O Crux ave, spes unica
O Crux ave, spes unica est une locution latine qui signifie : « Salut, ô Croix, [notre] unique espérance ». Contrairement à ce que la tradition diffusait, l'hymne originelle de Venance Fortunat en hymne ambrosienne (en huit strophes) ne contenait pas ce verset[1]. L'hymne subit ensuite, au XIe siècle environ, une modification de structure et de strophes. La locution est le premier verset de la sixième strophe de cette version, laquelle sera adoptée en 1632 par le bréviaire romain en version tridentine.
Au XXe siècle, lors de la restauration de l'église, datée du XIe siècle, de l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers qui est liée à la tradition, François Eygun découvrit, une inscription O CRUX A[2]. Cela serait un témoignage de ce remaniement de l'hymne.
Le texte complet de la strophe « O Crux ave, spes unica / Hoc Passiónis tempore / Auge piis justítiam, / Reísque dona veniam. » peut se traduire ainsi : « Salut ô Croix, unique espérance. En ces temps difficiles [de Passion], augmente la droiture des gens de bien et accorde le pardon aux pécheurs »
On utilise aussi la locution équivalente, sans l'apostrophe Ave Crux, spes unica[3].
La salutation chrétienne ‘O Crux ave, spes unica’ se trouve fréquemment inscrite sur des croix et calvaires publics. Ainsi à Bannoncourt, Chailly-lès-Ennery, Ennery, Hendaye, Louhossoa, Lemud, Raon-l'Étape et d’autres. On trouvait également la locution, abrégée en Spes Unica, sur le socle de la croix de l'Évangile à Paris. La congrégation de Sainte-Croix, fondée en 1837, aussi emploie cette abréviation.
En Bretagne, ces mots « O crux ave spes unica » se retrouvent sur de nombreuses croix de calvaire.
Par exemple, sur la croix du calvaire des Boisgelin, marquis et vicomte de Pléhédel, en Côtes-d'Armor, où se trouvent leurs tombeaux, en pleine forêt du domaine et château des Boisgelin, mais également dans le lieu-dit « La ville Polo », commune de Trégueux, à l'entrée d'un petit passage conduisant à la chapelle locale.
Composition musicale
À la Renaissance
- Alexandre Agricola (vers 1445 - † 1506) : hymne[4]
- Antoine Brumel (vers 1460 - † vers 1513) : hymne[5]
- Ludwig Senfl (vers 1486 - † vers 1543) : motet à 3 voix avec 3 textes y compris O Crux[6]
- Cristóbal de Morales (vers 1500 - † 1553) : motet à 5 voix (1543)[7] [partition en ligne]
- Jacques de Wert (1535 - † 1596) : motet à 5 voix[8]
Musique baroque
- Antoine Boësset (1587 - † 1643) : motet à 4 voix avec orgue[9]
- Nicolas Lebègue (vers 1631 - † 1702) : motet à 2 voix avec basse continue, pour la Semaine sainte (1687)[10]
- Marc-Antoine Charpentier (1643 - † 1704) :
- motet pour haute-contre et basse avec basse continue, pour le temps de la Passion, H349[11]
- motet pour le dimanche de la Passion à 3 voix avec basse continue, H351[12]
Musique classique
- Fernando Sor (1778 - † 1839) : hymne religieuse à 4 voix[13]
Voir aussi
Notes et références
- Voir le manuscrit copié entre 800 et 825 à Orléans ou alentour (British Library manuscrit Add. 24193) ainsi que la transcription de Frederick Leo (1881, édition critique) .
- Francis Salet, Les fouilles de l'église Sainte-Croix de Poitiers (compte-rendu), p. 183, 1964
- ENR/PAZ // University Communications: Web // University of Notre Dame, « Ave Crux Spes Unica // Congregation of Holy Cross », sur www.holycrosscongregation.org (consulté le )
- Université d'Oxford
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- Notice Bnf
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