North American FJ-4 Fury

Le North American FJ-4 Fury est un chasseur-bombardier à ailes en flèche embarqué utilisé par l'US Navy et l'US Marine Corps.

North American FJ-4 Fury

Le dernier FJ-4 encore en état de vol, aux couleurs de l'US Navy, ici exposé lors des courses aériennes de Reno (NV) en 2005.

Constructeur North American Aviation
Rôle Chasseur / chasseur-bombardier[1]
Statut Retiré du service
Premier vol
Mise en service
Date de retrait fin des années 1960
Nombre construits 374 exemplaires
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Wright J65-W-16A
Nombre 1
Type Turboréacteur à simple flux sans postcombustion
Poussée unitaire 34 kN
Dimensions
Envergure 11,90 m
Longueur 11,10 m
Hauteur 4,20 m
Surface alaire 31,46 m2
Masses
À vide 6 000 kg
Avec armement 9 200 kg
Maximale 10 750 kg
Performances
Vitesse maximale 1 090 km/h (Mach 1,01 à 10 670 m[2])
Plafond 14 300 m
Vitesse ascensionnelle 2 334 m/min
Rayon d'action 1 675 km
Charge alaire 341,9 kg/m2
Rapport poussée/poids 0,325
Armement
Interne canons de 20 mm
Externe 1 400 kg de charges externes diverses :
• 6 x pods LAU-3/A de roquettes de 70 mm
• 4 x missiles air-air AIM-9 Sidewinder
bombes diverses

Conçu par le constructeur américain North American Aviation, le FJ-4 était le dernier descendant d'une longue lignée de chasseurs comprenant le célèbre F-86 Sabre de l'US Air Force. Il partageait sa conception générale et son moteur avec son aîné le FJ-3, du même constructeur, mais était doté d'une aile entièrement nouvelle et était assez différent dans ses dernières configurations.

Conception et développement

Version de chasse conventionnelle

Un FJ-4B avec six pods de roquettes.
Le prototype FJ-4F, avec un moteur-fusée additionnel.

La marine américaine réclamait un chasseur ayant une vitesse de Mach 0,95 et une altitude de combat de 16 300 m. Les ingénieurs modifièrent alors profondément la cellule du FJ-3, à laquelle ils donnèrent une nouvelle aile avec des becs de bord d'attaque, une nouvelle dérive, 50 % de carburant supplémentaire, un nouveau train d'atterrissage et un turboréacteur plus puissant. Capable d'emporter quatre missiles air-air Sidewinder, l'avion disposait également d'une longue perche fixe de ravitaillement en vol sous l'aile gauche.

Comparée à celle du FJ-3, l'aile du FJ-4 était d'une conception totalement différente. Elle était beaucoup plus fine, avec un rapport corde/épaisseur (épaisseur relative) de 6 %, et comprenait des panneaux de revêtement usinés à partir de blocs d'alliage solides. Sa surface était également agrandie et elle était plus effilée vers les extrémités. Une légère cambrure derrière le bord d'attaque améliorait ses caractéristiques à basse vitesse. La conception du train d'atterrissage principal dut être considérablement modifiée pour pouvoir replier les roues et les jambes de train à l'intérieur des contours de la nouvelle aile. La voie des roues principales fut augmentée, et comme elles étaient plus proches du centre de gravité, il y avait moins de poids appliqué à la roulette de nez. Le repliage des ailes, utile sur les ponts des navires, était limité aux portions externes des ailes, et ne réduisait pas beaucoup l'encombrement de l'appareil.

Le FJ-4 devait être un intercepteur tous-temps, un rôle qui nécessitait une autonomie considérable sur le carburant interne de l'avion. Le FJ-4 disposait de 50 % de carburant en plus que le FJ-3 et fut allégé en supprimant ses blindages et en réduisant sa capacité en munitions. La nouvelle aile était « humide », c'est-à-dire équipée pour intégrer des réservoirs de voilure. Le fuselage fut également allongé pour ajouter encore en capacité de carburant, et possédait une arête dorsale distinctive de type « razorback ». Le cockpit fut modifié pour être plus confortable pour le pilote lors des vols de longue durée. Les gouvernes de queue furent également lourdement modifiées et avaient un profil plus fin. L'ensemble des modifications appliquées donnèrent un avion qui n'avait plus que peu d'éléments en commun avec les premières moutures, bien qu'un certain air de famille demeure présent. Les deux prototypes étaient équipés du même turboréacteur Wright J65-W-4 que le FJ-3, mais les appareils de série reçurent une version plus puissante, le J65-W-16A de 34 kN de poussée[3].

Le premier FJ-4 vola le . Les livraisons commencèrent en et s'achevèrent en .

Version chasseur-bombardier

Sur la première commande de 221 appareils, les 71 derniers furent modifiés en une version chasseur-bombardier désignée FJ-4B. Elle était équipée d'une aile renforcée qui pouvait disposer de six points d'emport d'armement au lieu des quatre de la version initiale. Des aérofreins additionnels sous l'arrière du fuselage rendaient les atterrissages plus faciles en permettant aux pilotes d'utiliser des niveaux de poussée plus importants sur leur moteur, et étaient également utiles pour les attaques en piqué. La capacité en charges externes fut doublée. La caractéristique la plus intéressante cependant du FJ-4B venait du fait qu'il était capable d'emporter une arme nucléaire sous son pylône central de fuselage. Il était équipé du système de bombardement à basse altitude LABS (pour Low Altitude Bombing System (en)) pour la délivrance d'armement nucléaire. La marine américaine était désireuse de maintenir un rôle nucléaire, en forte rivalité avec l'Air Force, et elle équipa dix escadrons avec le FJ-4B. L'appareil était également utilisé par trois escadrons du Corps des Marines. En , la marine commanda 151 FJ-4B supplémentaires, portant les chiffres de production à 152 FJ-4 et 222 FJ-4B.

Avions d'expérimentation

La marine américaine commanda également la conversion de six FJ-4 en FJ-4F, afin de tester des moteurs-fusées, mais seulement deux appareils furent réalisés. Ils étaient équipés du North American Rocketdyne AR-1, installé dans un carénage au-dessus de la tuyère du turboréacteur d'origine (disposition identique à celle utilisée sur le Lockheed NF-104A). Le moteur-fusée fonctionnait sur un mélange de peroxyde d'hydrogène et de carburant réacteur JP-4, et procurait une poussée additionnelle de 22 kN sur de courtes périodes.

Le FJ-4F atteignit des vitesses de Mach 1,41 et des altitudes de 21 600 m.

Changement de désignation

Avec l'avènement du nouveau système de désignation des appareils militaires américains de 1962, le FJ-4 devint le F-1E et le FJ-4B devint l'AF-1E. Ce dernier servit dans les unités de réserve de la marine jusqu'à la fin des années 1960.

Depuis les premières versions du Fury (le FJ-1), un total de 1 115 exemplaires de la famille Fury ont été reçus par la marine et le corps des Marines des États-Unis.

Exemplaires préservés

En condition de vol

  • FJ-4B no 143575 : Seul Fury en état de vol au monde, possédé par Richard Sugden à Wilson, dans le Wyoming[4],[5].

En exposition statique

Notes et références

  1. (en) Hal Humphrey et Joe Baugher, « North American FJ-4 Fury », sur joebaugher.com, (consulté le ).
  2. (en) « Speed of Sound at Different Altitudes », sur fighter-planes.com, Fighter Planes and Military Aircraft (consulté le ).
  3. (en) Swanborough et Bowers 1990, p. 387.
  4. (en) « FAA Registry - N-Number Inquiry Results: N400FS », sur faa.gov, Federal Aviation Administration (consulté le ).
  5. (en) « North American P-86/F-86 Sabre - FJ-4 Fury #143575 », sur aerialvisuals.ca, Aerial Visuals (consulté le ).
  6. (en) « FJ-4 Fury », National Naval Aviation Museum (consulté le ).
  7. (en) « FJ-4 Fury »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Historic Aviation Memorial Museum (consulté le ).
  8. (en) « North American AF-1E Fury », Pima Air & Space Museum (consulté le ).
  9. (en) « FJ-4 Fury/143557 », sur aerialvisuals.ca, Aerial Visuals (consulté le ).
  10. (en) « North American FJ-4B "Fury" », Wings of Freedom Aviation Museum (consulté le ).
  11. (en) « Equipment », Buffalo and Erie County Naval & Military Park (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 5 : L'ère des engins à réaction, Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0344-1), p. 92-93.
  • (en) Gordon Swanborough et Peter M. Bowers, United States Navy Aircraft since 1911, Putnam Aeronautical Books, , 612 p. (ISBN 0-87021-792-5).
  • (en) John M. Andrade, U.S. Military Aircraft Designations and Serials since 1909, Leicester, Royaume-Uni, Midland Counties Publications, (ISBN 0-904597-22-9, lire en ligne).
  • (en) Norm Avery, North American aircraft, vol. 1 : 1934-1998, Santa Ana, Californie, États-Unis, Narkiewicz//Thompson, , 204 p. (ISBN 978-0-913322-05-5).
  • (en) Martin Bowman, F-86 Sabre, Marlborough, Wiltshire, Royaume-Uni, Airlife Publishing, , 96 p. (ISBN 978-1-84037-411-7).
  • (en) Bert Kinzey, FJ Fury in detail & scale, Carrollton, Texas, États-Unis, Squadron/Signal Publications, coll. « Detail & Scale » (no 68), (ISBN 0-89747-461-9).
  • (en) John W.R. Taylor, Jane's All The World's Aircraft 1965-66, Londres, Sampson Low, Marston & Company Ltd., .
  • (en) Ray Wagner, The North American Sabre, Londres, Macdonald & Co Ltd., .
  • (en) Stewart Wilson, Combat aircraft since 1945, Fyshwick, A.C.T, Aerospace Publications, , 155 p. (ISBN 1-875671-50-1).
  • (en) Stewart Wilson, F-86 Sabre, MiG-15 Fagot & Hawker Hunter, Weston Creek, Virginie, États-Unis, Aerospace Publications, , 209 p. (ISBN 1-875671-12-9).
  • (en) Jim Winchester, Military aircraft of the Cold War (The Aviation Factfile), Londres, Grange Books, (ISBN 1-84013-929-3).

Articles

  • (en) Robert F. Dorr, « Fury: The Navy's Sabre », Air International, .
  • (en) Robert F. Dorr, « North American FJ Fury », Aeroplane Monthly, .


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