Parti al-Badil al-Hadari
Le Parti al-Badil al-Hadari (en français : Parti de l'alternative civilisationnelle) est un ancien parti politique marocain d’idéologie islamiste créé en 2002. Le parti aurait été dissous le à la suite de l'affaire Belliraj, sans qu'il en existe une trace officielle.
Histoire
Création
Fondé en 2002 par Mustapha Moatassim, le parti n'a pu obtenir le récépissé du dépôt qu'en 2005. Ceci a empêché le parti de participer aux élections législatives de 2002. Lors des législatives de 2007, le parti a obtenu 15 600 voix (0,3 %) et aucun siège. Il n'a obtenu plus de 1 % des voix que dans 7 des 31 circonscriptions où il se présentait[1].
Dissolution du parti
À la suite d'arrestations des cadres dirigeants du parti supposés impliqués dans l'affaire Belliraj, le premier ministre de l'époque, Abbas El Fassi, a annoncé le mercredi , la dissolution du parti[2].
Un câble diplomatique américaine du publié sur WikiLeaks précise toutefois que « the main arrested politicians were generally viewed as moderates, who had contacts with the Embassy » (la plupart des politiciens arrêtés étaient généralement vus comme des modérés, qui avaient des contacts avec l'ambassade) et un peu plus loin que « When we met them in the spring in 2007, the tone of their discourse was moderate, without any hints of extremism, and they had reputation of being leftist-Islamist » (quand nous les avons rencontrés au printemps 2007, le ton de leur discours était modéré, sans aucun indice d'extrémisme, et ils avaient la réputation d'être gauchistes-islamistes) et que « The Moroccan Association of Human Rights (AMDH), a far-left human rights NGO that traditionally has had cool relations with Islamist political parties, criticized the GOM,s [Government of Morocco] arrest of the politicians, calling for their release, and denouncing the banning of the Al-Badli Al-Hadari party. » (l'AMDH, une ONG d'extrême gauche de défense des droits de l'homme, qui a traditionnellement des relations fraîches avec les partis politiques islamistes, a critiqué l'arrestation des politiciens par le gouvernement matocain, appelant à leur libération, et dénonçant l'interdiction du Parti al-Badil al-Hadari)[3].
Le , Mustapha Moatassim, fondateur d'al-Badil al-Hadari, a déposé une demande de lever le gel du parti au chef du gouvernement Abdelilah Benkirane[4].
En réalité, il n'y a jamais eu "dissolution" mais "gel": "il n’en [de dissolution] existe aucune trace dans le bulletin officiel, et aucun procès-verbal du tribunal administratif n'a été émis, conformément à la loi sur les partis politiques", "d’après la cour d’appel de Rabat, aucune preuve n’existe pour confirmer la décision de dissolution, et donc juridiquement parlant, le parti n’a pas été interdit"[5].
Notes et références
- Lamia Zaki, "Pour une analyse localisée des élections marocaines", in: Lamia Zaki (sous la direction de), Terrains de campagne au Maroc. Les élections législatives de 2007, Karthala Editions, 2009, (ISBN 9782811131821) p.33
- Sur fond de terrorisme, coup de tonnerre dans le paysage politique
- Riley, "Morocco: terrorist network disrupted but many questions remain", Ambassade des États-Unis à Rabat, 22 février 2008
- Entretien avec Mustapha Moatassim, Le Soir Échos, 21/05/2012
- Y.B., "Des années après la clôture du dossier Belliraj :Résurrection du parti de Mustapha Mouatassim", Aufait Maroc, 24 septembre 2012