Parc national de l'Asinara

Le parc national de l'Asinara (en italien : Parco Nazionale dell'Asinara) est une réserve naturelle italienne, une institution créée par décret le . Il comprend l'île de l'Asinara rattachée à la commune de Porto Torres, dans la province de Sassari en Sardaigne.

Parc national de l'Asinara
Plan de l'Asinara
Géographie
Pays
Région
Province
Commune
Coordonnées
41° 04′ 00″ N, 8° 16′ 00″ E
Ville proche
Superficie
51,70 km2[1]
Partie de
Isola dell'Asinara (d), Isola Asinara (d)
Administration
Type
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
1997
Administration
Ente Parco Nazionale dell'Asinara
Site web
Île de l'Asinara depuis Capo Falcone

Histoire

L'île de l'Asinara a été habitée par l'homme dès le néolithique, comme en témoignent les vestiges du domus de janas de Campu Perdu. Au Moyen Âge, le monastère camaldais de Sant’Andrea et le château Castellaccio sur la Punta Maestro di Fornelli ont été bâtis. Une communauté formée essentiellement de pêcheurs et de bergers s’y installe au XVIIe siècle. Puis la construction d’un lazaret et d’une prison provoquent le déplacement de la communauté à Stintino. Dans les années 1960, l’île a accueilli une prison de haute sécurité jusqu'en 1997, année de création du parc[2].

Les décrets d'État instituant le parc national, de l’Ente parco (agence du parc) et de l’Area marina protetta Isola dell'Asinara (zone marine protégé de l'ile de l'Asinara) ont été publiés en 2002[3],[4].

Le projet du parc avait néanmoins déjà été évoqué en 1967, lors d'une conférence tenue à Porto Torres, concernant le rattachement de l'île de l'Asinara à la commune. À l'époque, la prison était encore en activité sur l'île. En 1984, toujours à Porto Torres, s'était tenue une nouvelle conférence internationale concernant les parcs, et un projet de parc de l'Asinara avait à nouveau été évoqué. En 1988, un projet avait été proposé afin que l'état italien puisse transférer l'administration de l'île à la région Sardaigne[5]. En 1994, la loi no 394/91 sur les parcs nationaux est approuvée, permettant la création du Parco nazionale del Golfo di Orosei, Gennargentu et de l’Isola dell’Asinara et en 1992[Quoi ?] l'accord État/Région formalisant la création du parc est signé. Le décret définissant les contours provisoires de la zone du parc est publié le 28 novembre 1997. La prison est officiellement fermée le 31 décembre 1997[5]. L'institution finale du Parco Nazionale e dell'Ente Parco est confirmée par le D.P.R. du 3 octobre 2002[6] et le D.M. du 13 août 2002 décrète la création de l’Area marina protetta Isola dell'Asinara.

Au cours du mois de mai 2009, la commune de Stintino, localité la plus proche de l'Asinara et lieu de passage des échanges, a officiellement déposé une demande de rattachement à l’Ente parco.

Le 16 janvier 2015, les membres du Consiglio Direttivo dell'Ente Parco Nazionale dell'Asinara sont désignés par Décret du Ministre de l'Environnement. Le nouveau conseil a pris ses fonctions le 13 février 2015[7].

Géographie

Territoire

L'Asinara, dont le relief est majoritairement montagneux, possède une superficie de 51,23 km2 et une longueur de côtes de 110 km. Ses principaux sommets par hauteur décroissante sont : punta della Scomunica (408 m), puis punta Maestra (265 m), punta Tumbarino 241 m), monte Ruda (215 m) et punta Marcutza (195 m). Il existe des petites surfaces planes près de cala Reale et Fornelli, autrefois utilisées pour l'agriculture par les habitants de l'île avant l'expropriation à l'initiative de l'état italien en 1885 et le transfert des habitants autochtones dans la ville de Stintino, créée pour l'occasion[8].

Cours d'eau

Les cours d'eau sont principalement à régime torrentiel et alimentent des retenues d'eau artificielles créées autrefois afin de subvenir aux besoins carcéraux et au village de Cala d'Oliva. Pendant la saison des pluies, des petits étangs se forment dans la partie basse, près du littoral, dans les localités Fornelli, Cala Sant'Andrea, Cala stagno lungo et Cala barche napoletane. Ces étangs, qui favorisent le développement d'une végétation de rocaille et côtière, abritent une grande variété d'oiseaux aquatiques ou de passage[8].

Le long des côtes orientales de l'île, alternant avec des côtes rocheuses, se trouvent quelques petites plages. Les petits écueils près de Cala scombro di dentro abritent des colonies importantes de cormorans huppés (Phalacrocorax aristotelis)[8].

Flore

La végétation est estimée fortement dégradée, victime de pâturage excessif d'animaux introduits par l'homme : chèvres, mouflons et sangliers. L’(Euphorbia dendroides), plante toxique qui a résisté au pâturage, est présente.

Dans la localité d'Elighe Mannu se trouve une petite formation forestière de chêne vert (Quercus ilex).

La société de gestion Ente parco, en collaboration avec l’Ente foreste della Sardegna, procède progressivement au transfert des espèces afin de permettre à la végétation de se reconstituer[8].

La flore de l'île, qui compte 678 espèces, dont 29 endémiques est semblable de celle de la Sardaigne[2]. Le long des côtes rocheuses se développe une végétation halophile basse dominée par la criste marine, le lotus cytisoides et le limonium acutifolium.

Les côtes sableuses sont dominées par la Graminée des plages (Agropyron junceum), (Ammophila littoralis), la Santoline des plages (Otanthus maritimus) et le Lis maritime (Pancratium maritimum)[9].

La végétation forestière est réduite au Chêne vert dans la localité de Elighe Mannu. Les zones dominées par le maquis présentent des formations végétales de genévrier de Phénicie, euphorbe arborescente, pistachier lentisque (Pistacia lentiscus), fougère-aigle (Pteridium aquilinum) et tamier commun (Tamus communis)[9].

Dans la garigue se trouve la lavande papillon (Lavandula stoechas), le ciste de Montpellier (Cistus monspeliensis), (Centaurea horrida) et le genêt de Corse (Genista corsica)[9].

Une petite partie du littoral est colonisée par deux espèces rares, l’algue rouge (Lithophyllum lichenoides) et l’arapède géante (Patella ferruginea)[2].

Faune

Un observatoire de la faune (Osservatorio Faunistico) se trouve dans la localité Tumbarino[10].

La faune est très importante puisqu'elle compte plus de 80 espèces sauvages de vertébrés[2].

Le parc protège l'âne dit de l'Asinara, une espèce vulnérable[11]. Depuis 1990, son développement est suivi par l'AIA (Associazione Italiana Elevatori), l'Association des Éleveurs Italiens et supervisé par l'université de Sassari. Les ânes font l'objet de plusieurs mesures de conservation[12].

En 2004, dans la localité Fornelli a été créée l'« hôpital des tortues » (Ospedale delle tartarughe, afin d'étudier les espèces et soigner les tortues blessées ou capturées accidentellement[13].

Voici la liste des espèces références à Asinara[14] :

Aigrette garzette
Deux ânes sur l'île d'Asinara.
Amphibiens
Reptiles
Oiseaux
Mammifères

Structures

Les bâtiments du complexe carcéral sont toujours présents sur l'île ainsi que l'ossuaire austro-hongrois, remontant à l'époque de la Première Guerre mondiale et comportant les restes des prisonniers ennemis, dont environ 24 000 ont été transférés sur l'île où un camp avait été organisé. Des 24 000 prisonniers, 6 000 sont morts de typhus et de choléra[5].

Accès au parc

On peut accéder au parc grâce à des trajets par bateaux à partir des ports de Porto Torres et de Stintino.

Pendant la période estivale, des lignes maritimes relient le parc aux ports de Castelsardo et Santa Teresa Gallura[15].

Images

Notes et références

(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Parco nazionale dell'Asinara » (voir la liste des auteurs).
  1. (it) « Elenco ufficiale delle aree protette (EUAP) 6º Aggiornamento approvato il 27 aprile 2010 e pubblicato nel Supplemento ordinario n. 115 alla Gazzetta Ufficiale n. 125 del 31 maggio 2010. »
  2. (it) « Le Parc national de l'Asinara », sur Sardegnaturismo.it (consulté le )
  3. (it) « Decreto istitutivo del Parco Nazionale dell'Asinara », sur parcoasinara.org (consulté le )
  4. (it) « Decreto istitutivo dell'Area marina Protetta Isola dell'Asinara », sur parcoasinara.org (consulté le )
  5. Forteleoni, p. 83-109
  6. (it) « Estratto dalla Gazzetta Ufficiale della Repubblica Italiana », sur Guritel.it (consulté le )
  7. (it) Gavino Masia, « Completato il consiglio direttivo del Parco Nazionale dell’Asinara », sur Lanuovasardegna.gelocal.it,
  8. Forteleoni, p. 111-115
  9. Forteleoni, p. 129-151
  10. (it) « L'osservatorio faunistico del Parco », sur Parcoasinara.org (consulté le )
  11. (it) « Asino dell'Asinara sur le site de Sardegna Agricoltura » (consulté le )
  12. (en) « Donkey Breeds in Europe - Inventory, Description, Need for Action, Conservation - Report 2007/2008 » [PDF] (consulté le )
  13. (it) « L'ospedale delle tartarughe », sur Parcoasinara.org (consulté le )
  14. Forteleoni, p. 153-177
  15. (it) « Come raggiungere i porti di partenza », sur Parcoasinara.org (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Carlo Forteleoni et Vittorio Gazale, Asinara. Parco nazionale : Area marina protetta, Sassari, Carlo Delfino editore, (ISBN 978-88-7138-485-6)
  • (it) Silvano Vinceti, Passeggiando nel Parco. Tra natura e cultura, Rome, Armando editore, , 128 p. (ISBN 978-88-6081-132-5)
  • (it) Quilici Folco, Luca Tamagnini, Egidio Trainito et Raniero Massoli-Novelli, Asinara, parco nazionale, Rome, Photoatlante,
  • (it) Andrea Cossu, Xaver Monbailliu et Antonio Torre, L'isola dell'Asinara, Sassari, Carlo Delfino editore, , 79 p. (ISBN 978-88-7138-101-5)

Articles connexes

Liens externes

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