Péquenaud
Un péquenaud (orthographié également péquenot ou plus rarement « pecnot »)[Note 1], aussi appelé « plouc » ou « cul-terreux », est un terme péjoratif employé pour décrire le stéréotype du campagnard simple ou rustre dans le but de s'en moquer. Le mot provient probablement de pequeño (« petit » en espagnol). En gascon, on parle de picabosics, picabodics ou picatalòs.
Toutes les formes du mot dériveraient du latin pagus (village) ; le suffixe étant formé sous l'influence de « croquenot »[1].
Historique et utilisation du terme
Angleterre
En Angleterre, le péquenaud (« yokel ») est traditionnellement dépeint comme un vieux fermier de West Country portant un chapeau de paille et habillé d'un sarrau blanc, mâchant ou suçant un bout de paille, tenant une fourche ou un râteau, écoutant de la musique traditionnelle du style « Scrumpy and Western (en) ». Les péquenauds sont décrits comme vivant dans des zones rurales de la Grande-Bretagne telles que les Yorkshire Dales, le West Country ou le comté de Norfolk / Suffolk. Ils parlent un patois d'une partie de l'Angleterre.
À partir des années 1950 et 1960, le développement de la télévision a permis d'intégrer dans la culture britannique la représentation de ces communautés, auparavant ignorées. Internet continue de véhiculer cette image, accentuant le fossé entre la ville et la campagne.
États-Unis
Aux États-Unis, on trouve différents termes : le redneck, au cou rougi par le soleil, est un fermier pauvre et peu éduqué, et provient essentiellement du sud-ouest. Le « cracker » provient plus particulièrement de Géorgie et de Floride. Le hillbilly (littéralement, le « Guillot des collines ») provient des Appalaches et des Monts Ozarks.
France
En France, les péquenauds sont décrits comme étant des gens campagnard vivant de façon rustre. Ils sont également présentés comme parlant exclusivement de sujets relatifs à leurs préoccupations, souvent bassement matérielles, tels que leurs vaches, la météo ou le fait que « rien n'est et ne sera jamais plus comme avant » (illustré par l'expression « Ça eut payé » de l'humoriste Fernand Raynaud[2])
L'utilisation du péquenaud permet de décrire les campagnards, mais plus généralement, les individus aux manières peu délicates, à l'instar des Deschiens. Chacun des personnages composant cet univers correspond à une région de France. Ce type de personnage de fiction est généralement représenté en costumes kitsch ou folkloriques.
Exemples dans la fiction
- Les personnages des Deschiens ;
- Cletus Spuckler, un personnage de la série de dessin-animé, Les Simpson.
- Le nom du méchant dans le film Cars est « Chick Hicks » (hick = « cul-terreux » en anglais), une Buick Regal des années 1980 ;
- Les Yokel, interprétés par Ronnie Barker et Ronnie Corbett dans The Two Ronnies (en) ;
- L'infirmière dans South Pacific se décrit elle-même comme une « hick » de Little Rock, Arkansas ;
- Le fermier sans nom qui aide Zangdar et Reivax dans l'épisode bonus L'escapade de Zangdar du Donjon de Naheulbeuk ;
- Tucker et Dale dans Tucker et Dale fightent le mal, écrit et réalisée par Eli Craig, sorti en 2010.
Notes et références
Notes
- Aussi appelé communément « rustre ». Référence : Pierre Bitoun, Campagnes d’enfance, Éditions Cénomane, 2005, (ISBN 2-9055-9695-3) : « On a pu les idéaliser ou les mépriser, on a pu dresser des cierges à Mère Nature, à la bonté innée, primitive du paysan ou, au contraire, voulu résumer le monde rural dans la figure du péquenaud, du rustre demeuré à l’état sauvage. »
Références
- Jacques Cellard et Alain Rey, Dictionnaire du français non conventionnel, Paris, Hachette, , 908 p. (ISBN 2-01-016259-5), p. 620
- « Les sketches et chansons de Fernand Raynaud », Jean-Luc Vabres, France Bleu.fr - 26 septembre 2013.
Annexes
Bibliographie
- (en) Jim Goad, The Redneck Manifesto: How Hillbillies, Hicks, and White Trash Became America's Scapegoats, Éditions Simon & Schuster, 1997 (ISBN 0-6848-3864-8)