Octave Bernard
Octave Bernard, né à Montmorillon le et mort à La Trimouille le , est un magistrat et homme politique français.
Pour les articles homonymes, voir Octave Bernard (dramaturge) et Bernard (patronyme).
Conseiller général Canton de la Trimouille | |
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Adjoint au maire Bordeaux | |
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Naissance | |
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Décès |
(à 60 ans) La Trimouille |
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Henri Lavertujon (beau-frère) |
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Biographie
Marie-Octave Bernard est le fils de Prosper Bernard, ancien notaire et propriétaire à Montmorillon, dans le département de la Vienne. La famille Bernard rencontre par la suite des difficultés pécuniaires, Prosper ayant fait faillite. Octave parvient cependant à financer ses études de droit, notamment en donnant des cours[1].
Jeune avocat à la cour d'appel de Bordeaux depuis 1866, Octave Bernard se mêle aux milieux républicains locaux. En 1868[1], il épouse Adine Lavertujon, fille d'Alfred Lavertujon (18..-1891). Adine est la sœur d'Henri Lavertujon ainsi que la nièce d'André Lavertujon et de l'imprimeur Gustave Gounouilhou[2], respectivement rédacteur en chef et propriétaire de La Gironde, un journal d'opposition au Second Empire.
En 1878, Bernard est élu conseiller municipal de Bordeaux et nommé adjoint (chargé du contentieux) au maire Albert Brandenburg[3]. Quelques mois plus tard, il est également élu conseiller d'arrondissement[1].
L'année suivante, la mort du député Simiot provoque une élection législative partielle dans la première circonscription de Bordeaux. Les républicains sont divisés : Bernard, investi par le comité de l'Union républicaine[4], est concurrencé par un autre gambettiste, le docteur Métadier, face à André Lavertujon, candidat des républicains les plus modérés, tandis que les socialistes posent la candidature d'Auguste Blanqui afin de protester contre l'incarcération de ce dernier et de réclamer l'amnistie. Au soir du premier tour, le , Bernard a la déception d'arriver derrière ses trois concurrents, avec 1 564 voix, après Métadier (1 674), et loin derrière Blanqui (3 673) et Lavertujon (4 665 voix)[5]. Il retire sa candidature dès le lendemain mais sans donner de consigne de vote pour le second tour, contrairement à Métadier, qui se désiste explicitement en faveur de Blanqui[6]. Le , Octave Bernard tire les conséquences de son échec en démissionnant de ses fonctions d'adjoint et de conseiller d'arrondissement[7].
Fin 1879, l'engagement républicain de Bernard lui ouvre la voie de la magistrature : le , il est ainsi nommé avocat général à Nîmes[1], en remplacement de Joseph Clappier, qui aurait été révoqué pour avoir gêné les affaires d'un député républicain, Seignobos[8]. Le de la même année, Bernard est désigné substitut du procureur général à la cour d'appel de Paris. Le , il est nommé avocat général auprès de cette juridiction. Le , il obtient le poste de procureur de la République près le tribunal de première instance de la Seine. Le , il est nommé conseiller à la Cour de cassation.
Le , les électeurs du canton de La Trimouille confient à Octave Bernard, enfant du pays, le mandat de conseiller général de la Vienne laissé vacant par la mort du docteur Jourdanne.
Le , quelques jours après l'arrivée au pouvoir du gouvernement de « défense républicaine » dirigé par Waldeck-Rousseau, Octave Bernard, qui passe pour un dreyfusard[9], est amené à remplacer Edmond Bertrand en tant que procureur général près la cour d'appel de Paris. La même année, il est nommé procureur général près la Haute Cour de justice dans le cadre du procès du « complot » nationaliste, qui aboutit notamment au bannissement de Déroulède le . Les services rendus au régime lors de ce procès politique lui valent sa promotion au grade de commandeur de la Légion d'honneur () ainsi que sa nomination à la présidence d'une chambre civile à la Cour de cassation ().
En , l'élection au Sénat du député Maurice Demarçay provoque une législative partielle dans l'arrondissement de Montmorillon. Appelant à l'union de tous les républicains, Bernard préside dans sa ville natale un congrès républicain qui investit Junyen Corderoy[10].
Le conseiller général Bernard ne se représente pas lors élections cantonales de [11]. Malade depuis plusieurs mois, il meurt le dans sa villa des Chaumettes, à La Trimouille. Lors de ses obsèques, célébrées le à La Trimouille, l'assistance comprend notamment le sénateur Henri Lavertujon, beau-frère du défunt, l'ancien ministre de la Justice Ernest Monis, le sénateur Demarçay, le maire et le sous-préfet de La Trimouille ainsi que plusieurs magistrats. L'inhumation a lieu le lendemain, au cimetière de la Chartreuse de Bordeaux, en présence du préfet de la Gironde, Charles Lutaud[12].
Références
- Gaston Leroux, « M. Octave Bernard : une conversation avec M. le procureur général », Le Matin, 2 janvier 1900, p. 1-2.
- Elie-Gustave Gounouilhou : Nos notabilités du XIXe siècle : Médaillons bordelais. (ill. Louis Blayot), t. III, Bordeaux, Féret et fils, (lire en ligne)
- André Desforges (dir.), Histoire des maires de Bordeaux, Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008, p. 344.
- Le Rappel, 25 mars 1879, p. 2.
- Le Rappel, 8 avril 1879, p. 2.
- La Presse, 11 avril 1879, p. 1.
- La Presse, 25 avril 1879, p. 3.
- Le Gaulois, 15 février 1880, p. 1.
- L'Intransigeant, 28 juin 1899, p. 1.
- Le Figaro, 27 décembre 1900, p. 4.
- Le Matin, 23 juillet 1901, p. 2.
- Le Radical, 25 septembre 1904, p. 2.
Voir aussi
Bibliographie
- Édouard Feret, Annuaire du Tout Sud-Ouest illustré (1905-1906), Paris/Bordeaux, 1906, p. 24.
Liens externes
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