivre et usage en société, les arts de la table, les conseils pour une vie de couple harmonieuse et l'éducation familiale.
En 1984, en collaboration avec Guillemette de Sairigné, elle publie une autobiographie La baronne rentre à cinq heures.
Son ouvrage Le Bonheur de séduire, l’art de réussir, le savoir vivre du XXIe siècle sorti en 1991, considéré comme une référence dans le domaine, dicte des règles de savoir-vivre et de courtoisie, considérant par exemple la formulation « bon appétit » lors des repas comme inappropriée[16]. L'ouvrage est réédité en 2001. Le nombre de ventes est estimé à 170 000 exemplaires[17].
En 2004, elle ouvre à Carouge près de Genève l'académie Nadine de Rothschild International Way of Life[18]. Un an plus tard, elle anime une émission En voilà des manières !! sur M6 dans laquelle elle apprend à de jeunes femmes à se comporter en société.
Opposée au divorce et défendant un modèle familial traditionnel, elle revendique néanmoins le droit aux femmes d'avoir une pension alimentaire en cas de divorce et préconise une assurance en cas de non-paiement[19].
Filmographie
- 1949 : Un chien et madame de Marcel Martin - court métrage (19 min) -
- 1949 : Mission à Tanger de André Hunebelle : une jeune femme dans le cabaret
- 1949 : Au royaume des cieux de Julien Duvivier : une collégienne
- 1950 : Quai de Grenelle de Emil-Edwin Reinert : une danseuse nue dans la boîte de nuit
- 1951 : Caroline chérie de Richard Pottier – non créditée au générique (doublure de Martine Carol)
- 1951 : Nez de cuir de Marc Allégret
- 1951 : Le Passage de Vénus de Maurice Gleize : Gisèle
- 1951 : Boniface somnambule de Maurice Labro – non créditée au générique : Ginette, une vendeuse des magasins Berthès
- 1951 : Paris est toujours Paris (Parigi è sempre Parigi) de Luciano Emmer : Nadine, une vendeuse de l'institut de beauté
- 1952 : Ouvert contre X de Richard Pottier : Amélie, la soubrette
- 1952 : Manina, la fille sans voiles de Willy Rozier : Mathilda
- 1952 : Coiffeur pour dames de Jean Boyer : Mlle Mado
- 1953 : Femmes de Paris de Jean Boyer : Poupette
- 1953 : Les Enfants de l'amour de Léonide Moguy : Lulu
- 1953 : Une vie de garçon de Jean Boyer
- 1954 : Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry – non créditée au générique : Une dame de la cour
- 1954 : Ma petite folie de Maurice Labro : Suzanne
- 1954 : Les hommes ne pensent qu'à ça d'Yves Robert : la jeune femme dans sa baignoire
- 1954 : Les Impures de Pierre Chevalier : une entraîneuse
- 1954 : Madame du Barry de Christian-Jaque : Loque, une fille du roi
- 1955 : Chantage de Guy Lefranc : Janine, la photographe
- 1956 : Les Truands de Carlo Rim
- 1956 : Vous pigez ? de Pierre Chevalier : Amanda
- 1956 : Ce soir les jupons volent de Dimitri Kirsanoff : Tania
- 1956 : Fernand cow-boy de Guy Lefranc : Any, la chanteuse du saloon
- 1956 : En effeuillant la marguerite de Marc Allégret : Magali, une journaliste
- 1956 : Le Long des trottoirs de Léonide Moguy : une pensionnaire
- 1956 : L'Homme et l'Enfant de Raoul André : Pitel
- 1956 : Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy : une fille à la cour des miracles
- 1957 : Folies-Bergère ou Un soir au music-hall d'Henri Decoin : Sonia
- 1957 : Cinq millions comptant d'André Berthomieu : Céleste
- 1957 : Miss Catastrophe de Dimitri Kirsanoff : Arlette
- 1957 : Donnez-moi ma chance ou Piège à filles de Léonide Moguy : Kiki
- 1957 : Comme un cheveu sur la soupe de Maurice Régamey : Juliette, une entraîneuse
- 1958 : Girls at Sea de Gilbert Gunn : Antoinette
- 1958 : En bordée de Pierre Chevalier : Muguette
- 1958 : Les Grandes Familles de Denys de La Patellière : Sylvaine, la jeune actrice entretenue
- 1959 : Cigarettes, Whisky et P'tites Pépées de Maurice Régamey : Arlette, la « pépée » qui aime le whisky
- 1959 : Rue de la peur (Los Cobardes) de Juan Carlos Thorry : Maria
- 1959 : Visa pour l'enfer d'Alfred Rode : Clémentine
- 1959 : Larry agent secret (en) (autres titres : Hot Money Girl ou Long Distance) d'Alvin Rakoff : Zizi
- 1961 : Deuxième Bureau contre terroristes de Jean Stelli : Claire
- 1964 : Une ravissante idiote d'Édouard Molinaro
Théâtre
- 1952 : Schnock opérette de Marc-Cab et Jean Rigaux, mise en scène Alfred Pasquali, théâtre des Célestins
- 1954 : Les Chansons de Bilitis opérette de Jean Valmy et Marc-Cab d'après Pierre Louÿs, Musique de Joseph Kosma, théâtre des Capucines
Publications
- La baronne rentre à cinq heures (avec la collaboration de Guillemette de Sairigné), Paris : Jean-Claude Lattès, 1984. 255 p. + 16 f. de planches.
- Heureuse et pas fâchée de l'être, autobiographie, Paris : Éditions de la Seine, coll. « Succès du livre », 1987. 221 p. + 16 p. de planches (ISBN 2-7382-0007-9)
- Parlez-moi d'amour, Paris : Fixot, 1989. 243 p. + 8 p. de planches (ISBN 2-87645-051-8)
- Natara, roman, Paris : Fixot, 1994. 343 p. (ISBN 2-87645-190-5)
- Femme un jour, femme toujours (savoir-vivre), Paris : Fixot, 1997. 284 p. + 8 p. de planches (ISBN 2-221-08464-0)
- L'amour est affaire de femmes, Paris : Robert Laffont, 2001. 285 p. + 16 p. de planches (ISBN 2-221-09345-3)
- Le Bonheur de séduire, l'art de réussir : le savoir-vivre du XXIe siècle, Paris : Robert Laffont, 2001. 436 p. + 8 p. de planches (ISBN 2-221-09595-2). Édition revue et augmentée d'un ouvrage paru en 1991 sous le titre « Le bonheur de séduire, l'art de réussir : savoir vivre aujourd'hui ».
- Jours heureux à Quiberon, Neuilly-sur-Seine : Michel Lafon, 2002. 160 p. (ISBN 2-84098-780-5).
- Sur les chemins de l'amour, Paris : Robert Laffont, 2003. 327 p. + 16 p. de planches (ISBN 2-221-09836-6).
- Megève, un roman d'amour, Paris : Albin Michel, 2004. 299 p. + 8 p. de planches (ISBN 2-226-15519-8).
- Les Hommes de ma vie, Paris : Albin Michel, 2007 (ISBN 978-2226176134)
- Bonnes manières, coécrit avec E. Margas, 2009
- Réussir l'éducation de nos enfants, avec Arsène Bouakira, Lausanne-Paris : Favre, 2009 (ISBN 978-2828910716)
- Ma philosophie... d'un boudoir à l'autre, Paris : Albin Michel, 2010 (ISBN 9782226193049)
Notes et références
- « Qui est Nadine de Rothschild ? », sur Ina.fr, (consulté le )
- François Barras, « Nadine de Rothschild : La peau de vache, c’est moi ! », 24 heures « Festival », (lire en ligne) « Présidente du Comité d’honneur des Sommets musicaux de Gstaad, qui débute aujourd’hui, Mme la baronne de Rothschild connaît la partition. Rencontre au château de Pregny, pour un entretien musical et pittoresque. »
- « La baronne et le jeune premier », RTS Un, Radio télévision suisse « Pardonnez-moi » « Moments forts », (lire en ligne [vidéo]) À l'occasion du Salon du livre et de la presse de Genève de 2013, Darius Rochebin reçoit Nadine de Rothschild, Anne Cuneo, Luc Ferry et Bastian Baker.
« Comédienne à ses débuts, Nadine de Rothschild a connu l'Olympia et les stars de l'époque de très près. Elle regrette aujourd'hui que Bastian Baker, qu'elle appelle jeune bébé, soit arrivé quelques années plus tard... »
- Cf. Georges Brassens#Püppchen.
- Lesamisdegeorges.com
- « Biographie », Gala, (lire en ligne)
- « Rothschild contre Rothschild, l’éternel duel », sur tribunedegeneve.fr, (consulté le )
- (en) Frank J. Prial, « Baron Edmond de Rothschild, 71, French Financier, Dies », New-York Times, (lire en ligne)
- « La finance perd un Rothschild très discret. Le banquier Edmond est mort hier. Son fils Benjamin lui succède. », sur http://www.liberation.fr, (consulté le )
- « Nadine de Rothschild : Brisée par la mort de son fils unique ! - France Dimanche », sur www.francedimanche.fr (consulté le )
- Par Le Parisien avec AFP Le 16 janvier 2021 à 12h10 et Modifié Le 17 Janvier 2021 À 07h22, « Le Baron Benjamin de Rothschild est décédé à l’âge de 57 ans », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Château Malmaison », Le Figaro, (lire en ligne)
- (en) « Wine Talk; Another Rothschild Stands Behind a Bordeaux », New-York Times, (lire en ligne)
- Myret Zaki, « La mue profonde d'Edmond de Rothschild », Bilan, (lire en ligne)
- Sylvain Besson, « Chez les Rothschild, après la fête, la tempête », Tribune de Genève, (lire en ligne)
- Aurore Coulaud, « Souhaiter «bon appétit» est-ce vraiment impoli ? », Libération, (lire en ligne)
- Catherine Mallaval, « La politesse, ca s'apprend et cela se vend », Libération, (lire en ligne)
- « Nadine de Rothschild », sur Evene.fr (consulté le ).
- «Souscrire une assurance pour le divorce», sur www.lefigaro.fr, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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