Péritel

Une prise péritélévision, ou par antonomase prise péritel[1], également connu par l'acronyme SCART (Syndicat des Constructeurs d'Appareils Radiorécepteurs et Téléviseurs), Euro-SCART, Euroconector ou encore Euro AV, désigne un dispositif de liaison et un connecteur audio et vidéo grand public principalement utilisé en Europe. Il permet une connexion simplifiée des appareils qui exploitent des signaux audio et vidéo analogiques au moyen d'un connecteur à 21 broches. .

Péritélévision (SCART)
Type Connecteur audio et vidéo
Historique de production
Auteur CENELEC, SCART
Date de création 1978
Date de production 1980 à 2016
Spécifications
Signal audio signal audio stéréo (entrée/sortie)
Signal vidéo signal vidéo composite, RGB, YUV, signaux de synchronisation
Données signal bus D²B, commutation électronique : auxiliaires et « boucle décodeur »
Broches 21
Prise péritélévision.
Brochage
Numéro
Broche 1AORAudio, sortie droite
Broche 2AIRAudio, entrée droite
Broche 3AOLAudio, sortie gauche
Broche 4AGNDAudio, masse
Broche 5B GNDBleu, masse
Broche 6AILAudio, entrée gauche
Broche 7BBleu, (*) E/S Bleu HD
Broche 8SWITCHCommutation lente (entrée / source externe)
Broche 9G GNDVert, masse
Broche 10CLKOUTD²B, entrée
Broche 11GVert, (*) E/S Vert HD
Broche 12DATAD²B, sortie, (*) E/S Synchro V HD
Broche 13R GNDRouge/(*)chrominance, masse
Broche 14DATAGNDD²B masse
Broche 15RRouge/chrominance (YC), (*) E/S Rouge HD
Broche 16BLNKCommutation rapide, blanking (Télétexte, sous-titres, décodeur), (*) E/S Synchro H HD
Broche 17VGNDVidéo/synchro/(*)luminance, masse
Broche 18BLNKGNDBlanking masse
Broche 19VOUTVidéo/synchro/(*) sortie luminance
Broche 20VINVidéo/synchro/(*) entrée luminance
Broche 21SHIELDmasse commune (blindage)
Notes les broches marquées (*) peuvent exploiter une évolution de la norme initiale.

En France, ce connecteur est obligatoire sur les récepteurs de télévision depuis 1979 et jusqu'en juillet 2015[2].

Lors du remplacement de la télédiffusion analogique par le tout numérique et pour permettre notamment l'accès à la télévision à haute définition, la prise péritélévision est complétée puis remplacée par la connectique HDMI (Interface Multimédia Haute Définition).

Appareils équipés d'une prise péritélévision

On rencontre le plus souvent le connecteur péritélévision sur des équipements commercialisés en Europe. Il existe trois types de connectiques péritélévision : la fiche femelle châssis sur les appareils, le cordon mâle/mâle et le cordon prolongateur. Des cordons spéciaux ou adaptateurs vers les connecteurs audio-vidéo différents (RCA, Ushiden, DIN…) permettent de relier les appareils dépourvus de prise péritélévision.

  • Téléviseurs (cathodiques ou écrans plats) ;
  • Magnétoscopes, caméscopes, lecteurs de DVD, lecteurs Blu-Ray
  • Enregistreurs vidéo et magnétoscopes ;
  • consoles de jeux vidéo ;
  • commutateurs / transcodeurs de signaux ;
  • démodulateurs, récepteurs ou terminaux câble, satellite, DSL TV (IPTV) ;
  • Décodeurs, démultiplexeurs analogiques pour la télévision payante ;
  • Certains micro-ordinateurs des années 1980 (Amiga, Atari, Sony, etc.), généralement en sortie pour une connexion directe à un écran de télévision à la place d'un moniteur, plus onéreux.
  • unités de montage vidéo analogiques, effets spéciaux grand public, convertisseurs de signaux vidéo... ;

Historique

La normalisation est définie et rendue publique en 1978. Fréquente en Europe, la prise SCART est rare aux États-Unis où elle est essentiellement remplacée par des connecteurs de type RCA. En France, elle est rendue obligatoire sur tous les téléviseurs couleurs commercialisés à partir de 1980 (sauf les petits formats de poche ou miniaturisés) mais uniquement sur le territoire métropolitain (extrait de l'arrêté de 1980, sur la norme NFC 92250, sur cette connecteur). Ainsi, certains téléviseurs bas de gamme vendus dans les DOM-TOM n'en sont pas pourvus. De plus, l'arrêté de 1980 rend obligatoire la présence de cette prise, sur tous les téléviseurs (couleurs et noir et blanc) fabriqués au moment de la parution de l'arrêté mais pratiquement aucun téléviseur noir et blanc commercialisé en France en a été doté, sauf quelques moniteurs de télésurveillance.

Créée en 1970 par le SCART, la connectique péritélévision est conforme à la norme européenne EN 50049 publiée par le CENELEC en 1978. Ce format est ensuite soumis à plusieurs amendements et au moins 2 révisions majeures, approuvées par le CENELEC le 13 novembre 1988 (EN 50049-1:1989) et le 1er juillet 1997 (EN 50049-1:1997)[3]. Entre 1978 et 1980, certains téléviseurs en ont été pourvus à titre de lancement sur les chaines de production. Cependant, les 21 broches n'étaient pas toutes câblées intégralement, d'où le non fonctionnement avec les décrypteurs analogiques de la chaine française Canal+ ou certaines consoles de jeux vidéo. De plus, ces appareils identifiaient le signal couleur Sécam en mode trame uniquement, ce qui entraina alors une image affichée en noir et blanc de la chaine cryptée, à partir de fin 1984.

L'arrêté du 7 février 1980 qui impose la prise péritel sur tous les téléviseurs est abrogé le 3 juillet 2015 ; dès lors, les fabricants n'ont plus l'obligation d'en équiper les nouveaux téléviseurs.

L'équivalent japonais est normalisé en janvier 1983 par la norme TTC-0003[4] publiée par l'EIAJ (aujourd'hui la JEITA), elle-même suivie en mars 1993 par la norme CPR-1201[5] pour inclure le standard S-Vidéo. Le CPR-1201 a été annulé en mars 2003 pour être remplacé par la norme équivalente CPR-1205, représentant la migration massive du Japon de l'analogique vers le numérique. Au Japon et en Corée, la connectique est communément appelée RGB-21 alors qu'elle est plutôt désignée par le terme JP-21 par les anglophones et par les francophones. Elle est adoptée au Japon pour sa compatibilité native avec le format de sortie RVB (supposé sans compression ni dégradation du signal d'origine) mais contrairement à la version européenne, son utilisation est restée à un niveau très confidentiel sur le marché du grand public.

Description

Les signaux pouvant transiter par ce connecteur sont :

Obligatoirement

  • Entrée/Sortie vidéo composite parfois appelée CVBS (Chroma Video Blanking Synchro)
  • Entrée/Sortie son (deux canaux distincts, audio stéréo ou deux pistes monophoniques)
  • Signaux de télécommande (sur certains modèles, selon compatibilité)
  • Commutation lente (AV) permet la sélection de source et la commutation du format image (4/3 et 16/9)
  • Commutation rapide (vidéo + RVB, permet l'incrustation vidéo)

Selon les configurations ou appareils

Le plus souvent, on ne retrouve qu'une partie des possibilités offertes par la péritélévision selon les appareils :

  • Un magnétoscope n'a généralement pas d'entrée RVB et parfois une sortie RVB ;
  • Un téléviseur n'a généralement pas de sortie RVB ou Y/C ;
  • Un récepteur satellite ou un récepteur TNT dispose souvent d'une sortie RVB ;
  • Un lecteur (CD-V, DVD, BluRay) peut être « transparent » aux signaux péritélévision (exemple : RVB) mais n'a généralement pas d'entrée.

Par ailleurs, certains de ces signaux empruntent les mêmes broches (Entrée ou Sortie) des cordons qui relient les appareils, ce qui interdit de les exploiter simultanément :

  • l'entrée et la sortie RVB sont communes ;
  • le signal de luminance (Y) et de chrominance (C) des entrées /sorties composites (Y-C) partagent également les broches exploitées pour le RVB ;
  • le signal YUV partage également les broches exploitées pour le RVB (synchronisation Y sur la broche du vert)

Note : Y/C, YUV et commutation du format (4/3 ou 16/9) sont des évolutions techniques postérieures à la norme d'origine. les modes Y/C et YUV ne figuraient pas dans la norme d'origine RVB leur étant supérieur.

Enfin, les signaux relatifs aux ordres de télécommande ne sont pas normalisés (pourtant en conformité avec une autre norme I2C). Ainsi, les données de commande exploitées varient en fonction du fabricant (sur le principe des télécommandes à infrarouges).

Brochage

Voir le tableau ci-contre.

La broche 8 exploite le signal « commutation lente » provenant de la source, laquelle commute l'entrée vidéo ainsi que le type de signaux vidéo à exploiter :

  • V signifie « pas de signal », ou signal interne (exemple : fonctionnement courant du téléviseur) ;
  • +V signifie : sélection de l'entrée audio/vidéo auxiliaire et format d'image 16:9 (évolution technique postérieure à la norme d'origine) ;
  • +12 V signifie : sélection de l'entrée audio/vidéo auxiliaire et format 4/3.

La broche 16 est un signal provenant de la source, qui indique si le signal est en RVB ou composite :

  • V - 0,4 V composite ;
  • V - V (nominal V crête) RVB seulement.

La broche 16 est dénommée « commutation rapide » à juste titre. Elle peut en effet être utilisée pour incruster le signal RVB au sein d'un autre signal vidéo : Télétexte et sous-titrages. La bande passante vidéo admise sur la commutation rapide s'élève à MHz.

Autres signaux non normalisés

Un protocole de données de commande « multi-maître », destiné à un usage domotique a été initialement développé par Philips dans les années 1970. Le D2B (Domestic Digital Bus) est un bus de communication série défini dans la norme CEI.

Les broches 10 et 12 ne sont généralement pas exploitées en conformité avec la norme. Ainsi, la no 10 est utilisée isolément pour certaines liaisons domotiques (Quantum Link, TV Links, Megalogic, Easy-Link, etc.). Elles facilitent par exemple le transfert de réglages ou de mémorisation de chaînes d'un appareil à l'autre.

Sur certains récepteurs satellite (numériques ou analogiques) ces deux broches sont utilisées pour des fonctions particulières :

  • envoi et retour de données et de réglages (en parallèle avec le port RS-232 sur les appareils numériques)
  • sortie vidéo « non clampée » et « non filtrée » (nécessaires à certains décodeurs analogiques comme BSKYB et D2MAC durant les années 1990)

Limites de la prise Péritel

L'utilisation de cette prise n'a d’intérêt que pour les écrans pouvant se satisfaire d'une faible définition (environ 800 × 600). Pour les écrans à plus haute définition, elle est utile pour y brancher tous les produits dépourvus d'une prise HDMI (par exemple un magnétoscope analogique, type VHS). Pour les appareils numériques haute-définition, il faut bien vérifier qu'ils aient une sortie HDMI (lecteur DVD, console de jeux avec lecteur de disques, récepteur numérique), car le branchement par la péritel amène des pertes : Conversion Numérique/analogique à la source, puis opération inverse dans le diffuseur vidéo à écran plat, alors que la liaison HDMI véhicule le signal totalement numérique, de la source vers l’écran sans altération préjudiciable à la qualité de l'image.

Non adaptée au numérique

La connectique ne permet pas de véhiculer les signaux numériques vidéo ou audio. Cependant, la TVHD en 1250 lignes RVB était possible grâce à une norme adoptée par le projet européen EUREKA qui a vu la création de la péritel « or » : RVB large bande avec synchronisation verticale sur la broche 12 et synchronisation horizontale sur la broche 16. Cette prise était présente sur un nombre réduit de téléviseurs haut de gamme entre 1990 et 1996 qui étaient capables de restituer la HD (Thomson essentiellement). Cette configuration est similaire à celle d'une prise VGA, prise vidéo analogique des PC (RVB, SyncH, SyncV). L'abandon de la norme HDmac (TVHD analogique européenne) n'a pas permis l'exploitation grand public de cette ultime évolution de la prise péritélévision.

Taille des cordons péritélévision

Au-delà de trois mètres, un cordon prolongateur péritélévision ne peut véhiculer efficacement les faibles et multiples signaux analogiques qu'il exploite sans que des perturbations ne surviennent (affaiblissement, variations d'impédance, bruit de fond, etc.). Sans traitement spécifique (amplificateur vidéo, filtre audio) donc non-respect de la norme d'origine, les liaisons péritélévision plus longues sont à déconseiller.

Branchements incorrects

  • Si la fiche mâle du cordon est mal enfoncée dans la prise femelle de l'appareil et selon l'extrémité de la prise, l'image ou le son pourront être perturbés voire non restitués.
  • Si les réglages d'un appareil externe ou sa compatibilité ne sont pas conformes, l'image pourra être en noir et blanc (PAL ou SÉCAM, RVB incomplet, Y/C, YUV…) voire défiler verticalement (NTSC).
  • Si la source est au format 16/9, la commutation lente ne permet pas à certains téléviseurs anciens de reconnaître le signal. De même avec certains décodeurs externes.

Limites d'interconnexions

Il existe des cordons péritélévision ne véhiculant que les signaux vidéo composite et audio (stéréo ou mono), sans RVB, YUV ou Y/C. Dans ce cas, le signal RVB ne peut pas être restitué, car seul son signal de synchronisation sera véhiculé, en YUV seul le vert sera présent (restitué en noir et blanc), de même pour le signal Y/C (image en noir et blanc). De plus, en cas d'appareils intermédiaires (magnétoscope, lecteur DVD, décodeur…), la commutation de format, la stéréophonie, l'affichage du Télétexte ou des sous-titres peuvent être « bloqués ».

Notes et références

  1. « Péritel » est une marque déposée, cf. « péritel », Dictionnaires Le Robert (consulté le ), voir aussi Définitions lexicographiques et étymologiques de « péritélévision » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales : « 1). Empl. adj. Prise péritélévision ou, p. abrév., prise péritel. »
  2. Arrêté du 3 juillet 2015 abrogeant l'arrêté du 7 février 1980 portant homologation et mise en application obligatoire de la norme française NF C 92-250 (lire en ligne)
  3. (en) « BS 6552:1998, transposition de la norme EN 50049-1:1997 »
  4. (ja) « テレビジョン受信機の測定 (Dimensionnement des téléviseurs) »
  5. (ja) « Standards courants et passés de la JEITA »

Liens externes

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