Bourgeoisie

Le mot bourgeoisie a un sens qui varie selon les époques :

  • originellement et de façon générale, il s'agit de la qualité de « ceux qui habitent le bourg », c'est-à-dire les gens de la ville (notamment marchands et artisans) par opposition à ceux de la campagne ; en ce sens, la bourgeoisie a commencé à se développer en Europe dès le XIe siècle et en particulier pendant la Renaissance du XIIe siècle ;
  • du Moyen Âge à la fin de l'Ancien Régime, un statut juridique accordé par une ville à ses habitants qui combinait des droits et des devoirs[1] et limité au cadre local[2] (ce qu'en allemand on nomme die Bürger et das Bürgertum) ;
  • enfin, c'est une classe sociale définie sociologiquement, en particulier à l'époque contemporaine, désignant les personnes ayant un certain capital social, culturel et financier et appartenant aux couches supérieures voire intermédiaires d'une société : haute, moyenne et petite bourgeoisie (ce qu'en allemand on désigne par die Bourgeoisie).

Cet article possède un paronyme, voir Bourgeois.

L'industriel Émile-Justin Menier, caricature par Henri Demare, 1875

La « bourgeoisie », dans son sens premier, est donc intimement liée à l'existence des villes reconnues comme telles par leurs chartes urbaines ; il n'y avait donc pas de bourgeoisie « hors les murs de la cité » au-delà desquels les habitants étaient des « manants » soumis aux juridictions et aux corvées seigneuriales (à l'exception de la « bourgeoisie foraine » habitant hors du territoire urbain, mais y ayant conservé ses droits).

À défaut de mots différents en français, il s'est créé dans de nombreux écrits une espèce de confusion, alors que les notions sont différentes. Ainsi, un modeste savetier peut être bourgeois d'une ville parce qu'un de ses ancêtres y a acquis ce droit[Lequel ?] héréditaire et être membre de ce fait d'une corporation, de la milice urbaine, du corps municipal[Quoi ?], alors que dans cette même ville un riche financier né à la campagne ne peut y être qu'un simple habitant sans aucun droit politique et ne pouvant de ce fait pas se désigner dans les actes juridiques comme « bourgeois » de cette ville ni jouir des privilèges par exemple de juridiction réservés aux « bourgeois ». De nos jours, on désignera le financier comme « riche bourgeois » et le savetier comme simple artisan.

L'historiographie influencée par le marxisme ou par les mouvements aristocratiques contre-révolutionnaires a considéré la bourgeoisie comme à l'origine de l'individualisme libéral, de la valeur travail, du capitalisme, mais aussi à l'origine de la libre conscience, de la démocratie libérale et des régimes d'opinion ou des révolutions française et américaine. Mais l'historiographie récente montre plutôt l'extrême diversité de sa classification et de son idéologie[3].

Origine du mot

Dérivé de « bourgeois » (habitant du bourg), le vocable « bourgeoisie » est attesté dès 1538 avec le sens d'« ensemble des habitants du bourg » et en 937 sous la forme « bourgesie », correspondant au latin burgensia, au sens juridique de citoyen ayant le droit de cité.

Émergence

Une classe bourgeoise émerge d'une part en Italie et d'autre part dans la Hanse au XIVe siècle, après la grande peste, quand les habitants des villages devinrent nettement plus riches que ceux de la campagne. Ces personnes qui — en général — n'exercent pas directement un métier manuel disposent de revenus relativement élevés et réguliers qui leur confèrent davantage de puissance et d'influence dans la société, les rapprochent des classes dirigeantes et du clergé et les éloignent de la paysannerie. Ainsi, dans la bourgeoisie médiévale le propriétaire de moulin[réf. nécessaire] devient assez important dans l'économie locale pour s'opposer au seigneur. Au cours des siècles suivants, le terme s'utilise plutôt pour désigner les premiers banquiers et les gens dont les activités se développent dans le commerce et la finance.

En France, jusqu'en 1792, puis pendant la Restauration, le terme de bourgeois (ou les familles bourgeoises) désigne les habitants d'un bourg ou d'une ville jouissant — dans le cadre de la commune — de certains privilèges (par exemple : communes de Saint-Germain-en-Laye, Rouen ou Mulhouse). Charles Quint se dit bourgeois de la commune de Gand et Charles de Brunswick[Lequel ?] bourgeois de la ville d'Édimbourg[réf. nécessaire]. Ces communes ou villes sont reconnues comme telles par les pouvoirs : les rois de France ou les empereurs du Saint-Empire romain germanique.

Analyses historico-géographiques

En Europe

Peinture de Quentin Metsys, Le Prêteur et sa femme (1514).
Illustration de Narziss Renner issue du Livre des costumes (1517).

Les origines : la bourgeoisie urbaine médiévale

C'est au XIe siècle qu'apparaît la bourgeoisie. À l'origine, le terme de bourgeois désigne l'habitant du bourg, et c'est donc le développement des villes en Europe qui a permis le développement de la bourgeoisie.

Or, les villes européennes présentent au Moyen Âge nombre de caractéristiques remarquables. Après l'effondrement de l'Empire romain, et en même temps que lui, de la structure urbaine sur laquelle il s'appuyait[6], une renaissance urbaine se dessine à partir du XIe siècle.

Des milliers de villes naissent alors, mais sont bien souvent organisées selon un modèle encore campagnard, n'étant guère qu'un « regroupement rural », incluant dans leurs murs champs et jardins. Seules certaines d'entre elles vont réellement s'urbaniser, en mettant en place une nouvelle structure sociale ; elles jouent un rôle moteur évident, en Italie du nord, entre Loire et Rhin, et sur les côtes méditerranéennes ; elles voient se développer des corps de métiers, des marchands, une industrie, un commerce lointain qui leur permet de drainer des ressources, des banques. Déjà se développe une forme de bourgeoisie, et même, de capitalisme[7].

Autour de ces villes privilégiées, l'État territorial s'affaiblit : si celui-ci renaît en France, en Angleterre, en Espagne, en revanche, en Italie, dans les Flandres et en Allemagne, les villes sont bientôt parfois suffisamment fortes pour se constituer en univers autonomes et s'affranchir de l'espace politique ancien, acquérant ou extorquant des privilèges, se constituant ainsi un véritable rempart juridique[7].

Ces villes, désormais sans entraves, innovent dans tous les domaines : sur le plan financier, avec les emprunts publics (le ponte Vecchio de Florence) et la lettre de change, la création des premières sociétés commerciales, sur le plan industriel, sur le plan commercial où les échanges lointains se développent. Les villes deviennent « des petites patries de bourgeois »[8], à Florence, à Venise, ou à Nüremberg. Une mentalité nouvelle se met en place, qui est le tout premier capitalisme d'Occident : à la différence du noble qui augmente les impôts seigneuriaux pour ajuster ses revenus à ses dépenses, le marchand calcule ses dépenses selon ses revenus, et cherche à n'investir qu'à bon escient, en identifiant et en limitant les risques[9].

Ancien Régime

En France, sous l'Ancien Régime, être bourgeois d'une ville permettait de bénéficier du statut juridique de la ville qui octroyait des droits et imposait des devoirs[1], c'est-à-dire la citoyenneté locale (droit de voter et d'être élu à des emplois publics, obligations fiscales et de services gratuits dans la milice, la collecte des impôts, les jurys, etc.).

Selon Félix Colmet Daâge, à partir du XVe siècle, aucun statut juridique particulier ne fut plus attaché au titre de bourgeois, sauf s'il s'agissait d'artisans, de fabricants ou de marchands astreints au respect des règlements corporatifs de leur profession[10]. Toutefois, le statut de bonne ville ou les privilèges royaux accordés à certaines villes donnaient à leurs bourgeois des privilèges fiscaux et militaires, le droit de s'administrer, de se défendre, la haute justice, voir l'anoblissement pour leurs échevins, consuls ou capitouls. Ces privilèges sont la continuation des chartes de franchise et de liberté médiévales.

La monarchie accordait et renouvelait les privilèges accordés aux bourgeois des différentes villes par des lettres patentes[2]. Le statut de « Bourgeois de Paris » donne les mêmes exonérations fiscales que la noblesse[11],[12].

Dans la réunion des États généraux, la bourgeoisie appartenait au Tiers état[13] : « En 1791, le bourgeois est celui qui appartient au Tiers État tout en se distinguant de celui-ci par la puissance de certains privilèges »[14]. La bourgeoisie qui n'appartenait ni au premier ordre (le clergé) ni au second ordre (la noblesse) mais au tiers état, possédait pourtant des privilèges qui la distinguait largement du peuple[15] : « les bourgeois faisaient partie du Tiers état des villes par opposition aux gentilshommes et aux ecclésiastiques »[16].

La notion de bourgeoisie était « employée dans deux acceptions pour définir une partie du tiers état urbain. L’une comprend la bourgeoisie au sens d’élite roturière définie par des critères de richesse et d'influence sociale (…). La bourgeoisie est cependant avant tout, sous l’Ancien Régime, un statut juridique donnant à certains citadins des droits distincts de ceux des autres habitants de la ville »[17].

La distinction entre petite, grande et moyenne bourgeoisie est principalement d’ordre financier mais aussi liée à la notoriété et à l’exercice de la profession. Alors que la grande bourgeoisie (une fortune supérieure, une situation plus ancienne, des emplois plus élevés dans la magistrature et la finance que la moyenne bourgeoisie)[18] regroupe l’élite du tiers état sous l’Ancien Régime[19], la place que l'Ancien Régime réserve à la petite bourgeoisie qui se trouve à la limite du tiers état et du peuple (boutiquiers, artisans, fonctionnaires subalternes, paysans enrichis, etc.) n’a rien d’enviable car elle ne mène ni à la considération ni à la fortune[20].

« Dans cette société d’ordres, les bourgeois qui avaient réussi ne pouvaient concrétiser leur ascension sociale qu’en quittant la bourgeoisie et donc le tiers état pour intégrer le deuxième ordre »[21] par l'achat de charges anoblissantes.

Sous le règne du roi Louis XIV la bourgeoisie est présente au cœur de l'administration royale mais aussi dans de nombreux autres domaines[22].

Dans les milieux intellectuels et artistiques qui fréquentent les salons littéraires, il est courant de se moquer de la lourdeur d'esprit et du prosaïsme du « bourgeois » insensible aux valeurs spirituelles : ainsi Chrysale dans Les Femmes savantes de Molière se voit invectiver par son épouse qui prétend au bel esprit : « Est-il de petits corps un plus lourd assemblage ! Un esprit composé d'atomes plus bourgeois ! » ; Monsieur Jourdain, dans Le Bourgeois gentilhomme, se rend ridicule en essayant d'imiter les « gens de qualité » sans avoir leur finesse de goût[23].

Révolution française

Plusieurs auteurs comme Alexis de Tocqueville (1805-1859) estiment que la bourgeoisie est à l'origine de la Révolution française. En effet, les bourgeois veulent une révolution politique afin que leur classe trouve sa place dans la société d'ordres ; par sa naissance, un bourgeois appartenait au tiers état, toutefois certains par leur train de vie, voire leur fortune, pouvaient acheter des fiefs mais aussi des charges anoblissantes leur permettant accéder à la noblesse[24] .

Cependant, le terme de « bourgeoisie » est peu employé par les auteurs et orateurs dans les premières années de la Révolution : ils lui préfèrent celui de tiers état, de plus en plus identifié à la nation. Robespierre et les sans-culottes de 1793 ne tardent pas à dénoncer une « aristocratie bourgeoise » ou « bourgeoisie aristocratique » de plus en plus considérée comme complice de la contre-révolution. Sous le Directoire, les intérêts des « gens de bien » attachés à l'ordre social s'opposent à ceux de la « canaille » revendicative, comme lors des journées de germinal et prairial an III, sans que cette différence soit théorisée[25].

Sous Napoléon, la bourgeoisie, dont les couches supérieures se confondent avec la noblesse reconstituée, fournit la plupart des cadres de l'État : le régime lui offre en échange la paix intérieure, la garantie des richesses et la stabilité de la monnaie[26].

Au XIXe siècle

Bourgeois à la bourse de Paris en 1850 par Honoré Daumier.

La bourgeoisie comme corps social se constitue au cours du XIXe siècle, d'abord sous la Restauration (1815-1830) où la noblesse tente une dernière fois de reprendre le pouvoir politique : l'opposition bourgeoise s'affirme lors de la révolution de 1830 et triomphe sous la monarchie de Juillet (1830-1848). La bourgeoisie parisienne, suivie par celle des villes de province, s'unifie à travers les grandes écoles, la presse et des intérêts économiques communs. La Révolution industrielle assure une croissance économique de 2 à 3% par an, même si le transport ferroviaire et la grande industrie ne se développent qu'à partir du milieu du siècle[25].

La bourgeoisie s'invente une tradition historique qu'elle fait remonter aux communes médiévales. Si elle triomphe dans l'ordre social, elle est abondamment critiquée et moquée par les artistes, du romantisme au réalisme[27].

Karl Marx développe l'idée de la lutte des classes comme moteur de l'histoire : la bourgeoisie, en triomphant de la noblesse, assure grâce au capitalisme un essor économique et technique sans précédent mais exacerbe les inégalités sociales et engendre une nouvelle classe, le prolétariat, qui finira par la détruire pour donner naissance au socialisme[28].

Au XXe siècle

Au XXe siècle, les modifications économiques très importantes renouvellent les opportunités de créations d'entreprise et d'enrichissement. La bourgeoisie, et surtout la grande bourgeoisie, prend part au capital économique, au capital social, au capital culturel et au capital symbolique. Et lorsque cette concentration du pouvoir débouche sur l'exercice du pouvoir politique, le régime démocratique peut être affecté par : « Le Mur de l'argent », « les deux cents familles », les « Tendances ploutocratiques »…

Tendances récentes

En Suisse

Les bourgeois du Moyen Âge devaient le plus souvent faire partie d'une confrérie (laïque ou religieuse) ; il fallait être libre de son seigneur depuis plus d'un an et demi au minimum et posséder une maison ou un hôtel, etc. Une fois acquittés des nombreuses prérogatives d'entrée, les bourgeois devaient faire la chevauchée souvent monnayable avec le seigneur en armure et à cheval, ou sinon, avec épée, et défendre les villes et les villages. Ils les administraient et avaient le pouvoir juridique et donc prenaient la décision de recevoir de nouveaux bourgeois qu'ils soient serfs, habitants ou ducs (comme le duc de Savoie devenu bourgeois de Berne en 1330), ou même roi de France (comme Louis XI). En aucun cas les gueux, étrangers, marginaux ainsi que les nomades ne pouvaient accéder à la bourgeoisie.

Ils pouvaient porter des armoiries, participer aux Croisades, participer au financement des guerres, ou créer des entraides entre villes bourgeoises, les fameuses Combourgeoisies.

Aux États-Unis

L'histoire de la bourgeoisie aux États-Unis diffère de celle de la bourgeoisie européenne par plusieurs aspects :

  • son caractère récent, lié à l'histoire du pays lui-même ;
  • l'absence relative de la pesanteur sociologique dans l'histoire des États-Unis, de par sa nature de « société de pionniers » ;
  • la démocratie et les règles économiques du pays, qui, dès les premiers temps, favorisent la mobilité sociale[N 1][réf. nécessaire] ;
  • l'importance primordiale, dès les premiers temps également, de l'emploi salarié, soulignée par Alexis de Tocqueville.

Au Japon

Les commerçants ont jusqu'au début du XVIIe siècle été considérés au Japon comme tout à fait en bas de l'échelle sociale[29] : la société japonaise traditionnelle comporte en effet, tout en haut de l'échelle, l'Empereur et l'aristocratie militaire des daimyō, puis les paysans (les plus nombreux), puis les artisans, et enfin, les marchands et les commerçants, qui ne précèdent guère que les rōnin, les acrobates ou les prostituées.

La naissance d'une bourgeoisie urbaine et marchande au Japon au tout début du XVIIe siècle est due d'abord et avant tout à la période de paix qui s'est alors instaurée ; cette paix durable s'est traduite par la perte d'influence et de richesse de l'aristocratie militaire, et le développement du commerce.

Obsédé par le souci d'éviter à son pays les secousses et les guerres civiles que le Japon connaît depuis quarante ans, guerres d'ailleurs précédées par la désagrégation du pouvoir central au cours des siècles précédents, le shogun Tokugawa Ieyasu, le nouveau maître du Japon, engage, en 1603, le pays dans la longue période d'immobilisme politique qui caractérise l'ère Edo.

Sur le plan intérieur, un problème essentiel est de neutraliser la forte population de samouraïs, devenue inutile à la suite de la pacification du pays. Tokugawa Ieyasu s'appuie pour cela sur le système de « résidence alternée », le sankin-kōtai, qui oblige les daimyō à passer une année sur deux à Tōkyō, en y laissant à demeure leur famille en otage. Cette double résidence a non seulement l'avantage de donner un moyen de pression sur les daimyo au travers de cette prise d'otages, mais aussi celui de peser lourdement sur les finances personnelles de ceux-ci, obligés de se déplacer avec leur suite entre deux résidences dont ils doivent assurer l'entretien[30].

Simultanément, les marchands, qui occupaient jusque-là la position la plus basse dans la hiérarchie sociale, s'assurent un rôle dominant dans la vie économique, dès la fin du XVIIe siècle. Certains de ces marchands acquièrent une fortune considérable, tels que la famille des Mitsui, qui fondera au XXe siècle un empire économique, alors que dans le même temps la caste militaire, daimyō et samouraïs, connaissent de graves difficultés financières[31].

Signe révélateur de cette évolution, certaines estampes éditées à l'époque peuvent en réalité être considérées comme des annonces publicitaires : ainsi, Utamaro en publie plusieurs séries, telle que la série de neuf estampes intitulée Dans le goût des motifs d'Izugura, réalisées pour promouvoir de grande marques de magasins de textile (Matsuzakaya, Daimaru, Matsuya…), dont le logo apparaît de façon ostensible ; certains de ces magasins existent encore de nos jours[32].

L'existence de cette bourgeoisie marchande permettra ensuite le développement d'une bourgeoisie plus large, à partir de l'ère Meiji, avec l'ouverture du Japon au monde occidental, à son commerce, à ses technologies et à sa science.

En Inde

L'émergence d'une véritable bourgeoisie en Inde est un phénomène récent, largement rendue impossible pendant des siècles par l'existence d'un système de castes interdisant toute mobilité sociale.

Sans doute l'apparition d'une bourgeoisie significative est-elle liée à l'émergence de la société industrielle et de l'économie de marché, ainsi qu'à une petite et moyenne bourgeoisie liée au développement de l'État (hauts fonctionnaires, en particulier). La mondialisation actuelle, cassant les traditions sociales, et accélérant l'enrichissement de la population au-delà de tout ce que l'Inde avait auparavant connu, est un élément fort de l'évolution actuelle de la bourgeoisie indienne.

Analyse typologique

Classification de la bourgeoisie chez les Français

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En France, il existe traditionnellement diverses strates au sein de la bourgeoisie.

Petite bourgeoisie
Manuel de la Cuisinière bourgeoise, 1885 (cliquer pour feuilleter).

Bourgeoisie d'une ou deux générations s'étant formée par une brève ascension sociale. Elle débute généralement par le commerce de détails ou l'artisanat, puis au fil de la deuxième puis troisième génération, elle peut s’élever socialement à un niveau de moyenne bourgeoisie. Cette classe tend à se confondre avec la classe moyenne de la société et se distingue surtout par sa mentalité[pas clair].

La petite bourgeoisie (artisans, petits commerçants, boutiquiers, petits agriculteurs propriétaires, etc.) se distingue du prolétariat par la petite propriété et surtout par la mentalité[réf. nécessaire].

Moyenne bourgeoisie

Elle dispose de patrimoines ou de revenus solides mais n'a pas l'aura de la grande bourgeoisie. Elle serait selon certains une bourgeoisie de la troisième génération. Elle possède parfois quelques alliances avec d’autres familles issues du même milieu et parfois même anciennes. Elle se distingue surtout par ses métiers : avocat, médecin, architecte, etc., avec des revenus inférieurs à ceux de la grande bourgeoisie. Les membres de la moyenne bourgeoisie sont généralement des cadres supérieurs[réf. nécessaire].

Grande ou haute bourgeoisie

À la fin de l'Ancien Régime, certaines de ces familles auraient pu prétendre accéder à la noblesse si elles avaient su continuer à progresser socialement ou si les circonstances politiques le leur avaient permis. Après la guerre de 1914-1918 la sociologie de ces familles change avec la naissance de la société capitaliste moderne. Durant la première moitié du XXe siècle, la haute bourgeoisie est alors symbolisée par les « deux cents familles ». Cette classe sociale est très souvent endogame[réf. nécessaire], et fréquente les rallyes, organisations mondaines où l'on se coopte.

Son patrimoine culturel, historique et financier reste aujourd'hui important. Dans la société française actuelle, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, dans un ouvrage intitulé Les Ghettos du gotha, ont étudié la permanence et les mutations de cette classe et en particulier sa manière de se protéger des classes jugées inférieures et de ce que l'on appelle les « nouveaux riches ».

Ancienne bourgeoisie

René Rémond définit l'ancienne bourgeoisie comme étant :

« Un groupe intermédiaire entre la noblesse d'origine et ce qu'on appellerait les classes moyennes, qui est constitué au XVe siècle ou au XVIe siècle. (…) Ces familles sont presque toutes des dynasties provinciales dont l'ascension s'est tout entière accomplie dans leur région d'origine à laquelle elles sont généralement restées fidèles : aujourd'hui encore leurs descendants y sont présents. (…) Ces familles plongent leurs racines dans l'Ancien Régime. (…) Elles ont su assurer sur quatre ou cinq cents ans la transmission de leur héritage matériel comme de leur patrimoine de conviction et de valeur. »

 René Rémond[33]

Pour Xavier de Montclos[33], ces familles ont accédé à la bourgeoisie sous l'Ancien Régime, elles appartenaient à la notabilité des villes et des bourgs.

Elles acquièrent des offices administratifs et judiciaires ou des charges importantes, puis se distinguent par une réussite toute particulière dans le négoce et l'industrie. Certaines de ces familles ont été anoblies.

Haute société protestante
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Le terme de « Haute société protestante » (HSP) désigne une puissante minorité protestante, descendante des huguenots. Volontiers discrète, elle dispose néanmoins d'un solide pouvoir financier (banques et institutions financières) et bénéficie d'une influence politique et sociale non négligeable dans la société française.

Cette classification toute descriptive et statique s'appuie sur l'idée que la bourgeoisie est d'abord et avant tout héréditaire, et que l'on en grimpe les échelons par l'accumulation quasi-mécanique du patrimoine au fil des générations. Elle ne rend donc pas compte de l'émergence soudaine, et fréquente, de réussites individuelles qui placent d'emblée la personne concernée dans la « haute bourgeoisie ». Or la mobilité sociale d'une génération à l'autre est certainement une des caractéristiques fondamentales de la bourgeoisie par rapport à la noblesse, aux États-Unis, bien sûr, mais aussi en France, en Europe, au Japon, ou même dans l'Inde ou la Chine d'aujourd'hui.

Classification par activités

On distingue la bourgeoisie de robe qui regroupe les juristes et les magistrats, les professions libérales et les métiers basés sur la Finance.

Bourgeoisie passive

La bourgeoisie passive est celle qui met en valeur le capital avec des placements en actions et dans l’immobilier. Elle est constituée de rentiers.

Bourgeoisie active

La bourgeoisie active comprend ceux qui entreprennent. Ce sont des entrepreneurs, capitalistes ou patrons qui mettent en valeur en créant des entreprises industrielles ou bancaires.

Mais une bourgeoisie « passive » ne peut exister s'il n'y a pas eu préalablement création de richesses (peut-être à la génération précédente), par une bourgeoisie « active », qui la précède donc chronologiquement.

Analyse socio-politique

La bourgeoisie selon Karl Marx (XIXe siècle)

En 1848, dans leur Manifeste du Parti communiste, Karl Marx et Friedrich Engels définissent la bourgeoisie dans l'histoire comme la classe révolutionnaire par excellence, une classe dominante qui a ses propres valeurs et qui les a imposées au monde pour évincer du pouvoir les autres classes :

« La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du « paiement au comptant ». Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. En un mot, à l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a substitué une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités considérées jusqu'alors, avec un saint respect, comme vénérables. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l'homme de science, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité touchante qui recouvrait les rapports familiaux et les a réduits à de simples rapports d'argent. C'est elle qui, la première, a fait la preuve de ce dont est capable l'activité humaine : elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d'Égypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques ; elle a mené à bien de tout autres expéditions que les invasions et les croisades.

La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production et donc les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux.

Tous les rapports sociaux stables et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées traditionnelles et vénérables, se dissolvent ; les rapports nouvellement établis vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout élément de hiérarchie sociale et de stabilité d'une caste s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont enfin forcés d'envisager leur situation sociale. Leurs relations mutuelles d'un regard lucide[34]. »

D'ailleurs pour Marx, les révolutions anglaises et françaises ne sont que des révolutions bourgeoises, faites par la bourgeoisie pour se porter au pouvoir.

Engels définit ainsi la bourgeoisie du point de vue économique :

« Par bourgeoisie, on entend la classe des capitalistes modernes, qui possèdent les moyens de la production sociale et emploient du travail salarié ; par prolétariat, la classe des travailleurs salariés modernes qui, ne possédant pas en propre leurs moyens de production, sont réduits à vendre leur force de travail pour vivre[35]. »

Par la suite, la théorie marxiste considère la bourgeoisie comme la classe de la société s'opposant le plus fondamentalement au prolétariat, dans la mesure où les ouvriers attendent que leurs salaires soient les plus élevés possibles alors que les propriétaires entendent augmenter leurs profits en employant la main-d'œuvre au coût le plus bas possible. De cette différence de fait naît le concept marxiste de lutte des classes, le but de toute révolution étant d'abolir les disparités et de réduire notamment les inégalités de revenus.

Analyse d'Emmanuel Beau de Loménie

Dans son ouvrage Les responsabilités des dynasties bourgeoises[36], Emmanuel Beau de Loménie décrit depuis la Révolution la trajectoire et le poids des dynasties bourgeoises dans la société française :

  • Tome 1 : De Bonaparte à Mac Mahon. Selon Beau de Loménie, le premier noyau des dynasties bourgeoises (les fameuses futures « Deux cents familles ») est composé de personnages issus des milieux de justice et de basoche, qui doivent leurs cyniques enrichissements à la Révolution de 1789. Pour éviter la restauration monarchique qui les menace, ces ancêtres des grands capitalistes vont faire appel à un militaire ambitieux et glorieux mais encore sans attache politique : Bonaparte. Devenu Napoléon Ier, celui-ci sera prisonnier de ces cadres… et bientôt trahi par eux. Par la suite, ces « profiteurs » joueront des idéologies les plus diverses pour se maintenir en place et devenir les maitres de l'industrie et de la finance.
  • Tome 2 : De Mac Mahon à Poincaré. Où sont étudiées sous un jour nouveau les crises boulangistes, de l'Affaire Dreyfus, du Combisme. Sont évoquées également les influences qui, selon l'auteur, constituent les ressorts de certaines affaires : comment le plan de grands travaux de Freycinet, imposé par les dirigeants des chemins de fer, ouvrit dès les débuts, la voie des déficits budgétaires ; comment le ministère de Gambetta fut torpillé par les Compagnies ; comment les carrières des politiciens en vedette furent le paiement de services rendus aux mêmes compagnies ; comment la haute banque poussa à la fondation de l'empire colonial pour s'y assurer le monopole de concessions abusives ; comment enfin les accords conclus au Maroc entre la finance française et la finance allemande préparèrent la guerre de 1914.
  • Tome 3 : Sous la Troisième république : La guerre et l'immédiat après-guerre.
  • Tome 4 : Du Cartel des gauches à Hitler. Soit la période qui va de 1924 à 1933 qui fut -selon Emmanuel Beau de Loménie- une époque de grandes folies financières et diplomatiques. Les crises économiques qui se succèdent alors devaient engendrer des révoltes qui furent à l'origine de la Seconde Guerre mondiale. Marthe Hanau, Oustric, et autres furent les héros de ces temps où l'inflation était considérée comme le seul remède aux maux économiques.
  • Tome 5 : De Hitler à Pétain.

La bourgeoisie selon Jacques Ellul (XXe siècle)

En 1967, dans son ouvrage Métamorphose du Bourgeois, Jacques Ellul souscrit aux théories de Marx selon laquelle la bourgeoisie constitue une classe sociale dominante. Mais il considère que la bourgeoisie du XXe siècle diffère fondamentalement de celle du XIXe siècle : elle s'est « métamorphosée », elle n'est plus mondaine et repliée sur elle-même car, de par sa capacité à assimiler toutes sortes de valeurs, y compris celles qui lui étaient hostiles, non seulement les milieux populaires ne la contestent plus mais ils se sont eux-mêmes « embourgeoisés ». Si l'on peut encore parler de classes sociales, affirme Ellul, le concept de « lutte des classes » est révolu du fait que « l’élévation du pouvoir d’achat » et « la recherche du confort matériel maximal » constituent des objectifs qui non seulement sont communs à toutes les classes mais désamorcent définitivement toute velléité de conflit. Mais ce n'est pas là l'originalité première de l'analyse ellulienne. Ellul considère en effet que « le Bourgeois » est devenu gestionnaire et que « le Technicien » est devenu en quelque sorte son héritier.

« Le Technicien a recueilli les caractères essentiels de tout ce que le bourgeois a créé (…). Mais, à la différence du bourgeois, il peut être tout d’une pièce, il n’est plus divisé. Il n’est plus un être trouble. Il n’est plus enraciné dans aucun passé. Il n’est plus tiré en arrière. Il n’est jamais réactionnaire. (…) Il a intégré dans le Tout de sa vie la valeur du progrès. Et, sans en savoir rien, il est libéré de tout scrupule, de tout déchirement par les bulldozers de l’époque bourgeoise, tels Marx ou Freud. Il peut enfin être lui-même, tout simplement, ce que le bourgeois n’a jamais pu tout à fait accomplir. Il n’éprouve plus aucune des contradictions de la conscience bourgeoise, il sait maintenant clairement ce qu’il a à faire, il ne se laisse encombrer ni par des sentiments ni par des jugements moraux[37]. »

Notes et références

Notes

  1. Note : Même si des études[Lesquelles ?] ont montré que le « rêve américain » ne permettait pas plus de mobilité sociale, de nos jours, que le système français, ou les systèmes scandinaves, il a permis une grande mobilité sociale dans les siècles précédents, où la pesanteur sociologique était plus forte en Europe[réf. nécessaire]

Références

  1. Yves Junot, "c'est+se+prévaloir+d'un+statut+juridique+défini+parla+ville,+qui+combine+droits+et+devoirs+et+qui+marque+l'appartenance+de+l'individu+à+une+communauté"&hl=fr Les bourgeois de Valenciennes: Anatomie d'une élite dans la ville (1500-1630), Presses univ. Septentrion, 2009, p. 33.
  2. Claude Gauvard, Jean-Louis Robert, Être parisien, Publications de la Sorbonne, 2005, p. 70.
  3. Laurent Coste, Les bourgeoisies en France : du XVIe au milieu du XIXe siècle, Armand Colin, , 272 p.
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  12. Être parisien: actes du colloque organisé par l’École doctorale d'histoire, université Paris I Panthéon-Sorbonne et la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris-Île-de-France, 26-28 septembre 2002, Publications de la Sorbonne, 2005, p. 70.
  13. Dictionnaire politique; encyclopédie du langage et de la sciences politiques, redigé par une réunion de députés, de publicistes et de journalistes, avec une introduction par Garnier-Pagès, Pagnerre, 1842, p. 165 : « Le tiers-état, c'est, en effet, la Bourgeoisie jusqu'en 89. »
  14. Béatrix le Wita, Ni vue ni connue: Approche ethnographique de la culture bourgeoise, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 11 déc. 2015, p. 36.
  15. Benoit Garnot, Société, cultures et genres de vie dans la France moderne - Edition 1991: XVIe - XVIIIe siècle, Hachette Éducation, 1 avr. 2014, p. 2.
  16. Roland Mousnier, Les institutions de la France sous la monarchie absolue, PUF, 1985, p. 188.
  17. Anne Conchon, Isabelle Paresys, Bruno Maës, sous la direction de Robert Muchembled, Dictionnaire de l'Ancien Régime, Dictionnaire de l'Ancien Régime, Armand Colin, 2004.
  18. Vicomte Hervé de Broc, La France sous l'ancien régime, Volume 1, E. Plon, Nourrit et cie, 1887, p. 378.
  19. Laurent Coste Les bourgeoisies en France: Du XVIe au milieu du XIXe siècle, Armand Colin, 21 août 2013
  20. Jean V. Alter, Les Origines de la satire antibourgeoise en France, Librairie Droz, 1970, p. 29.
  21. Laurent Coste, Les bourgeoisies en France: Du XVIe au milieu du XIXe siècle, Armand Colin, 2013.
  22. Article sur Universalis.fr Bourgeoisie française.
  23. Jean V. Alter, Les Origines de la satire antibourgeoise en France, Librairie Droz, 1970, p. 98.
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  28. René Gallissot, Marx des historiens, Marx des philosophes, Marx des économistes. In: L'Homme et la société, N. 67-68, 1983. Répression emprise violence. p. 203-209
  29. Edwin O. Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais, Éditions du Seuil, 1973, tome 1, page 110
  30. Edwin O. Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais, Éditions du Seuil, 1973, tome 1, p. 103
  31. Edwin O. Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais, Éditions du Seuil, 1973, Tome 1, p. 119-128.
  32. Gisèle Lambert et Jocelyn Bouquillard, Estampes japonaises, Images d'un monde éphémère, BnF, 2008, p. 128.
  33. Xavier de Montclos (préf. René Rémond), L'ancienne bourgeoisie en France du XVIe au XXe siècle, , 358 p. (ISBN 978-2-86496-135-2, lire en ligne).
  34. Manifeste du Parti communiste
  35. Note d'Engels pour l'édition anglaise en 1888.
  36. Cinq tomes rédigés de 1943 à 1965 et publiés de 1943 à 1973 chez Denoël; réédités en 1978 par les Éditions du Trident
  37. Jacques Ellul, Métamorphose du Bourgeois. 2e édition, La table ronde, 1998, p. 222-224

Voir aussi

Bibliographie

  • Emmanuel Beau de Loménie (Titre tome 2 : De Mac-mahon - Pointcarré (1873-1913), titre tome3 : Sous la IIIe République, la guerre et l'immédiat après-guerre (1913-1923), titre tome4 : Du Cartel à Hitler (1924-1933), titre tome5 : de Hitler à Pétain (1934-1940)), La Responsabilité des dynasties bourgeoises, t. 2 : De Bonaparte à Mac-Mahon (1799-1873), Éditions Denoël, 1943-1965
  • Henri Coston, Dictionnaire des dynasties bourgeoises et du monde des affaires, Alain Moreau,
  • Fernand Braudel, Civilisation matérielle, Économie et Capitalisme : XVe – XVIIe siècle, t. 1 : Les Structures du quotidien, Armand Colin,
  • Edmond Goblot, La Barrière et le niveau. Étude de sociologue de la bourgeoisie française moderne, Félix Alcan,
  • Régine Pernoud, Histoire de la Bourgeoisie en France, t. 2 : Les temps modernes, Le Seuil, Ce livre, dont l'auteur est chartiste, rassemble une documentation et une bibliographie considérable afin de décrire la formation, la nature et le rôle de la bourgeoisie en France. Dans ce bilan historique, Régine Pernoud a constamment cherché à dégager les tendances dominantes et déterminantes de la constitution d'une culture bourgeoise, et à les confronter aux études philosophiques et sociologiques existantes à l'époque.
  • Jacques Ellul, Métamorphose du bourgeois, Éditions de la Table Ronde, (1re éd. 1967)
  • Jacques Heers, Le Clan familial au Moyen Âge, PUF,
  • Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, Sociologie de la bourgeoisie, La Découverte, coll. « Repères », (présentation en ligne)
  • Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Voyage en grande bourgeoisie
  • Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Balade chez les grands bourgeois
  • Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Les ghettos du Gotha
  • Suzanne de Brunhoff, Bourgeoisie : état d'une classe dominante, Éditions Syllepse,
  • Marc Fumaroli (présidence), Gabriel de Broglie (présidence) et Jean-Pierre Chaline (dir.), Fondation Singer-Polignac, Élites et sociabilité en France : actes du colloque, Paris, le 22 janvier 2003 (conférence), Perrin,
  • Michel Popoff, Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) D'après les manuscrits Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Références Saint-Nazaire,
  • Simone Roux, Les racines de la bourgeoisie, Éditions Sulliver,
  • Werner Sombart, Le bourgeois. Contribution à l’histoire morale et intellectuelle de l’homme économique moderne, Payot 1926, traduit de l'Allemand. En réédition

Articles connexes

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