White Christmas (chanson)

White Christmas est une chanson de Noël écrite au début des années 1940 par le compositeur américain d'origine russe Irving Berlin. Elle est vite devenue un classique du genre, comptant des centaines de reprises.

Pour les articles homonymes, voir Noël blanc et White Christmas.

White Christmas
Single de Bing Crosby
extrait de l'album Merry Christmas (en)
Face B Let's Start the New Year Right
God Rest Ye Merry, Gentlemen
Sortie 1942, 1946, 1947, 1950, 1955, 1983
Enregistré

Durée 3 min 2 s version 1942
3 min 4 s version 1947
Genre chant de Noël, pop
Format 7ʺ (17 cm) 45 tours
Maxi 45 tours
Compositeur Irving Berlin
Label Decca (1942-1973)
MCA (1983-1985)

Singles de Bing Crosby

Historique

Irving Berlin & Ellen MacKay, années 1920

Le 25 décembre 1928, le compositeur Irving Berlin et sa femme Ellin MacKay perdent leur fils, âgé de 24 jours[1]. « Pour Irving, les fêtes de Noël, qui étaient depuis sa plus tendre enfance le symbole de sa propre intégration au rêve américain, devenaient soudainement la source d’une immense mélancolie », où chaque année, les Berlin vont fleurir la tombe de leur enfant[2].

En 1941, Irving Berlin compose White Christmas, un morceau à la mélodie mélancolique voire maussade qui passe « la première fois à la radio NBC le jour du Noël 1941, soit quelques jours seulement après l’entrée en guerre des Etats-Unis», chanté alors par Bing Crosby, la plus grande star de l'époque, et devient un immense succès pendant et après le conflit[2]

Bing Crosby

Bing Crosby au micro de la NBC, 1945

White Christmas est interprétée par le chanteur Bing Crosby en décembre 1941, à l’occasion de son émission de radio The Kraft Music Hall, sur les ondes de NBC.

Il enregistra une première version le avec le John Scott Trotter Orchestra et les Ken Darby Singers dans les studios de Decca. Le single (Decca 18429A) s'est vendu à 50 000 000 d'exemplaires[3], ce qui signifie qu'il s'agit du titre le plus vendu de tous les temps à travers le monde.

La chanson fut incluse dans le film L'amour chante et danse (Holiday Inn) (1942), dans lequel Crosby la chanta en duo avec Marjorie Reynolds. White Christmas reçut un Oscar de la meilleure chanson originale. En pleine Seconde Guerre mondiale, avec des paroles chargées de nostalgie (« Je rêve à un Noël blanc, tel que je l’ai connu [jadis] »), la chanson toucha une corde sensible auprès des G.I.s, ainsi qu'auprès du public américain en général. Le , la chanson entrait dans les palmarès. Le 31 octobre, elle était numéro 1. Vers la fin de la guerre, White Christmas était devenu le single le plus vendu de tous les temps, battant tous les records.

Revenant à plusieurs reprises dans les palmarès, elle en a atteint de nouveau le sommet en 1945 et 1947. Une nouvelle version fut enregistrée le avec les mêmes accompagnateurs, la bande originale de 1942 ayant été endommagée. C’est la version la plus récente que l’on peut entendre aujourd’hui. Elle a été incorporée dans de nombreuses compilations du chanteur, dont Merry Christmas (1949) qui devint également un des albums de Noël les plus vendus au cours des années. La chanson a été reprise pour le film-homonyme en 1954.

Reprises

Shy'm a repris White Christmas en 2012 en duo avec Michael Bublé sur son album Caméléon.

De nombreux artistes donnèrent leur propre interprétation de la chanson au cours des années qui suivirent. Freddie Martin and His Orchestra (1942) et Frank Sinatra (1944) ont connu un immense succès avec White Christmas.

En 1954, le groupe The Drifters enregistra une version doo-wop (Atlantic 1048). Cette version connut un succès limité lors de sa sortie aux États-Unis, n’atteignant que la 80e place au palmarès pop du Billboard. Elle s’est tout de même classé au 2e rang sur la liste R&B. La vente des disques par des chanteurs noirs restait modeste à l’époque, les stations de radios refusant de les diffuser. Des années plus tard, plus particulièrement dans les années 1970, on commença à entendre la version des Drifters dans les stations de musique « oldies ». Enfin, le film Maman, j'ai raté l'avion (Home Alone), du début des années 1990, établit cette version au statut de classique du temps des fêtes.

Le , Elvis Presley enregistra la chanson (9e prise) au studio Radio Recorders, à Hollywood. Basée sur les arrangements des Drifters (qui eux-mêmes se sont conformés à la version des Ravens, sortie en 1949), la chanson a paru sur l’album Elvis' Christmas Album (1957), plusieurs fois platine, un des albums de Noël s’étant le plus vendu, et sur le maxi 45 tours Christmas With Elvis (1958). Bien qu’Irving Berlin ait donné son consentement pour la version des Drifters, il a essayé de bannir celle de Presley sur les ondes, en écrivant aux stations de radio, qualifiant sa version de « vulgaire » et d'« irrespectueuse ». La version de Presley est elle aussi devenue un classique de Noël. Le King avait déjà interprété cette chanson, de manière informelle, en compagnie de Carl Perkins, Jerry Lee Lewis et Johnny Cash le pour ce qu'on a appelé The Million Dollar Quartet.

Parmi les nombreuses versions qui ont été enregistrées au cours des années, citons encore celles de Charlie Parker (1948), de Louis Armstrong (1952), d’Ella Fitzgerald (1960), des Beach Boys (1964), des Supremes (1965), de Tony Bennett (1967), de Chicago (1998), de Ringo Starr (1999), de Michael Bublé (2003) et Shy'm (2012), de Billy Idol (2006), de Connie Talbot (2007), de Katy Perry (2008), de Taylor Swift (2008), de Lady Gaga (2011), de la série musicale Glee (Darren Criss et Chris Colfer) (2012), de Leona Lewis (2013), de Dove Cameron (2017), d'Eric Clapton (2018) ou encore Pentatonix (2020).

Version française

Dans le monde francophone, la chanson a été librement adaptée par Francis Blanche[4] sous le titre Noël blanc.


et aussi : Dalida, Sacha Distel, Jack Lantier, Roch Voisine, Dorothée, Thierry Gali, Brigitte, Amaury Vassili, Vincent Niclo, Maurane, Mireille Mathieu, Jean-Baptiste Maunier, Franck Michael, Shirley Theroux, Laura Pausini, Michèle Richard...

Références

  1. « La tragédie qui a inspiré la chanson culte « White Christmas » », sur parismatch.be, (consulté le )
  2. (en) Sheryl Kaskowitz, « How “God Bless America” Became a Conservative Anthem », sur Slate Magazine, (consulté le )
  3. Source : Guinness World Records 2007, Guinness, 2007
  4. D’après Robert Charlebois, dans l’émission radio Charlebois. Par-delà Lindberg sur La Première, le 22 août 2015
  5. « chansonsretros.com.fr », sur www.chansons-net.com (consulté le )
  6. « Ces chansons qui font l'actu. Sa Majesté "White Christmas" », sur Franceinfo, (consulté le )

Bibliographie

  • (en-US) Jay Warner, The Da Capo Book Of American Singing Groups, Da Capo Press, , 586 p. (ISBN 9780306809231, lire en ligne)
  • (en-US) Jody Rosen, White Christmas: The Story of an American Song, Scribner, 2002, rééd. 27 juillet 2007, 232 p. (ISBN 9780743218764, lire en ligne),
  • (en-US) Phil Hardy, The Faber Companion to 20th-Century Popular Music, Faber & Faber, 1990, rééd. 9 avril 2001, 1250 p. (ISBN 9780571196081, lire en ligne),
  • All About Elvis par Fred L. Worth & Steve D. Tamerius, Bantam Books, 1981, 448 p. (ISBN 0-553-14129-5)
  • Elvis Sessions III. The Recorded Music of Elvis Aron Presley 1953-1977, par Joseph A. Tunzi, J.A.T. Publishing, 2004, 656 p. (ISBN 1-888464-10-0)
  • Louis-Julien Nicolaou, “White Christmas”, un tube de Noël pas toujours blanc comme neige, Télérama,

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