Paolo Santini
Paolo Santini est un artiste italien né le à Gimigliano, en Calabre (Italie) et mort le à Paris. Il est connu également comme architecte et designer.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Paolo Martino Santini |
Nationalité | |
Formation |
Accademia Albertina di Belle Arti de Turin |
Activité |
Architecte, designer, sculpteur, peintre, dessinateur |
Biographie
Enfance
Enfance itinérante à travers l’Italie : Calabre, Rome, Trieste, valle d’Aosta, au gré des travaux de construction des barrages hydrauliques dont son père avait la conduite.[réf. nécessaire]
Le jeune Paolo Santini, s’oriente vers l’École d’art de Castellamonte, lycée artistique italien, dont il sortira diplômé, après quatre années d’études. Il poursuit ses études à l’Accademia Albertina di Belle Arti de Turin. Il partage un studio avec Emiglio Tarpino, qui l’initie au métier d’architecte.[réf. nécessaire]
En 1950 il accepte la proposition d’embauche d’un oncle, entrepreneur en bâtiment à Alger.[réf. nécessaire] Puis, très vite, il est engagé dans différents cabinets d’architecture en tant que dessinateur-projeteur.
Il repart en 1957 pour l'Italie et fait un détour par Paris.
Vie parisienne
Dès son arrivée à Paris en 1957, il rencontre un ami d’Alger, André Dahan, qui l’entraîne à dessiner avec lui à la Grande Chaumière. Il fréquente le Sélect à Montparnasse et se lie d’amitié avec des artistes.[réf. nécessaire]
Il est employé par l’architecte Scob, spécialisé dans l’aménagement des cinémas, puis, en 1958, par l’architecte Aubert où il participe à la décoration du siège social de Saint-Gobain à Neuilly s/Seine. Il est remarqué par Jean Pascaud, décorateur et ensemblier de la période Art déco, qui l’embauche et dont il deviendra plus tard le chef d’agence. Au cours des six années suivantes il contribue comme concepteur à diverses réalisations (salle de lecture du bateau France, bureau du PDG d’Esso Standard, à la Défense, auditorium à la Préfecture de Créteil, siège social de SKF au Petit-Clamart, bureau des petites annonces du Figaro aux Champs-Elysées, villa à Beauvallon pour André Rousselet PDG des Taxis G7)[1].
Chaque soir, il s’entraîne à la Grande Chaumière et s’initie à l’art de la gravure à l’eau-forte et à la lithographie. Il profite de ses congés qu’il prolonge autant que ses moyens le permettent pour peindre, dessiner, graver, en Italie, dans sa famille ou chez son ami Emiglio Tarpino, architecte chez Olivetti à Ivrea.[réf. nécessaire]
Il se marie en 1961 avec une française et ils emménagent dans un atelier de 24m2 de la rue Campagne Première à Montparnasse dont il dessine le mobilier et réalise l’aménagement. Serge Mouille, vieil ami du couple est alors témoin de mariage.[réf. nécessaire]
En 1963, outre le dessin et la peinture qu’il continue de pratiquer, il élargit ses recherches vers les matières plastiques et aborde la sculpture.[réf. nécessaire]
Premières sculptures en métal soudé et en résine polyester, puis en béton qu'il expose à la Galerie Claude Bernard Heim à Paris, en 1963, "Le Portrait", puis, en 1965 "Sculptures de peintres".[réf. nécessaire]
En 1965, il achète aux enchères une chapelle désaffectée dans l’Aube où il trouve l’espace qui lui manquait pour sculpter et maîtriser la fonte d’aluminium qui s’avère un matériau qui lui convient pour s'exprimer[2].
Il reçoit la commande d’une sculpture monumentale[3] du Ministère de la Culture pour l’INSA Rennes. Il remet sa démission à Jean Pascaud et se consacre à sa carrière artistique.
En 1967, il répond à la demande de Louis Bachoud, un ami d’Alger, de dresser avec lui un projet de boutique Haute couture tout en métal pour Ted Lapidus, place Saint-Germain des Prés, à Paris. Le projet est accepté et sera réalisé et inauguré après les évènements de [4],[5]. Ils réaliseront ensemble de nombreuses autres boutiques pour le compte du couturier s'exportant même aux États-Unis avec l'inauguration d'une boutique à Beverly Hills en 1976.
Le Jardin d'Hiver du Moulin Rouge
Il troque le studio de la rue Campagne Première contre le bail d’un atelier, ex-studio de danse, cité Véron, dans les locaux du Moulin rouge à Paris, dont il restructura complètement l’intérieur[6].
Édition de trois sculptures en pâte de verre par la Cristallerie Daum, les "neutrons"[7] puis des verres en cristal soufflé "ondes" et "oasis".
À la suite du succès de la boutique Ted Lapidus, place Saint-Germain des Prés, l’affluence des demandes de projets de magasins et de centres commerciaux le conduit à monter son propre bureau d’études en association avec Louis Bachoud, et s'ouvre à d'autres projets comme la réalisation d'une villa sur pilotis à Fontenay-le-Comte pour le compte de S.K.F ou encore l'aménagement des bureaux d'André Rousselet.
Création du fauteuil "métal-coque"[8],[9].
Il présente son plafond modulaire en aluminium à la SAD (Salon des Artistes Décorateurs) au Grand Palais de Paris puis un escalier "Pétales" en fibre de verre qui sera retenu comme un des "best of" des années 70[5].
En 1974, à la demande d’Henri Malvaux, directeur de l’Ecole Camondo, il accepte la charge d’enseignant au sein de l’école et prépare, avec Robert Dal Sasso, les élèves de 5ème année au diplôme de fin d’études. Il remplira cette fonction jusqu’en 1981[10].
Il expose et participe aux salons, parmi lesquels :
- Participation au 1er Salon de mars "Sculptures métro Saint-Augustin" qui regroupe 14 sculpteurs dont les œuvres seront exposées à la station de métro Saint-Augustin du au [11]
- "Le Cri", importante exposition de sculptures et dessins au Jardin d’hiver du Moulin rouge pour laquelle il obtiendra de nombreuses critiques positives[12],[13].
- Exposition de sculpture à la Maison de la Culture de Reims.
- Exposition de sculptures au Cercle d’Art français, rue Cadet, Paris 9e.
- Participation au Salon de Mai à la Défense[14].
L'Atelier Paolo Santini
En 1977, il ouvre la galerie Atelier Paolo Santini où il se propose de présenter l’ensemble de ses créations. Inauguration de la galerie avec les "Mendiants d’espoir", douze sculptures en fonte d’aluminium[15].
À la suite du refus émis par la FIAC de présenter les artistes s’exposant eux-mêmes, il décide, en collaboration avec Michel Faublée, artiste peintre disposant aussi de sa propre galerie, de créer "La Petite Fiac" en 1979.[réf. nécessaire]
Pendant cette période, il réalise de nombreuses tables, dessinées comme des sculptures, des sièges en acier inox et cordons, des portes ainsi que des poignées de porte, des cendriers ainsi que des bijoux[16].
Il poursuivra également son métier d'architecte avec le remodelage et l'aménagement des magasins Roger & Gallet, Ungaro, Ted Lapidus rue du faubourg Saint-Honoré, de la boutique LING aux Champs-Elysées, mais aussi d'autres projets pour des particuliers. Il travaillera à la restructuration et l'aménagement d’une villa au Vésinet, puis de l’entresol du Palais rose.[réf. nécessaire]
Pendant cette période, il est exposé dans de nombreuses galeries.
Retour à la campagne
Après la perte prématurée de deux amis proches, Serge Mouille en 1988 et Emiglio Tarpino en 1990, il consacre la majeure partie de son temps au dessin et à la peinture dans une ancienne ferme de l'Aisne transformée en atelier.[réf. nécessaire]
Exposition de ses peintures dans la galerie Pierrette Morda 88, rue Saint-Martin en 1990[17].
Publication du Fauteuil "métal-lune" dans le livre : Meubles et décors des années 70 de Anne Bony, Regard, 2005 ;
En 2010 et 2011 parution de deux ouvrages rétrospectifs de son œuvre : Peinture à dire, textes de Pierrette Morda et Alain Bosquet, Lelivredart, 2010 ; Sculptures, Lelivredart, 2011.
En 2011, sa dernière exposition Paolo Santini un homme libre est organisée en l’espace SILO U1 de Château-Thierry, regroupant sculptures, peintures et design[18],[19].
Paolo Santini s'éteint le [20] et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Références
- « Le nouveau siège social d'ESSO STANDARD », bureaux d'aujourd'hui,
- « L'aluminium dans la sculpture - reportage », Connaissance des Arts,
- P. Roussiaux, « Interview de Paolo Santini », Revue de l'aluminium, , p. 938
- JT 13H, « Mode : Ted Lapidus », sur INA.fr (consulté le )
- Odile et Nicolas Nergiou, « Ted Lapidus : miroir de l'acier », L'OEIL,
- « Le Jardin d'Hiver du Moulin Rouge », Paris Match,
- « DAUM SANTINI “NEUTRON” PATE DE VERRE SCULPTURE », sur artnet.fr (consulté le )
- « Paolo Santini : fauteuil 2 », sur lagalerieparisienne.fr (consulté le )
- (en) « Lot 132: PAOLO SANTINI (1929) Fauteuil Métal Coque », sur invaluable.com (consulté le )
- « Enseignants école Camondo – S », sur ecolecamondoblog.wordpress.fr (consulté le )
- (en) « Subway station in Paris becomes a temporary art gallery », The New York Times,
- Martine Voyeux, « Paolo Santini, une question millénaire », Le quotidien de Paris,
- Jean-Marie Tasset, « Le Jardin d'Hiver de Paolo Santini », Le Figaro,
- « Salon de mai sur l'esplanade », L'amateur d'Art,
- Jean-Marie Tasset, « Les mendiants d'Espoir de Paolo Santini », Le Figaro,
- Vivian CH-Greymour, « Les italiens de Paris », Le Figaro,
- Claude Libert, « Paolo Santini, le refus de s'inspirer », Le Figaro,
- « Le Silo ouvre ses portes et vous présente sa première exposition de sculptures PAOLO SANTINI UN HOMME LIBRE du 1er juin au 1er septembre 2011 » [lire en ligne]
- « Les sculptures expressionnistes de Paolo Santini », L'Union,
- « Dans le sud de l’Aisne, Paolo Santini est décédé », sur lunion.fr, (consulté le )
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