Ouled Naïl

Les Ouled Naïl sont une confédération tribale algérienne arabe semi-nomade[3].

Ouled Naïl
أولاد نايل
Femme des Ouled Naïl dans son costume traditionnel. Photo: National Geographic 1917
Populations importantes par région
Autres
Régions d’origine Monts des Ouled Naïl, wilaya de M'Sila, wilaya de Djelfa
Langues Arabe algérien
Religions Islam
Ethnies liées Bani Hilal
Danse des Ouled Naïl.
Une Ouled Naïl, Lehnert Landrock, Algérie, 1905[1],[2]

Origine

Au XVIIe siècle dans les monts des Ouled Naïl, un groupe de tribus nomades liées par la croyance d'une ascendance commune, celle d'un saint, Sidi Naïl, se mêle et fusionne avec les occupants de la montagne. Ils forment ainsi la confédération des Ouled Naïl, qui n'est pas très homogène mais dont le territoire englobe le massif homonyme et déborde sur les steppes et le piémont saharien[4].

Il existe ainsi plusieurs versions sur l'origine exacte des Ouled Naïl :

  • Selon le géographe du XIXe siècle, Élisée Reclus, les Ouled Naïl sont une tribu arabe qui est venue au milieu du XIe siècle, et seraient les descendants des Hilaliens, tribu installée dans la région d'El Oued, Ghardaïa et Biskra jusqu'au centre de l'Algérie au Sud d'Alger (Djelfa, Bou Saâda, montagne Amour, etc.)[5]
  • Il s'agit d'une société tribale berbère fortement arabisée[6][citation nécessaire], selon Barkahmoum Ferhat.
  • Ibn khaldoun leurs attribue une origine arabe d'après son recensement : « La tribu de Zoghba se compose d'un grand nombre de branches, telles que les Yezîd, les Hosein, les Malek, les Amer et les Oroua. Ces peuplades se sont partagé le Maghreb central (Algérie), comme cela sera exposé dans l'histoire de chacune d'elles. La tribu d'Oroua-Ibn-Zoghba forme deux branches dont l'une se compose des descendants d'En-Nadr-Ibn-Oroua et l'autre de ceux de Homeis-Ibn-Oroua. Les Homeis se partagent en trois grandes familles : les Obeid-Allah, les Feragh et les Yakedan. Les Beni-Naïl, branche des Feragh, se sont confédérés avec les Aulad-Mihya, branche des Amour établies dans le Djebel- Rached. »[7],[8]

Histoire

Régence d'Alger

Les Ouled Naïls relèvent du beylik du Titteri. Au sud du beylik, le caïdat des Ouled Mokhtar (makhzen) constitue une zone tampon entre les zones soumises à l'autorité (le Tell) et les tribus indépendantes du Sud (Ouled Naïl ou Arba par exemple)[9].

Sous le règne du dey Mohamed Ben Othmane (1766-1791), pendant que la flotte enregistre des succès en mer, la milice subit plusieurs revers à l'intérieur du pays. Une grande révolte embrase le Constantinois, la Kabylie et s’étend aux Ouled Naïls. En 1771, Salah Bey est nommé bey de Constantine et fait front avec bey du Titteri, Softa Bey, pour contenir l’insurrection. Softa Bey meurt en 1772 au cours d'un accrochage avec les Ouled Naïls, et la paix ne revient qu'après une réduction importante de l'impôts des populations insurgées[10]. En 1820, les Ouled Naïl se soulèvent contre le bey du Titteri, Bou Mezrag. Ce dernier ne parvient pas à rétablir son autorité sur eux[11].

Notes et références

  1. Alamy Limited, « Algérie : jeune Berbère de la tribu Ouled Nail. Photo de Rudolf Lehnert (1878-1948), ch. 1905. Les berbères sont les peuples autochtones de l'Afrique du Nord à l'ouest de la vallée du Nil. Ils sont répartis de façon discontinue de l'Atlantique à l'oasis de Siwa, en Égypte, et de la Méditerranée au Niger. Historiquement, ils parlaient diverses langues berbères, qui forment ensemble une branche de la famille des langues afro-asiatiques. Lehnert & Landrock: Rudolf Franz Lehnert (tchèque) et Ernst Heinrich Landrock (allemand) avaient une société de photographie basée à Tunis, au Caire et à Leipzig avant la Seconde Guerre mondiale Photo Stock - Alamy », sur www.alamyimages.fr (consulté le )
  2. Deezy_thekid, « 𝐻𝑖𝑧𝑖𝑦𝑎, 𝑙𝑎 𝑟𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑏𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠, 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝐷𝑎𝑟 𝑀𝑢𝑠𝑡𝑎𝑝ℎ𝑎 𝑃𝑎𝑐ℎ𝑎. », sur https://www.instagram.com/p/CYboWcEt1NX/?utm_source=ig_web_copy_link (consulté le )
  3. (en) « Ouled Naïl | Arab confederation | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
  4. Jean Despois, « L'atlas saharien occidental d’Algérie : « Ksouriens » et Pasteurs », Cahiers de géographie du Québec, vol. 3, no 6, , p. 412 (ISSN 0007-9766 et 1708-8968, DOI 10.7202/020194ar, lire en ligne, consulté le )
  5. Élisée (1830-1905) Auteur du texte Reclus, Nouvelle géographie universelle : la terre et les hommes. Vol. 11 / par Élisée Reclus..., 1876-1894 (lire en ligne)
  6. Barkahoum Ferhati, article Ouled Naïl..., dans L'Algérie et la France, dictionnaire coordonné par Jeannine Verdès-Leroux, Robert Laffont 2009, p. 656 (ISBN 9782221109465)
  7. (ar) aboualkacem, « Y- ADN des Ouled Nails – جينات أولاد نايل الجزائر Ouled Nail Y-DNA Algeria », sur tribus Algeriennes, (consulté le )
  8. « Genealogie d’une nation : djelfa et la saga des ouled nail « la toison et l’honneur de la tribu » », sur La patrie news, (consulté le )
  9. Kaddache 2012, p. 448
  10. Gaïd 2014, p. 168
  11. Gaïd 2014, p. 211

Voir aussi

Bibliographie

  • Émile Dermenghem, Le Pays d'Abel: le Sahara des Ouled-Naïl, des Larbaâ et des Amour, Gallimard, 1960, 217 p.
  • Nicole Canet, Le Voyage amoureux, Beautés orientales, Ouled Naïl, courtisanes, 1870-1960, Galerie Au bonheur du jour, 2010 (ISBN 9782953235111)
  • Étienne Dinet, Sliman ben Ibrahim, Khadra, danseuse Ouled Naïl, roman ethnographique, H. Piazza éditeur, 1926
  • Mouloud Gaïd, L'Algérie sous les Turcs, Maison tunisienne de l'édition, (1re éd. 1975), papier (lire en ligne)
  • Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens: de la préhistoire à 1954, EDIF2000, (1re éd. 1992) (ISBN 978-2-84272-166-4, lire en ligne)

Articles connexes

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