Parti fraternel mélanésien

Le Parti fraternel mélanésien, ou Parti mélanésien des amis ou des frères (bichelamar: Fren Melanesian Pati (FMP), ou Melanesian Fraternal Party en anglais[réf. nécessaire]) est un parti politique du Vanuatu[1].

Historique

Il fut fondé en 1975, dans la petite île d'Atchin, au lieu-dit Chenard, au Nord Est de la Grande île de Mallicolo par des membres de l'Église Évangelique Libre Protestante (EELP , à l'occasion d'un synode de l'Église Évangélique libre Protestante francophone, dite aussi Église de Charlemagne, dans le nord de l'île de Malekula et dans le sud de l'île de Santo.[réf. nécessaire]

Le pays était alors un condominium franco-britannique, appelé Nouvelles-Hébrides, qui s'acheminait vers l'indépendance. Les autorités coloniales britanniques et françaises avaient opéré leurs propres institutions, notamment scolaires, de manière séparée, produisant des communautés francophone et anglophone distinctes, qui s'organisèrent en partis politiques pour défendre leurs intérêts[1].

Les deux grands partis qui émergèrent dans la politique des Nouvelles-Hébrides dans le contexte de la transition vers l'indépendance furent le Vanua'aku Pati, anglophone, socialiste, dirigé par des Protestants, et l'Union des Partis modérés, francophone, plutôt conservatrice, et dont les membres étaient majoritairement catholiques. Les sympathisants du FMP, avant la création de leur parti, en 1975, votaient principalement pour le Nagriamel et le Vanuaku Parti. L'événement qui précipita la création du parti, fut une manifestation de masse qui eut lieu à Port-Vila vers le milieu des années 1970, par les sympathisants du Vanuaaku Party, prônant le maintien de l'anglais comme unique langue officielle de l'archipel et de ce fait, l'exclusion ou la disparition totale du français dans les instances administratives et comme langue d'enseignement, à l'école. Ainsi si généralement la Mission de l'Église Évangélique Libre Protestante (EELP), dont sont majoritairement issues les sympathisants du FMP, est le résultat de l'évangélisation par les missionnaires canaques de l'église autonome et libre (après scission), de Nouvelle-Calédonie, qui eux-mêmes, ont été évangélisés par le London Missionnary Society, comme l'Église Presbytérienne aux Nouvelles-Hébrides, il s'avère que le schisme politique aux Nouvelles-Hébrides, entre protestants évangéliques de L'EELP, et presbytériens fut le résultat immédiat de cette manifestation.[réf. nécessaire]

Ainsi, en 1981, le FMP choisit de rejoindre l'UPM, privilégiant son identification linguistique plutôt que religieuse, en raison notamment de l'hostilité du Vanua'aku Pati envers la France. Le FMP conserva néanmoins une identité distincte au sein de l'Union, choisissant de ne pas fusionner, afin de mieux représenter les intérêts des francophones protestants[1].

Depuis 1983, le FMP présente des candidats dans les circonscriptions de ses deux îles d'origine, Malekula et Santo. Il remporta un siège à Santo aux élections de 1983, le perdit en 1987, puis le regagna en 1991, le conservant en 1995, 1998 et 2002. Il le perdit à nouveau en 2004 En 2008, un professeur des collèges du nom de Voyasusu Taerono prit la relève et se présenta sous l'étiquette du Parti Fraternel Mélanésien. Allié aux sympathisants UMP de la région, il remporta de justesse l'avant-dernier siège, avec 592 voix. Par son affiliation avec l'UMP, les députés FMP sont toujours considérés comme étant des députés UMP. Le parti n'a jamais remporté de siège à Malekula. Lorsque le parti avait un député, celui-ci votait généralement en accord avec l'UPM[1].

Bien qu'il ne soit plus représenté au Parlement, le parti existe toujours, et demeure basé à Luganville, la deuxième ville du pays, à Santo. Son président est Albert Ravutia, et son secrétaire général est Jacob Thyna. Outre sa relation avec l'UPM, il maintient une entente avec les mouvements Nagriamel et Namangi-Aute. Étant un parti essentiellement régionaliste, il prône une plus grande décentralisation. Son principal autre thème de campagne est le développement rural tout en sauvegardant la propriété coutumière autochtone des terres[1].

Représentation au Parlement

Élection Sièges
1979 0
1983 1
1987 0
1991 1
1995 1
1998 1
2002 1
2004 0
2008 1
2012 0
2016 1
2020 4

Notes et références

Article connexe

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