Olive de Palerme
Olive de Palerme, sainte Olivia ou sainte Olive, née vers 448 à Palerme et morte le à Tunis, est une sainte martyre, fêtée le 10 juin[1].
Pour les articles homonymes, voir Sainte Olive.
Olive de Palerme | |
Sainte Olive avec saint Élie d'Enna, sainte Vénèra (en) et sainte Rosalie de Palerme, icône du XIIIe siècle, musée diocésain de Palerme (it). | |
Sainte, martyre | |
---|---|
Naissance | vers 448 Palerme, province romaine de Sicile |
Décès | (environ 15 ans) Tunis, royaume vandale |
Vénéré par | Église catholique |
Fête | 10 novembre |
Attributs | Palme du martyre, rameau d'olivier |
Histoire et tradition
Les sources textuelles les plus anciennes de sa vie comprennent un bréviaire gallo-italique du XIIe siècle conservé à Palerme et repris par les Bollandistes en 1885 (Actes de sainte Olive), un document en sicilien vulgaire du XIVe siècle trouvé à Termini Imerese, ainsi que d'une Vita contenue dans un lectionnaire du XVe siècle.
Selon ces sources, elle est la séduisante fille d'un aristocrate sicilien. À l'âge de treize ans, elle est enlevée par les Vandales et réduite en esclavage à Tunis[2]. Impressionnés par sa vertu et sa beauté, ses ravisseurs lui accordent le droit de vivre en ermite dans une caverne.
Après avoir commencé à opérer des guérisons miraculeuses sur les malades de la région, Olivia amène de nombreuses personnes à la foi chrétienne. Elle est en conséquence emprisonnée et torturée. On la condamne à mourir sur le bûcher mais, les flammes refusant de la toucher, ses bourreaux se résolvent finalement à la décapiter.
Patronne de Palerme au Moyen Âge, sainte Olive ne l'est plus de nos jours que d'un des quatre quartiers de la ville, les autres saintes étant Agathe, Christine et Nymphe. Elles constituent donc les quatre saintes patronnes secondaires de Palerme, la principale étant sainte Rosalie depuis 1624.
Place dans l'islam en Tunisie
La mosquée Zitouna est la plus ancienne de la capitale tunisienne. Une légende raconte qu'à l'endroit où se trouve la mosquée se trouvait un lieu de prière antique et un olivier, zitouna en arabe tunisien. Toutefois, l'explication la plus admise a été transmise au XVIIe siècle par l'historien tunisien Ibn Abi Dinar, qui décrit la présence de la tombe de sainte Olive à cet endroit. Des recherches récentes ont montré que la mosquée a bien été construite au-dessus d'une basilique chrétienne[3]. Avec l'avènement de l'islam, la basilique est transformée en mosquée, gardant sa dédicace, mais traduite en arabe.
La sainte est particulièrement vénérée en Tunisie parce qu'il est superstitieusement pensé que si le site et sa mémoire sont profanés alors un malheur arrivera ; ceci inclut une croyance que lorsque ses reliques seront récupérées, l'islam prendra fin[4]. Cette légende ancillaire liée à la découverte des reliques de la sainte est également répandue en Sicile, mais elle est aussi liée à d'autres saints[5].
En 1402, le roi Martin Ier de Sicile demande le retour des reliques de sainte Olive au souverain hafside d'Ifriqiya, Abû Fâris, qui le refuse[6]. Encore aujourd'hui, les Tunisiens qui la vénèrent croient que la domination de leur religion disparaîtra lorsque le corps de la vierge disparaîtra[6].
Postérité
Une icône vénérée de l'école sicilienne-byzantine du XIIIe siècle, provenant du monastère de Martorana, la représente avec les saints Élie d'Enna, Vénèra (en) et Rosalie.
L'église Saint-François-de-Paule de Palerme (it) (San Francesco di Paola), qui lui est dédiée à Palerme depuis 1310, est supposée abriter son corps dans la chapelle qui lui est consacrée, mais sans que rien n'ait été trouvé. Une légende indique en effet qu'il aurait été dérobé par des chrétiens palermitains en Tunisie et enterré près de la porte Carini à Palerme. Au IXe siècle, des preuves attestent d'une petite église de campagne à l'extérieur des murs de la ville dédiée à la Vierge et à sainte Olive, sur le site présumé de son tombeau. L'église se trouve à quelque distance de là, mais une trappe a été mise à jour près de l'autel de sa chapelle conduisant à un puits (pozzo di Sant'Oliva), dont l'eau est réputée miraculeuse, et à tout un réseau de cavités et de tunnels[7].
Au XVIIe siècle, le poète Petru Fudduni (en) (né Pietro Fullone) lui a consacré un poème de 114 octaves (stances de huit vers).
Références
- « Sainte Olive de Palerme », sur nominis.cef.fr (consulté le ).
- L'actuelle Tunisie fait partie à l'époque du royaume des Vandales.
- (en) « Great Mosque of Zaytuna », sur discoverislamicart.org (consulté le ).
- (it) Salvatore Romano, « Una santa palermitana venerata dai maomettani a Tunisi », Archivio storico siciliano, vol. XXVI, , p. 11-21.
- (it) Daniele Ronco, « Il maggio di santa Oliva : origine della forma, sviluppo della tradizione » [PDF], sur eprints.adm.unipi.it, (consulté le ), p. 18-19.
- (it) « Sant' Oliva di Palermo », sur santiebeati.it (consulté le ).
- (it) « Il pozzo dei miracoli (e forse dei Beati Paoli): è nascosto in una chiesa di Palermo », sur balarm.it, (consulté le ).
Liens externes
- (it) « La patrona dimenticata: S.Oliva », sur palermoweb.com (consulté le ).
- (it) Pierfrancesco Palazzotto, « Sante e Patrone: iconografia delle Sante Agata, Cristina, Ninfa e Oliva nelle chiese di Palermo dal xii al xx secolo » [PDF], sur iris.unipa.it (consulté le ).
- Portail du catholicisme
- Portail de la Rome antique
- Portail de la Sicile
- Portail de la Tunisie