Nong Rose
Nong Rose, née Somros Polchareon, est une boxeuse thaïlandaise combattant dans la catégorie des moins de 52 kg, et la première personne trans à combattre en France.
Pour les articles homonymes, voir Rose.
Nong Rose Baan Charoensuk | |
Fiche d’identité | |
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Nom de naissance | Somros Polchareon |
Surnom | « the dangerous Ladyboy », « le ladyboy aux genoux d’acier » |
Nationalité | Thaïlande |
Naissance | |
Style | Muay-thaï |
Taille | 1,60 m |
Palmarès | |
Professionnel | |
Victoires | 52 |
Défaites | 8 |
Combats contre des hommes
Le , elle est la première boxeuse trans à combattre le champion Français Akram Hamidi au stade Pierre-de-Coubertin[1], devant lequel elle s'est inclinée[2],[3],[4].
Elle était déjà la première personne trans à boxer au stade Rajadamnoen de Bangkok, où elle était imposée en face à un adversaire masculin[5].
Chalongchai Meemindee, un boxeur thaï de 25 ans qui l'a affrontée en raconte : « Au combat, elle avance toujours sur vous et vous martèle de coups de genoux »[6],[7]. L'un de ses adversaires malheureux a également reconnu qu'« elle cogne avec trop de puissance et de précision »[8].
Si, selon Pariyakorn Ratanasuban qui s'occupe de la carrière de Nong Rose : « Certains boxeurs refusent de l'affronter. Ils savent que la pression sera plus forte. Et craignent les commentaires en cas de défaite. À l'inverse, j'ai parfois affaire à des hommes très intéressés à l'idée de la rencontrer. Ils ont compris que le combat bénéficiera d'une grande publicité. »[9], le champion Français Akram Hamidi explique : « C'est aussi une démonstration de tolérance de la part de notre sport, souvent catégorisé. [On dit souvent qu']en boxe, ce sont des gens un peu primaires, machos. On fait la démonstration que ce qu'on regarde, c'est d'abord les valeurs humaines plutôt que les apparences ou les appartenances. »[8]
Vie personnelle
Star dans son pays natal la Thaïlande, Nong Rose dit avoir « un corps d’homme et une âme de femme »[10],[11]. Elle s'est toujours sentie fille mais elle a attendu d'avoir 14 ans pour oser porter des habits féminins : « Quand j'ai commencé à m'habiller en femme, j'avais peur que les gens ne l'acceptent pas »[9],[12],[13],[3],[4]. Elle est inscrite sous son prénom assigné à la naissance sur son état civil[14].
Son oncle lui a donné ses premiers cours dès huit ans : « Je ne l'avais pas vraiment décidé, mon oncle l'a fait pour moi. Il avait senti que j'allais devenir un ladyboy, il s'est dit que le muay thaï pourrait m'en écarter. »[15],[12],[7] et c’est avec son frère jumeau Somrak Polchareon qu’elle s’entraîne dans son village de Thaïlande[1],[3],[4].
Malgré les insultes et les moqueries qu'elle a appris à encaisser[6],[3],[4], Nong Rose a réussi à faire reconnaître son talent avec plus de 300 combats à son actif[16], dont plus de 150 victoires et plus de 30 K.O[14],[7],[13].
Nong Rose ne prend « plus d'hormones » car cela « influe sur (sa) condition et (sa) boxe ». Elle ajoute : « Quand vous êtes sous hormones, vous avez beaucoup moins d'énergie ». Cependant, elle souhaite faire « toutes les opérations pour finir sa transformation » dès qu'elle arrête la boxe[9],[12],[7],[4].
Son rêve est « d’ouvrir une école de muay thaï, pour transmettre mon savoir aux Thaïlandais mais également aux Occidentaux. »[17].
Visibilité de la cause trans
Nong Rose se dit « heureuse d'être la première trans à combattre en France »[12],[13]. « Cela permet de promouvoir les trans, de montrer que nous valons autant que les autres. Nous ne sommes pas faibles »[14],[3],[4].
Elle confie être venue combattre en France pour acquérir un début de notoriété hors des frontières thaïlandaises, et offrir une plus grande visibilité aux sportifs transgenres[5]. Elle dit être consciente de porter un message :
« Je suis bien consciente que ma présence ici en France offre une visibilité aux personnes comme moi, aux personnes transgenres. Aussi, je veux montrer à la France et au monde qu’on se débrouille aussi bien que les autres, que nous ne sommes pas pires que les autres, que nous sommes de bonnes personnes[18]. »
Selon une boxeuse thaï Française et transgenre, Christine Rougemont : « Beaucoup [de personnes transgenres] ne font plus de sport, car elles ne souhaitent pas être regardées comme des bêtes de foire, c’est un vrai problème. » Selon elle, « le fait que Nong Rose combatte en France lors d’un événement médiatisé a le mérite d’apporter une réflexion. »[17].
Le film Beautiful Boxer de 2004 retraçant la vie de Nong Toom, autre boxeuse thaïlandaise, avait ouvert la voie[19],[17],[7],[3],[4].
Références
- « Nong Rose, première boxeuse transgenre à combattre en France » [vidéo], sur BFM TV, (consulté le ).
- Josephine Christiaens, « Nong Rose, la boxeuse transgenre qui a marqué l’histoire du ring français », sur Paris Match, (consulté le ).
- AFP, « Nong Rose, la première boxeuse transgenre à combattre en France », sur RDS, (consulté le ).
- « Qui est Nong Rose, la 1ère boxeuse thaïe transgenre à combattre en France ? », sur CNews Matin, (consulté le ).
- Romain Dufournier, « Nong Rose, une boxeuse transgenre à Paris », sur Europe 1 Sport, (consulté le ).
- J. L., « Boxe thaï: Pour la première fois, une boxeuse transgenre va combattre en France...contre un homme », sur 20 minutes, (consulté le ).
- Marion Thibaut, « Nong Rose, boxeuse trans thaïe, rouge à lèvres et kicks d'acier », sur La Voix du Nord, (consulté le ).
- Julien Pearce, « Nong Rose, le "dangerous ladyboy" de la boxe thaï », sur Europe 1, (consulté le ).
- « Nong Rose, boxeuse transgenre, affronte le champion français de boxe thaïe en France, Akram Hamidi, une première », sur HuffPost, (consulté le ).
- C. L.-E., « Boxe thaï : une combattante transgenre à Paris ! », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Boxe thaï : Nong Rose première boxeuse transgenre à monter sur un ring en France ! » [vidéo], (consulté le ).
- « Nong Rose, la boxeuse qui défie les hommes », sur Ouest-France, (consulté le ).
- « Boxe thaï : Rose est de tous les combats », sur Le Républicain lorrain, (consulté le ).
- « Une boxeuse transgenre sur le ring pour la première fois en France », sur L'Express, (consulté le ).
- Alain Mercier, « La boxeuse qui défie les hommes », sur L'Équipe, (consulté le ).
- « Nong Rose, boxeuse transgenre thaïlandaise [The Morning Call] » [vidéo], sur Africanews, (consulté le ).
- Timothée Loubière, « Nong Rose, la boxeuse transgenre qui combat les préjugés », sur Libération, (consulté le ).
- Fanny Lechevestrier, « Boxe thaï : Nong Rose, première boxeuse transgenre à monter sur un ring en France en gala officiel », sur France TV Info, (consulté le ).
- « Nong Rose, boxeuse trans thaïe, rouge à lèvres et kicks d'acier », sur Ladépêche.fr, (consulté le ).
Liens externes
- Frances Watthanaya « Nong Rose, le ladyboy aux genoux d'acier » sur Vice, le .
- Vladimir de Gmeline « Boxe thaïe : Nong Rose, transgenre et terreur des rings » sur Marianne, le .
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