Panzerkampfwagen IV

Le SdKfz 161 Panzerkampfwagen IV, PzKpfW IV, ou Panzer IV, est un char moyen allemand utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale.

Pour les articles homonymes, voir Panzerkampfwagen.

Panzerkampfwagen IV

Panzer IV Ausf. H au musée des blindés de Saumur
Caractéristiques de service
Type Char d'assaut moyen léger
Service 1939-1945
Caractéristiques générales
Équipage 5 (chef de char, pilote, radio, tireur, chargeur)
Longueur de 5,92 à 7,02 m suivant les modèles
Largeur 2,83 à 2,88 m suivant les modèles, sans les jupes latérales ("Schürzen")
Hauteur 2,68 m
Masse au combat de 18 à 25 tonnes suivant les modèles
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Blindage de 14,5 à 80 mm en frontal selon les modèles
Frontal (caisse) de 14,5 à 80 mm suivant les modèles
Armement
Armement principal canon de 75 mm (7,5-cm) (de 122 à 80 obus en réserve, selon les modèles)
Armement secondaire une ou deux mitrailleuses MG-34 de 7,92 mm suivant les modèles (de 2 400 à 3 150 cartouches)
Mobilité
Moteur Maybach HL 108 TR (pour le "A"), HL 120 TR ("B", "C"), HL 120 TRM pour les suivants
Puissance de 250 à 300 ch

Production= 1937

Suspension Ressort à lames
Vitesse sur route de 32,4 à 42 km/h sur route selon les modèles (de 10 à 20 km/h en tout-terrain)
Puissance massique
Autonomie de 200 à 320 km sur route ; de 120 à 210 km en tout-terrain

Conçu comme char d'appui-feu armé d'un canon de 7,5-cm court KwK 37 L/24 (destiné aux tirs anti-infanterie, pour les Panzer IV Ausf. A / B / C / D / E / F), il est réarmé avec un canon long antichar 7,5 cm KwK 40 L/43 à partir de mars 1942 (Panzer IV Ausf. F2, puis canon L/48 pour les versions G / H / J).

Le PzKpfW IV fut le char le plus utilisé par la Panzerwaffe avec 9 000 exemplaires produits. Son châssis fut utilisé pour plusieurs véhicules spéciaux et chasseurs de chars. Ses équivalents alliés furent le M4 Sherman américain produit à 50 000 exemplaires, et le T-34 soviétique produit à 60 000 exemplaires.

Dénomination

Le véhicule a d’abord reçu le nom de code Begleitwagen, « véhicule d’escorte », afin de dissimuler sa nature à un moment où l’Allemagne essaie encore d’afficher son respect du traité de Versailles, qui lui interdit de développer des chars. Il reçoit ensuite brièvement le nom de Gesch. Kpw. (75 mm) (Vskfz.618) dans les inventaires, avant de prendre la désignation définitive de Panzerkampfwagen IV (7,5 cm) (Vskfz.622)[1].

Histoire

Contexte

Après sa défaite en 1918, l’Allemagne se voit imposer par le traité de Versailles d’importantes restrictions sur ses forces armées. Il lui est notamment interdit de posséder des chars. Les Allemands se lancent pourtant en secret dès dans un programme de développement nommé Armeewagen 20, qui aboutit en 1928 au Grosstraktor[2]. La conception d’un autre véhicule, le mittlere Traktor, rebaptisé ultérieurement Neubaufahrzeug, débute en [3]. Ce dernier a la particularité d’être envisagé comme un véhicule universel dont l’armement, un canon de 37 mm et un obusier de 75 mm, lui permet de remplir à la fois le rôle de lutte contre les chars et de soutien à l’infanterie[4],[5].

Aucun des deux véhicule précédent n’est produit en série, leur conception n’étant pas satisfaisante. La principale difficulté provient de la motorisation : des moteurs d’avion sont utilisés afin de disposer de suffisamment de puissance, mais ceux-ci ont l’inconvénient de produire un couple élevé, même à basse vitesse, ce qui fragilise la transmission et requiert l’emploi de composants renforcés plus lourd. Ce point pose problème, car la plupart des ponts ne peuvent pas supporter une charge élevée et il est donc nécessaire de réduire au maximum la masse du char pour éviter que chaque rivière devienne un obstacle. Ce même point impose également de réduire l’armement et de renoncer au concept de char universel en faveur de deux véhicules spécialisés respectivement dans le support de l’infanterie et le combat contre les autres chars[6].

Développement

La réflexion sur les caractéristiques du véhicule de soutien,appelé B.W. pour Begleitwagen, « véhicule d’escorte », commence à l’automne 1934 et celles-ci sont fixés le par le Wa Prüf 6, département du Heereswaffenamt dédié au développement des chars[7],[1]. Le B.W. doit être équipé d’un canon de gros calibre lui permettant d’affronter les cibles pour lesquelles l’armement du Zugführerwagen (Z.W.), le pendant du B.W. dédié à la lutte contre les chars, est inadapté, par exemple les fortifications. Outre ce canon, il doit également disposer d’une mitrailleuse en tourelle, ainsi que d’une autre en proue, et être en mesure de résister à des chars légers[1].

La Wa Prüf 6 reçoit l’autorisation de poursuivre le développement du B.W. le [7]. Conformément aux habitudes allemandes, c’est le Wa Prüf 6 qui mène ensuite le plus gros du travail de développement, en définissant quels sont les composants à utiliser et leurs caractéristiques précises (dimensions, masse, composition, etc.). Ce n’est que dans un deuxième temps qu’il est fait appel à des entreprises privées, dont le rôle n’est que de traduire ces spécifications, avec une marge de manœuvre qui est donc assez limitée[8]. Dans le cas du B.W., les deux entreprises mises en concurrence sont Krupp et Rheinmetall-Borsig[1].

Rheinmetall reçoit en un contrat pour concevoir un châssis propulsé par le nouveau moteur de Maybach, le HL100 TR développant 300 ch, qui se distingue de ses prédécesseur en étant le premier à être spécialement conçu pour les chars. L’autre nouveauté est que la transmission finale, et donc les barbotins sont situés à l’avant et le moteur à l’arrière, ce qui nécessite de transférer la puissance par un arbre traversant le véhicule, mais évite certains problèmes qui s’étaient présentés sur le Neubaufahrzeug, notamment la propension à perdre les chenilles dans les virages. Il reprend en revanche certaines parties de son prédécesseur, comme la suspension à ressorts[6]. L’entreprise produit une maquette en bois et au moins un prototype fonctionnel en acier doux, livré à la fin de l’année 1935. Celui-ci est toutefois rejeté dès le début des essais, mettant fin au contrat[9],[6].

De son côté, Krupp propose dès le un char dans la classe de 18 t, avec une conception archaïque à plusieurs tourelles. Après la parution des spécifications techniques du Wa Prüf 6, le Heereswaffenamt commande un châssis en à l’entreprise, puis un second en octobre et enfin une tourelle en . Les deux châssis se distinguent principalement par un train de roulement différent, le second ayant trois paires de grands galets de roulement de chaque côté, tandis que le premier dispose de quatre paires de petits galets. Le premier châssis est terminé le et est celui qui est finalement retenu pour la production[7].

Production

Une commande de trente-cinq véhicules issus du premier prototype est passée à Krupp en . Les deux premiers exemplaires ne sont toutefois livrés qu’en du fait de nombreux changements de conception des composants individuels, dont seulement sept ne sont pas modifiés par rapport au prototype[10]. Alors que les prototypes sont produits au siège de Krupp à Essen, la production de masse se déroule chez Krupp-Grusonwerk, à Magdebourg[11].


La production de cette première série, adoptée pour le service dans la Wehrmacht sous le nom de Panzerkampfwagen IV Ausführung A, s’achève en [10].

Au combat

En , le remplacement du canon KwK 37 L/24 par le KwK 40 L/43 à bonne capacité antichar (vitesse initiale de 740 m/s, 91 mm de blindage percé à 500 mètres sous une incidence de 30°) permet de répondre honorablement aux blindés adverses. Le blindage, malgré un renforcement constant de son épaisseur jusqu'à 80 mm en frontal de caisse et tourelle dès , reste vertical. Pour se faire une idée du problème, un canon antichar français "47 mm modèle 1937" était susceptible de percer 50 mm de blindage vertical à 500 mètres. Et la situation ne s'améliora pas avec le temps : à partir de 1943, le canon antichar britannique "17 Pounder" était susceptible de percer 120 mm de blindage vertical à 1 000 mètres. Les performances constantes des armes antichars sont susceptibles de mettre constamment à mal le blindage du char allemand, et ce dès le début du conflit. Le Panzer IV parvient cependant à rivaliser grâce à des optiques de tir d'excellente qualité permettant une chance de coup au but de 90 % à 2 000 m. Et en avril 1943, le Panzer IV "G", armé du 7,5-cm KwK 40 L/48, est capable de percer 96 mm de blindage incliné à 30° à 500 mètres, 85 mm à 1 000 m, et encore 64 mm à 2 000 m avec un obus APCBC PzGr.39 (120 mm à 500 m avec un obus APCR PzGr.40)

Caractéristiques

Moteur Maybach 12 cyl. HL 120

Le blindage du Panzer IV Ausf. « A » était très faible avec un maximum de 14,5 mm d'épaisseur (16 mm en frontal de tourelle), pour un poids total du véhicule de 18 tonnes. Cela semblait suffisant pour l'époque, mais dès la série « B » l'épaisseur fut portée à 30 mm en frontal de tourelle et de caisse, la masse de l'engin passant alors à 18,5 tonnes. Sur le modèle « J » d'avril 1944, le blindage en frontal tourelle sera de 50 mm, et de 80 mm en frontal caisse, pour une masse de 25 tonnes.

L'agencement interne comprenait cinq hommes : le pilote et un radio-mitrailleur en caisse, le chef de véhicule, le tireur et le pourvoyeur en tourelle. L'armement se composait du canon de 7,5 cm KwK 37 L/24, approvisionné avec 122 obus de 12 à 15 kg sur le « A », 80 du « B » au « F », 87 du « F2 » au « J ». Une mitrailleuse MG-34 se trouvait en caisse (excepté sur le « B » et le « D »), une autre en tourelle.

Le moteur était un Maybach HL 108 TR de 250 ch pour le « A », HL 120 TR ou TRM de 300 ch pour les autres modèles, donnant une vitesse de 32,4 km/h sur route pour le « A » (10 km/h en tout-terrain), 42 km/h du « B » au « G » (20 km/h en tout-terrain), 38 km/h pour les « H » et « J » (20 km/h en tout-terrain). L'autonomie avoisinait les 200 km sur route et 130 km en tout-terrain pour tous les modèles.

La suspension se composait de huit roues de route indépendantes, et de quatre galets de retour (trois pour le « J »). Les chenilles se composaient de 99 patins, avaient une largeur de 38 cm, et à partir de 1942 pouvaient être échangées contre des "Winterketten" plus larges, étudiées pour une utilisation dans la boue ou la neige.

Conclusion

Le Panzer IV était fiable, de faible coût, de puissance de feu honorable, souple dans ses déplacements. Mais son blindage vertical était un réel problème, malgré l'augmentation constante de son épaisseur : il fut toujours susceptible d'être percé à des distances importantes par les canons antichars alliés. Bien que doté de canons performants, le Panzer IV était très vulnérable.

Dès 1943, on peut considérer que ce blindé était obsolète, dépassé par les nouveaux blindés soviétiques tels les SU-152, KV-85, et plus encore en 1944 par les T-34/85 et IS-2 ; les M4 Sherman américains armés de canons de 76 mm, ainsi que les M-26 Pershing. Il continua cependant à être utilisé jusqu'au dernier jour de la guerre en Europe, à défaut d'aligner en nombre des chars plus performants.

Il fut encore employé pendant deux décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale, à défaut de mieux dans certaines armées.

Versions

PzKpfW IV Ausf. A

PzKpfW IV Ausf. A en octobre 1938.

La première version du Panzer IV a été produite à 35 exemplaires portant les numéros de coque 80101 à 80135. La commande est passée en , avec une entrée en service le et une fin de production en [10].

La version A est équipée d’un moteur Maybach HL 108 TR développant 230 hp à 2 600 t/m et d’une boîte de vitesses Zahnradfabrik SFG 75 à cinq vitesses, qui lui permettent d’atteindre une vitesse maximale de 32 km/h sur route, même si elle est généralement limitée à 20 km/h. Le blindage est de 14,5 mm dans presque toutes les directions, à l’exception des surfaces horizontales qui font entre 8 et 10 mm d’épaisseur. L’armement principal est composé d’un canon de 7,5-cm KwK 37 avec initialement 140 obus, réduit ultérieurement à 122 pour réduire la masse. En guise d’armement secondaire, le véhicule dispose d’une MG 34 coaxiale au canon et d’une autre en proue[12].

PzKpfW IV Ausf. B

Une commande d’une version améliorée du Panzer IV est passée à Krupp en . Cette version B compte 42 exemplaires portant les numéros de coque 80201 à 80242 et sa production se déroule entre mai et octobre 1938[13].

La principale amélioration consiste en l’augmentation du blindage frontal à 30 mm afin de lui permettre de résister aux projectiles perforants de 20 mm. La coupole du chef de char est également modifiée pour être mieux protégée, tant sur sa partie en acier que sur les blocs de vision. Toutefois, afin de compenser la hausse de la masse du véhicule, il est nécessaire de supprimer la mitrailleuse de proue et de réduire le nombre d’obus embarqués à 80. Le moteur est également remplacé par un autre modèle plus puissant, le Maybach HL 120 TR développant 285 hp à 2 800 t/m, de même que la transmission laisse place à une boîte SSG 76 à six vitesses. Ces améliorations permettent de faire passer la vitesse maximale sur route à 42 km/h, l’usage la limitant toutefois généralement à 25 km/h[14].

PzKpfW IV Ausf. C

PzKpfW Ausf. C en octobre 1943.

Une troisième version est commandée à Krupp en en raison des retards de conception d’un nouveau châssis haute performance[15]. Les 440 exemplaires commandés portent les numéros de coque 80301 à 80440 et sont produits entre octobre 1938 et aout 1939. Six châssis sont cependant prélevés pour être transformés en poseur de ponts[16].

En début de production, cette version C est presque identique à la version B, dont elle se distingue principalement par le blindage du canon de la mitrailleuse coaxiale. Quelques modifications sont effectuées en cours de production, la principale étant le remplacement du moteur à partir du numéro 80340 par une version améliorée, le Maybach HL 120 TRM, plus fiable que son prédécesseur[16].

PzKpfW IV Ausf. D

PzKpfW IV Ausf. D

La version D est composée de deux séries désignées par Krupp 4.Serie B./W. et 5.Serie B./W., mais les deux sont identiques et ont le même nom dans l’armée, Panzerkampfwagen IV Ausführung D. L’existence des deux séries est liée au fait que deux contrats ont été passés à l’entreprise, le premier de 200 exemplaires en et le second de 48 exemplaires en . Ce dernier est initialement destiné à équiper la SS, mais les véhicules vont finalement aux unités régulières. La production se déroule entre octobre 1939 et octobre 1940, mais seize des châssis commandés sont prélevés sur la chaîne pour en faire des poseur de ponts[17].

La version D voit une augmentation considérable du blindage, qui est porté à 20 mm sur les côtés et l’arrière, tandis que le mantelet et les parties verticales de l’avant de la caisse sont doublées à partir de par une plaque de 30 mm portant l’épaisseur totale à 60 mm. L’armement est également augmenté avec le retour de la mitrailleuse de proue. Bien que cela ait eu pour conséquence d’augmenter la masse d’1,5 t, la mobilité ne semble pas en avoir été affectée[18].

PzKpfW IV Ausf. E

La sixième série est commandée en . Le contrat porte initialement sur 223 exemplaires, réduit à 206 en . La production débute en et s’achève en . Seuls 200 exemplaires deviennent effectivement des chars, quatre châssis étant convertis en poseur de ponts et deux étant employés à des fins expérimentales[19].

La version E est identique à la version D en dehors de quelques détails comme l’installation d’un extracteur de fumée sur le toit de tourelle. En théorie, le blindage frontal aurait dû être augmenté par une plaque supplémentaire de 30 mm, comme sur la version D, mais en pratique un grand nombre de chars sont livrés aux unités sans ces plaques en raison des difficultés d’approvisionnement et elles sont ajoutées ultérieurement sur ces véhicules au fur et à mesure des livraisons. Une dizaine d’exemplaires ont également été modifiés pour le combat en Afrique du Nord et les véhicules produits à partir de disposent d’un panier de tourelle[19].

PzKpfW IV Ausf. F

PzKpfw IV Ausf. F

Dans un premier temps, seuls 128 exemplaires de la septième série sont commandés en , mais le contrat est augmenté à 500 exemplaires en , puis à 800 en . Toutefois, avant que la production arrive à son terme la décision est prise au début de l’année 1942 de changer l’armement principal. S’ensuit un moment de flottement dans la dénomination : après quelques mois pendant lesquels les exemplaires ayant l’ancien armement sont appelés F1 et ceux avec le nouveau F2, il est décidé le que les F1 restent simplement la version F, tandis que les F2 deviennent la version G[20].

Alors que le blindage des versions D et E avait été augmenté par l’adjonction de plaques de blindage supplémentaires, les Allemands augmentent directement sur la version F l’épaisseur des plaques constituant la caisse, éliminant ainsi le besoin de recourir à un blindage appliqué en surplus. L’épaisseur résultante est toutefois inférieure, avec 50 mm à l’avant et 30 mm sur les côtés. Afin de mieux résister aux contraintes causées par la masse supérieure, le train de roulement fait également l’objet d’améliorations[21].

PzKpfW IV Ausf. G

PzKpfW IV Ausf. G

D’abord appelé Panzerkampfwagen IV Ausführung F2, cette version est renommée Panzerkampfwagen IV Ausführung G le . Elle couvre les exemplaires produit à la fin de la septième série et une huitième série de 1 400 unités commandée en [22].

La principale différence entre la version F et G est l’armement principal. L’ancien canon est en effet remplacé par un canon de même calibre, mais au tube plus long, le 7,5-cm KwK 40 L/43, qui tire ainsi plus précisément des projectiles à plus haute vélocité. À partir de est introduit le canon 7,5-cm KwK 40 L/48, similaire mais avec un tube plus long. Le blindage est augmenté à la même période, d’abord par l’ajout de plaques supplémentaires de 30 mm à l’avant, puis par l’ajout de jupes blindés, les Schürtzen[23].

PzKpfW IV Ausf. H

La neuvième série est commandée en et la production débute en . Environ 2 300 exemplaires ont été produits[24].

La version H aurait dû comporter un grand nombre d’innovations, dont une nouvelle tourelle, une nouvelle conception du blindage pour le rendre incliné ou encore un nouveau train de roulement. La majeure partie de ces nouveautés doit toutefois être abandonnée en , car elles augmentent trop la masse d’un char dépassant déjà de plusieurs tonnes celle pour laquelle il a été conçu. De fait, les seules différences notables en début de production avec la version G sont la transmission finale renforcée et le blindage plus épais du toit de tourelle. Le blindage est modifié en cours de production avec le remplacement des plaques superposées à l’avant par une seule plaque de 80 mm d’épaisseur[24].

PzKpfW IV Ausf. J

PzKpfW IV Ausf. J

PzKpfW IV Ausf. J (juin 1944 : 1 758 exemplaires) : due aux ressources limitées et de l'état de l'industrie allemande en plus des lourdes pertes due aux larges offensives des forces Alliées et Soviétique, le modèle J est une version largement simplifiée des variantes précédentes. Les changements notables sont le changement du pot d'échappement, l'ajout d'un réservoir de carburant, les galets-porteurs étant réduit à 3 au lieu de 4 et surtout, le retrait du contrôle électrique de la tourelle, forçant le tireur a utiliser uniquement le contrôle manuel qui est bien plus lent.[25]

Variantes

10,5 cm K18 auf Panzer-Selbstfahrlafette IVa

Le , Hitler ordonne la création d’un véhicule armé du nouveau canon 10,5 cm K18 de Krupp, dans la perspective d’affronter les fortifications et les futurs chars lourds britanniques et américains[26]. Un premier prototype est construit au printemps 1941 et présenté à Hitler le . Un second prototype est construit par la suite, mais aucune production en série n’est lancée. Les deux véhicules sont dans un premier temps assignés au Panzerjäger Abteilung 521 afin d’être employé pour l’attaque de Gibraltar, mais ils ne sont pas utilisés et sont transférés par la suite dans la 3. Panzer-Division après l’invasion de la Russie. L’un des prototypes est détruit au combat et le second renvoyé en Allemagne en , sans que son destin ultérieur soit connu[27].

Sturmgeschütz IV

Le Sturmgeschütz IV est un canon chasseur de char armé d'un 7,5 cm L/48 produit à partir de à environ 1 100 exemplaires.

Jagdpanzer IV

Le Jagdpanzer IV est un chasseur de chars armé d'un 7,5 cm PaK 39 L/48 (769 exemplaires produits en 1944 sur châssis de Panzer IV Ausf. F.) puis d'un 7,5 cm PaK 42 L/70 (entre 1944 et 1945, 930 exemplaires en 1944 et 1945, sur châssis de Panzer IV Ausf. H. puis 278 exemplaires sur châssis de Panzer IV Ausf. J non modifié).

Chars de défense aérienne

  • Möbelwagen (240 exemplaires en 1944) : canon de 37 mm antiaérien monté sur un châssis de PzKpfW IV sans tourelle.
  • Wirbelwind (140 ex.) : canon quadruple de 20 mm antiaérien monté sur un châssis de PzKpfW IV dans une tourelle ouverte à rotation complète.
  • Ostwind (40 ex.) : canon de 37 mm antiaérien monté sur un châssis de PzKpfW IV, dans une tourelle ouverte à rotation complète.
  • Kugelblitz (5 ex. en 1945) : deux canons de 30 mm antiaérien monté sur un châssis de PzKpfW IV, dans une tourelle à rotation complète et fermée.

Sturmpanzer IV

Le Sturmpanzer IV (Brummbär) est un canon d'assaut armé avec un obusier d'infanterie SIG-33 de 150 mm sur un châssis de Panzer IV Ausf. E ou F produit de mars 1943 à avril 1945 (306 exemplaires).

Hummel

Le Hummel est un obusier (sFH 18 L/30 de 150 mm) automoteur, produit de novembre 1942 à juillet 1944 (166 exemplaires).

Nashorn

Le Nashorn est un chasseur de chars armé d'un canon de DCA de 88 mm PaK 43 L/71 identique à celui du char Tigre II, produit à 494 exemplaires de 1943 à 1945.

Heuschrecke 10

Le 10,5 cm le.FH.18/1 (Sf) auf Geschützwagen IVb (SdKfz 165/1) est un projet de pièce d'artillerie autopropulsée sur châssis chenillé proposé par Krupp, produit à 10 exemplaires de présérie courant 1942. La caisse de Pzkw IV est modifiée (ses huit galets de roulement de 470 mm de diamètre sont remplacés par six galets de 520 mm) et reçoit une superstructure ouverte, accueillant un obusier 10,5 cm leichte Feldhaubitze 18/1 L/28, pouvant pivoter sur 70°. Les SdKfz 165/1 sont envoyés au combat au sein de l'Artillerie-Regiment 16 de la 16e Panzerdivision, et Krupp reçoit une commande de deux-cents Pz. sFL. IVb3, également désignés comme Heuschrecke 10, mais la Wespe, conversion du châssis obsolète du Panzer II, s'avérant efficace et peu onéreuse, la commande est finalement annulée[28].

Logistique

  • Munitionspanzerwagen IV : transport de munitions.
  • Munitionsschlepper für Karlgerät : transport de munitions pour le mortier de 600 mm Karl, transportant trois obus et pourvu d'une grue de trois tonnes.
  • Land-Wasser-Schlepper / Panzerfähre : tracteur d'infanterie amphibie
  • Bergepanzer : véhicule de dépannage, 36 convertis en 1944, tourelle retirée et remplacée par une grue.

Autres

  • Tauchpanzer IV : char submersible, 42 Ausf. « D », convertis en 1940, pour l'opération Seelöwe, toutes ouvertures étaient rendues étanches grâce à des joints en caoutchouc, l'échappement, lui, était muni de clapets anti-retour et d'un tuyau flexible de 18 mètres, tenu en surface par une bouée. La profondeur d'immersion maximale était de 15 mètres et la vitesse d'environ six kilomètres par heure. Quelques-uns furent utilisés par le 18e régiment de panzer, lors du franchissement du Boug en juin 1941, lors de l'opération Barbarossa.
  • Panzerbefehlswagen IV (PzBefWg IV) : char de commandement, 97 convertis à partir de Ausf. « H » en 1944, par le rajout d'une radio supplémentaire.
  • Panzerbeobachtungwagen IV (PzBeogWg IV) : char d'observation, 96 convertis principalement à partir de Ausf. « J » en 1944 et 1945, équipé d'un périscope d'observation d'artillerie et de radios supplémentaires.
  • Infanterie Sturmsteg : passerelle d'assaut télescopique pour l'infanterie sur châssis de Panzer IV, deux produites et utilisées lors de la bataille de France et l'opération Barbarossa.
  • Brückenlegepanzer IV : transport de pont sur base Ausf. « C » et « D », 20 produits et utilisé pendant la campagne de France. Le pont avait une longueur de neuf mètres et une charge maximale de 28 tonnes, cependant le véhicule trop lourd pour sa suspension fut abandonné dès 1941.
  • 10,5 cm le.FH.18/1 L/28 auf Waffenträger GW IVb

Références

  1. Spielberger 1993, p. 10.
  2. Jentz et Doyle 1997, p. 1-2.
  3. Jentz et Doyle 1997, p. 6.
  4. Anderson 2021, p. 27.
  5. Jentz et Doyle 1997, p. 8.
  6. Jentz et Doyle 1997, p. 10.
  7. Jentz et Doyle 1997, p. 12.
  8. Jentz et Doyle 1997, p. 1.
  9. Anderson 2021, p. 31.
  10. Jentz et Doyle 1997, p. 14.
  11. Spielberger 1993, p. 13.
  12. Jentz et Doyle 1997, p. 14, 18.
  13. Jentz et Doyle 1997, p. 20.
  14. Jentz et Doyle 1997, p. 19-20.
  15. En raison du déclenchement de la guerre et du fait de la nécessité de maintenir les cadences de production, ce nouveau châssis pouvant dépasser 65 km/h ne verra jamais le jour.
  16. Jentz et Doyle 1997, p. 24.
  17. Jentz et Doyle 1997, p. 30.
  18. Jentz et Doyle 1997, p. 29-30.
  19. Jentz et Doyle 1997, p. 34.
  20. Jentz et Doyle 1997, p. 40, 44.
  21. Jentz et Doyle 1997, p. 39-40.
  22. Jentz et Doyle 1997, p. 44.
  23. Jentz et Doyle 1997, p. 44, 48.
  24. Jentz et Doyle 1997, p. 50.
  25. (de) « Panzerkampfwagen IV », dans Wikipedia, (lire en ligne)
  26. Spielberger 1993, p. 87.
  27. Spielberger 1993, p. 88.
  28. Laurent Tirone, « Geschützwagen IVb für 10,5cm le.FH. 18/1 (Sf.) », Trucks & Tanks Magazine, no no 12 (hors-série), , p. 12-13 (ISSN 2100-9414)

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Thomas Anderson, Panzer IV, Oxford, Osprey Publishing, , 304 p. (ISBN 978-1-47282-968-9).
  • (en) Thomas Jentz et Hilary Doyle, Panzerkamfpwagen IV : Grosstraktor to Panzerbefehlswagen IV, t. 4, Darlington, Darlington Productions, coll. « Panzer Tracts », (ISBN 978-0-9648-7934-8)
  • (en) Walter Spielberger, Panzer IV and its Variants, Atglen, Schiffer Publishing, , 163 p. (ISBN 0-88740-515-0).
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