Papeteries Léon Martin
La société des Papeteries Léon Martin, est une fabrique de papier connue pour ses papiers minces, fondée à Engomer (Ariège) en 1895 par Léon Alexandre Martin. Elle est toujours indépendante, détenue et dirigée par la famille Martin[3].
Papeteries Léon Martin | |
Dates clés | 24 juin 1997 immatriculation de la société actuelle |
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Forme juridique | SA à conseil d'administration |
Siège social | Engomer |
Direction | Hélène Martin depuis le 27 décembre 2011 |
Activité | Fabrication de papier et de carton |
Effectif | 39 en 2015 |
SIREN | 412 639 353[1] |
SIREN | 412639353[2] |
Chiffre d'affaires | 4 680 700 € en 2015 |
Résultat net | 706 600 € en 2015 |
La gamme de papiers a évolué au cours des décennies. Spécialisée dans les papiers phormiums, bulles forts et bulles cordes, ainsi que les mousselines pour l'emballage des fruits, les Papeteries Léon Martin sont au XXIe siècle reconnues pour la qualité de leurs papiers de soie, blanc et couleurs, et leurs papiers techniques et spéciaux.
Papeteries Léon Martin est aujourd'hui l'unique fabricant français de papier de soie blanc apprêté, composé exclusivement de fibres cellulosiques vierges.
Histoire
Le site qu’occupe l’entreprise accueille une activité industrielle dès le , date à laquelle Napoléon Ier, en guerre contre l’Espagne et installé au Camp impérial de Madrid, autorise par décret Jean-Jacques Lecour, entrepreneur de la fonderie impériale de canons à Toulouse, à construire un haut-fourneau à Angoumer.
Pour assurer son approvisionnement en bois, le décret donne la concession d’une partie des forêts du Castillonnais à J.-J. Lecour. En 1829, suite à l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation du code forestier qui limite leur accès au bois, les populations locales se rebellent : c’est le début de la Guerre des Demoiselles.
Au milieu du XIXe siècle, les premières machines à papier en continu sont installées dans la vallée, différentes qualités y sont fabriquées : des papiers à cigarette, vélins, vergés, filigranés, des papiers de pliage (bulles forts et bulles cordes), des papiers mousseline. Les matières premières utilisées sont le bois, le phormium et des chiffons, qui sont recyclés pour récupérer leurs fibres après avoir été triés puis cuits dans des lessiveurs. C’est à cette époque qu’une machine à papier à système continu de modèle Bonnet est mise en route à Engomer par Gabriel Lescure, fabricant de papier demeurant à Saint-Lizier.
En 1895, Léon Alexandre Martin acquiert l’usine et fonde les papeteries Léon Martin. La machine à elle seule emploie alors 24 hommes et 1 graisseur. Mais tous ces ouvriers ne travaillent pas au même moment. Pour que l’usine fonctionne en continu, les ouvriers se succèdent en « factions ». Chacun possède un rôle bien déterminé dans la chaine de fabrication : conducteur, sécheur, etc. Il y a également un mécanicien et un électricien qualifiés, les autres employés ont reçu une formation empirique acquise au cours de l’emploi et de l’imitation des anciens. Le personnel est d’origine rurale, et l’horaire du personnel « de jour » a été aménagé de 8 heures à 12 heures et de 13 heures à 17 heures pour permettre une marge de temps assez grande pour les travaux des champs après la sortie de l’usine. Comme ailleurs en Couserans, l’industrie papetière s’est ancrée dans le tissu agricole en favorisant la double activité.
Présentes à l’Exposition internationale de Bruxelles de 1897, les papeteries Léon Martin reçoivent la médaille de bronze.
Au début des années 1930, on ne compte pas moins de 12 fabriques et manufactures dans le Couserans où travaillent 20 machines à papier.
Qualité environnementale
Certifiée ISO 9001 et Imprim'Vert, produisant sur site 60 % de son électricité, ayant une politique environnementale appuyée en matière de gestion des déchets et effluents, l’entreprise a été lauréate en 2012 du Grand Prix « entreprise familiale » lors de la 4e édition des Grands Prix de l’économie Objectifnews.
Transmission et pérennité
Après le décès du fondateur Léon Alexandre Martin en 1934, c'est son fils Émile qui prend la direction de l'entreprise. À son propre décès en 1954, c’est son fils Jacques qui lui succède. Les Papeteries Léon Martin sont aujourd’hui dirigées par Hélène Martin, veuve de Jacques Martin[4].
Patrimoine vivant
L’industrie du papier est l’industrie traditionnelle du Couserans. Elle y est implantée depuis la fin du XVe siècle et a connu son essor aux XIXe et XXe siècles. Les Papeteries Léon Martin sont un témoignage vivant de cette histoire. À ce titre, l’État lui a décerné le label d'"Entreprise du patrimoine vivant". Cette distinction est une marque de reconnaissance du savoir-faire industriel d'excellence, et un soutien au "made in France"[5].
Notes et références
- à noter un identifiant 936 180 272 radié en 2015
- Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
- « Papeteries Léon Martin », sur www.societe.com (consulté le )
- « La papeterie Martin, une affaire de famille », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Les papeteries Léon-Martin labellisées entreprise du patrimoine vivant », sur ladepeche.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Histoire du Couserans, des origines à 1850
- Serge Fourquet, Monographie sur l’usine d’Engomer
- René Dupont, Les Papeteries du Saint-Gironnais
- François Baby, Aristide Bergès, inventeur ariégeois
- Volvestre-patrimoine, « La papeterie du Couserans »
- Jean-Sébastien Petitdemange et Anthony Vitorino, Made in France, La France qui résiste, Éditions Larousse
- Brunot Ferret, Le patriotisme économique régional, Éditions Privat
- Jean-Michel Minovez, Du papier et des hommes, Éditions du Rouergue
Articles connexes
Liens externes
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