Joshua Nkomo
Joshua Mqabuko Nyongolo Nkomo, né le en Rhodésie du Sud et mort le à Harare au Zimbabwe[1], est un homme politique ndebele du Zimbabwe, fondateur du Zimbabwe African Peoples Union (ZAPU).
Second Vice President of Zimbabwe | |
---|---|
- | |
Joseph Msika (en) |
Naissance | Semokwe (d) |
---|---|
Décès |
(à 82 ans) Harare |
Sépulture |
Heroes' Acre (en) |
Nom dans la langue maternelle |
Joshua Mqabuko Nyongolo Nkomo |
Nationalité | |
Formation |
Adams College (en) |
Activités |
Homme politique, syndicaliste |
Conjoint |
Johanna Mafuyana (en) |
Religions | |
---|---|
Parti politique |
Biographie
Joshua Nkomo était le fils de missionnaires chrétiens, enseignants au Matabeleland en Rhodésie du Sud[2].
Scolarisé en Afrique du Sud, il fait la connaissance durant ses études universitaires à Fort Hare de Nelson Mandela et d'autres leaders nationalistes africains.
Il ne termine pas cependant ses études et revient en Rhodésie du Sud à Bulawayo en 1948 où il devient un des leaders du syndicat noir des chemins de fer.
Parallèlement, il devient homme d'affaires puis au début des années 1950, adhère au Parti fédéral uni de Godfrey Huggins, le premier ministre de la fédération de Rhodésie et du Nyassaland. Déçu par la politique du gouvernement fédéral, il rompt avec le parti de Huggins et en 1957 participe à la fondation de la ligue des jeunes de Salisbury.
En 1960, il fonde le Parti national démocrate (National Democratic Party - NDP) et participe à la conférence constitutionnelle sur l'avenir de la fédération. Après avoir envisagé d'accepter les propositions de révision constitutionnelle, il refusait de signer sous la pression de l'opinion publique africaine. Le , le NDP était interdit par le gouvernement de Rhodésie du Sud au motif qu'il encourageait les actes de sabotage. Le 17 décembre, Nkomo fondait alors le Zimbabwe African Peoples Union (ZAPU). Celui-ci fut à son tour interdit en septembre 1962.
En 1963, le ZAPU se scindait en deux pour des raisons ethniques avec la dissidence de Sithole, Robert Mugabe, Takawira et Malianga qui créèrent la ZANU.
En 1964, Nkomo est arrêté par les forces de sécurité rhodésiennes et emprisonné pendant 10 ans au camp de restriction de Gonakudzingwa à la frontière entre la Rhodésie du Sud et le Mozambique.
Le , il est libéré tout comme le révérend Ndabaningi Sitholé, Edgar Tekere, Maurice Nyagumbo et Robert Mugabe grâce aux pressions de John Vorster, le premier ministre d'Afrique du Sud. Ce dernier cherchait à trouver des interlocuteurs modérés au gouvernement blanc de Ian Smith, premier ministre de Rhodésie.
À sa libération, Nkomo rejoignit la Zambie pour continuer activement la lutte armée contre le gouvernement blanc de Rhodésie. Plus discrètement, il entamait des négociations avec le gouvernement de Ian Smith.
En 1975, il participa à la rencontre officielle aux chutes Victoria entre Ian Smith et les principaux leaders noirs de Rhodésie du Sud sous les auspices de Kenneth Kaunda et de John Vorster.
Le , la ZIPRA, aile militaire de la ZAPU, abattait un avion de ligne civile d'Air Rhodesia, tuant 38 des 56 passagers. Une dizaine de survivants (principalement des femmes et des enfants) furent par la suite massacrés au sol par les guérilleros de la ZIPRA alors que huit autres passagers survivants réussissaient à parcourir 20 km pour se mettre à l'abri, pourchassés par les hommes de la ZIPRA.
Un second avion fut à son tour abattu par la ZIPRA le , tuant les 59 passagers, principalement des touristes qui revenaient des chutes Victoria.
Dans une interview télévisée, peu de temps après le premier vol abattu, Nkomo revendiqua indirectement, au détour d'une blague, l'attaque terroriste mais ce n'est qu'en 1985, dans ses mémoires, qu'il exprimait ses regrets profonds pour les civils morts ces jours-là.
En 1979, la ZAPU de Nkomo et la ZANU de Mugabe s'allièrent dans un Front patriotique pour aller ensemble aux négociations constitutionnelles de Lancaster House dirigées par Lord Carrington.
Ces négociations aboutirent à des accords entre les représentants rhodésiens et les mouvements de libération.
Lors des élections multiraciales de 1980, la ZAPU de Nkomo fut cependant largement devancé par la ZANU de son frère ennemi, Robert Mugabe. Les rivalités ethniques avaient rapidement refait surface et la ZAPU ne l'avait emporté que dans le Matabeleland alors que la ZANU l'avait emporté dans les zones à majorité shona (la première ethnie du pays).
Le , le Zimbabwe naissait sur les ruines de la Rhodésie et Nkomo entrait au gouvernement dirigé par Robert Mugabe[2].
En 1982, accusé de préparer un coup d'État avec l'aide de l'Afrique du Sud, Nkomo est démis du gouvernement. Mugabe lança alors des raids meurtrier dans le Matabeleland, favorable à Nkomo (opération Gukurahundi), Nkomo s'enfuit alors à Londres tandis qu'une guerre civile ravageait le Matabeleland faisant une vingtaine de milliers de morts.
En 1987, Nkomo et Mugabe se réconciliaient. La ZANU et le ZAPU fusionnaient alors dans un Zanu-PF, faisant quasiment du Zimbabwe, un pays à parti unique. Nkomo revenait au gouvernement.
Nkomo est mort d'un cancer de la prostate le à 82 ans[2].
Des lettres prétendument écrites par Nkomo au Premier ministre, Robert Mugabe, alors qu'il était en exil au Royaume-Uni, ont refait surface après la mort de celui-ci en 1999. Dans ces lettres, il argumente contre sa persécution et accuse le gouvernement de réprimer l'opposition.
En 1999, Joshua Nkomo a été déclaré héros national et est enterré dans le National Heroes Acre à Harare.
Le , la Société zimbabwéenne des postes et télécommunications a émis un ensemble de quatre timbres postaux consacrés à Joshua Nkomo. Ces timbres avaient des valeurs faciales de ZW $ 2,00, 9,10 $, 12,00 $ et 16,00 $ et ont été conçus par Cedric D. Herbert.
Notes et références
- (en) « Joshua Nkomo », sur www.britannica.com
- (en) « Joshua Nkomo | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )