Capteur solaire photovoltaïque
Un capteur solaire photovoltaïque est un module photovoltaïque qui fonctionne comme un générateur électrique de courant continu en présence de rayonnement solaire. Constitué d'un ensemble de cellules photovoltaïques reliées entre elles électriquement, il sert de module de base pour les installations photovoltaïques et notamment les centrales solaires photovoltaïques.
Ne doit pas être confondu avec Capteur solaire thermique.
Toute connexion de panneaux solaires au réseau électrique nécessite un onduleur et un compteur séparé ou communicant en cas de revente.
Caractéristiques
Les modules sont généralement des parallélépipèdes rectangles rigides et minces (quelques centimètres d’épaisseur), dont la longueur et la largeur sont de l’ordre du mètre, pour une surface de l’ordre du mètre carré, et une masse de l’ordre de 20 kg. Divers éléments (branchements électriques, fixations, éventuel cadre pour assurer une étanchéité) sont inclus. Il existe également des modules sous forme de membranes souples et résistantes, ainsi que des modules à concentration, plus complexes mais exploitant mieux l’élément le plus cher du module, la cellule photovoltaïque.
L'efficacité énergétique de conversion d'un module est plus faible que celle fournie par toutes les cellules qui le constituent, du fait des pertes électriques internes et des surfaces non couvertes. Elle est actuellement de l'ordre de 20 %.
La puissance électrique est générée sous forme de courant continu à tension variable, ce qui implique un chargeur adapté pour un branchement sur une batterie, ou une transformation en courant alternatif par un onduleur s’il s’agit de l’injecter dans un réseau de distribution. La tension délivrée dépend du type des modules, du branchement des cellules et des modules, de la puissance solaire disponible, de la température du module et de la résistance électrique appliquée par le circuit (voir Maximum power point tracker). La tension délivrée par un module est habituellement de l’ordre de 10 à 100 volts.
L’énergie réellement captée par un module dépend de la surface et de la puissance nominale du panneau, de l’ensoleillement (variable selon la latitude, l’heure de la journée, la météo, le masquage subi, etc.), de la température du module (la production est meilleure en montagne car il y fait plus froid) et de la résistance électrique appliquée par le circuit. En Europe, chaque Wc installé permet la production d’environ 1 kWh d’énergie sur l’année, le double dans des zones bien ensoleillées et avec un héliostat.
Outre sa puissance et sa surface, un module photovoltaïque a trois caractéristiques importantes :
- l’écart à la puissance nominale, de l’ordre de −0/+5 % ;
- la variation de puissance avec la température (plus de détails dans la section « Pertes énergétiques possibles ») ;
- la stabilité dans le temps des performances (les fabricants garantissent généralement au moins 80 % de la puissance de départ pendant 20 à 25 ans).
Le prix pour de tels modules était en 2008 d’environ 3–4 €/Wc et il baisse régulièrement[1]. En 2021, le prix de gros (EU spot market crystalline module price) est inférieur à 0,35 €/Wc[2].
Un module photovoltaïque ne génère aucun déchet en fonctionnement, son coût de démantèlement est très faible et ses coûts d’exploitation sont quasi nuls. Étanche, il peut servir de couverture à un toit, sous réserve de bien maîtriser l’écoulement d’eau aux bords avec un montage adapté.
Procédés techniques
Ce sont les modules à base de silicium qui sont actuellement les plus utilisés (plus de 90 % du marché)[3], suivis de ceux à base de tellurure de cadmium (principalement utilisés dans certaines grandes centrales solaires photovoltaïques), les autres types étant encore, soit en phase de recherche/développement, soit trop chers et réservés à des usages où leur prix n'est pas un obstacle. On distingue, en fonction des techniques utilisées :
- le silicium monocristallin
- les cellules photovoltaïques sont à base de cristaux de silicium encapsulés dans une enveloppe en plastique ou en verre. Elles possèdent un très bon rendement (12 à 20 %) mais leur coût est relativement élevé[4] ;
- le silicium polycristallin
- les cellules sont à base de polycristaux de silicium, notablement moins coûteux à fabriquer que le silicium monocristallin, mais qui ont un rendement de l’ordre de 11 à 15 % pour un prix plus accessible[4] ;
- le silicium amorphe
- les cellules sont réalisés avec du silicium amorphe au fort pouvoir énergisant et présenté en bandes souples permettant une parfaite intégration architecturale. Le rendement est plus faible que ceux des panneaux en silicium cristallin.
- le tellurure de cadmium
- les cellules sont à base de couches minces de tellurure de cadmium placées sur un support de verre ; ils sont sensiblement moins coûteux à fabriquer que ceux en silicium, mais ont un rendement (10 à 12 %) plus faible que celui du silicium monocristallin, mais plus élevé que ceux en silicium amorphe.
La technique évolue rapidement, le prix du kilowatt-crête (kWc) étant plus important que le rendement du panneau : un rendement deux fois plus faible signifie seulement qu'il faudra équiper deux fois plus de surface pour collecter la même énergie, ce qui n'est gênant que si la surface disponible est limitée par rapport à la puissance nécessaire (sur un satellite, par exemple). Par conséquent, si une nouvelle technique permet de produire des panneaux de faible rendement, mais bon marché, elle aura de bonnes chances de s'imposer. Le rendement reste néanmoins une composante du prix, ne serait-ce qu'à cause des frais de manutention et d'installation, d'autant plus faibles que le module est petit et léger.
Production
L’analyse de 172 installations du programme pionnier en Europe « 1 000 toits allemands » a montré des productions de 0,43 à 0,875 kWh/Wc/an avec une moyenne de 0,68 kWh/Wc/an[5]. Une autre analyse de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) montre des valeurs typiques variant entre 0,7 kWh/Wc/an en Allemagne et en Hollande, 0,83 kWh/Wc en Suisse avec une dispersion considérable de 0,4 à 0,95 kWh/Wc (Allemagne) et 0,5 à 1,4 kWh/Wc (Suisse)[6].
Les valeurs moyennes du coefficient de performance PR oscillent entre 0,7 et 0,75 mais l’analyse de l’Agence Internationale pour l’énergie montre que les PR peut varier considérablement de 0,25 à 0,9 avec une valeur moyenne de 0,72[réf. nécessaire].
Les kWh/Wc produits par un dispositif photovoltaïque peuvent alors s’exprimer comme le produit de trois facteurs indépendants :
avec
- : Puissance nominale produite en conditions STC (W).
- : Irradiation annuelle effective incidente sur le module (kWh/m2).
- : Irradiance STC (1 000 W/m2).
- : Facteur prenant en compte les pertes par ombrage[7].
À partir de là, il est possible d’estimer une productivité électrique annuelle. Les valeurs qui suivent sont indicatives et approximatives, car ce type de mesure est très sensible aux conditions et conventions adoptées : avec ou sans héliostat, avec ou sans les pertes de l’onduleur, en moyenne sur une région ou sur un lieu-dit particulièrement propice, etc. en kWh/Wc/an[8] ; ici le coefficient de performance PR (Performance Ratio) adopté est de 0,75 et pour une surface inclinée de façon optimale.
- Sud de l’Allemagne : ~0,9
- Espagne : ~1,4
- Îles Canaries : ~2,0
- Île d’Hawaï : ~2,1
- Déserts (Sahara, Moyen-Orient, Australie, etc.) : ~2,3
- Maximum pratique terrestre : ~2,4 (Désert d'Atacama, proche de l’équateur et particulièrement sec)
Toutefois, les valeurs réelles peuvent être bien plus faibles.
Pertes énergétiques possibles
Les principales sources de pertes énergétiques sont :
- ombrage partiel
- l’environnement d’un module photovoltaïque peut inclure des arbres, montagnes, murs, bâtiments, etc. Il peut provoquer des ombrages sur le module ce qui affecte directement l’énergie collectée.
- ombrage total (poussière ou saletés)
- leur dépôt occasionne une réduction du courant et de la tension produite par le générateur photovoltaïque.(~ 3-6 %)[10]
- dispersion de puissance nominale
- les modules photovoltaïques issus du processus de fabrication industrielle ne sont pas tous identiques. Les fabricants garantissent des déviations inférieures de 3 % à 10 % autour de la puissance nominale. En pratique, le module solaire photovoltaïque fonctionne en fonction des performances du pire panneau : la puissance nominale est donc généralement inférieure à celle prescrite par le fabricant[11],[12].
- Pertes de connexions
- la connexion entre modules de puissance légèrement différentes occasionne un fonctionnement à puissance légèrement réduite. Elles augmentent avec le nombre de modules en série et en parallèle.(~ 3 %)
- Pertes angulaires ou spectrales
- les modules photovoltaïques sont spectralement sélectifs, la variation du spectre solaire affecte le courant généré par ceux-ci. Les pertes angulaires augmentent avec l’angle d’incidence des rayons et le degré de saleté de la surface.
- Pertes par chutes ohmiques
- les chutes ohmiques se caractérisent par les chutes de tensions dues au passage du courant dans un conducteur de matériau et de section donnés. Ces pertes peuvent être minimisées avec un dimensionnement correct de ces paramètres.
- Pertes liées à la température
- On estime ainsi qu'au-delà de 25 °C, une augmentation de 1 °C aboutit à une baisse de production de 0,45 %[13]. En effet, selon l'explication de Futura Sciences : « Lorsque les photons traversent les cellules photovoltaïques, elles arrachent des électrons aux atomes de silicium créant alors un « trou » dans le matériau semi-conducteur. Un facteur important de l'efficacité d'un panneau solaire est la vitesse à laquelle les électrons se recombinent avec les trous. Or, ce taux de recombinaison est très sensible à la température : plus il fait chaud, plus il est élevé, ce qui diminue le rendement »[13]. La température d’opération des modules dépend de l’irradiation solaire incidente, de la température ambiante, la couleur des matériaux et la vitesse du vent (5 à 14 %)[réf. nécessaire].
- Pertes à cause du rendement de la conversion CC/CA de l'onduleur
- l'onduleur peut se caractériser par une courbe de rendement en fonction de la puissance d’opération.(~ 6 %)[14].
- Pertes par suivi du point de puissance maximum
- l'onduleur dispose d’un dispositif électronique qui calcule en temps réel le point de fonctionnement de puissance maximum (3 %).
- Pertes dues au vieillissement naturel des modules
- En moyenne un module en plein-air perd moins de 1 % de sa capacité par an (0,8 %/an en moyenne et 0,5 %/an en valeur médiane)[15].
Entretien
De manière générale, les modules photovoltaïques n'ont pas besoin d'entretien particulier : constitués d'une surface particulièrement plane et glissante (verre), la pluie, le vent et l'inclinaison suffisent à les conserver suffisamment propres au fil des ans pour ne perdre qu'un minimum de production sur la durée, sauf à se trouver opacifiés par des poussières produites en quantités importantes à proximité (cimenteries, carrière, …). Ainsi après plusieurs mois, le maximum d'opacité est atteint. Les quelques % de production perdue - probablement moins de 5 % - sont donc acceptables. Quand les modules sont insérés dans le bâti, l'architecte peut cependant prévoir les conditions de maintenance dont le nettoyage.
Deux innovations récentes peuvent concourir à l'entretien des grandes installations avec plus de sécurité pour le personnel et en risquant moins d'abîmer les modules :
- des robots nettoyeurs (télécommandés par WiFi)[16]) peuvent nettoyer les panneaux ;
- des drones de surveillance des anomalies, qui permettent d'intervenir plus tôt, et au bon endroit uniquement ; A titre d'exemple, de tels drones sont utilisés en France parmi les nouveaux outils de la télésurveillance nationale centralisée de « EDF ENR Solaire », filiale d'EDF Énergies Nouvelles (ou EDF EN, elle-même filiale d'EDF). Cette entreprise a créé en 2009 un « centre de contrôle des toitures solaires », qui (en 2013) surveille 550 installations, dont 150 propriété de EDF EN, correspondant à une puissance de 55 MW environ[17]. Une caméra infrarouge haute résolution gyro-stabilisée emportée par les drones montrent aux opérateurs distants d’éventuels défauts des circuits[16]. L’autonomie du drone est encore très limitée, et son passage est coûteux (2 000 à 4 000 €/j) mais ces deux défauts sont économiquement compensés par sa maniabilité et sa rapidité d'intervention[16].
Applications
Les modules solaires photovoltaïques se sont d'abord développés dans des applications très variées, non connectées au réseau électrique, soit parce qu'il n'y a aucun réseau disponible (satellites, mer, montagne, désert, etc.), soit parce que le raccordement reviendrait trop cher par rapport à la puissance nécessaire (balises, horodateur, abribus, téléphone mobile, etc.) ; dans ce cas, on utilise des appareils électriques adaptés au courant continu livrés par les modules. De nombreux constructeurs ont également développé des lampadaires solaires fonctionnant à partir de modules photovoltaïques évitant d'avoir à les connecter au réseau électrique, si l'ensoleillement et la capacité des batteries sont adaptés.
Pour alimenter en électricité une habitation ou un réseau public de distribution, on intercale un onduleur qui transforme le courant continu en courant alternatif adapté aux appareils classiques. Plusieurs modules sont intégrés dans une installation solaire associée à une habitation ou dans une centrale solaire photovoltaïque qui peuvent être soit des systèmes autonomes, soit des systèmes photovoltaïques raccordés au réseau électrique.
Ce type d'application n'est rendu rentable que par des subventions massives existant dans certains états, car l'énergie ainsi produite reste généralement beaucoup plus chère que l'électricité nucléaire ou celle produite à partir d'hydrocarbures fossiles : la source solaire est certes gratuite, mais l'investissement requis est très élevé.
Une étude de 2011 a toutefois montré que, dans des conditions favorables, les systèmes solaires photovoltaïques peuvent en volume, produire de l'énergie pour un prix proche de celui des autres sources d'énergies traditionnelles[18].
Une installation photovoltaïque est avant tout une installation électrique obéissant à des normes strictes qui, en France, sont éditées par l'Union technique de l'électricité (UTE)[19]. On citera la norme C15712-1 pour les installations raccordées au réseau et la C15712-2 pour les installations des sites isolés (avec stockage d'énergie par batterie)[20]. Parallèlement, la norme C15-100 reste valable et applicable en particulier sur la partie AC. La particularité d'une installation PV réside dans l'existence de courants continu et alternatif, de sources de danger pouvant arriver de plusieurs endroits. À ce titre, une vigilance accrue est conseillée en maintenance ou lors d'un sinistre provoquant l'intervention des services d'urgence.
Économie
Fabricants
Parmi les fabricants les plus importants de modules solaires, on peut citer en 2011 : Centrosolar, Solon-Microsol et Q-Cells (Allemagne ; en 2012, Q-Cells devient Hanwha Q-Cells à la suite de son rachat par le conglomérat sud-coréenne Hanwha), Sharp, Kyocera et Sanyo (Japon), Sunpower (États-Unis), Quantum Solar (Philippines), First Solar (États-Unis) et de nombreux fabricants chinois, notamment : Suntech Power, JA Solar, Trina Solar et Upsolar.
Les cinq plus grands fabricants de cellules photovoltaïques se partagent 60 % du marché mondial. Il s'agit des sociétés japonaises Sharp et Kyocera, des entreprises anglo-américaines BP Solar et Astropower, et du groupe italien Kerself SpA. Le Japon produit près de la moitié des cellules photovoltaïques du monde[Quand ?], mais c'est en Chine que la grande majorité des panneaux sont assemblés. On peut aussi citer Photowatt, firme française sise à Bourgoin-Jallieu (Isère), employant plus de 400 salariés et qui a été rachetée en novembre 2011 par EDF ENR, ainsi que deux filiales de Total, Sunpower et Tenesol, qui ont deux usines de fabrication de panneaux solaires en France[réf. nécessaire].
Le Japon est lui-même un des plus grands consommateurs de panneaux solaires, mais largement dépassé par l'Allemagne[Quand ?][1].
Coût du kilowatt-heure
Le coût du kilowatt-heure produit par un équipement solaire, actualisé sur la durée de vie de l'équipement, peut s'estimer à partir de trois paramètres :
- le coût d'achat de l'équipement, en euros par watt de puissance crête (€/Wc) ;
- la productivité (en kWh/Wc/an), en fonction de l'insolation du lieu ;
- la dépréciation annuelle du capital. Pour ce paramètre, on utilisera 10 % (correspondant, par exemple, à des frais de fonctionnement et maintenance de 1 %, une actualisation financière de 4 %, et un amortissement du matériel sur 20 ans soit 5 %)[réf. nécessaire].
On obtient alors une formule assez simple, puisqu'une installation qui aurait coûté 1 €/Wc et produisant 1 kWh/an/Wc aurait alors un coût de base de 0,1 €/kWh[alpha 2], le prix du kilowatt-heure étant ensuite proportionnel au prix d'achat (c'est-à-dire, le triple si l'installation a coûté 3 €/Wc) et inversement proportionnelle à la productivité (par exemple, la moitié si l'installation produit 2 kWh/Wc/an, le double si elle ne produit que 0,5 kWh/Wc/an).
Prix de vente de l’électricité en France
En France, l'arrêté du fixe « les conditions d'achat de l'électricité produite par les installations utilisant l'énergie radiative du soleil »[21]. Le tarif (en c€/kWh hors TVA) est calculé à partir de plusieurs variables. L'article 2 donne les principales caractéristiques du contrat d'achat :
- nombre et type de générateurs ;
- intégration ou pas au bâti ;
- puissances (puissance crête installée et puissance électrique active maximale de fourniture) ;
- production moyenne annuelle estimée ;
- tension de livraison.
Conformément à l'arrêté du , les prix d'achats sont en France réévalués chaque trimestre par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) en fonction de la puissance installée le trimestre précédent. À titre d'exemple, le prix d’achat du kilowatt-heure photovoltaïque pour les particuliers (puissance inférieure à 9 kWc), qui était de 58 c€/kWh à la fin 2010, a baissé progressivement jusqu'à atteindre 37 c€/kWh au deuxième trimestre 2012[22] puis 34..15 c€/kWh au quatrième trimestre 2012[23], 29,1 c€/kWh au 4e trimestre 2013[24] et 25,8 c€/kWh au 3e trimestre 2015[25].
Un appel d'offres portant sur la réalisation et l'exploitation d'installations de production d'électricité innovantes à partir de l'énergie solaire a été publié le [26]. Il concerne, entre autres, les technologies hybrides ou les centrales agrivoltaïques. Pour cet appel d'offres, la fourchette de prix se situe entre 50 et 200 €/MWh pour la première période[27]. Cependant, la Commission de régulation de l'énergie considère que le prix plafond proposé, pour la première période, est excessif compte tenu des prix proposés dans des appels d'offres de 2015 qui intégraient également un critère d'innovation[28].
Bilan énergétique (de la fabrication au recyclage)
D'après l'EPIA (Association Européenne de l'Industrie du Photovoltaïque), sous la latitude de Lyon, en France, un module solaire restitue en deux ans et demi l'énergie qui a été nécessaire à sa fabrication.
Une directive de l'Union européenne de 2012 impose que les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) soient recyclés lorsqu'ils sont démantelés. Les onduleurs sont concernés depuis 2005 et une modification de la directive a ajouté (le ) les modules photovoltaïques à la liste des produits électroniques à recycler en fin de vie[29]. Elle sera traduite en France avec un peu de retard, par un décret[30] ; ce décret s'appliquera en deux étapes et impose une collecte gratuite, encourage le réemploi et fixe des exigences pour l'exportation d'EEE usagés.
Plusieurs organisations préparent en France le recyclage des panneaux en fin de vie, dont :
- le CERES[31], une association fondée en 2011 et basée à Paris. En septembre 2013, le CERES a cessé son activité de recyclage mais PV Cycle s'est engagé à reprendre les obligations que le CERES a ainsi abandonnées[alpha 3] ;
- PV Cycle[32], une association créée à Bruxelles en 2007.
La durée de vie des panneaux est de l'ordre de 30 ans[33]. Le temps de retour énergétique est difficile a évaluer puisqu'il dépend du taux d'ensoleillement, de l'inclinaison des panneaux, de leur température[34], de leur orientation, etc. Selon les études disponibles, « le temps de retour énergétique, [...] est d’environ 3 ans »[35].
Ressources employées et impact environnemental
Les modules photovoltaïques contiennent plusieurs métaux rares, dont le recyclage devrait être largement développé :
- l'argent (Ag) : dans les capteurs de technologie silicium cristallin ;
- l'indium (In) : dans les technologies silicium amorphe, CIS, CIGS ;
- le gallium (Ga) : dans les technologies CIGS, cellules à haut rendement ;
- le germanium (Ge) : dans les technologies silicium amorphe, cellules à haut rendement[36].
Dans l'Union européenne, depuis le , tout panneau solaire photovoltaïque en fin de vie est juridiquement un déchet d'équipements électriques et électroniques (DEEE), à gérer comme tel[37].
Avant de traduire cette obligation dans le droit français, l'État français a ouvert une consultation publique relative à plusieurs textes sur les DEEE (dont les panneaux photovoltaïques)[37],[38].
Un projet européen (Cabriss) promeut le « recyclage en boucle » des panneaux usagés[réf. nécessaire].
En France, en 2017, on estime que plus de 55 000 t de panneaux photovoltaïques sont déjà installés (dont une partie arrive en fin de vie), pour une puissance totale raccordée en 2016 de 6,8 GW qui pourrait tripler de 2016 à 2023[39]. L'éco-organisme dédié PV Cycle France a donc été créé, agréé pour collecter et traiter les panneaux photovoltaïques arrivés en fin de vie. Avec Triade Électronique (filiale de Veolia), il construit en France en 2017 la première unité de recyclage de panneaux photovoltaïques[39] à Rousset (Bouches-du-Rhône)[39] ; 1 400 t de matières telles qu'aluminium, cuivre, verre, argent, silicium et plastique devraient déjà être récupérées de mars à , par broyage, micronisation, criblage et tri. Veolia prévoit ensuite un recyclage en hausse de 40 % par an (plus de 4 000 tonnes attendues de 2017 à fin 2021)[39]. Antérieurement, les panneaux à recycler étaient envoyés (moins de 500 t/an) chez le Belge Malta[39].
Notes et références
Notes
- Les uns font de l'ombre aux autres, ce qui réduit le rendement global.
- La formule correspondante est usuelle, on la trouve notamment dans les tableurs sous le nom VPM (10 %; X; 1; ; ), X étant un nombre de période « grand » (X = 100 par exemple, soit un siècle ; le résultat ne varie plus si on prend X plus grand).
- Puissance sous un ensoleillement de 1 000 W/m2, une température normalisée de cellule de 25 °C et une distribution spectrale AM 1,5 (conditions STC).
Références
- (en) Trends in photovoltaic applications : Survey report of selected IEA countries between 1992 and 2007, Agence internationale de l'énergie, , 40 p. (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 28.
- « Indice de prix des modules photovoltaïques : nouvelles dimensions, nouveaux problèmes », sur pv magazine (consulté le ).
- « Les livraisons de panneaux PV auraient atteint 39,3 GWc l'an passé », sur L'Écho du Solaire (consulté le ).
- Voir : Panneaux solaires photovoltaïques, sur panneaux-solaires-france.com, consulté le 9 juin 2017
- (en) Performance of 172 grid connected PV plants in Northern Germany (Decker B, Jahn U 1994)
- (en) Analysis of Photovoltaic Systems. Rapport IEA-PVPS T2-01:2000 - Disponible sur : IEA-PVPS Task 2
- (es)E. Lorenzo, Radiación solar y dispositivos fotovoltaicos, 2006.
- Voir par exemple PVGIS qui donne ce genre de résultat en tout point voulu.
- Test de panneaux solaires photovoltaïques par thermographie
- Solar Energy Material Solar Cells (2001). Ruiz JM., Martin N.
- (en) Quesada et al. (2011) Experimental results and simulation with TRNSYS of a 7.2 kWp grid-connected photovoltaic system. Applied Energy no 88, sur le site ScienceDirect.com
- [PDF]+(es) Lorenzo (2002) La electricidad que producen los sistemas fotovoltaicos conectados a la red. Era Solar, no 107, sur le site fotovoltaica.com
- Céline Deluzarche, « Le réchauffement climatique menace la production d'énergie solaire », sur Futura-sciences.com, (consulté le ).
- Sistemas Fotovoltaicos (2005). Abella MA.
- Dirk C. Jordan and Sarah R. Kurtz (2012) Photovoltaic Degradation Rates An Analytical Review : analyse des taux de dégradation de performances de modules et systèmes terrestres rapportés dans la littérature spécialisée depuis 40 ans (près de 2000 mesures de taux de dégradation de modules individuels ou sur des systèmes entiers) ; NREL/JA-5200-51664 ; June 2012
- Bati-Actu (2013) Robot laveur, consulté ;
- Batiactu (2013), « Drones et robots investissent le monde du solaire Drone a capteur infrarouge », consulté 26 septembre 2013.
- L'énergie solaire serait beaucoup moins chère à produire !, Enerzine, décembre 2011.
- Commission nationale de normalisation électrotechnique - Union technique de l'électricité (UTE)
- Normes C15, commission U15C - Union technique de l'électricité (UTE)
- Tarif d'achat en France, sur photovoltaïque.info
- Tarifs d’achat de l'électricité produite à partir du photovoltaïque, CRE, avril 2012 [PDF].
- Tarifs d'achat ERDF du au 31 décembre 2012, photovoltaique.info, octobre 2012.
- Consulter les tarifs d'obligation d'achat photovoltaique, CRE (consulté le ).
- Tarifs d'achat ERDF du au 30 septembre 2015, photovoltaique.info, octobre 2015.
- « PV : la CRE défavorable aux appels d'offres pour le soutien à l'innovation », sur L'Écho du Solaire, (consulté le ).
- Commission de régulation de l'énergie, « Cahier des charges de l'appel d'offres portant sur la réalisation et l'exploitation d'installations de production d'électricité innovantes à partir de l'énergie solaire » [PDF], .
- Commission de régulation de l'énergie, « Délibération no 2017-066 » [PDF], .
- Directive 2012/19/UE du 4 juillet 2012 relative aux Déchets d'Équipements Électriques et Électroniques (DEEE) ; Extension du champ d'application aux panneaux photovoltaïques, [PDF], 6 pages, consulté 2014-09-01, version 1
- Collet P (2014) DEEE : Le décret transposant la directive DEEE de 2012 est publié ce vendredi, Actu-Environnement, le 22 août 2014.
- (en) Site de CERES
- Site de PV Cycle.
- « Impact environnemental de la fabrication : Empreinte environnementale des modules », sur photovoltaique.info (consulté le ).
- « Les puissances-crêtes de production les plus élevées seraient enregistrées par ciel partiellement nuageux », sur PV magazine France, (consulté le ).
- « Impact environnemental de la fabrication : Analyse de cycle de vie photovoltaïque », sur photovoltaique.info (consulté le )
- « Étude du potentiel de recyclage de certains métaux rares, 2e partie », ADEME, juillet 2010, p. 87
- C. Patrigeon, Depuis le 13 août 2012, les panneaux solaires photovoltaïques sont rattachés au régime des déchets d'équipements électriques et électroniques (D3E) en droit européen. Mais le droit français ne lui a pas encore emboîté le pas., 22 avril 2014.
- Décret relatif aux déchets d’équipements électriques et électroniques, consultation publique du au .
- « Veolia va créer la première unité de recyclage des panneaux photovoltaïques en France », sur L'Usine nouvelle, .
Annexes
Bibliographie
- Tristan Urtizberea, Produire son électricité : autoconstruire son installation photovoltaïque, Ulmer, coll. « Résiliences », , 128 p. (ISBN 9782379222009).
Articles connexes
Liens externes
- GuidEnR Photovoltaïque, informations et actualités techniques sur l'énergie photovoltaïque.
- « (titre inconnu) », Fiche technique sur le solaire photovoltaïque(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [PDF], association EDEN.
- BDPV, site collectant les données de productions d'un grand nombre d'installations pour suivre l'évolution de leur production d’électricité.
- (en) International Energy Agency Photovoltaic Power System Programme, groupe photovoltaïque de l'agence internationale de l'énergie.
- Portail des énergies renouvelables