Estrébœuf

Estrébœuf est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.

Estrébœuf

La mairie.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Abbeville
Intercommunalité CA Baie de Somme
Maire
Mandat
Jean-Marie Machat
2020-2026
Code postal 80230
Code commune 80287
Démographie
Population
municipale
239 hab. (2019 )
Densité 38 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 09′ 25″ nord, 1° 37′ 07″ est
Altitude Min. 2 m
Max. 47 m
Superficie 6,24 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Abbeville-2
Législatives 3e circonscription de la Somme
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Estrébœuf
Géolocalisation sur la carte : France
Estrébœuf
Géolocalisation sur la carte : Somme
Estrébœuf
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Estrébœuf

    Géographie

    Le centre du village.

    Situé sur l'axe reliant Saint-Valery-sur-Somme à Gamaches, en rive gauche de la vallée de la Somme et proche de la baie de Somme, le village, séparé par l'Avalasse de son hameau de Drancourt, s'étire principalement de chaque côté de la route départementale 48.

    Le hameau de Ribeauville est rattaché à la commune de Saint-Valery-sur-Somme.

    Depuis le , la commune fait partie du parc naturel régional de la Baie de Somme Picardie Maritime.

    En 2019, la localité est desservie par les lignes d'autocars no 6 (Cayeux - Saint-Valery - Abbeville) et no 7 (Lanchères - Friville) du réseau Trans'80, Hauts-de-France, chaque jour de la semaine sauf le dimanche et les jours fériés[1].

    Localisation

    Saint-Valery-sur-Somme
    Pendé N Boismont
    O    Estrébœuf    E
    S
    Arrest

    Hydrographie

    L'Amboise, affluent du fleuve côtier Somme et ses marais constituent la limite nord-ouest de la commune.

    Celle-ci est également drainée par l'Avalasse et le ruisseau de Drancourt.

    Urbanisme

    Typologie

    Estrébœuf est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (56 %), forêts (25,1 %), prairies (10,1 %), zones agricoles hétérogènes (4,5 %), zones urbanisées (4,3 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté en 1284 sous la forme latinisée Destribovis[9] ou Destribouis (autre lecture du mot)[10].

    Albert Dauzat[10] reprend l'hypothèse d'Ernst Gamillscheg[11] en rendant compte de ce nom par un hypothétique destrui-bouis, formé avec bouis « bois » ou « buisson », mais il n'explicite pas le premier élément. Il sous-entend probablement « ruiné, ravagé », qui était le sens de l'ancien français destruit[12].

    Ernest Nègre[9] analyse le premier élément Estre- par le nom de personne norrois Starr que l'on rencontre dans Éterville (Calvados Starvilla XIe siècle), suivi du vieux norrois both « baraque, habitation »

    Le toponyme *Destribœuf serait devenu *d'Estrébœuf par déglutination sous l'attraction probable d’estrée, ancien mot pour route, fréquemment attesté dans la toponymie picarde (cf. Estrées-en-Chaussée) et associé au bœuf, d'où l'étymologie populaire de « route du bœuf ». La forme picarde Détèrbeu cependant n'a pas été altérée par étymologie populaire, ce qui signifie que le toponyme moderne Estrébœuf est plutôt l'indice d'une réaction érudite.

    Ernest Nègre rejette complètement la forme Destribovis pour tenter une explication par le vieux norrois à partir de la forme moderne Estrébœuf. Cependant, dans l'état actuel des sources, il n'y a aucun nom de lieu d'origine scandinave identifié avec certitude hors des frontières historiques du duché de Normandie[13], on peut tout au plus, pour la Picardie, invoquer son équivalent vieux bas francique *bod- ou *bud- que l'on retrouverait dans les Boubers de la Somme et du Pas-de-Calais et dans Babœuf (Somme, Batbudium en 986). De plus, les noms normands en -beuf (éventuellement aussi -bœuf) présentent tous des formes anciennes médiévales en -botum, -bodo, -buoth, -bot, -bu ou -bo, ce qui n'est pas le cas ici. En outre, cet élément n'est jamais associé à un nom de personne. Starr est de toute façon invérifiable ici, simplement possible phonétiquement.

    L'hypothèse d'Albert Dauzat est au contraire fondée sur la seule analyse de la forme ancienne. Le nom d'Estrébœuf reste donc largement obscur en l'absence de formes plus anciennes suffisamment caractérisées et d'éléments de comparaisons avec d'autres toponymes.

    Histoire

    • Une pirogue celtique en chêne, de 30 pieds de long et 20 pouces de large, est découverte en 1834 dans la tourbe du marais[14].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1959 1995 Hilaire Jacques   Commerçant
    1995 En cours
    (au 8 octobre 2020)
    Jean-Marie Machat DVG puis LREM Cadre du secteur privé
    Vice-président de la CC Baie de Somme Sud (2014 → 2016)
    Réélu pour le mandat 2020-2026[15],[16],[17],[18]

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20].

    En 2019, la commune comptait 239 habitants[Note 2], en diminution de 1,65 % par rapport à 2013 (Somme : −0,2 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Le maximum de la population a été atteint en 1836 avec 370 habitants.

    Évolution de la population  [modifier]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    118131281324370354335329330
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    319356344334296294280279267
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    295272251210222220238245282
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2019
    277225232196229266253244239
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 27,4 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,9 % la même année, alors qu'il est de 26,0 % au niveau départemental.

    En 2018, la commune comptait 127 hommes pour 113 femmes, soit un taux de 52,92 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,51 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[23]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,8 
    90 ou +
    0,9 
    5,4 
    75-89 ans
    10,4 
    24,0 
    60-74 ans
    13,9 
    26,4 
    45-59 ans
    31,3 
    14,7 
    30-44 ans
    17,4 
    14,0 
    15-29 ans
    13,9 
    14,7 
    0-14 ans
    12,2 
    Pyramide des âges du département de la Somme en 2018 en pourcentage[24]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,6 
    90 ou +
    1,7 
    6,3 
    75-89 ans
    9,2 
    16,6 
    60-74 ans
    17,4 
    20,1 
    45-59 ans
    19,3 
    18,3 
    30-44 ans
    17,7 
    19,4 
    15-29 ans
    18 
    18,7 
    0-14 ans
    16,7 

    Enseignement

    La commune n'a plus d'école primaire. Les enfants d'âge scolaire se rendent majoritairement à Saint-Valery-sur-Somme.

    Vie associative

    Le club de tir d'Estréboeuf s'illustre régulièrement dans les concours. Il détient plusieurs titres nationaux[25].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Jean-Baptiste.
    • Chapelle Pérache (Neuville). Due à deux colonels d'Empire, propriétaires du château voisin à l'époque de sa construction, la chapelle a été donnée à l'hôpital de Saint-Valery.
    • Grande fresque d'art urbain réalisée en 2019 par Johann Grennier sur 52 mètres de long décorant un pan de mur de l’ancienne exploitation de carottes Chez Maupin, rue A-Racques (« boue » en picard). Elle représente les quatre saisons : les quatre grandes périodes de vie d’homme et de femme. Le printemps correspond à l’enfance et à l’adolescence ; l’été à la vie que les quadragénaires croquent à pleines dents ; l’automne étant le temps des petits-enfants et de la retraite qui se prolonge vers l’hiver[26].

    Personnalités liées à la commune

    Hommage à Michel Lion.
    • Michel Lion (1922-2009), fondateur du club de tir, président de l'Amicale des anciens élèves pendant 60 ans, une plaque lui rend hommage.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. « Le réseau Trans'80 en ligne ».
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 1015, § 18281.
    10. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Librairie Guénégaud, Paris, 1979, p. 274.
    11. Ernst Gamillscheg, Romania germanica, Berlin-Leipzig, 1934-1936.
    12. Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe siècle au XVe siècle, Bouillon, Paris, 1881-1902, t. II, p. 675c.
    13. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986.
    14. François-César Louandre, Histoire d'Abbeville et du comté de Ponthieu jusqu'en 1789, p. 8., vol. reprise de 1883, t. Tome 1, 67, rue Saint-Jacques - 75005 Paris, Lorisse éditeur-diffuseur, , 14e éd., 439 p. (ISBN 2-84435-013-5).
    15. Blandine Thoreux, « Municipales 2014 : Jean-Marie Machat présente sa liste : Adjoint au maire de 1989 à 1995, maire d’Estrébœuf depuis 19 ans déjà, Jean-Marie Machat conduira une liste apolitique pour les municipales », L'Éclaireur du Vimeu, (lire en ligne, consulté le ).
    16. Réélu pour le mandat 2014-2020 : Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 31 mars 2014, p. 36.
    17. Benjamin Radeau, « J-M. Machat rempile pour la cinquième fois à Estréboeuf : Maire depuis 1995, Jean-Marie Machat se présente à nouveau aux plus hautes responsabilités à Estréboeuf (Somme) et ses hameaux (Drancourt et Neuville) », L'Éclaireur du Vimeu, (lire en ligne, consulté le ).
    18. « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    23. Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune d'Estrébœuf (80287) », (consulté le ).
    24. Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Département de la Somme (80) », (consulté le ).
    25. « Du tir de compétition à Estréboeuf », L'informateur, (lire en ligne).
    26. Alexandra Mauviel, « Une fresque de 52 mètres de long à Estrébœuf : Le graffeur Johann Grenier a réalisé, pour le compte de la municipalité, sa plus grande œuvre en cinq semaines », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
    27. André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, F Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 39 p..

    Ouvrages

    • Portail de la Somme
    • Portail des communes de France
    • Portail de la Picardie
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.