Patriarche (christianisme)

Le titre de patriarche est donné dans certaines Églises chrétiennes, dont l'Église catholique, les Églises orthodoxes et les Églises orientales. L'autorité suprême d'une Église autonome est souvent désignée sous le titre de patriarche. Certaines Églises orientales utilisent aussi le titre de catholicos. Le terme provient du grec ancien πατριάρχης patriarkhês, qui signifie « chef de famille ».

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Dans l'Église catholique, les patriarcats couvraient l'Empire romain, alors que les catholicos désignaient leur équivalent dans des territoires hors de l'Empire, telles par exemple l'Arménie ou la Chaldée (située à l'intérieur de l'actuel Irak). On parle aussi de « patriarche mineur ».

Les cinq grands patriarches

Par analogie avec les termes de l'Ancien Testament, il a été utilisé jusqu'au Ve siècle comme synonyme pour évêque. Néanmoins, il désignait déjà les titulaires d'une autorité plus importante, supérieure à celle des métropolitains. Les trois premiers patriarcats sont ceux de Rome, Antioche et Alexandrie. Au concile de Chalcédoine de 451 ont été créés les patriarcats de Jérusalem et de Constantinople, ce dernier n'étant reconnu par le pape qu'en 1215. C'est néanmoins à partir de ce concile qu'on peut parler officiellement de patriarches, et même de Pentarchie, et non simplement de primauté entre évêques. Ces cinq villes sont les sièges de plusieurs patriarcats appartenant chacun à des Églises différentes.

Patriarches d'Antioche

Le siège d'Antioche fut longtemps le troisième de la chrétienté, derrière Rome et Alexandrie ; il fut fondé par Ignace d'Antioche en 69. La ville est actuellement le siège de plusieurs patriarcats appartenant à des Églises différentes.

  • Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem des Melkites : érigé en 1728 sous le nom de « melkite-catholique » au sein de l'Église catholique pour les fidèles du Patriarcat d'Antioche qui décidèrent de rétablir avec Rome l'antique communion catholique. Son actuel titulaire est Joseph Absi; il siège à Damas[1]. Il est le chef de l'Église grecque-catholique melkite et réside à Damas. Il incarne la succession historique ininterrompue depuis les temps apostoliques. En 1724, à la mort du patriarche Cyrille V Zaïm (en) (lequel louvoya continuellement entre sa « soumission » au patriarcat orthodoxe de Constantinople et son désir de rétablir la communion avec Rome) a été élu le patriarche Cyrille VI Tanas, qui adressa aussitôt sa lettre de communion solennelle au Pape Benoît XIII, selon le désir de la majorité des évêques du patriarcat. Réagissant 15 jours plus tard, le patriarcat de Constantinople consacra « patriarche d'Antioche » un moine grec, Jérémie, qui prit le nom de Sylvestre et fut immédiatement envoyé à Damas pour concurrencer, avec l'appui du pouvoir civil ottoman, le patriarche légitime Cyrille VI. Cet acte unilatéral est, depuis 1724, à l'origine de la bicéphalie actuelle divisant le patriarcat d'Antioche : d'une part le patriarche melkite-catholique d'Antioche, héritier de la succession apostolique originelle, transmise par Cyrille V Zaïm, et d'autre part le patriarche orthodoxe d'Antioche, successeur de Sylvestre depuis 1724.
  • Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient (grec-orthodoxe) : siège érigé en 325, sous le nom de « grec-orthodoxe » en 1724, à la suite de l'intervention du Patriarcat de Constantinople imposant Sylvestre (un moine hellène) comme patriarche d'Antioche après la mort du patriarche Cyrille V Zaïm (en) d'Antioche. son titulaire actuel est Jean X d'Antioche depuis 2012. Il siège en réalité à Damas en Syrie. Sa juridiction s'étend sur la Syrie, le Liban et l'Irak ainsi que sur les diasporas issues de ces pays.
  • Patriarche maronite « ad honores » d'Antioche et de tout l'Orient : siège érigé en 1110 au sein de l'Église catholique, quand les maronites séparés depuis le début du VIIIe siècle s'unissent à elle. Son actuel titulaire, élu le , est Mar Bechara Boutros Rahi. Il a sa résidence à Bkerké au Liban.
  • Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient (syriaque orthodoxe) : érigé en 544 par les chrétiens qui refusèrent les décisions du concile de Chalcédoine sur la double nature du Christ. Son patriarche est Ignace Ephrem II Karim , il siège à Damas.
  • Patriarche latin d'Antioche : ce titre crée en 1119 lors des Croisades fut supprimé en 1964.
  • Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient des Syriens (syrien-catholique) : érigé en 1662 pour les Syriens orthodoxes qui décidèrent de rallier Rome. Son titulaire est Ignace Joseph III Younan, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient des Syriens, depuis 2009. Le siège du patriarcat est à Beyrouth au Liban.

Patriarches d'Alexandrie

Selon la tradition, le patriarcat d'Alexandrie fut fondé en 42 par l'évangéliste Marc. Alexandrie est actuellement le siège officiel de plusieurs patriarcats.

Patriarches de Jérusalem

Siège parmi les plus prestigieux de la chrétienté, du fait du statut de la ville sainte, Jérusalem est aujourd'hui le siège de plusieurs patriarcats :

Patriarches de Constantinople

L’archevêque de Constantinople Bartholomée.

Bien que n'étant pas fondé directement par un des Apôtres, le siège de Constantinople est extrêmement prestigieux à cause du statut d'ancienne capitale impériale de la ville.

Patriarche de Rome

Au siège de Rome sont affectés deux titres patriarcaux :

Autres patriarches canoniques de l'Église orthodoxe

Autres patriarches de l'Église catholique

Patriarches de l'Église latine

Dans l'Église latine, le titre de Patriarche, comme celui de Primat, en dehors de prérogatives honorifiques, ne comporte habituellement aucun pouvoir de gouvernement (hormis, bien sûr, le titre de Patriarche de Rome et de tout l'Occident, détenu par le pape)[3]. Les titres de Patriarche autres que celui de Rome confèrent à leur porteur l'appellation de Sa Béatitude. Le titre de patriarche a parfois été utilisé comme synonyme de primat, comme pour l'archevêque de Bourges. Depuis le XIXe siècle, le titre utilisé est celui de primat[4].

Héraldique

Armes des patriarches latins non cardinaux.

Les patriarches latins qui ne sont pas cardinaux timbrent leurs armes, comme l'archevêque, de la croix à deux traverses et du chapeau vert avec cinq rangées de houppes, comme les cardinaux.

Le cordon et les houppes sont parfois représentés entremêlés de fils d'or.

Le patriarche de Lisbonne utilise la tiare comme timbre héraldique à la place du chapeau, mais remplace les clefs utilisées dans les armoiries papales par la croix patriarcale à double traverse et la crosse. Jusqu'à une époque récente, il portait cette tiare à trois couronnes au cours des cérémonies. Elle lui aurait été concédée par le pape Clément XII. Il ne semble exister aucun document authentique de cette concession. Le patriarche utilisait également la sedia gestatoria et imitait d'autres usages accompagnant le Souverain pontife en public.

Patriarches orientaux

Patriarches arméniens

Autres patriarches coptes

Patriarches nestoriens

Patriarches de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours

Dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, l'office de patriarche est un office appartenant à la prêtrise de Melchisédek. Cet office est parfois désigné par le terme « évangéliste » (Éphésiens 4:11[5]). Un patriarche donne des bénédictions patriarcales dans lesquelles sont déclarés :

  • le lignage de l'intéressé dans la Maison d'Israël ;
  • les recommandations et promesses de Dieu à l'intention de la personne qui la reçoit.

Patriarches orthodoxes non-canoniques

Il existe de nombreuses églises non-canoniques de tradition orthodoxe, ou s'inspirant de la tradition orthodoxe. Leurs chefs se proclament souvent patriarche.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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