Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare
L'ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem est le nom de plusieurs associations humanitaires, issues d’une « chancellerie de l’ordre de Saint-Lazare de Jérusalem », créée à Paris en 1910 par un personnage à la réputation disputée dénommé Moser qui obtient, selon certains auteurs par ruse[1],[2], la protection du patriarche grec-melkite d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem. En 1920 la structure est récupérée par Charles Otzenberger, représentant en vin d'Alsace[1],[2].
Ne doit pas être confondu avec ordre de Saint-Lazare de Jérusalem.
Historique
Aujourd’hui de très nombreux branches se disent les héritiers de l’ordre historique de Saint-Lazare de Jérusalem, disparu au XVIIIe ou au XIXe siècle selon les historiens.
En 1930, François de Paule de Bourbon accepte la gouvernance de l'ordre avec le titre de lieutenant général. Le , il en devient le 44e grand maître. Après sa mort en 1952, son fils, François de Paule de Bourbon, est nommé lieutenant général avant de devenir le 45e grand maître en 1958. Ne pouvant se consacrer entièrement à l'ordre, le grand maître nomme Pierre de Cossé Brissac administrateur général en 1956. Sous sa direction, le 45e grand maître est déposé et Charles-Philippe d’Orléans, duc de Nemours, est élu 46e grand maître. L'ordre de Saint Lazare a alors deux grands maîtres, un Bourbon et un Orléans.
Destitué en 1969, le duc de Nemours est remplacé par Pierre de Cossé Brissac, élu 47e grand maître, et Michel d'Orléans qui est coadjuteur jusqu'en 1973. Ceci provoque un schisme et donne naissance à la branche dite « de Paris ». En 1970, la grande maîtrise transfère le siège de l'ordre à Malte d'où le nom de la branche dite « de Malte ». En 1973, François de Paule de Bourbon devient le 47e grand maître de cette branche[3].
En 2004, les branches dites « de Malte et de Paris » sont réunies lors de l'élection de François de Paule de Bourbon, duc de Séville comme grand maître des deux obédiences[4]. Cet ordre est représenté en France par l’Association française des œuvres hospitalières de Saint-Lazare de Jérusalem dite grand bailliage de Boigny[5]. Lors de l'élection du grand maître en 2004, la candidature de Charles-Philippe d’Orléans n’est pas retenue. Ce dernier crée alors la nouvelle obédience dite « d’Orléans ». Elle est placée (jusqu'en 2012)[6] sous la protection du chef de la maison royale de France, Henri d’Orléans, comte de Paris, duc de France[7] et la protection spirituelle du primat émérite de Hongrie, le cardinal László Paskai.
En 2013, un groupe en majorité composé d'Italiens (débris de l'obédience « de Malte » qui dit avoir déposé le duc de Séville en 2004), dirigé par Vittorio Galoppini (qui se prétend duc di Carpenedolo et prince du Saint-Empire) et qui ne s'est pas réunie à l'obédience « de Paris », élit grand maître Pieter, prince Cantacuzène (c'est à cette branche qu'appartient Ezio Scaglione[8] (qui se dit prince de Navasse), au cœur de graves controverses[9]).
En 2015, une branche dissidente de l'obédience d'Orléans dite obédience « de Jérusalem » et dirigée par Philippe Piccapietra élit son propre 50e grand-maître en la personne du prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme[10].
Il existe une branche indépendante issues des autres obédiences : « Le Grand Prieuré Uni de l'Ordre Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem » basée à Edimbourg, qui a à sa tête un Grand Prieur Suprême en la personne de Richard Comyns of Ludston[11].
En 2013 se créée une « Lieutenance de l'Ordre Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem » sous la protection d'Henri d'Orléans et de son nouvel ordre de l'étoile et de Notre-Dame du Mont-Carmel[12].
Tous ces ordres ou obédiences très fractionnés, et souvent opposés entre eux, existent aujourd’hui sous forme de simples associations. Ils ne sont pas reconnus par la chancellerie de la Légion d'honneur qui est chargée par la République du respect des ordres. L'Association Nationale des Membres de l'Ordre National du Mérite - ANMONM - publie une liste non officielle et non exhaustive des ordres de fantaisie[13].
En France, le port des insignes est interdit sur la voie publique.
Grands maîtres de l'Ordre
- 1935-1952 : François de Paule de Bourbon, duc consort de Séville (44e grand maître)
- 1952-1967 : François de Paule de Bourbon (45e grand maître)
- 1967-1969 : Charles-Philippe d’Orléans, duc de Nemours (46e grand maître)
- 1969-1973 : Pierre de Cossé Brissac, duc de Brissac (47e grand maître)
Obédience dite « de Malte » (scission de la branche originale)
- 1973-1995 : François de Paule de Bourbon
- 1996-2008 : François de Paule de Bourbon, duc de Séville (48e grand maître)
Obédience dite « de Paris » (scission de la branche originale)
- 1973-1986 : Pierre de Cossé, duc de Brissac (47e grand maître)
- 1986-2004 : François de Cossé, marquis puis duc de Brissac (48e grand maître)
- 2004-2010 : Charles-Philippe d’Orléans, duc d’Anjou (49e grand maître)[14]
- 2010-2015 : membres du grand magistère dirigent l'ordre
Obédience dite « d’Orléans » (scission de l'obédience dite « de Paris »)
- 2004-2010 : Charles-Philippe d'Orléans, duc d’Anjou (49e grand maître)[15]
- 2010- : Jan, comte Dobrzenský de Dobrzenicz (en) (50e grand maître)[16]
Obédience dite « de Paris » et « de Malte » (tentative de réunification des obédiences dite « de Malte » et dite « de Paris »)
- 2008-2017 : Carlos Gereda y de Borbón, marquis de Almazán[17] (49e Grand-Maître)
- 2017-2018 : Francisco de Borbón y Escasany, duc de Séville [18]
- 2018- : Francisco de Borbon Graf von Hardenberg [18](50e grand maître)
Obédience dite « de Malte II » (scission de l'obédience dite « de Malte »)
Obédience dite « de Jérusalem » (scission de l'obédience dite « d'Orléans »)
- 2015- : Sixte-Henri de Bourbon-Parme (50e grand maître)[10]
Grand Prieuré Uni de l'Ordre hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem (création à partir de divers dissidents)
- 2016- : Richard Comyns of Ludston (grand prieur suprême)[11]
Lieutenance de l'Ordre hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem (création à partir de divers dissidents)
- 2013-2019 : sous la protection d'Henri d'Orléans[21],[12]
Notes et références
- Philippe Dupuy de Clinchamps, La chevalerie, Paris, Presse Universitaire de France, , 128 p., p. 112 à 117
- Chaffanjon, Arnaud., Ordres & contre-ordres de chevalerie, Paris, Mercure de France, , 333 p. (ISBN 2-7152-0098-6, OCLC 10317389, lire en ligne)
- Histoire de l'Ordre
- site de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare, obédience dite « de Malte et de Paris réunies »
- site association française des œuvres hospitalières de Saint-Lazare de Jérusalem dite grand bailliage de Boigny
- Communiqué du « comte de Paris »
- site de l’ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare, obédience dite « d’Orléans » (Actuel Grand-Maître : Jan, comte Dobrzenský de Dobrzenicz)
- (en-US) « The Supreme Council », sur www.orderofsaintlazarus.org (consulté le )
- « Programme TV aujourd'hui. Emission, série, film, documentaire | ARTE », sur ARTE (consulté le )
- OSLJ France, Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem, Military and Hospitaller Order of Saint Lazarus of Jerusalem, « OSLJ FR: Installation du 50e Grand Maître de l'Ordre à Jérusalem », sur www.oslj.org (consulté le )
- « Supreme Grand Priory », sur www.saintlazarus.org (consulté le )
- « Monseigneur le comte de Paris veut sauver nos églises menacées de destruction - Le blog de La Couronne », Le blog de La Couronne, (lire en ligne, consulté le )
- Liste des ordres de fantaisie
- Liste des g rands maîtres
- Site de l'Ordre
- Liste des grands maîtres
- Site de l'Ordre
- (en-GB) Andreas Schönberg, « The Military and Hospitaller Order of Saint Lazarus of Jerusalem - Grand Master », sur www.st-lazarus.net (consulté le )
- site de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare, obédience dite « de Malte »
- (en-US) « Home », sur www.orderofsaintlazarus.org (consulté le )
- « LIEUTENANCE DE L'ORDRE MILITAIRE ET HOSPITALIER DE SAINT LAZARE DE JÉRUSALEM », http://www.net1901.org, (lire en ligne, consulté le )
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