Nicolas II Delespine
Nicolas Delespine, est un maître maçon, entrepreneur et architecte français, né en 1642 à Paris et mort en décembre 1729 à Paris. Il appartient à une dynastie de maîtres maçons parisiens.
Nicolas II Delespine | |
Présentation | |
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Naissance | Paris |
Décès | Paris |
Nationalité | Royaume de France |
Œuvre | |
Distinctions | Académie royale d'architecture (1706) |
Entourage familial | |
Père | Alexandre Delespine |
Mère | Marie Dehemen |
Biographie
La dynastie des maîtres maçons et entrepreneurs parisiens est établie par Simon Delespine (vers 1600-1675), conseiller du roi, maître général de ses bâtiments et des ponts et chaussées de France[1],[2]
La généalogie des architectes Delespine a été étudiée par Mireille Rambaud. Leur arbre généalogique est donné dans les Documents du minutier central concernant l'histoire de l'art, tome II, 1971, publié par les Archives nationales. Plusieurs membres de la famille portent les mêmes prénoms - Alexandre, Nicolas, Pierre, Jules - et il convient de ne pas les confondre.
Nicolas II Delespine est souvent confondu avec son cousin, Nicolas I Delespine, fils de Simon Delespine, ou avec Pierre-Nicolas Delespine, fils de Nicolas I Delespine.
En 1676 il est un des entrepreneurs réalisant les travaux de modernisation des locaux judiciaires du Grand Châtelet conçus par Libéral Bruant. Il édifie la même année un pavillon dans l'hôpital des Enfants-Trouvés pour la chancelière d'Aligre, Élisabeth Lhuillier, dans le faubourg Saint-Antoine. Pour cette personne il construit la chapelle de la Miséricorde dans cet hôpital.
Nicolas II Delespine s'est plus illustré dans une activité d'expert juré que comme bâtisseur. En , il a acheté une charge d'architecte expert bourgeois qu'il a conservé jusqu'à sa mort. Il figure sur la liste des 25 architectes experts jurés dont les charges ont été créés par les édits de mai et , ou Édits de création des Experts[3] et publiés dans l'Almanach royal à partir de 1701[4].
En 1702, Nicolas II Delespine a toisé les travaux de Jules Hardouin-Mansart place Vendôme. Il visite la rotonde des Valois dans l'abbaye de Saint-Denis avec Jean Beausire et concluent à la nécessité de la démolir. En 1702 et 1704, il fait avec Lemaistre l'expertise du bâtiment de l'Hôtel des mousquetaires noirs construit par Jean Beausire et Charles Lemaire, faubourg Saint-Antoine[5].
Il a construit des immeubles rue Sainte-Anne, rue de Cléry, rue Thérèse, rue des Moulins.
Dans les Procès-verbaux de l'Académie royale d'architecture, Henry Lemonnier distingue deux Delespine, père et fils, membres de l'Académie royale d'architecture[6]. Cette distinction entre deux Delespine vient de ce que ce nom apparaît à la fois dans les première et seconde classes sans logique chronologique. Avant la réforme de l'Académie imposée par les lettres patentes d'[7], l'organisation de l'Académie permettait à des non membres de participer à des réunions de l'académie et de signer les procès-verbaux. Un Delespine est membre de la 2e classe de l'académie en 1699. Nicolas II Delespine est nommé membre de la 1re classe de l'Académie d'architecture par augmentation du nombre d'architectes de la 1re classe, en 1706[8], en même temps que Libéral Bruand et Pierre Cailleteau dit Lassurance. Il signe au comte-rendu de 1717. Il est dans la liste des architectes de la 2e classe en 1718. Il est présenté pour être nommé architecte de la 1re classe le mais n'a pas été choisi par le roi[9].
Son décès est annoncé au cours de la réunion de l'Académie d'architecture du [10].
Généalogie simplifiée
Nicolas Delespine (laboureur) † 1645 | Marie Ferrant | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Jeanne Paquet mariage en 1625 | Simon Delespine (maître général des bâtiments du roi) (vers 1600-† 1675) | Marie Dehemen mariage en 1639 † 1659 | Alexandre 1 Delespine (maître maçon) (vers 1610-† 1684) | Marie Poictevin mariage en 1666 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Élisabeth Mauriceau mariage en 1657 † 1666 | Nicolas I Delespine (maître général des bâtiments du roi) (vers 1632-† 1717) | Élisabeth Fleurette mariage en 1668 † 1716 | Alexandre II Delespine (architecte) (1636-† ?) | Marie Arnoult | Raphaël Hardouin (peintre) | Judith Freyssen mariage en 1670 | Nicolas II Delespine (architecte) (1642-† 1729) | Alexandre 3 Delespine (architecte) (1646-† ?) | Catherine Guilbert veuve en 1704 | Marie Delespine mariage en 1662 | Thomas Gobert (architecte) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pierre-Nicolas Delespine (architecte) (1661-† 1719) | Marie-Anne Dionis mariage en 1688 | Élisabeth Delespine mariage en 1687 | Charles-Philippe De Meseretz (architecte juré du roi expert bourgeois) | Michel Hardouin (architecte, contrôleur des bâtiments du roi) (vers 1647 -† 1687) | Jules Hardouin-Mansart (premier architecte du roi) (1646-† 1708) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pierre-Charles Delespine (architecte) (1691-† ?) | Marie-Claude Félix mariage vers 1730 | AnneFrançoise-Thérèse Delespine mariage en 1710 | Jules-Michel Hardouin (architecte) (vers 1685 -† 1737) | Marie-Julie Hardouin (1678-1704) | Jacques Desjardins | Françoise-Pierrette Hardouin mariage en 1703 | Pierre Delespine (contrôleur des bâtiments du roi et de la machine de Marly en 1706) (1676-† 1745) | Marie-Anne Delespine mariage en 1691 | Jacques V Gabriel (premier architecte du roi) (1667-† 1742) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Louis-Jules Delespine (architecte) (? -† 1796) | Jeanne-Marguerite Chapel mariage en 1753 ( † 1788 ) | Pierre-Jules Delespine (contrôleur de la machine de Marly en 1745) | Jeanne Lovat mariage en 1746 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pierre-Jules Delespine (architecte) (1756-† 1825) | Marie-France Hayot mariage en 1793 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Références
- Michel Le Moel, Gérard de Nerval et le château Gaillard du Pont-Neuf, p. 247, Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1990 (lire en ligne)
- Le "maître général des bâtiments du roi, ponts et chaussées de France" et garde de la justice royale établie pour la maçonnerie de France au Palais, est l'héritier des fonctions de l'ancien « maître maçon du roi ». À l'origine, il était aussi le garde du métier et était chargé d'assurer l'intégrité de la profession. Il présidait la réception des maçons à la maîtrise, des maîtres maçons à l'office de juré, et il désignait les experts chargés de la visite périodique des chantiers. Comme juge des maçons et des entrepreneurs, il pouvait intervenir en cas de contravention aux clauses d'un marché ou de malfaçons. Il était aussi un auxiliaire des grands voyers. Cet office était unique jusqu'en 1645, date à laquelle le roi a décidé de créer deux autres charges pour les vendre. Il avait alors en plus du maître général, deux charges de maître général alternatif et triennal.
- Antoine Desgodets, Les loix des bâtiments, suivant la coutume de Paris ; traitant de ce qui concerne les servitudes réelles, les rapports des jurés-experts, les réparations locatives, douairières, usufruitières, bénéficiales, &tc. Avec les notes de M. Goupy, p. 28-30, Paris, 1748 (lire en ligne)
- Almanach royal pour l'année 1701, p. 1, chez Laurent D'Houry (lire en ligne)
- Isabelle Dérens, L'hôtel des mousquetaires au faubourg Saint-Antoine, p. 140-142, Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1990 (lire en ligne)
- Henry Lemonnier, Procès-verbaux de l'Académie Royale d'Architecture, 1671-1793, Tome IV 1712-1726, p. XXVII-XXVIII, Édouard Champion, Paris, 1915 (lire en ligne)
- Henry Lemonnier, Procès-verbaux de l'Académie Royale d'Architecture, 1671-1793, Tome IV 1712-1726, p. 335-347, Édouard Champion, Paris, 1915 (lire en ligne)
- Henry Lemonnier, Procès-verbaux de l'Académie Royale d'Architecture, 1671-1793, Tome III 1697-1711, p. 239,Jean Schemit, Paris, 1913 (lire en ligne)
- Henry Lemonnier, Procès-verbaux de l'Académie Royale d'Architecture, Tome IV, p. 191.
- Henry Lemonnier, Procès-verbaux de l'Académie Royale d'Architecture, 1671-1793, Tome V 1727-1743, p. 50, Édouard Champion, Paris, 1918 (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- Henry Lemonnier, W. Viennot, Procès-verbaux de l'Académie royale d'architecture, tome X, Table générale, p. 89, Librairie Armand Colin, Paris, (lire en ligne)
- Mireille Rambaud, Une famille d'architectes : Les Delespine, p. 1-62, Archives de l'art français, Nouvelle période, tome XXIII, 1968
- Michel Gallet, Les architectes parisiens. Dictionnaire biographique et critique, p. 179-180, éditions Mengès, Paris, 1995 (ISBN 978-2-8562-0370-5)
- Henry Jouin, Notes sur divers artistes des deux derniers siècles. Contrat de mariage de Pierre de L'Espine et de Pierrette Hardouin, p. 49, Revue de l'art français ancien et moderne, 1891 (lire en ligne)
- La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 13, Cotesbach-Dellden, p. 1179, H. Lamirault et Cie éditeurs, Paris (lire en ligne)
Article connexe
Liens externes
- Archives nationales : Inventaire après décès de (Pierre)-Nicolas Delespine, architecte juré expert, dressé en sa demeure, rue de Cléry, et dans sa maison de Croissy près de Chatou, à la requête de Pierre Delespine, contrôleur des bâtiments du roi, demeurant ordinairement à la machine de Marly, et de Marie-Anne-Françoise Gabriel, femme de Jean-Baptiste Dulac, écuyer, sieur de Besse, demeurant rue de Cléry, dans la maison du défunt, (par représentation de défunte Marie-Anne Delespine, sa mère, femme de Jacques Gabriel, écuyer, contrôleur des bâtiments du roi), héritiers de Nicolas Delespine et de défunte Judith Fresseins, leurs parents et grands-parents (20 décembre 1729)
- Archives nationales : Mireille Rambaud, Documents du minutier central concernant l'histoire de l'art, tome I, 1964
- Archives nationales : Mireille Rambaud, Documents du minutier central concernant l'histoire de l'art, tome II, 1971
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