Opération Vêpres siciliennes

L’opération Vêpres siciliennes est une opération de police menée du au par les forces armées italiennes en Sicile.

La dénomination de l’opération est inspiré du nom du soulèvement populaire du XIIIe siècle appelé « Vêpres siciliennes ». Pendant l’opération, environ 150 000 militaires sont impliqués.

Histoire

Contexte

La présence massive de l'armée en Sicile est rendue nécessaire en soutien aux forces de police, après la série d'événements tragiques qui ont ensanglanté l'île en 1992, comme l'attentat mafieux qui causa la mort du juge Giovanni Falcone. Le magistrat est tué avec son escorte dans l'attentat du 23 mai, connu sous le nom de massacre de Capaci. Moins de deux mois plus tard, un autre attentat cause la mort du juge Paolo Borsellino et de son escorte, le 19 juillet. C’est le massacre de la Via d’Amelio. L’assassinat des juges Falcone et Borsellino est devenu le symbole d'une longue liste de magistrats et membres des forces de l’ordre assassinés par les organisations liées à la mafia sicilienne. La Cosa nostra a tué environ 25 magistrats entre 1969 et 1990, et a fait de nombreuses autres victimes chez les policiers et carabiniers (le corps de gendarmerie italien).

Développement de l'opération

Il s'agit de la première grande intervention d'ordre public effectuée par les forces armées italiennes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'envoi de l'armée italienne a été décidé le par le gouvernement présidé par Giuliano Amato, avec le décret-loi Mesures urgentes pour combattre la criminalité organisée en Sicile no 349 du qui autorisait l'intervention de l'armée pour des opérations de sécurité et de contrôle du territoire et la prévention du crime organisé. Avec ce décret, le gouvernement conférait aux militaires certaines fonctions propres de la police, sans transférer le pouvoir judiciaire aux tribunaux militaires.

Pendant l’opération, l’armée a déployé 12 brigades, 39 régiments. L'aviation est utilisée pour le contrôle territorial, effectuant 2 966 heures de vol en hélicoptère.

Tâches conférées à l'Armée

  • Transfert des membres importants de la mafia vers la prison de Palerme ;
  • Protection des personnes engagées en première ligne dans la lutte contre le crime organisé (magistrats, fonctionnaires publics, dirigeants politiques et associations de lutte contre la mafia) ;
  • Réseau de surveillance fixe et mobile pour la protection des cibles sensibles ;
  • Perquisitions, patrouilles et rafles dans les quartiers de la ville de Palerme et contrôle du territoire ;
  • Mise en place de barrages et contrôles sur les axes routiers de l’île.

Résultat

L'opération a frappé lourdement l'activité armée et le contrôle du territoire par la Cosa nostra, ce qui a contribué à l'arrestation de nombreux patrons de la mafia, notamment : Totò Riina, Raffaele et Calogero Ganci, Nitto Santapaola, Leoluca Bagarella, Giovanni Brusca, Michele Mercadante et Gaspare Spatuzza.

Les militaires ont effectué ou participé à :

  • 1647 rafles ;
  • 21512 activités de patrouille ;
  • 39014 barrages routiers ;
  • 62847 contrôles de bâtiments ;
  • 665407 contrôles de véhicules ;
  • 813439 contrôles d'identité ;
  • 786 activités de ceinturage de cibles ;
  • 1225 remises de personnes aux autorités de police ;
  • 168 saisies d'armes et d'explosifs (3113 kg d’explosifs).

Références

    Article sur l’opération - site du Ministère de la Défense

    Bibliographie

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