Orgue Hammond
L'orgue Hammond est un instrument électromécanique inventé dans les années 1930 par Laurens Hammond. S'inspirant de l'orgue traditionnel, il était initialement destiné à équiper des églises n'ayant pas la place ou les moyens financiers pour disposer d'un orgue à tuyaux.
Pour les articles homonymes, voir Orgue (homonymie) et Hammond.
Orgue Hammond | |
Hammond B-3 avec banc, pédalier et Leslie 122 | |
Variantes historiques | |
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Classification | Orgue électronique |
Famille | Instrument à clavier et électromécanique |
Instruments voisins | Orgue numérique |
Facteurs bien connus | Laurens Hammond |
Échantillon sonore | |
Génération de son
Le principe de fonctionnement est celui de la roue phonique, basé sur un ensemble de 91 pignons entraînés par un moteur électrique alternatif synchrone qui cale sa vitesse de rotation sur la fréquence du courant (50 Hz en Europe, 60 Hz aux États-Unis), inventée au début du XXe siècle pour le telharmonium.
Lesdits pignons ont des nombres de dents différents. Ils tournent dans le champ magnétique émis par un aimant. Une bobine centrée sur chaque aimant sert ensuite de capteur pour le champ magnétique variable, ré-induit par les roues constituées d'un matériau ferromagnétique. Cette combinaison pignons/champ magnétique/capteurs donne le fameux son Hammond. Cet instrument est un orgue électromécanique muni d'un amplificateur et non un instrument électronique.
Modèles Hammond
Le modèle le plus connu est le B-3. Mis au point en 1955 et toujours utilisé plus de 60 ans après, il se différencie de ses prédécesseurs par l'utilisation d'un système de percussion et de tirettes linéaires. Cet instrument a été et reste toujours très utilisé pour le jazz, le blues ou le rock. Il a été notamment popularisé par Jimmy Smith.
En 1958, alors que la firme Hammond s'apprêtait à sortir un nouveau modèle (le A100) pour lui succéder, elle décide, devant l'explosion des ventes et grâce à Jimmy Smith, de prolonger la production du B-3, sans savoir encore que ce modèle serait la référence de la marque.
L'orgue Hammond est souvent associé à une cabine Leslie (du nom de son inventeur Don Leslie), qui est un dispositif muni d'un haut-parleur fixe devant lequel tourne un plan incliné et parfois, pour les modèles plus récents, d'un haut-parleur rotatif destiné à créer des vibratos sans autre artifice électronique que la simple amplification et le mouvement de rotation. De plus, les cabines Leslie utilisent des amplificateurs à lampes qui ajoutent une distorsion naturelle (overdrive), ce qui est devenu un aspect intégral du « son Hammond ».
Compte tenu du coût élevé de sa fabrication, la production du B-3 est arrêtée fin 1974 pour raisons économiques. Il a été remplacé par le B3000, un instrument électronique à l'aspect identique au B3, mais qui n'a pas le son typique du Hammond à roues phoniques.
Hammond a aussi produit des orgues d'appartement, dont la série Aurora Custom et le fameux Concorde.
La marque Hammond
La marque Hammond a été rachetée par le groupe japonais Suzuki, qui réalise des instruments imitant de manière numérique les orgues électromécaniques[1],[2]. Ont été produits successivement les modèles XB1, XB2, XK1, XK2 et XK3 ainsi que des double-clavier du type CX 5000.
Les « clones »
L'orgue Hammond est un instrument très lourd : un orgue B-3 (plus couramment utilisé dans la musique de jazz), avec son banc et son pédalier de graves (le pedalboard), pèse 193 kg.
De plus, l'orgue Hammond est un instrument électromécanique assez compliqué, en général très fiable, mais qui pourrait quand même tomber en panne pendant un concert.
De ce fait, il y avait une forte demande parmi les musiciens pour une façon plus commode de reproduire le « son Hammond ». Les premiers orgues électroniques qui imitaient le son Hammond, les combo organs (Vox continental ou Farfisa professional) étaient utilisés par des musiciens comme Ray Manzarek des Doors, le groupe The Animals, dans The House of the Rising Sun (version originale de Les Portes du Pénitencier de Johnny Hallyday). Après plusieurs années d'améliorations, on est arrivé à des instruments électroniques légers reproduisant assez bien le son Hammond, comme les Roland VK7,VK-88 et VK-8, les Korg BX-3 et CX-3, les Kurzweil K2600 et K2600x, ou les Clavia Nord Electro, Nord Stage, C1 puis C2.
La marque Hammond elle-même produit de nouveaux orgues utilisant une technologie numérique, notamment le XK-3c, le New B3 et les modèles SK1 et SK2, plus simples et plus abordables. Ces instruments sont considérés par les musiciens jazz comme assez réalistes et capables de reproduire une qualité de sonorité proche des modèles à roues phoniques. Ils sont désormais adoptés par les plus grands organistes de jazz. Il faudra toutefois attendre l'orgue XK5 considéré comme la version la plus aboutie avec notamment un nouveau clavier multi-contacts et les quatre jeux de tirettes harmoniques présents sur les orgues de références (B3, C3 et A100) pour retrouver toutes les nuances, subtilités sonores et sensations de toucher des instruments vintage[3].
Enfin, des émulations logicielles de qualité existent, tels le B4 II de Native Instruments, VB3 de Genuine Soundware et (sous Linux) Beatrix, Blue3 de GG Audio, le B-3X de IK Multimedia, ou encore le B-3 V d'Arturia. Une autre émulation logicielle, le HX3 de Keyboardpartner, imite parfaitement le son du B3 avec tous les réglages possibles. Il existe également sous forme d'expandeur MIDI.
Dernier né des clones d'orgue Hammond, l'orgue italien KeyB duo utilise un système Linux/Beatrix embarqué. Plus récemment, avec le même moteur sonore, on trouve le Numma organ.
Organistes célèbres
Années 1930-1940
Années 1950-1970
- Gregg Allman (The Allman Brothers Band)
- Tony Banks (Genesis)
- Lou Bennett
- Graham Bond (Graham Bond Organisation)
- Gerry Boulet (Offenbach)
- Milt Buckner
- Ray Charles
- Vincent Crane (The Crazy World of Arthur Brown, Atomic Rooster)
- Bill Doggett
- Keith Emerson (The Nice, Emerson, Lake and Palmer Emerson, Lake and Powell)
- Matthew Fisher (Procol Harum)
- Aretha Franklin
- Hans-Jürgen Fritz (Triumvirat)
- Ken Hensley (Uriah Heep)
- Booker T. Jones
- Tony Kaye (Yes, David Bowie, Badfinger)
- Al Kooper (Blood, Sweat and Tears)
- Jon Lord (Deep Purple, Whitesnake)
- Eddy Louiss
- Patrick Moraz (Refugee, Yes, Moody Blues)
- Paul McCartney (The Beatles)
- Billy Preston
- Tony Pagliuca (Le Orme)
- Flavio Premoli (Premiata Forneria Marconi)
- Clare Fischer
- Jack McDuff
- Jimmy McGriff
- Jackie Mittoo (The Skatalites)
- Don Patterson
- Big John Patton
- Freddie Roach
- Rhoda Scott
- Shirley Scott
- Dr. Lonnie Smith
- Jimmy Smith
- Dave Stewart (Egg, Khan, National Health, Hatfield and the North )
- Vangelis (Syrinx, Aphrodite's Child, Jon & Vangelis)
- Marián Varga (Collegium musicum)
- Adam Wakeman (Ozzy Osbourne, Black Sabbath)
- Oliver Wakeman (Yes)
- Rick Wakeman (Strawbs, Yes Anderson Bruford Wakeman Howe, Yes featuring Anderson, Rabin, Wakeman)
- Walter Wanderley
- Steve Winwood (The Spencer Davis Group, Traffic, Blind Faith, Stomu Yamashta's Go)
- Stevie Wonder
- Richard Wright (Pink Floyd)
- Klaus Wunderlich
- Larry Young
Années 1980-1990
- Brian Auger
- Franz Lambert
- Steve Walsh (Kansas)
- David Eric Rowberry (The Animals)
- Charly Oleg
- Philip Glass
- Dizzy Reed (Guns N' Roses)
- Patrice Galas
Années 2000-Aujourd'hui
- Pierre Bomy de The Wallflowers
- Melvin Rhyne
- Emmanuel Bex
- Kogote de Ska-P
- Thierry Eliez
- Bradley Joseph
- John Medeski (Medeski, Martin and Wood)
- Bob Birch (The New Mastersounds)
- Søren Oakes Christensen (The Blue Van)
- Chris Ross (Wolfmother)
- Larry Goldings
- Barbara Dennerlein
- Pär Lindh
- Benoît Sourisse
- Barbara Dennerlein
- Ben Kealey (Kasabian)
- Lucky Peterson
- Roger Rivas (The Aggrolites)
- Nobuo Uematsu (The Black Mages)
- Cory Henry de Snarky Puppy
Notes et références
- Hammond Europe
- Hammond États-Unis
- (en) « XK5 / Hammond USA », sur hammondorganco.com (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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