Oswald Englebin
Oswald Englebin est un industriel et homme politique belge, bourgmestre rexiste du Grand Charleroi né le à Trazegnies et mort le à Courcelles.
Bourgmestre Grand Charleroi | |
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Échevin Grand Charleroi | |
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Bourgmestre Trazegnies | |
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Décès |
(à 50 ans) Courcelles |
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Parti politique |
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Biographie
Oswald Englebin est un industriel de Trazegnies où il prend la direction du « Secours d’hiver » créé fin 1940 avant de devenir bourgmestre de cette commune en . À la création du Grand Charleroi en , il y devient échevin, s'occupant de l'agriculture[1].
À la suite de l'assassinat de Prosper Teughels par la résistance, il devient bourgmestre et prête serment le .
L'essentiel de son travail est consacré à des œuvres de solidarité. Il met peu d'entrain à traquer les réfractaires au travail obligatoire, laissant même son fils puiser dans les réserves de timbres de ravitaillement pour les aider. Cette « tiédeur », reprochée par les rexistes, lui fait craindre une action de ces derniers contre lui. Quand il donne, durant l'année 1944, à l'échevin Henri Merlot des satisfactions refusées jusqu'alors, c'est comme s'il cédait à des menaces rexistes. Ce double jeu lui est fatal[2].
Le , peu après 12 h 30, tandis qu'il regagne son domicile à Trazegnies en compagnie de sa femme, de son fils et d'un garde du corps[3], il est contraint de ralentir lorsqu'il arrive à hauteur d'un véhicule en panne au rivage de la côte du Rognac à Courcelles. Cinq hommes, jusque-là affairés autour du capot, se retournent, font feu et tuent les occupants du véhicule à l'exception du gendarme.
Cet assassinat, dont l'identité et les motivations des auteurs ne sont pas clairement établies[4], sera à l'origine de la tuerie de Courcelles durant laquelle 26 civils seront tués en représailles[5]. De plus, les Allemands, après avoir permis les exactions des tueurs rexistes, exécuteront, le , 20 otages choisis parmi des porteurs d'arme[6].
Selon les désirs du défunt, mais contre la volonté de la direction du parti qui voulait des funérailles publiques et solennelles, celles-ci furent organisées dans l'intimité. On y vit cependant de nombreuses personnalités rexistes[6].
Notes et références
- Plisnier 2009, p. 166.
- Plisnier 2009, p. 171-172.
- Le gendarme Duquesne, qui sera l'unique survivant
- Maerten 2008
- Pascal Lorent, « Courcelles - Le 18 août 1944, les rexistes vengeaient l'assassinat d'Englebin en exécutant vingt otages », Le Soir, , p. 25 (lire en ligne)
- Plisnier 2009, p. 172.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Alfred Lemaire, Le crime du 18 août ou les journées sanglantes des 17 et 18 août 1944 dans la région de Charleroi, Couillet, Imprimerie S.C., , 400 p.
- Fabrice Maerten, « Tuerie de Courcelles », dans Paul Aron et José Gotovitch (dir.), Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, Bruxelles, André Versaille éditeur, , 560 p. (ISBN 978-2-87495-001-8), p. 119-120
- Flore Plisnier, « L’ordre nouveau et le rexisme dans la région de Charleroi : Seconde partie : L’ordre nouveau à Charleroi durant la Seconde Guerre mondiale », Documents et rapports, Société royale d’archéologie, d’histoire et de paléontologie de Charleroi, t. LXIV,
- Flore Plisnier (préf. Fabrice Maerten), Ils ont pris les armes pour Hitler : la collaboration armée en Belgique francophone, Bruxelles, La Renaissance du livre, coll. « Espace temps », , 253 p. (ISBN 978-2-507-00361-6).
- Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994, Histoire d'une Métropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, , 466 p. (ISBN 2-930014-42-3)
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